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Passons sur les dernières années du règne de François Ier, de ce roi chevalier, de ce père des lettres, que Brantôme félicite d'avoir fait faire ces grands feux, et d'avoir montré le chemin de ces brúlements1. Du règne de son fils, il n'y a qu'un point que je veuille dire. En 1557, Henri II vint siéger au Parlement sans être attendu. C'est cette fameuse séance où il provoqua des rigueurs contre les protestants, et où Faur et Anne du Bourg furent, par ordre du roi et en sa présence, arrêtés jusque sur les fleurs de lis, et conduits à la Bastille pour la courageuse liberté de leurs votes. On sait que du Bourg, neveu d'un chancelier de France, et qui passait, à trente-huit ans, pour l'exemple et la lumière du Parlement, fut pendu et étranglé en place de Grève, et son corps jeté dans le feu. Mais ce n'est ni l'emportement du roi, ni le martyre de du Bourg que je veux signaler dans cette séance: c'est le discours du premier président Le Maître Il déclama fort contre les sectaires, dit de Thou. Il apporta l'exemple des Albigeois, dont six cents furent brûlés en un jour par les ordres de Philippe Auguste, et celui des Vaudois, dont une partie périt par le feu dans leurs maisons, et le reste fut étouffé par la fumée dans des cavernes et des car

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1. « Il en a fait faire de grands feux et en épargna peu d'eux qui vinssent à sa connaissance et dit-on que ç'a été le premier qui a montré le chemin de ces brûlements.» (Brantôme, François Ier.)

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arlement disait en face à Henri II, ■rter au carnage.

en le dire, messieurs, à cette épo"intolérance et même la persécures. N'est-ce pas sous François II illes inventa de placer des statues les rues, de les entourer de cier-dessous un tronc pour recevoir aposter près de ces chapelles imet des porteurs d'eau qui chan5, parodiaient les cérémonies de ent les passants à payer, à saluer, eine d'être déclarés protestants, sseau, roués de coups, jetés en même assassinés? Traqués par le avoir, les religionnaires prenaient nt Paris, devenu pour eux inhant leurs maisons et leurs affaires; ait leurs biens à l'encan. « Tout la voix des huissiers, qui proclas ou appelaient à ban des fugiartout que des écriteaux sur des

étaient restés encore dans quels enfants que la faiblesse de leur is aux pères et aux mères d'em

mener avec eux, et qui remplissaient les rues et les places de leurs cris et de leurs gémissements, spectacle qui tirait des larmes des yeux même des ennemis les plus déclarés des protestants 1.

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Je ne veux pas parler des vengeances qui suivirent la conspiration d'Amboise, de ces protestants pendus aux créneaux ou noyés, pour ne pas faire couler trop de sang sous les yeux du peuple, ou suppliciés durant le jour sans qu'on sût leur nom. « La Loire était couverte de cadavres, le sang ruisselait dans les rues, les places étaient remplies de corps attachés à des potences 2. » Le massacre de Vassy signala les commencements du règne de Charles IX. La même année le parlement de Paris rendit un arrêt qui fut lu en chaire tous les dimanches, et qui ordonnait à tous les catholiques de courir sus aux protestants. On les traita, dit un historien, comme des chiens enragés. Vous vous demandez, messieurs, ce que faisaient les protestants? Les protestants se

1. De Thou, liv. XXIII.

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2. De Thou, liv. XXIV. Les protestants prirent les armes dans plusieurs villes; mais ils furent massacrés. Maugiron se signala à Valence et à Montélimart. Il promit amnistie si on mettait bas les armes; on le crut: alors il livra la ville au pillage. « Truchon, magistrat prudent et modéré, dit de Thou (liv. XXV), fut d'avis de faire une prompte justice des plus coupables, afin d'ôter à Maugiron et à ceux de sa sorte toute occasion de piller.... Deux ministres furent condamnés au dernier supplice comme chefs de la sédition et de la révolte, ainsi que marquait l'inscription qu'on leur mit sur la tête. Le conseiller Laubespin fut d'avis qu'ils eussent un linge sur la bouche, afin qu'ils ne pussent haranguer le peuple.... >>

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légion déposait les armes et se obéissance aux lois de César. Le la France en champ de bataille. ntendre le glas funèbre de la nuit woudrais ne pas même prononcer fatale. Savez-vous, messieurs, ce avrant dans les souvenirs de la Ce n'est ni la trahison ni le masnchées de cadavres, ni le roi ti; c'est le peuple imbécile criant oyant approuvé par le ciel, parce ours de meurtre l'aubépine du its se couvre de fleurs; c'est la nt aux flambeaux faire la visite est le parlement de Paris adresns de grâces, faisant porter à son claie, le cadavre de Coligny, et vec des chaînes aù gibet de Montr donner au parjure et à l'assason légale.

les derniers Valois sont pleins de toujours les haines religieuses prétexte. Voulez-vous que j'aputions juridiques? La liste en est s Berquin et Anne du Bourg, et et les plus célèbres. Voici d'aprotestant, Michel Servet, con

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damné au feu, comme hérétique, par Calvin. Michel Servet avait publié son livre en France; le cardinal de Tournon ordonna des poursuites contre lui; menacé de mort par les catholiques, Servet se réfugia à Genève, où il ne trouva que le bûcher. Le 17 février 1600, à l'aurore du XVIIe siècle, c'est Giordano Bruno que l'inquisition fait brûler à Rome sur le champ de Flore. Le cardinal Bellarmin, une des lumières de l'Église, avait figuré au procès comme un des juges de la foi. Vingt ans après, le bûcher s'allume pour Lucilio Vanini; mais cette fois c'est en France, et par arrêt du parlement de Toulouse, qu'un philosophe est publiquement condamné pour le crime d'avoir pensé sur la nature de Dieu autrement que ses juges. Descartes vivait alors; Bacon avait publié son Novum Organum, Corneille avait treize ans; nous entrions dans le grand siècle de notre littérature.

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5 raisons

A coup sûr, messieurs, quand Louis XIV monte sur le trône, nous sommes bien loin de la barbarie du moyen âge, l'esprit humain est bien en possession de lui-même. C'est l'époque des plus parfaits écrivains, des artistes les plus accomplis, des mœurs les plus raffinées, de la société la plus élégante. La France, à ce moment-là, est partagée entre deux croyances; l'une souveraine, et l'autre seulement tolérée, mais tolérée en vertu d'un pacte solennel. Les

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