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que je viens de citer suffiraient, je crois, pour démontrer la fausseté de l'idéalisme à tout esprit non prévenu.

On sait, en effet, que des probabilités convergentes permettent quelquefois d'établir la vérité d'une proposition avec une pleine évidence : il en est ainsi lorsque la vérité de la proposition en question est la seule raison suffisante de la convergence des probabilités considérées.

Corrélativement, des invraisemblances ou improbabilités convergentes peuvent permettre d'acquérir une certitude métaphysique sur la fausseté d'une hypothèse.

Or la théorie idéaliste niant la réalité de l'étendue formelle voit s'accumuler sur elle, de quelque côté que nous l'envisagions, un tel nombre d'invraisemblances qu'elle ne peut en aucune manière être considérée comme probable.

Intentionnellement, j'ai laissé à cette longue série de raisonnements leur forme syllogistique et schématique. J'espère que les lecteurs me pardonneront l'inélégance de ce procédé qui leur permettra peut-être de faire plus aisément la critique de mon travail.

ROBERT DE SINETY, S. J.

CHRISTOPHE COLOMB

Les diverses Phases de sa vie d'après la Légende et l'Histoire (1)

(Suite)

N'ayant fréquenté que l'école primaire, Colomb n'avait pas un lourd bagage littéraire et scientifique. D'autre part sa connaissance du latin était élémentaire et c'est même, parce qu'il ne la possédait guère, qu'il couchait rarement ses idées sur le papier, dans sa langue maternelle.

A croire l'amiral, il s'est initié à l'art de naviguer avec l'aide de Dieu.

De plus il savait, grâce à sa dextérité et à son intelligence, tracer exactement les cartes, et il possédait des notions suffisantes d'astrologie, de géométrie et d'arithmétique.

Il est fâcheux qu'un homme si bien doué ne soit pas parvenu à déterminer, fût-ce approximativement, la latitude du fort de Saint Georges de la Mine (golfe de Guinée), qu'il visita deux fois; or ce fort se trouve non sous la ligne, mais à cinq degrés plus au Nord que Colomb ne l'indique; de même la latitude d'Española (Haiti) et de l'Islande est exacte, mais à quatorze ou à dix degrés près.

Pour disculper l'amiral, on estime que ces erreurs, passablement grossières, étaient inhérentes à l'époque.

(1) Cf. REV. DES QUEST. SCIENT., Oct. 1912, p. 506.

Certes, Juan de la Cosa, le pilote le plus renommé de la fin du XVe siècle, et d'autres marins et navigateurs expérimentés, se sont trompés comme Colomb.

Mais erreur ici ne fait pas compte. Les mauvaises latitudes relevées par ses contemporains n'établissent en rien la compétence de Colomb. Et l'on n'est pas en droit d'exiger d'eux « ce qu'on doit demander à celui qui prétendait avoir consacré (1) quarante années à l'étude des secrets de la nature et qui disait être arrivé par la science seule à déterminer la route à prendre pour aller aux Indes par l'ouest ainsi que la distance qu'il y avait à franchir. Les erreurs astronomiques et cosmographiques de Colomb sont graves, parce qu'elles témoignent contre ses prétentions, parce qu'elles sont inconciliables avec l'existence du grand dessein scientifique qu'on lui attribue. »

Ces faits étant acquis, ne faut-il pas se demander si Colomb fut bien capable de construire le globe terrestre qu'il fit parvenir (!) à Toscanelli, le physicien de Florence.

Et voici mieux encore.

Au cours de ses voyages l'amiral aurait, à différentes reprises, pris la hauteur du Soleil au moyen du quadrant et d'autres instruments, et il aurait trouvé, comme Alfragan, que le degré terrestre correspondait à 56 milles et 2/3 (2).

Malgré son admiration pour Colomb, Alexandre de Humboldt ne croit pas à ces opérations importantes, dont il le jugeait incapable (3), parce qu'il était bien faible dans les premières notions géométriques qu'on

(1) Vignaud, loc. cit., p. 296, note 11.

(2) Navarrete. Colleccion de los viajes, t. I, p. 300; - F. Colomb, Historie, ch. IV; RACCOLTA, 1re partie, t. III, Autografi di Cristoforo Colombo, série C, no 490 (Imago mundi).

(3) Examen critique, t. I, pp. 82-83 et note.

sait avoir été très répandues en Italie à la fin du XVe siècle (1).

Mais alors se présente cette objection fort naturelle: Comment expliquer les écrits, mémoires, lettres, etc., qu'on doit à Christophe Colomb (2) et qui sont reproduits au nombre de 64 dans la RACCOLTA (3).

Sans exagérer l'importance de l'ensemble de ces travaux, disons qu'on peut les attribuer à plusieurs

causes.

Au cours de ses voyages, pendant son séjour au Portugal, Christophe Colomb, aventurier intelligent, ambitieux, observateur et intrigant, a acquis diverses connaissances, dont on trouve l'empreinte dans ses

écrits.

D'autre part, il a été en relations et a pu s'entretenir, en Portugal et en Espagne, précisément en raison du projet qu'il avait mis sur pied, « avec des hommes savants, clercs et séculiers, latins et grecs, juifs et maures, et de beaucoup d'autres sectes » (4). Enfin, si nous nous en tenons à son assertion, il eut l'occasion de voir, bien mieux d'« étudier tout ce que l'on a écrit sur la cosmographie, l'histoire, les chroniques, la philosophie et d'autres arts » (5).

C'est presque de l'encyclopédie, mais l'exagération habituelle de Christophe Colomb semble une fois de plus manifeste. D'après Monsieur De Lollis (6), un des admirateurs de l'amiral, « si l'on voulait dresser une

(1) Alex. de Humboldt, loc. cit., t. III, pp. 17-19.

(2) On peut citer d'autres travaux, disparus de nos jours, notamment des esquisses cartographiques, dont font maintes fois mention les lettres de l'amiral et les documents officiels.

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(5) Libro de las profecias, RACCOLTA COLOMBIANA, 1re partie, t. II, Scritti di Colombo, p. 79.

(6) Il a reproduit en fac-similé, avec transcription en regard, et commentaires, toutes les pages des ouvrages annotés par Christophe Colomb. Cf. RACCOLTA, Scritti di Colombo, 1re partie, 3 vol. in fo.

liste des auteurs que Christophe Colomb cite lui-même dans ses écrits et de ceux dont la lecture lui est attribuée par son fils, on trouverait en retranchant de la somme ceux qui, évidemment, n'ont pas été consultés directement par lui, que l'ensemble de son érudition n'excédait pas beaucoup ce petit nombre de volumes qu'il annota de ses mains sur les marges et que les soins de son fils nous ont conservés (1) ».

Ces volumes sont :

Tractatus de Ymagine Mundi, du cardinal Pierre d'Ailly, [Jean de Westphalie, 1480 à 1487]. In f°, 184 ff., nch., car. gothiques.

Il s'y trouve 898 notes autographes des Colomb (2). Pü II. Pontificis Maximi. Historia Rervm Vbiqve Gestarom. Com Locorvm Descriptione Non Finita Asia Minor Incipit... impressioni Venetiis dedicta : per Iohannem de Colonia sociumque eius Iohannem manthen de Gherretzem anno millesimo: cccclxxvii. In f°, 105 ff., nch., car. rom.

On rencontre 861 notes dans cet ouvrage du Pape Pie II (Aeneas Sylvius Piccolimini) (3).

Incipit prologus in libro domini Marci Pauli de Veneciis de consuetudinibus et condicionibus orientalium regionum, ex vulgari in Latinum traductus per fratrem Franciscum de Pipino de Bononia. [Anvers, Gérard de Leu, 1485 (?)]. Pet. in-4°, 74 ff., nch. Les 366 notes ont été reproduites (4).

(1) Qui a découvert l'Amérique, Rev. DES REVUES, Paris, 15 janvier 1898, pp. 155-156; Vignaud, Hist. crit. de la grande entreprise de Christophe Colomb, Paris, 1911, t. I, pp. 95-96.

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(2) Cf. Vignaud, Hist. crit. de la grande entreprise de Christophe Colomb, Paris, 1911, t. 1, pp. 96-99; RACCOLTA, 1re partie, t. II, Scritti di Colombo, pp. 370-445; t. III, Autografi di Cristoforo Colombo, sér. C.

(3) Cf. Vignaud, Hist. crit. de la grande entreprise de Christophe Colomb, t. I, pp. 101-102; RACCOLTA, 1re partie, t. II, Scritti di Colombo, pp. 291369; t. III, Autografi di Cristoforo Colombo, sér. B.

(4) RACCOLTA, 1re partie, t. II, Scritti di Colombo, pp. 446-470; t. III, Autografi di Cristoforo Colombo, série D. Cf. Sir Henry Jule et Henri Cordier, The Book of Ser Marco Polo, 3° édition, London, 1903, t. II, pp. 558-559.

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