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Un travail semblable entrepris sur quelques-uns de nos classiques français permettrait d'apprécier avec exactitude les services qu'ils ont rendus à la langue, et en enrichirait sans doute le dictionnaire.

Après les deux conditions principales dont nous venons de nous occuper, il en est encore quelques-unes dont l'accomplissement contribue aussi au mérite d'un dictionnaire : nous signalerons, en particulier, l'ordre dans lequel il est disposé. Cet ordre doit être simple et facile à saisir, et surtout il ne doit pas supposer chez ceux qui sont appelés à faire usage du dictionnaire, des connaissances ou des notions sur les objets mêmes de leurs recherches. L'ordre alphabétique nous paraît donc mériter à cet égard la préférence sur l'ordre étymologique. Ce dernier a séduit quelques lexicographes d'un grand mérite, parce qu'il leur offrait l'avantage de grouper ensemble les mots qui appartiennent à la même racine, et un moyen commode d'expliquer beaucoup de termes et d'éviter des répétitions. Mais, d'un côté, il est bien des cas dans lesquels on ne peut déterminer avec certitude l'origine d'un mot; l'étymologie n'est encore parvenue pour aucune lan-gue au bout de ses recherches; elle fait tous les jours de nouveaux pas et rectifie d'anciennes erreurs, en sorte qu'un dictionnaire où l'on a suivi l'ordre étymologique devient sous ce rapport tous les jours plus défectueux. D'un autre côté, le tableau systématique d'une langue, conformé à l'étymologie, est sans doute très intéressant; il est propre à donner des idées plus nettes sur le génie de cette langue, à révéler des secrets sur la création, la composition et la dérivation des mots dont elle se compose, en un mot à en expliquer l'origine, le développement et les progrès: il est donc à souhaiter que des philologues dressent de temps en temps de pareils tableaux; mais ces tableaux ne sauraient être des dictionnaires, ils ne doivent pas en avoir la forme et ne peuvent pas en remplir l'objet *.

(*) Il est pourtant possible de combiner les deux ordres dans le même dictionnaire. C'est ainsi que M. Reiff, de Neuchâtel, a récemment publié un dictionnaire étymologique de la lan

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Les autres conditions accessoires qui distinguent un bon dictionnaire sont un style correct, clair et précis, l'absence de toute expression superflue, l'exactitude dans la citation des autorités, une attention soutenue à employer les mêmes signes, tous bien distincts, pour indiquer les mêmes choses, la sobriété dans l'emploi des signes, l'absence des discussions et surtout de la polémique; enfin la plus grande correction typographique possible. Ce serait ici le lieu de passer en revue les principaux travaux lexicographiques des anciens et des modernes, et de tracer ainsi l'histoire de cette branche importante de la philologie et de la linguistique, mais ces détails trouveront mieux leur place dans les articles consacrés à la langue et à la littérature de chaque nation. Voy. LEXIQUE, LEXicologie. L. V.

DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE-FRANÇAISE ET AUTRES DE LA MÊME LANGue. On a reconnu qu'il était utile de fixer autant que possible la langue dans les dictionnaires. Il est vrai qu'une langue vivante, qui change sans cesse, et qui augmente avec l'accroissement des sciences, ne peut guère être absolument fixée; mais du moins on peut empêcher qu'elle ne se dénature ou qu'elle ne se dégrade, soit par l'impropriété des mots, soit par celle des tours. C'est en général aux gens de lettres à fixer une langue, parce que leur état est de l'étudier, de la comparer aux autres langues et d'en faire l'usage

gue russe, avec l'explication en français; travail
fort remarquable à la suite duquel il a placé un
vocabulaire alphabétique très complet qui ren-
voie anx radicaux sous lesquels il faut chercher
des mots composés ou dérivés. H. Estienne (voy.),
comme on sait, a choisi, pour son grand Trésor
de la langue grecque, l'ordre étymologique :
on y a substitué dans l'édition de Paris, qui ho-
nore les presses de MM. Didot frères (voy.),
l'ordre alphabétique, par des motifs sans doute
très dignes de considération, mais qui peuvent
encore prêter à la discussion. Nous reviendrons
sur cette question au mot LEXIQUE, et nous cher-
cherons alors à apprécier le mérite des diction-
naires monumentaux de H. Estienne, de Gessner,
de Facciolati, de Linde, de Graff, etc., etc.;
nous ajouterons seulement ici que plusieurs aca-
démies, et entre autres l'Académie russe, ont
cru devoir suivre les deux ordres et ont publié
successivement un dictionnaire étymologique et
un dictionnaire alphabétique de leur langue na-
tionale.
Į. H. S.

le plus exact dans leurs ouvrages. Pour faire le dictionnaire d'une langue, le lexicographe en doit embrasser toute l'histoire, toutes les époques, toutes les révolutions; il doit démêler, dans les façons de parler nouvelles, ce qui est fait pour enrichir la langue d'avec ce qui l'appauvrit, au contraire*, ou la rend ridicuJe; il doit conserver et adopter l'un et faire main basse sur l'autre. C'est ce service que la langue allemande, par exemple, attend encore d'une autorité littéraire supérieure et compétente, et qu'a rendu chez nous l'Académie-Française à la langue nationale par son dictionnaire, récemment arrivé à sa sixième édition. Il tient incontestablement le premier rang parmi tous les autres de la même langue; c'est le dictionnaire de la nation, le vrai dictionnaire de la langue du pays.

Nous renvoyons, pour son histoire depuis 1637, où l'Académie songea d'abord à dresser un dictionnaire qui fút comme le trésor et le magasin des termes simples et des phrases reçues, à l'élégante préface dont M. Villemain, secrétaire perpétuel de l'Académie-Française, a enrichi l'édition de 1835. Bornonsnous à rapporter que la première est de l'année 1694. « Sans étymologie étrangère, et avec la seule indication des termes anciens de notre langue qui ont péri en laissant leurs dérivés, cette édition, dit le même critique, où les mots sont rangés par ordre de racines, doit paraître incomplète et peu commode. » Celles qu'on imprima ensuite jusqu'en 1740, faites dans un ordre nouveau, augmentées de quelques détails de grammaire et appauvries de quelques gallicismes, toujours d'après la préface citée, ne marquaient presque aucun change

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(*) Écoutons sur ce point un écrivain dont personne ne contestera la compétence. « Le premier travail de l'Académie, dit M. Villemain (préface du Dictionnaire, p. xx1), constatait l'époque la plus heureuse de la langue. Le vo«cabulaire n'en était pas très étendu ; mais plus « tard les langues s'appauvrissent par leur abon« dance; car toute expression nouvelle qui n'est pas le nom propre d'un objet nouveau, est une surcharge plutôt qu'nne richesse; et quand « une langue est bien faite les nuances infinies « des sentiments et des idées peuvent s'y traduire « par la senle combinaison des termes qu'elle possède. » J. H. S.

«

ment dans la langue, quoique les mœurs et l'état des esprits eussent déjà beaucoup changé. Il n'en est pas de même de la cinquième : retouchée avec soin, et, dans quelques parties, par la main habile de Duclos (voy.), celle-ci parut en 1762. Elle est, dit encore M. Villemain, « seule importante pour l'histoire de notre idiome, qu'elle reprend à un siècle de distance des premières créations du génie classique, et qu'elle suit dans une époque de création nouvelle... Dans sa nomenclature étendue et correcte, elle montre bien qu'une langue fixée par le temps et le génie n'a pas besoin de se dénaturer pour traiter tous les sujets, suffire à toutes les idées. »

Cette édition de 1762 resta la dernière avouée par l'Académie jusqu'en 1835, malgré le grand nombre d'éditions nouvelles ou de simples réimpressions qu'on a vu paraître dans l'intervalle.

Pour achever l'histoire du Dictionnaire de l'Académie - Française, nous emprunterons encore quelques détails à une note communiquée au Journal des Débats, peu de jours avant la mise en vente de la nouvelle édition.

Lorsque l'Académie-Française, y estil dit, eut donné au public l'édition que nous venons de citer, son secrétaire perpétuel D'Alembert, puis Marmontel, qui lui succéda, s'occupèrent d'en préparer une nouvelle, en faisant sur les marges et dans les interlignes d'un exemplaire de 1762 un assez grand nombre d'additions et de corrections.

La révolution survint: les sociétés sávantes et littéraires furent dissoutes, et une loi du 6 thermidor an II ayant déclaré que leurs biens seraient réunis au domaine public, le Dictionnaire de l'Académie-Française devint propriété nationale. Il fallut tirer parti de cette bizarre confiscation: un décret de la Convention, du 1er jour complémentaire an III, ordonna que l'exemplaire chargé de notes marginales et interlinéaires serait remis aux libraires Smith, Maradan et compagnie, pour être par cux rendu public après son entier achèvement, et enjoignit auxdits libraires de prendre avec des gens de lettres de leur choix les arrangements nécessaires pour

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L'édition commandée par ce décret fut terminée et parut en l'an VII (1798); mais l'Académie n'a jamais reconnu ni pureconnaître un travail auquel elle avait eu si peu de part, et où d'ailleurs tout décèle la précipitation et la négligence. Les hommes de lettres choisis par les libraires durent se hâter pour satisfaire à l'impatience de la loi ; mais cette prompte obéissance les rendit souvent infidèles aux règles du goût et du langage. On peut voir, dans l'exemplaire que mentionne le décret, et qui est maintenant déposé à la bibliothèque de l'Institut, avec quelle témérité ces réviseurs diligents ont supprimé des articles irréprochables dus à la plume des secrétaires perpétuels D'Alembert et Marmontel, et combien ils en ont ajouté d'autres dont la rédaction, toujours médiocre, souvent vicieuse, défigure l'ancien travail de l'Académie.

nière et plus sérieuse épreuve dans les séances générales, approuvant, modifiant ou rejetant, après mûre délibération, les additions et les changements proposés par son secrétaire perpétuel ou par la commission.

On ne s'étonnera point que l'Académie ait consacré tant d'années à la refonte et à l'achèvement de son dictionnaire, si l'on réfléchit au temps que demandait l'examen de chaque article, à l'importance et tout à la fois à la difficulté que présente la définition de certains mots, tels que Liberté, Droit, Constitution, etc., qui chacun ont occupé quelquefois la durée d'une séance; et l'on concevra toute l'autorité que doit promptement acquérir un tel ouvrage, lorsque nous dirons que, dans chaque spécialité, la discussion s'établissait toujours entre les personnes les plus capables de la soutenir et de l'éclairer, par exemple, entre MM. Pastoret, Dupin, Royer-Collard, de Ségur, Daru, etc., pour tout ce qui concerne la jurisprudence ou la législation, l'administration ou la diplo¬ matie; entre MM. Andrieux, de Jouy Villemain, de Féletz, Campenon, Lacretelle, Étienne, Arnault, etc., pour tout ce qui tient à la grammaire et aux délicatesses du langage; entre MM. Cuvier, Raynouard, Cousin, Droz, etc., pour les matières de sciences, d'érudition ou de philosophie. Indépendamment des ressources qu'offrait la variété des connaissances de tant d'hommes su

Dès que l'Académie-Française fut reconstituée, elle s'occupa de refaire son dictionnaire et de continuer l'œuvre interrompue par la révolution. Cette entreprise est arrivée à son terme, grâce aux efforts persévérants de ceux qui étaient appelés à l'exécuter. Les hommes de goût et de savoir qui ont rempli successivement les fonctions de secrétaires perpétuels depuis la création de l'Institut, MM. Morellet, Suard, Raynouard, Auger, Andrieux et Arnault, ont tous, ainsi que leurs devanciers, compris l'impérieurs, l'Académie-Française a eu souportance de la tâche qui leur était confiée. Le soin fastidieux et pénible de remanier le vieux dictionnaire, de rassembler et de coordonner les matériaux puisés dans les écrivains, les grammai-plus dédaigné les lumières qui pouvaient riens et les lexicographes, n'a rebuté aucun de ces esprits éminents.

vent recours aux membres les plus distingués des autres académies pour la révision des articles qui sortaient de ses attributions spéciales. Elle n'a pas non

lui venir du dehors; et elle doit de précieuses améliorations aux conseils de plusieurs artistes célèbres et d'industriels justement renommés.

De plus, une commission permanente, composée de six des membres les plus versés dans les connaissances grammati- Il faut le dire pourtant, ce travail est cales et lexicographiques, après avoir incomplet, et l'on y chercherait vainement discuté et fixé le système général de ré- un grand nombre de mots, surtout sciendaction, s'est appliquée sans relâche à tifiques, d'un usage fréquent et d'une inrevoir les diverses parties de cet im- contestable utilité, Pour y suppléer, il mense travail. Non contente de cette ré- faut recourir à d'autres ouvrages lexicovision déjà si sévère, l'Académie a fait logiques, et la langue française fort heusubir encore à tous les articles une der-reusement en offre une grande richesse.

Nous renvoyons le lecteur aux articles et Chapsal, de Catineau, de Marguery, de Philippon de la Madelaine, de Gattel, de Chenu, de l'Académie, et enfin celui dit Edition diamant.

MÉNAGE, RICHelet, Furetière, TréVoux (nom du lieu d'impression, en 1704, du Dictionnaire universel), pour en étudier les principales. De nos jours, M. Charles Nodier (voy.) a beaucoup contribué à étendre le vocabulaire de la langue, et parmi les nombreux hommes de lettres qui ont cherché à mettre nos dictionnaires au niveau de tout ce que les sciences et les arts ont inventé nouvellement, quelques-uns réclament de nous une mention. Le dictionnaire de Laveaux a une nomenclature plus considérable, des définitions plus étendues que celles de l'Académie; mais celles qui concernent les animaux et les plantes sont trop longues et n'appartiennent guère qu'à l'histoire naturelle; ses exemples sont trop multipliés; d'un autre côté, on doit y reconnaître un tact grammatical remarquable. Le dictionnaire de Boiste, auquel Laveaux a succédé, offre des définitions trop resserrées, et qui conséquemment instruisent peu dans la signification des mots; il laisse trop à deviner, et les diverses figures qu'il emploie pour séparer ses matières, de même que ses abréviations, embrouillent celui qui cherche les différentes acceptions des mots. S'il a l'avantage d'avoir une plus riche nomenclature, il ne résout aucune difficulté grammaticale; il est le plus souvent stérile dans ses applications, et donne trop de mots qui ne sont ni de la langue, ni de l'usage. Le dictionnaire Raymond, peut-être le plus complet de tous, mais dont il ne nous appartient pas de déterminer la valeur, renferme un nombre considérable de mots nouveaux, tant de la langue que des sciences et des arts et métiers. Nous sera-t-il permis d'ajouter qu'un gros volume de Supplément au Dictionnaire de l'Académie a paru sous le même nom dans l'année 1836. Enfin, l'impartialité dont nous voudrions faire preuve nous prescrit de mentionner encore le dictionnaire Napoléon Landais, si fastueusement annoncé dans toutes ses éditions diverses.

Il existe ensuite une multitude d'abrégés de ces grands dictionnaires, de différents formats, depuis l'in - 8o jusqu'à l'in-32, tels que ceux de Wailly, de Noël

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Parmi les dictionnaires étymologiques de la langue française, nous devons citer, après Ménage, surtout celui de feu Raynouard, ouvrage immense dont nous aurons à parler dans la notice qui sera consacrée à ce savant académicien, et celui de Roquefort, Paris, 1829, 2 vol. in-8°. DICTIONNAIRES DE CHOSES. Depuis quarante ans le nombre des dictionnaires de cette espèce s'est prodigieusement accru en France, comme dans les pays étrangers; mais on a fait violence au nom de dictionnaire, qui désigne un recueil de dictions ou de mots et de locutions, avec l'explication qu'ils exigent. On a appliqué l'ordre alphabétique, si commode pour les recherches, à toutes les sciences ou parties des sciences, à tout ce qui concerne l'instruction, comme aussi les fabriques, les manufactures, etc. En effet, les dictionnaires de musique, d'architecture, des arts et métiers, d'art nautique, d'art vétérinaire, d'agriculture, de botanique, de chronologie, de commerce, d'entomologie, d'équitation, de géographie, d'histoire naturelle, d'ichthyologie, de manufactures, de médecine, de chirurgie, d'anatomie, de physiologie, de pharmacie, de mathématiques, de mythologie, de physique, de zoologie, etc., etc., remplissent aujourd'hui nos bibliothèques; ce sont des dictionnaires de choses et non de mots, et s'ils méritent en réalité leur titre, ce n'est absolument que parce qu'ils sont développés dans un ordre alphabétique.

Un dictionnaire technologique, ou des arts et métiers, peut être un vrai dictionnaire, quoique indépendamment des significations particulières et définitions des mots on y trouve encore l'emploi, l'usage des instruments mécaniques, l'explication des objets qu'ils fabriquent, la quantité qu'on en débite, leur destination, etc. Un dictionnaire de pêche, dont la tâche est non-seulement de définir les termes de pêche, les filets et les divers piéges qu'on emploie pour s'emparer des habitants des eaux, peut être aussi un vrai dictionnaire, quoiqu'il parle encore de la manière dont les pêches s'exécu

tent, des endroits où tels et tels poissons se trouvent, des climats qu'ils fréquentent, de la manière de les suivre, de s'en rendre maître, etc.

Tous ces dictionnaires, ainsi que nous l'avons dit déjà, prêtent un secours solide aux recherches, et se transforment, pour les sciences et les arts, en un tableau descriptif où, d'un coup d'œil, on peut apercevoir l'objet sur lequel l'imagination veut fixer son étude.

Le dictionnaire de Bayle (voy.) est moins un dictionnaire historique qu'un dictionnaire philosophique et critique, où le texte n'est en quelque sorte que le prétexte des notes. Voy. aussi MORERI, et autres.

Il a été question des dictionnaires biographiques au mot BIOGRAPHIE. Quant aux Encyclopédies (voy.), elles ne sont pas nécessairement des dictionnaires comme la nôtre, ou comme celle qui fut rédigée d'abord par Diderot et D'Alembert, et qui fut ensuite reprise et augmentée par une société de gens de lettres et de savants. Mais quand elles prennent cette forme, elles deviennent comme le résumé de tous les dictionnaires particuliers de tous les arts et de toutes les sciences, le rendezvous ou le dépôt de toutes les idées et de tous les faits dignes de fixer l'attention.

Un dictionnaire de rimes (voy. RIME) n'est pas non plus, à vrai dire, un dictionnaire; c'est un recueil ou un assemblage de tous les mots dont les désinences ont le mème son, sans aucune description ni au cun raisonnement, comme le Dictionnaire dit poétique est l'explication des rè- | gles de la poésie que l'on a rangées simplement par ordre alphabétique. On a ensuite des dictionnaires de différente nature: Dictionnaire d'homonymes, réunion de mots qui ont de l'analogie entre eux dans la prononciation, quoique difrents par l'orthographe, comme air, aire, ère, erre; Dictionnaire des paronymes, mots qui ont de l'affinité entre eux, soit par la forme, soit par l'étymologie; Dictionnaire des synonymes, exposé ou recueil de pensées dont les significations se rapportent aux mêmes motifs. Voy. HoMONYMES, PARONYMES, SYNONYMES, et notre article relatif à la langue fran çaise.

F. R-D.

Il parut, en 1758, un volume petit in-8° sous ce titre : Table alphabétique des Dictionnaires en toutes sortes de langues et sur toutes sortes de sciences et d'arts (par le président Durey de Noinville). Cet ouvrage, assez médiocre et incomplet à l'époque même où il fut | publié, est devenu rare. Un bon dictionnaire de tous les dictionnaires reste encore à faire, et ce serait un livre bibliographique à la fois rare et curieux. V-ve.

DICTON (dictum), mot plaisant ou piquant, raillerie contre quelqu'un, et plus généralement mot ou sentence qui a passé en proverbe, quelquefois en mauvais langage, et plus admis alors dans l'usage, par les personnes des classes inférieures que par celles qui appartiennent à la bonne compagnie. Il désigne aussi un adage vulgaire, et l'on dit: C'est un vieux dicton.

Et ce dicton picard fut à l'entour écrit. (LA FONT.) On a différents recueils de dictons: nous renvoyons au mot PROVERBE et nous ne citerons ici que les Proverbes et Dictons populaires imprimés, en 1831, à Paris, chez Crapelet.

Le mot latin dictum (chose dite) signifiait, en jurisprudence, le dispositif d'une sentence, d'un arrêt, ainsi appelé parce qu'anciennement, lorsque les jugements se rendaient en latin, ce dispositif était presque toujours conçu en ces termes: Dictum fuit per arrestum curiæ, etc. L'ordonnance de 1667 voulait que trois jours après que le procès aurait été jugé, le rapporteur mît au greffe le dic

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DICTYS, dit de Crète, parce qu'il naquit dans cette île, aurait, s'il fallait en croire la tradition, accompagné Idoménée au siége de Troie. On prétendait qu'un certain Praxis ou Eupraxides avait trouvé dans la tombe de ce Crétois son journal sur cette fameuse expédition, qu'il l'avait présenté à l'empereur Néron, et qu'entin Septimius le traduisit en latin l'an 300 après J.-C. Mais tout cela n'est qu'un tissu de fables. L'ouvrage publié plus tard sous le nom de Dictys (Historia antiquissima de bello Trojanorum atque Græcorum) se distingue par un langage nerveux, et n'est

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