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l'Empereur. « Au moins, Monsieur l'évêque, lui répondit Napoléon, avons-nous la consolation qu'il soit mort dans des sentiments chrétiens? A-t-il reçu les secours de la religion? » Les courtisans firent en sorte d'organiser des « fins édifiantes » dans leurs familles, quand la mort venait. La pompe des enterrements religieux, abolie depuis de longues années, fut restaurée à Paris et dans les grandes villes, tandis que, dans les campagnes, les paysans retrouvaient le chemin des pèlerinages oubliés et s'y rendaient comme en partie de plaisir : grave et gaie, la religion renaissait.

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« Il reconstruira le temple de Dieu, et sera chargé de gloire, il s'assiéra sur son trône et il dominera : ne dirait-on pas que le Prophète a voulu peindre, dans ce peu de mots, l'auguste prince qui nous gouverne?

D

Tel était, d'après Zacharie, l'exorde d'un discours prononcé, le 15 août 1805, par l'abbé d'Astros. Et l'orateur célébrait ensuite le « triomphe de la religion, triomphe éclatant dont l'éclat ira rejaillir sur tous les siècles futurs; triomphe heureux pour tous, même pour ceux qui paraissent vaincus, et dont tous ont à se réjouir ». Tous les ecclésiastiques parlaient comme d'Astros, et ils s'exprimaient souvent en hyperboles plus exagérées encore. Quant au pape, personne n'ignorait qu'il vivait à Rome, hors des frontières de l'Église Impériale.

LES

PROTESTANTS.

II. LE TEMPLE, LA LOGE ET LA SYNAGOGUE A

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OMME dans les églises catholiques, le grand nom de Napoléon était béni dans les synagogues israélites, les loges maçonniques et les temples protestants. Partout la reconnaissance s'épanchait, la gratitude et la joie de l'impériale protection. Les dépenses

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1. PROTESTANTS: Rabaut le jeune, Annuaire ou répertoire ecclésiastique, 1806-1809, 3 vol.; Almanach des protestants de l'Empire français, 1810; Rabaut-Pomier, Napoléon libérateur, discours religieux, 1810. A. Lods, La législation des cultes protestants (depuis 1787), 1887. L. Maury, Le réveil religieux dans l'Eglise réformée (1810-1850). Toulouse, 1892 (thèse Fac. theol. protest. Montauban), et Paris, 1892, 2 vol.; Ch. Durand, Hist. du protest. franç. pendant la Révolution et l'Empire, 1902, in-16; Kuhn, La vie intérieure du protestantisme sous le Premier Empire, Bull. Soc. hist. protest. franç., 1902, t. LI. Rabaut le jeune, Détails histor. el recueil de pièces sur les divers projets de réunion de toutes les Communions chrétiennes, 1806: Kromayer, Hist. des projets de réunion des Communautés chrétiennes tentés sous Napoléon en France (thèse Fac. théol. protest.), Strasbourg, 1847; Reuss L'archevêque de Besançon, Cl. Le Coz, el les protestants de Franche-Comté, B. Soc. hist. protest. franç., 1904, t. LIII (et les références sur Le Coz, livre I, chap. IV), — JUIFS. Parmi les pièces contemporaines Procès-verbal des séances de l'Assemblée des députés français professant la religion juive, 1806; Collection des procès-verbaux et décisions du grand Sanhédrin, 1807; Poujol, Quelques observations concernant les Juifs en général et plus particulièrement ceux d'Alsace, 1806, in-12. Detcheverry, Hist. des Israélites de Bordeaux, Bordeaux, 1850; Scheid, Hist. des Juifs d'Alsace, 1887, in-12; Th. Reinach, Hist. des Israélites, 1885 (4 édit., 1910). Halphen, Recueil des lois, décrets... concernant les Israélites depuis la Révo

inscrites au budget pour les cultes protestants passèrent de 22 363 francs en l'an XI (1803) à 693 000 francs en 1813. L'augmentation est considérable. Mais les protestants étaient nombreux dans les départements nouvellement annexés, et les dépenses pour les églises protestantes de l'ancienne France ne dépassaient pas 320 000 francs à la fin du règne. L'arrêté du 5 avril 1804 et le décret du 5 mai 1806 réglementèrent le traitement des ministres protestants (de 1 000 à 2000 francs, 3 000 francs à Paris, environ 230 postes pour l'ancienne France, dont 50 luthériens), suivant les mêmes principes que pour les ecclésiastiques catholiques. Ce fut pour les protestants une période d'organisation paisible et de progrès matériels. La prédication était toute morale, quasi rationaliste. Presque partout, la religion naturelle avait supplanté les vieilles croyances calvinistes et luthériennes. Vers la fin du règne, en 1811 et 1812, les polémiques de Daniel Encontre, professeur à Montpellier, contre Combes-Dounous et Esaïe Gasc, professeurs à Montauban, qu'il accusait d'hétérodoxie, sont les premiers indices du « réveil » prochain. Jusqu'alors, il semblait que les passions théologiques fussent éteintes. Or, il en était bien souvent de même chez les catholiques, dans certains milieux et dans certaines régions, du moins dans les premières années. Aussi relève-t-on des exemples parfois surprenants de concorde entre les deux confessions. Dans l'Ariège, les catholiques souscrivaient à la collecte organisée par les protestants

lution de 1789, 1851; Hallez, Des Juifs en France, 1845. Parmi les études récentes: Fauchille, La question juive en France sous le Premier Empire, 1884; Israël Lévi, Napoléon I et la réunion du grand Sanhedrin, R. Et. juives, 1894, t. XXVIII; abbé Lémann, Napoléon Ier et les Israélites, Lyon et Paris, 1894; Kahn, Les Juifs en France pendant la Révolution, 1898; A. Lemoine, Napoléon 1er et les Juifs, 1900, in-18; H. Lucien-Brun, Etude historique sur la condition des Israélites en France depuis 1789, Lyon, 1900 (thèse) et Paris (1901); Sagnac, Les Juifs et Napoléon, R. Hist. Mod., 1900-02, t. II et III. FRANCS-MAÇONS. Principaux ouvrages généraux; Encyclopaedie der Freimaurerei, Leipzig, 1900-02, 2 vol., gr. in-8 (3 édit., la 1 a paru à Leipzig, 1822-28, 3 vol., commencée par Mossdorf de Dresde et achevée par Lenning, pseudonyme de Hesse, de Paris); Clavel, Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie, 1843; Findel, Histoire de la Franc-Maçonnerie, 1866, 2 vol. (trad. de l'allemand, Leipzig, 1863, 7° édit., 1890); Gould, History of Freemasonry, Londres, 1887, 3 vol. Plus particulièrement sur la France (Nodier, Lombard de Langres ou autres), Hist. des soc. secrètes de l'armée, 1815; Grégoire, Histoire des sectes religieuses, 1828-45, 6 vol.; Bedarride, De l'ordre maçonnique de Misraïm, 1845; Kloss, Geschichte der Freimaurerei in Frankreich, Darmstadt, 1852-53, 2 vol.; le P. Deschamps, Les sociétés secrèles et la société, 6 édit., p. p. Cl. Jannet, Avignon, 1883, 3 vol. (1 édit., 1874). édit. abrégée par d'Estampes et Jannet, La Franc-maçonnerie et la Révolution, Avignon, 1884, in-16: Bernardin, Précis historique du Grand-Orient, Nancy, 1909. Spécialement sur l'époque napoléonienne, parmi les publications contemporaines Laurens, Essais historiques e! critiques sur la Franc-Maçonnerie, 1806; Bazot, Morale de la Franc-Maçonnerie, 1811, in-18; Thory, Chronologie de l'histoire de la Franc-Maçonnerie, 1815, 2 vol.; et, parmi les études documentaires : Charpentier, La loge maçonnique de Montreuil-sur-Mer, Révol. franç., 1894, t. XXVII; Gros, Les loges maçonniques de Toulouse, ibid., 1901, t. XL; Bourgin, Contribution à l'histoire de la franc-maçonnerie sous le Premier Empire, ibid., 1905, t. XLVIII-XLIX; Rostaing, Les anciennes loges maçonniques d'Annonay et les clubs, Lyon, 1903; Bernardin, Notes p. s. à l'hist. de la franc-maçonnerie à Nancy, Nancy, 1910, 2 vol.; Vermale, La francmaçonnerie savoisienne à l'époque révolutionnaire, 1912.

PROTESTANTS
ET MAÇONS.

L'UNITÉ
MAÇONNIQUE.

pour l'édification de leur temple; dans la Drôme, ils font mieux ils bâtissent à frais communs une église ou temple « simultané », pour l'usage des deux cultes. A Mazamet, le consistoire réformé demande au gouvernement d'autoriser la procession sur la voie publique. Le 8 novembre 1804, Le Coz, archevêque de Besançon, adressa aux pasteurs les plus connus un appel à l'union.

Des protestants, en très petit nombre, exercèrent des fonctions publiques Rabaut-Dupuis (le frère de Rabaut Saint-Étienne et de Rabaut-Pomier, l'ancien Conventionnel devenu pasteur à Paris) mourut conseiller de préfecture, Jeanbon Saint-André, pasteur et Conventionnel, fut préfet à Mayence, Jaucourt sénateur, l'ancien Conventionnel Pelet, de la Lozère, conseiller d'État. Mais bien plus nombreux étaient les francs-maçons dans les hautes dignités de l'État. Il est probable que Napoléon a été affilié; Joseph, Lucien, Louis, Jérôme, Eugène étaient maçons. Parmi les maréchaux, on cite Augereau, Bernadotte, Berthier, Kellermann, Macdonald, Marmont, Masséna, Murat, Ney, Oudinot, soit 10 maçons sur 25 maréchaux d'Empire, et encore la liste n'est-elle certainement pas complète. Les généraux Beurnonville, Lauriston, Maison, maçons sous l'Empire, devinrent ensuite maréchaux. Dans les fonctions civiles, Cambacérès, Fouché, le sénateur Valence, Siméon, Muraire, peut-être Sieyes, Grégoire, Talleyrand; parmi les anciens nobles, Choiseul-Praslin, Luynes, Stanislas Girardin; parmi les savants, les artistes et les gens de lettres, Bouilly, Boïeldieu, Lacépède, Lalande, Alexandre Lenoir, et bien d'autres encore, appartenaient à la francmaçonnerie. Le recrutement se faisait surtout dans la bourgeoisie et l'armée. La plupart des corps de troupes eurent leur loge régimentaire ambulante. Par contre, l'ancienne noblesse, qui au siècle précédent avait fourni un contingent considérable, s'abstenait maintenant.

L'unité maçonnique, réalisée sous l'obédience du Grand-Orient (transféré rue du Four-Saint-Germain), manqua de sombrer lorsqu'Alexandre de Grasse-Tilly (fils de l'amiral vaincu par les Anglais aux Saintes) rapporta secrètement d'Amérique et des Iles le rite à nombreux grades, qu'on appelle écossais, ou, suivant les temps et les modalités, rite de perfection, ordre de Héredom, système des hauts degrés, du prince du royal secret, des chevaliers et de l'empereur d'Orient et d'Occident, ou plus communément rite ancien et accepté écossais. Le 1er novembre 1804, le Grand-Orient apprit avec stupéfaction l'existence du Suprême Conseil du 33° degré, avec Louis Bonaparte comme grand maître et Tilly comme grand commandeur. Mais la crise fut courte. Le sacre prochain de l'Empereur

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NAPOLEON DEPOSE A NOTRE-DAME LES DRAPEAUX D'AUSTERLITZ

Dessin d'Adam, gravé par Motle. Le 15 janvier 1806, l'Empereur, suivi d'un nombreux cortège, vient remettre en dépôt à la cathédrale, les drapeaux: pris à Austerlitz. Il est reçu par l'archevêque de Paris à l'entrée du grand portail. Bibl. Nat. Est. Qb.

H. C. III. PL. 16. PAGE 294.

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