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avait le plus souvent un but déterminé. La dictature était une mission qui, malgré sa durée de six mois, cessait du plein gré du titulaire quand il l'avait accomplie. Ce titre odieux de la tyrannie fut aboli sur la motion d'un homme qui valait certes beaucoup moins que César, d'Antoine alors consul. Les empereurs ne voulurent pas s'en revêtir.

DICTATORE. On vient de dire cidessus ce qu'étaient les dictateurs chez les Romains. Dans les temps modernes, on a détourné ce terme de son acception historique : on en a fait le synonyme de domination souveraine, absolue, exercée avec ou sans le consentement de ceux qui doivent lui être subordonnés. C'est dans ce sens que l'on dit pouvoir dictatorial, pour désigner l'autorité de l'homme ou du corps politique qui, dans les circonstances décisives d'une révolution, s'empare de la toute-puissance et se place au-dessus des lois établies, dédaignant (dans un gouvernement représentatif surtout) de consulter les corps qui doivent concourir, aux termes de la constitution, à l'exercice de la souveraineté.

Au figuré, on dit d'un homme de let

rite est supérieur, mais qui veut, sans permettre la discussion, imposer aux autres son opinion et son système, qu'il prétend exercer une dictature.

Dans l'ancienne Université de Paris, l'écolier qui avait été plusieurs fois cmpereur, c'est-à-dire qui avait obtenu plusieurs fois la première place dans les compositions, prenait le titre de dictateur.

Outre les fonctions dont nous avons parlé, les dictateurs présidaient aux fêtes, qui pour cela même s'appelaient imperativæ ; ils enfonçaient en temps de peste des clous dans le côté droit du temple de Jupiter, ou bien ils vaquaient à cette cérémonie en temps ordinaire, comme eussent fait les autres magistrats pour marquer les années écoulées, ainsi que cela se pratiquait à Nortia et à Vulsinies (voir Niebuhr, chapitre du cycle séculaire). Toute-tres, d'un savant, d'un artiste, dont le méfois ces attributions n'étaient qu'exceptionnelles; les dictateurs étaient ordinairement nommés pour combattre l'ennemi ou les factieux, ou pour compléter le sénat. Tous les autres pouvoirs s'anéantissaient devant le leur; les tribuns seuls demeuraient en fonctions, et les consuls n'agissaient qu'en sous-ordre; les autres magistrats abdiquaient. Il fallait,pour faire usage d'un cheval, que le dictateur obtint le consentement du peuple; mais les faisceaux de ses vingt-quatre licteurs étaient surmontés de haches même dans la ville. Il s'adjoignait, et quelquefois on lui donnait, un maître de la cavalerie (magister | equitum), qui, dans le commencement, était nommé avec lui; ou du moins on lui prescrivait de le nommer, comme le fit le plébiscite de 542, qui institua dictateur Q. Fulvius Flaccus, en lui ordonnant de choisir P. Licinius Cassius. Niebuhr pense que d'abord le magister equitum | était désigné par les centuries de chevaliers plébéiens, et le magister populi par le populus, c'est-à-dire les six suffrages des chevaliers patriciens; le dictateur aurait présidé à l'élection faite par les douze centuries sur la présentation de son candidat, et dans la suite il aurait nommé seul, l'usage étant tombé en désuétude. DICTION. Ce mot s'applique égale(Voir sur tout cela Creuzer, Romische ment à la langue parlée et à la langue Antiquitaten; on trouve réunis dans cet écrite; synonyme d'élévation dans le preouvrage tous les passages des auteurs mier cas, il indique dans le second cette grecs et romains sur la dictature.) P. G-x.partie du style qui regarde le choix des

Dans l'ancien empire d'Allemagne, on appelait dictature l'assemblée des cancellistes (secrétaires de légation) des différents princes et états. Au milieu de la salle où se tenait cette assemblée s'élevait un fauteuil réservé au secrétaire de légation de l'électeur de Mayence. Sous la dictée de celui-ci, dictateur d'un genre à part, les secrétaires des diverses légations écrivaient les actes qui avaient été portés au directoire de l'Empire. La dictature était publique lorsqu'on dictait aux secrétaires de légation de tous les princes et états réunis; elle était particulière: 1o lorsque la dictée ne se faisait qu'aux secrétaires des états d'un seul college de l'empire; 2o lorsque les états ou catholiques ou protestants avaient à se faire entre eux une communication particulière. A. S-R.

mots. D'Alembert le définit : qualités grammaticales du discours. En effet soit que l'on parle, soit que l'on écrive, c'est dans l'observation scrupuleuse des règles de la grammaire, dans les ressources que l'on sait y découvrir, dans les beautés que l'on tire quelquefois de leurs difficultés mêmes, que consistent l'élégance et la pureté de la diction; c'est là aussi que l'on trouve le secret de l'harmonie du langage, qualité plus difficile à atteindre peut-être et plus séduisante encore que les autres; qualité indispensable si nous en croyons ces vers de Boileau : Il est un heureux choix de mots harmonieux; Fuyez des mauvais sons le concours odieux; Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée, Ne peut plaire à l'esprit si l'oreille est blessée. Boileau applique particulièrement ce précepte à la poésie; mais qui ne sent qu'on doit aussi l'observer dans la prose, et qui n'a éprouvé, en lisant nos grands écrivains, Bossuet, Buffon, Rousseau, Chateaubriand, les effets d'une harmonie non moins puissante et non moins variée que celle qu'on peut trouver dans les plus beaux vers? Au reste, et c'est encore là ce que nous apprend l'étude approfondie de la belle prose ou des beaux vers, il ne suffit pas d'arranger les mots de manière à ce qu'ils flattent l'oreille : il faut, pour que la diction soit parfaite, pour qu'elle ravisse notre esprit à l'égal de nos sens, qu'il y règne encore le sentiment exquis et délicat des convenances du sujet que l'on traite; ce tact heureux par lequel l'orateur ou l'écrivain saft adapter ses expressions, plier le tour de ses phrases, aux choses qu'il dépeint, aux sentiments qu'il exprime. Ce n'est donc pas un mérite superficiel que celui de la diction: il exige un sens profond des choses, et la vérité des caractères, la justesse des réflexions, la fidélité des tableaux n'existent complètes que là où il se trouve. Partout où il manque, quelque chose de faux, d'inharmonieux, gâte infailliblement tout ce qu'il peut y avoir de neuf et d'élevé dans la pensée. L. L.O.

DICTION THEATRALE. Pour l'acteur, il en est de la diction comme de la déclamation: c'est un talent indispensable, à la perfection duquel il ne peut atteindre que par l'observation et l'étude. Talent indis

pensable, disons-nous; car il ne suffit pas, pour être ce qu'on appelle un comédien parfait, d'avoir eu une vocation innée, d'être pourvu de ces facultés naturelles et spéciales qui concourent à assurer une réussite plus ou moins brillante, mais toujours incontestable, et en l'absence desquelles il n'y a guère dans l'avenir que médiocrité et dégoût; il ne suffit pas que les inflexions de la voix, que la mobilité des traits, que les gestes, que la démarche parviennent à traduire fidèlement sur la scène, dans leur diversité et dans leurs dehors les plus apparents, les personnages dont on s'est chargé de remplir les rôles. Ces qualités constitutives, et sans doute très précieuses, ne font pas l'acteur achevé, si le ton donné aux paroles, ou plutôt si la manière de dire ne vient pas les corroborer, en quelque sorte, les rehausser, les compléter, en s'harmonisant avec elles. La diction théâtrale consiste donc dans l'art, non pas seulement de dire, mais surtout de bien dire, dans l'acception très étendue que nous dounons à ces deux mots réunis, de phraser avec une attention soutenue, de prononcer d'après le système lingual le plus correct, le plus pur, de débiter avec une extrême justesse, de moduler la parole, de l'accentuer même, selon l'exigence du rôle, de la jeter, suivant le cas, avec plus ou moins de grâce, plus ou moins d'énergie, de la hater, de la ralentir, et de lui imprimer constamment le cachet que réclament à la fois le bon goût et les

convenances.

On a quelquefois confondu la diction théâtrale avec la déclamation (voy.): elles se ressemblent en effet beaucoup, mais il y a aussi entre elles des divergences marquées. La déclamation est toujours sévère, toujours élevée; elle a ses attributions arrêtées dans la versification héroïque, c'est-à-dire dans la tragédie et dans le drame qui s'y rattache la nopar blesse de la poésie. La diction ne vise pas au grandiose; car elle appartient au langage ordinaire. Directement applicable à la comédie et aux compositions analogues, elle ne devient relative à la tragédie, dans telles occasions exceptionnelles, que conditionnellement, par extension, par similitude. Lorsqu'on dit,

et devoir la plus belle part de cette célé→ brité justement au mérite de sa diction. Ainsi Baptiste aîné, avec un organe très défectueux, s'est incontestablement acquis le titre de beau diseur. Un grand comédien qui l'avait devancé sur la même scène du Théâtre-Français, Monvel, aux derniers jours de sa brillante carrière d'artiste, avait, par la perte de ses dents, une prononciation fort gênée, fort péni

par exemple, ce qu'on a si souvent et si justement dit à l'égard de Talma: « Ce tragédien a une bonne, une belle diction,» on veut conclure de là qu'à part le ton artiel et spécial affecté à la versification tragique, ce tragédien sait entrer, par une habileté particulière à son débit, dans le sens dépouillé, dans le sens prosaïque des paroles prêtées aux personnages qu'il est chargé de reproduire. Ces personnages, par une consé-ble; et cependant il parvenait à faire quence du même raisonnement, rentrent dans la sphère de la vie ordinaire et dès lors appartiennent moinentanément au domaine de la comédie. Dans cette hy-diction si habile, si chaleureuse, si enpothèse le mot diction, qui leur est relatif, ne perd rien de l'acception exclusive que nous lui donnons ici, et la spé- | cialité qu'il désigne ne sort pas de ses limites régulières.

Ainsi comprise, la diction théâtrale prend dans ses formes une variété infinie; ses attributions acquièrent un développement immense; son travail tient du prodige. Attentive, souple, docile, prompte, esclave tour à tour de l'art qui la domine, qui la maîtrise, et de sa nature qui règle ses propres inspirations, ses mouvements, il faut qu'elle obéisse à toutes leurs volontés, à toutes leurs exigences, à tous leurs caprices. Alternant entre la versification familière et la prose, tantôt grave ou légère, tantôt brusque ou doucereuse, passant de la véhémence au flegme, du sarcasme à la bonhomie, des élocutions de la vieille cour aux caquetages de nos petits salons, elle fait parler l'amitié, la haine, l'amour, la jalousie; elle emprunte enfin le langage de la société prise dans tous ses sentiments, dans toutes ses allures. On conçoit combien d'études sont nécessaires, combien de difficultés il faut vaincre pour la plier, pour l'assouplir de la sorte, pour la mettre au diapason de tant de tons divers, pour lui rendre également familière tant de situations si opposées entre elles!

Une belle diction atténue non-seulement les défauts qu'elle rencontre dans l'organe de la voix, mais elle parvient en quelque sorte à les rendre insensibles pour l'auditeur. Tel acteur, avec une voix ingrate ou une prononciation naturellement défectueuse, a pu devenir célèbre

oublier au spectateur ce grave inconvénient amené par l'àge. Il charmait, il captivait encore son auditoire par cette

traînante, à laquelle il doit le rang distingué qu'il occupe parmi les grandes notabilités dont s'enorgueillit la scène française.

Durant une longue période, la diction théâtrale y était remarquable par sa facilité, son élégance, ses grâces, sa noblesse et sa pureté, qualités qui disparaissent de jour en jour et auxquelles n'ont pu refuser leurs éloges les étrangers les plus antipathiques à notre système théâtral. Elle fut remarquable par ce ton de bonne compagnie, par cet emploi du beau langage sur lequel les plus hautes classes de la société même venaient former le leur. La Comédie-Française, durant les beaux jours de sa haute prospé→ rité, au temps des Baron, des Brizard, des Grandménil, des Molé, ces grands artistes qu'elle doit toujours nommer avec orgueil, avait poussé l'art de la diction aussi haut que jamais art ait pu atteindre. E. R-DE.

DICTIONNAIRE, de dictionarium, mot latin d'origine assez récente, désigne proprement un recueil de termes appartenant à une ou à plusieurs langues, accompagnés de leur explication, et rangés dans un certain ordre systématique. En ce sens il est synonyme des mots lexique, glossaire, vocabulaire (voy.); mais il s'applique aussi aux recueils alphabétiques de termes appartenant à certaines branches des sciences, des arts, de l'histoire ou de la littérature. Il y a donc deux grandes classes de dictionnaires les dictionnaires de choses, et les dictionnaires de mots ou de langues. Les premiers sont l'objet d'un travail

nous occuper des autres.

spécial qui suivra celui-ci; nous allons | moyens d'écrire dans cette langue étrangère, il ne faut pas perdre de vue que le champ qu'ils doivent embrasser ne peut dépasser celui des idées communes aux deux langues qui y sont comparées. C'est faute d'avoir suivi cette règle que les dictionnaires français-latins en particulier ont été embarrassés de tant de termes et de locutions qui, pour avoir une apparence de latinité, n'en sont pas moins barbares, ou tout au moins inutiles à connaître.

Mais, pour qu'un dictionnaire soit complet, il ne suffit pas qu'il contienne tous les mots d'une langue; il doit encore présenter: 1o les diverses locutions particulières à cette langue, les phrases ou réunions de mots sanctionnées par l'usage et qui ne sont pas conformes à la marche régulière de la syntaxe; 2o chacun des termes doit être accompagné de tous les renseignements relatifs à son orthographe, tels que les diverses ma-nières dont il a été écrit, et dont il peut s'écrire suivant les temps ou les lieux; 3o on doit y trouver ce qui se rapporte à la prononciation, comme les accents, les longues et les brèves, la prononciation même si elle s'écarte de celle que suppose l'orthographe; 4o les divers dé

Les conditions essentielles que doit remplir un bon dictionnaire de langue se réduisent à deux : il doit 1° être complet, c'est-à-dire embrasser tous les mots d'une langue; 2° expliquer chaque mot d'une manière exacte et complète. Ce n'est pas chose facile que de fixer avec précision le champ que doit embrasser le dictionnaire d'une langue et d'en marquer les limites; cependant c'est le premier devoir d'un lexicographe, et pour cet effet il doit avoir toujours en vue le but qu'il se propose et consulter sans cesse les besoins de ceux à qui il destine son dictionnaire. S'agitil, par exemple, d'une langue morte, il doit enregistrer tous les mots qui se trouvent dans les auteurs qui ont écrit dans cette langue, depuis les plus anciens jusqu'à ceux que l'on considère comme les derniers organes de cet idiome. Ainsi l'éditeur d'un dictionnaire grec complet devra recueillir tous les mots qui sont contenus dans les auteurs qui se sont servis de cette langue depuis Homère jusqu'à Démétrius Chalcondyle; celui d'un dictionnaire latin, tous ceux que l'on trouve dans les auteurs latins depuis la loi des douze Tables jusqu'à Merobau-tails qui concernent la nature et l'espèce dès. S'agit-il d'une langue vivante, l'auteur du dictionnaire devra, s'il travaille pour les gens du monde, pour ceux qui ne demandent que les mots en usage à l'époque où ils se trouvent, présenter tous les termes qui se rencontrent dans les auteurs considérés comme classiques, ceux qui sont employés dans la conversation habituelle, dans la vie domestique et dans les arts dont les procédés sont le mieux connus ou le plus familiers. Mais s'il travaille pour les littérateurs, pour ceux qui étudient la langue dans son origine et ses progrès, il devra recueillir avec soin tous les termes employés par les auteurs qui ont écrit dans cette langue depuis les plus anciens jusqu'aux plus modernes. Quant aux dictionnaires qui ont pour objet de faire connaître les mots et les tournures d'une langue étrangère correspondants aux mots et aux tournures de notre propre langue, et qui sont destinés à fournir les

du mot, les divers accidents de sa forme, et, s'il y a lieu, les cas dans lesquels il s'écarte des règles ordinaires de la grammaire; 5° enfin, toutes les particularités relatives au mot qu'il s'agit de faire connaître, son étymologie, l'époque à laquelle il a été introduit dans la langue, les occasions dans lesquelles il peut être employé, la place qu'il doit occuper, le genre de composition dans lequel il peut entrer, s'il est noble, familier ou trivial, poétique ou prosaïque, tragique ou comique, etc., etc.

La seconde condition essentielle que doit remplir un bon dictionnaire, c'est, avons-nous dit, de donner d'une manière exacte et complète le sens de chaque mot. Il y a plusieurs manières de faire connaître le sens d'un mot: s'il s'agit d'une langue étrangère, les mots dont elle se compose peuvent, en général, être expliqués par les mots correspondants de la langue maternelle ou

d'une langue généralement connue, telle que le latin; mais s'il est question de la langue maternelle elle-même, ou si le lexicographe doit expliquer les mots d'une autre langue par d'autres mots appartenant à cette même langue, alors il faut avoir recours à la définition, à la description, aux synonymes, aux mots d'un sens opposé, aux exemples, et même, si cela est nécessaire pour l'intelligence du mot, il ferait bien de recourir à la figure de l'objet désigné par ce mot. Le choix de ces divers moyens est laissé au jugement de l'auteur du dictionnaire, qui doit donner la préférence, dans chaque cas, au moyen le plus simple et le plus clair. D'un autre côté, il est un grand nombre de mots qui ont plusieurs sens, et ce sont naturellement les plus usités. Il faut distinguer avec soin tous ces sens, s'assurer par des recherches exactes et par un examen approfondi et comparatif de celui qui est réellement le sens primitif, disposer ensuite les sens dérivés dans leur ordre de filiation, et faire voir comment ils se sont donné naissance les uns aux autres. En un mot, il faut faire l'histoire de chaque mot, et rassembler ainsi des matériaux pour l'histoire de la langue. Chacun des sens doit être justifié par un ou plusieurs exemples tirés des auteurs classiques; ces exemples seront aussi courts que possible et présenteront une pensée claire et précise.

les mots dont les poètes ou d'autres écri
vains avaient fait usage. C'est surtout pour
les mots employés rarement, particuliers
à un certain pays,
à une certaine époque
ou à un certain auteur, ou bien pour des
termes qui désignent des produits ou des
opérations des arts, pour ceux qui se
rapportent à des usages civils, domesti-
ques ou militaires, que l'on est appelé à
recourir au témoignage des lexicogra-
phes anciens. Cependant les indications
fournies par ces auteurs sur le sens des
mots ne doivent pas être admises sans
examen et sans contrôle, et l'on doit s'as-
surer si elles conduisent à une interpré-
tation naturelle et satisfaisante des pas-
sages où se trouve le mot en question. 2°
L'étymologie est le second moyen de par-
venir au sens des mots; mais nous réser-
vons pour un article spécial tout ce qu'il
y aurait à dire sur la nature des secours
qu'elle fournit, sur le degré de confiance
que méritent les recherches des étymo-
logistes, et sur la meilleure marche à
suivre pour obtenir par ce moyen des ré-
sultats satisfaisants; chacun comprend
d'ailleurs comment l'étymologie peut
servir à établir le sens des mots et sur-
tout à remonter à leur sens primitif. 3°
L'usage, c'est là le grand maître des lan-
gues, c'est la clef presque infaillible
pour pénétrer dans le sens intime des
mots. C'est par la comparaison multipliée
des cas dans lesquels les termes d'un
idiome sont employés par les auteurs
que le lexicographe parviendra, non-seu-

Mais, dira-t-on, comment trouver le sens des mots? Le lexicographe possèlement à établir le sens propre ou le plus de-t-il un moyen infaillible pour y parvenir? Peut-on s'en rapporter à son autorité? Malheureusement non; il faut, pour arriver à la connaissance du sens de chaque terme d'une langue, employer différents moyens plus ou moins sûrs, et se livrer quelquefois à des recherches longues et difficiles. Ces moyens peuvent se réduire à trois: 1° l'autorité ou le témoignage des écrivains qui ont, dans certains cas, expliqué eux-mêmes les termes qu'ils employaient; l'autorité des lexicographes qui ont composé leurs dictionnaires à une époque où la langue était généralement connue; celle des scoliastes ou des commentateurs qui ont interprété par des expressions plus usitées

habituel d'un mot, mais encore qu'il réussira à distinguer les nuances les plus légères et les plus délicates qui séparent quelquefois les diverses acceptions d'un même terme. On ne saurait donc trop recommander aux auteurs des dictionnaires de lire et de relire, la plume à la main, les maîtres de la langue, ceux qui en ont le mieux connu le génie et les ressources, et d'appuyer de l'autorité de ces grands écrivains les divers sens attribués à chaque mot. Quelques auteurs classiques grecs et latins ont fourni à eux seuls la matière de bons dictionnaires spéciaux qui seront d'un grand secours pour la composition des dictionnaires généraux de chacune de ces deux langues.

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