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et se trouva à leurs côtés, dans la lutte qu'ils soutin rent contre le corsaire français, Guillaume de Cazenove.

Fernand Colomb, dont nous n'avons pas de raisons de suspecter le récit ni les intentions, déclare que son père se sauva à la nage, lors de la rencontre navale du Cap Saint-Vincent de 1476 (1). Il peut aussi avoir été recueilli par « les barques portugaises qui, de la côte de Lagos, avaient assisté à ce long combat » (2).

Le point où Colomb aborda n'étant pas très éloigné de Lisbonne, qu'habitaient, à sa connaissance, bon nombre de Génois, il s'y rendit le plus tôt possible. Ils l'accueillirent avec affabilité et courtoisie et l'aidèrent à s'y fixer. Il ne tarda pas à prendre du crédit et à mettre ses affaires sur un pied convenable (3).

D'après M. Vignaud (4), l'amiral peut s'être rendu dans la capitale portugaise « en gagnant par exemple, le navire de Goffredo Spinola ou celui de Antonio di Negro, qui échappèrent au désastre de Saint-Vincent et se réfugièrent à Cadix, d'où ils repartirent pour leur destination originelle et s'arrêtèrent à Lisbonne, où l'on constate leur présence à la date du 12 décembre 1476. »

<< Comme la destination des navires génois était l'Angleterre, ainsi que nous l'apprend Palavicini, il est à croire que les navires de Goffredo Spinola et de di Negro ne séjournèrent pas longtemps à Lisbonne, et qu'ils reprirent leur voyage »,interrompu par l'attaque de Coullon. On perd ici de vue ces deux Génois, qui s'établirent ultérieurement, mais à une époque indéterminée, au Portugal (5).

(1) Est-ce miraculeusement qu'il a été sauvé, ou est-ce miraculeusement qu'il a échoué en Espagne ? Nous pensons que cette dernière version seule est à retenir. Cf. Vignaud. Ibidem, p. 362.

(2) Vignaud. Ibidem, p. 362, note 132. (3) Vignaud. Ibidem, p. 364, note 137.

(4) Vignaud. Ibidem, p. 363;

n° 69.

(5) Vignaud, Ibidem, p. 363.

Salvagnini, loc. cit., Documenti, p. 211,

Pendant quelques mois aussi, on ignore ce que devint Colomb. Resta-t-il à Lisbonne, ou en Portugal, comme nous l'avons indiqué, ou accompagna-t-il en Angleterre ses compatriotes et amis?

Ce dernier fait paraît vraisemblable. D'après les propres indications de Christophe Colomb, il se rendit en Angleterre qui est sur la route du Nord (1). Au cours de son séjour, qui ne se prolongea guère, car il était encore à Lisbonne en décembre 1476, l'amiral visita Galway, en Irlande, où il vit des naufragés originaires de Cathay (2); puis en février 1477, donc en plein hiver, il navigua, en partant d'un port, impossible à déterminer, mais qui n'est peut-être que Bristol, jusqu'à cent lieues, soit jusqu'au 78° lat. N environ, au delà de l'île de Tile, où il aborda. Elle est aussi grande que l'Angleterre, et trafique avec Bristol notamment.

La pointe Sud de l'île se trouve à 73 degrés de l'équateur, et sa longitude à l'ouest du méridien qui limite l'occident chez Ptolémée, ce qui doit signifier son premier méridien, passant par les îles Canaries (3).

D'une façon générale, Colomb déclare que l'océan septentrional n'est pas pris par les glaces, ni impropre à la navigation (4), mais à une journée de Tile, les eaux sont congelées (5). A l'époque du passage de

(1) Que dize por yr al camino de septentrión que es Inglaterra. Diario [JOURNAL DE BORD], 21 décembre 1492. Navarrete, Viajes, t. I, p. 101; RACCOLTA COLOMBIANA, 1re partie, t. I, p. 71.

(2) [N]os vidimus multa notabilia, et [spe]cialiter in Galvei Ibernie virum et [uxorem in duobus lignis areptis ex mirabili [pers]ona. Postille alla Historia rerum ubique gestarum di Pio II, no 10 (livre conservé à la Colombine, à Séville). RACCOLTA, Scritti, t. II, p. 292.

(3) Note sur les cinq zones habitables. Cf. Vignaud. Ibidem, pp. 374-376. (4) Apud (ou ad) oceanum septtentrionalem non est gelatum neque innavigabile.

(5) RACCOLTA COLOMBIANA, 1re partie, t. III, Autografi di Colombo, série B, no 10. Il est utile de signaler que ce même détail : « A une journée de navigation au delà de Thile,... la mer est congelée », se rencontre dans Adami, Gesta Hammaburgensis, 1876, p. 187.

Christophe Colomb, de grosses marées s'élevaient, deux fois par jour, à certains endroits de cette île, jusqu'à une hauteur de 25 ou de 26 brasses (1)!

Avec quelle île ou quelle terre faut-il identifier la Tile de Colomb?

Sans se préoccuper des erreurs de longitude et de latitude commises par l'amiral, parce qu'il était incapable de faire le moindre calcul exact, la plupart des critiques admettent que c'est l'Islande qui est visée par Colomb, l'Islande, la seule grande île de la région, la Thulé d'Eratosthène, l'Ultima Thule des anciens. Cette dernière n'est-elle pas l'île Jean Mayen, située à cent lieues de l'Islande ?

Les divers détails que nous venons d'emprunter à Christophe Colomb ne prouvent pas qu'il s'aventura dans les mers arctiques. Aussi les critiques émettentils des doutes au sujet de ce voyage. Ils ne savent pas admettre une telle exploration au cours de l'hiver, et les marées de vingt-cinq ou de vingt-six brasses, qu'il aurait pu fort aisément mesurer s'il avait abordé à Tile, leur mettent le sourire aux lèvres. Quel aurait d'ailleurs pu être l'objet d'une telle navigation? Des observations climatologiques ou nautiques? Une enquête sur les anciennes découvertes des Scandinaves? La recherche par le Nord-Est de la route aux côtes du Cathay? Des entreprises de pêche ou de commerce? Nous sommes en 1477! Colomb, âgé de 26 ans, avait à peine effleuré l'onde marine!

Une fois de plus l'ambitieux et vantard Génois nous a induits en erreur. « Son expédition de Thulé n'est pas plus vraie que les campagnes qu'il aurait faites pour le roi René, que les croisières pendant lesquelles il aurait accompagné ces deux Colomb qui étaient

(1) Note sur les cinq zones habitables. Cf. Vignaud, Études critiques sur la vie de Colomb, p. 375.

<< de son nom et de sa famille », et que les longues courses maritimes qui l'auraient conduit dans toutes les mers jusqu'aux extrémités du monde. Chercher l'influence que ces prétendues navigations ont pu avoir sur la formation du dessein qu'il mit à exécution, ce n'est pas seulement se livrer à une recherche chimérique, c'est aussi être la dupe d'une supercherie qui paraît avoir eu précisément pour but de faire croire à la lente préparation de ce dessein (1). »

(La fin prochainement).

FERN. VAN ORTROY.

(1) Vignaud. Études critiques sur la vie de Colomb, p. 420.

III SÉRIE. T. XXIV.

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LA PARTHÉNOGÉNÈSE

M. Yves Delage vient de faire le relevé de nos connaissances sur la parthénogénèse naturelle et expérimentale (1). Personne n'était plus autorisé que lui à entreprendre cette tâche et, difficilement, elle eût été mieux remplie.

Une excursion biologique dans ce domaine, en compagnie d'un tel guide, nous a paru pleine d'intérêt et de profit. Ce sera l'objet de cet article. Chemin faisant cependant, il nous arrivera de nous arrêter à quelques points de vue d'où les faits et les théories nous apparaîtront sous un angle différent de celui sous lequel le savant naturaliste les a envisagés.

I

LA PARTHÉNOGÉNÈSE NATURELLE

I. Aperçu historique, extension, signification biologique

L'étymologie donne le sens général et suffisamment approché du mot parthenogénése: reproduction virginale, génération sans fécondation. Ce terme créé par Owen, en 1849, pour désigner la reproduction

(1) Y. Delage et M. Goldsmith. La Parthénogénèse naturelle et expérimentale. Paris, Flammarion, 1913.

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