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Au moyen de la machine dont nous avons parlé ci-dessus, on a reconnu la différence de dilatabilité entre la plupart des métaux; et comme une saine théorie porte toujours des fruits utiles pour les arts et les sciences, on a fait une très belle application du résultat des expériences.

nieux. Il consiste en une petite barre de | tuyau le jeu convenable pour qu'il pût métal de 6 à 8 pouces de longueur qui jouer librement, et on intercepta l'air en entre juste entre les limites qui lui sont se servant de matériaux flexibles, comme réservées; l'un de ses bouts est retenu la tôle. d'une manière fixe et invariable contre un montant solide, et l'autre bout joint seulement un levier facile à mouvoir dont un des bras est denté et s'engraine à des rouages combinés de manière que le plus léger effort sur le premier bras du levier met en mouvement l'aiguille à laquelle ils aboutissent. Au-dessous de la barre est une petite gouttière que l'on remplit d'esprit-de-vin, et l'on y met le feu. Dès que la chaleur agit sur la barre, on voit l'aiguille se mouvoir avec une rapidité proportionnée à l'intensité de cette chaleur. Cela ne peut avoir lieu que parce que la barre pousse le petit levier, et cette action est une preuve irrécusable de son allongement. Cet effet est à peine sensible lorsqu'il s'agit de petites dimensions, et voilà pourquoi il faut une machine délicate pour le constater; mais certains accidents fàcheux ont appris à prendre des précautions contre la puissance irrésistible qui résulte de la dilatabilité.

Sur un port de mer, on avait jugé convenable de lier toutes les pierres du couronnement d'un quai fort long par une forte bande de fer qui fut scellée de distance en distance. Lorsque les grandes chaleurs de l'été arrivèrent, on fut fort étonné de voir certaines pierres énormes déplacées et d'autres brisées. Le même effet aurait eu lieu par un grand froid, en raison du raccourcissement de la bande de fer. On fut obligé de l'assujettir au moyen de crampons dans lesquels elle pouvait se mouvoir suffisamment.

Dans un grand établissement industriel, on voulut chauffer l'atelier au moyen de la vapeur : à cet effet, un tuyau de fonte le traversait d'un bout à l'autre et allait sortir à l'une de ses extrémités, pour laisser échapper la vapeur superflue. En l'absence du directeur des travaux, le maçon scella solidement le tuyau de fonte dans les pignons à travers lesquels il passait. Quand on y introduisit la vapeur, l'un des murs fut renversé; la force de la dilatation trouvant un obstacle, l'entraîna. Depuis on donna au

Les oscillations d'un pendule se font dans un temps d'autant plus long que le grave est plus loin du point de suspension (voy. PENDULE); or les régulateurs de nos horloges ne sont que des pendules dont la tige est en métal, et cette tige s'allongeant ou s'accourcissant selon les variations de la température, il doit en résulter que les horloges, toutes choses égales d'ailleurs, retardent ou avancent proportionnellement à l'extension ou à la rétraction de la tige. On avait imaginé de faire des tiges pour les grandes horloges en bois tendre bouilli dans l'huile : cette matière, moins dilatable par le calorique et peu accessible au gonflement occasionné par l'humidité de l'air, apportait en effet un certain palliatif à l'inconvénient; mais le remède devint victorieux par le calcul de la dilatation différente des métaux. En effet, on construisit des tiges de pendule de plusieurs tringles de cuivre et d'acier placées parallèlement et arrangées de manière que les efforts des unes se faisant en bas, tandis que les efforts des autres se font en haut, dans des proportions de longueur calculées sur la propriété expansive de chacune, il en résulte qu'il y a compensation et que le centre de la lentille reste constamment à la même distance du point de suspension, et conséquemment les oscillations sont uniformes, quelle que soit la température.

Les montres dites marines ou gardetemps, dont la haute valeur est fondée sur la perfection des combinaisons et du travail, doivent aussi en partie la régularité de leur marche à la combinaison des pièces du balancier, formé de métaux différents dont la dilatation se compense.

Les liquides sont soumis à la loi de dilatation comme les solides, et c'est précisement sur cela qu'est fondée la théorie des thermomètres (voy.); mais leur dilatation a des limites posées par leur plus ou moins grande volatilité. Au-delà de cette limite ils passent à l'état de vapeurs ou de fluides aériformes, et leur expansion donne lieu à des circonstances nouvelles (voy. EXPANSIBILITÉ, GAZ, VAPEURS, FLUIDES ÉLASTIQUES). Mais le principe n'est pas autre que celui de la dilatabilité, lequel est applicable à tous les corps, ainsi que nous l'avons dit.

Quant à la dilatation des corps par l'absorption de l'humidité, elle ne les affecte pas d'une manière aussi générale; il n'y a guère que les corps poreux ou qui possèdent, quant aux molécules aqueuses, cette propriété chimique que l'on nomme affinité (voy.), qui donnent des signes de ce genre de dilatation, de sorte que l'attraction moléculaire et la capillarité concourent à la production de ce phénomène.

Les bois en offrent surtout des exemples trop multipliés pour la conservation de nos meubles; mais les bois résineux moins que les autres, parce qu'ils sont moins accessibles aux influences des parties aqueuses.

Certains corps qui absorbent l'humidité ne peuvent se dilater dans un certain sens qu'aux dépens d'une autre dimension. C'est ainsi que se comportent les tissus longs et détaillés, comme les cordes qui ne se gonflent qu'en s'accourcissant; c'est ainsi que, lors de l'érection de l'un des obélisques d'Égypte à Rome, les cordes de traction ne purent être serrées assez pour achever de porter le monument à la ligne verticale. Quelqu'un cria: « Mouillez les cordes! » Le conseil fut suivi, et leur tension par raccourcissement suffit pour opérer l'effet nécessaire. C. M. DE V.

DILATOIRE, voy. DÉLAI.

DILEMME, du grec dinμpa, formé de dis, deux fois, et de lapáva, prendre. Le dilemme est une espèce d'argument employé pour réduire une proposition à l'absurde. On établit entre deux ou plusieurs propositions contradictoires, c'est-à-dire qui ne peuvent jamais être ni vraies ni fausses ensemble, une alternative inévitable pour l'adversaire, dont la défaite est certaine, quelle que soit celle de ces propositions qu'il accorde. On s'attache ensuite aux propositions exclusives de celles que l'on veut démontrer, et on en prouve la fausseté. Cette forme d'argument a cela de particulier que l'esprit ne cherche pas à découvrir la liaison directe des idées qu'il veut comparer, mais à apercevoir l'incompatibilité de leurs contraires.

On porte remède jusqu'à un certain point aux fâcheux effets de l'humidité par l'application de couleurs à l'huile, et des vernis, des matières bitumineu- Le syllogisme disjonctif (voy. ces deux ses que l'on emploie sous le nom d'hy-mots) qui caractérise le dilemme ne peut drofuges. Si l'on prenait plus de soins de répéter ces sortes de précautions et avec une plus scrupuleuse exactitude que ne le font les ouvriers, on conserverait bien plus longtemps les objets exposés aux intempéries de l'atmosphère.

justifier la qualification d'arme à deux tranchants (utrumque feriens), que lui ont donné les logiciens, qu'autant qu'il repose sur une alternative bien tranchée, qu'il écarte toute proposition moyenne entre les deux disjonctives, que l'énumération des parties est complète, que les conséquences particulières sont nécessaires et en dehors de toute contestation; il faut enfin qu'il ne puisse être rétorqué contre celui qui a posé l'argument. - Le dilemme est tout à la fois l'argument le plus pressant et le plus captieux. Em

C'est un moyen conservateur très puissant dans l'économie domestique que de mettre les ustensiles, les meubles, provisions, etc., à l'abri des influences de l'humidité au moyen d'enveloppes, d'enduits, de magasins bien secs, etc., selon les cas. La surveillance doit s'appliquer aussi contre la dessiccation ou contre l'in-ployé le plus souvent dans la discussion fluence de la chaleur relativement à certains objets, influence qui n'est pas moins fâcheuse que celle de l'humidité.

orale et instantanée, il surprend presque toujours l'adversaire, et le force à faire sur - le - champ le choix de l'alternative.

C'est à cette espèce d'argumentation que quelques orateurs de l'antiquité ont dû leurs triomphes dans quelques-unes des graves questions qu'ils eurent à traiter; c'est avec cette arme que Cicéron s'opposa à l'envoi des députés à Antoine, et que Tertullien flétrissait la perfide conduite de Trajan envers les chrétiens.

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sations d'art. En France, le dilettantisme n'est en général qu'une affaire de bon ton, une des mille nuances du dandisme (voy. DANDY); mais comme le bon sens et le bon ton ne marchent pas toujours de compagnie, certaines habitudes de juger assez gauches et malheureuses ont singulièrement décrié parmi les artistes de profession une classe d'hommes qui compte pourtant dans son sein de glorieuses exceptions. Mais si le dilettantisme a prêté plus d'une fois le flanc au ridicule, il aura rendu, quoi qu'en dise Rousseau, et sans doute involontairement, l'immense service de populariser la musique dans un pays où la mode est la première de toutes les recommandations. Mce B.

Le philosophe d'Abdère, dans le procès qu'il intenta à un de ses élèves, a laissé aux sophistes le modèle d'un dilemme sans réplique. Il était convenu avec un de ses disciples de lui enseigner l'art oratoire moyennant une somme déterminée, dont moitié serait payée d'avance et l'autre moitié après la première cause qu'il défendrait avec succès. L'occasion de plaider ne se présentant pas à l'élève assez tôt au gré de Protagoras, celui-ci le cite en justice et demande le reste du prix convenu. Voici quels furent ses moyens de défense: Ou la sentence, me sera favorable, dit-il, ou elle me sera contraire. Dans le premier cas, mon élève doit me payer; dans le second cas il gagne son procès, et, aux termes de notre convention, il est mon débiteur. Le disciple, aussi adroit que son maître, rétorqua ainsi l'argument: Si les juges me donnent raison, je ne vous dois plus rien; s'ils la donnent à vous, je perds ma première cause, et notre convention m'absout. Les juges, dit la chronique, embarrassés par cette captieuse alternative, remirent les parties à cent ans pour le prononcé du jugement. L. D. C.

DILIGENCE, voy. MESSAGERIES. DILLON (THEOBALD, comte DE), descendant d'une famille noble irlandaise (dont un membre, Arthur, comte de Dillon, mort en 1733, entra au service de Louis XIV et avança jusqu'au grade de lieutenant général), naquit à Dublin vers 1745. D'abord colonel de cavalerie au service de France, puis nommé brigadier d'infanterie en 1780, et maréchal-de-camp trois ans plus tard, il fut envoyé en Flandre en 1792, au moment où la France déclara la guerre à l'Autriche. Comme il commandait la place de Lille, un ordre du général Dumouriez l'en fit sortir à la fin d'avril pour marcher sur Tournai avec dix escadrons, six bataillons, et six pièces de canon. Ses instructions lui prescrivaient de montrer sa troupe, afin d'exciter un mouvement en Belgique, et lui recommandaient expressément de n'entamer auprécaution, ayant remarqué parmi les cune action. Il s'avança lentement et avec dination. Vers le milieu du chemin qui soldats quelques symptômes d'insuborsépare les deux villes, il aperçoit l'ennemi, supérieur en nombre, qui s'ébranle pour venir à sa rencontre. C'était la première fois depuis bien des années que les Français et les Autrichiens se trouvaient en présence. Il y eut des deux côtés comme une sorte d'hésitation. Les Impériaux tirèrent sur les troupes fran

DILETTANTE, au pluriel dilettanti. Cette expression, empruntée à la langue italienne, n'est que la traduction littérale du mot amateur (voy.) dont on a voulu rajeunir l'ancienneté. Il est vrai de dire qu'en se naturalisant parmi nous elle a d'abord été appliquée spécialement aux amateurs de musique, et de musique italienne; puis en outre elle a pris une imperceptible délicatesse de signification, dont l'intention malicieuse, inconnue aux Italiens, ressort précisément de nos tendances et de nos mœurs musicales. Chez ceux-là, le dilettantisme est respecté, parce qu'il est un des goûts prédominants de la nation; il y figure comme besoin et non pas comme mode: on yçaises quelques coups de canon qui ne prend au sérieux les œuvres et les sen- blessèrent personne. Dillon, fidèle aux

ordres du général en chef, commande la retraite en la faisant protéger par ses escadrons. L'infanterie se retirait avec assez d'ordre; mais les cavaliers, attribuant à la trahison un acte inspiré par la prudence, tombent saisis d'épouvante sur les fantassins, qu'ils débordent ou renversent aux cris de sauve qui peut! on nous trahit! Pendant que les Autrichiens, loin de les poursuivre, regagnent Tournai, le corps d'armée français abandonne les deux tiers de son artillerie avec quatre caissons, et fuit pêle-mêle jusqu'à Lille, malgré tous les efforts de Dillon, dont la voix est méconnue.

Une expedition aussi honteuse excite le courroux de ceux-là même auxquels on est forcé d'en attribuer les résultats. Pour venger l'affront qui doit en rejaillir, des soldats criminels osent porter la main sur leur général et ses principaux officiers. Son aide-de-camp, aujourd'hui le lieutenant-général Dupont (voy.), tombe sans connaissance atteint d'une balle au front; le frère de ce dernier, Dupont - Chaumont, reçoit plusieurs balles dans ses habits. Le colonel du génie Berthois, plein de mérite et d'honneur, est pendu aux créneaux de la ville avec un autre officier. Dillon, blessé à la tête d'un coup de pistolet tiré à bout portant, monte en voiture. De nouveaux furieux l'en arrachent et le massacrent à coups de sabre et de baïonnette. Afin d'assouvir leur indicible rage, ils trainent son cadavre dans les ruisseaux, puis le jettent au milieu d'un grand feu allumé par leurs mains sur la grande place.

La Convention ne pouvait laisser impunies de telles horreurs sans laisser une tache ineffaçable au nom français. Elle fut juste dans sa sévérité : la peine de mort atteignit les assassins du général. En accordant les honneurs du Panthéon à la mémoire de l'infortuné Dillon, elle voulut que chacun de ses enfants reçût une pension, laissant aussi tomber la même faveur sur une dame à laquelle il | devait très prochainement s'unir. L'un de ses fils est aujourd'hui colonel et l'autre sous-intendant militaire.

Son parent, ARTHUR, comte de Dillon, petit-fils du lieutenant général, né à Braywich (Angleterre) en 1750, passa,

comme son aïeul, au service de la France et se distingua devant Grenade, SaintEustache, Tabago, Saint-Christophe. On le nomma député aux États-Généraux en 1789. Après le meurtre commis sur la personne de Théobald Dillon, il défendit sa mémoire attaquée au sein de l'Assemblée nationale. Nommé général de division en 1792, il contint les Prussiens en Champagne, au passage des Islettes. Rappelé sur un soupçon d'incivisme, on l'accusa bientôt d'avoir voulu marcher avec ses troupes contre la Convention, et plus tard d'être complice de la conspiration tramée aux prisons du Luxembourg afin de sauver Danton. La tyrannie le livra au tribunal révolutionnaire, et il fut condamné à mort, le 14 avril 1794. On lui doit : Compte rendu au ministre de la guerre des opérations de la campagne de 1792, suivi de pièces justificatives; Paris, 1792, in-8°. J. S. Q.

DIMANCHE (dies dominica, ou dies magna), jour du Seigneur, grand jour, le premier jour de la semaine, consacré au repos et à la religion. Les chrétiens, en mémoire du mystère de la rédemption, accompli ce jour-là même par la résurrection de Jésus-Christ, ont substitué le dimanche au sabbat (voy. ce mot). Quelques écrivains supposent que la célébration du dimanche fut instituée par les apôtres eux-mêmes; quoi qu'il en soit, on la trouve établie dès les premiers temps du christianisme. Le 6 mars 321, Constantin ordonna par une loi qu'à l'avenir on célébrerait le dimanche (appelé par les païens dies solis, jour du soleil), et que, ce jour-là, tous les juges et le peuple des villes observeraient le plus strict repos; mais il permit encore le travail de la campagne. En 538, le troisième concile d'Orléans défendit ce travail des champs, parce qu'il y avait dans les Gaules beaucoup de Juifs et que le peuple se livrait, par rapport à l'observation du dimanche, à des superstitions semblables à celles que pratiquaient ces Juifs dans l'observation du sabbat. Le deuxième concile de Mâcon, tenu l'an 585, défend de plaider le dimanche sous peine de perdre sa cause, et de se mettre en nécessité d'atteler des boufs sous peine, aux esclaves et aux paysans, de coups de bâton.

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fréquemment dans les dates des anciennes chartes et chroniques. On appelle dimanche celui qui précède le mercredi des cendres.

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On appelait autrefois Dimanche ceux qui portaient le nom de Dominique (Dominicus), et ce nom se trouve, suivant cette acception, dans Monstrelet. A, S-R. Dimanche des BRANDONS, voy. BranDONS.

Il ordonne à tous les fidèles, tant hommes | Judica, etc. Ces formes se trouvent très que femmes, de faire tous les dimanches leur offrande de pain et de vin à l'autel. Le 28 canon du concile d'Elvire, tenu au 111 siècle, porte que celui qui, étant dans la ville, manquera de venir à l'église par trois dimanches consécutifs sera excommunié pendant trois semaines par correction. Le concile in Trullo (can. 80) défend de s'absenter de l'église pendant trois dimanches sans empêchement réel, sous peine de déposition pour les clercs et d'excommunication pour les laïcs. Le 16 canon du sixième concile d'Arles, tenu en 813, est ainsi conçu : « Qu'on n'expose les dimanches aucune marchandise en vente, qu'on ne plaide point de cause, qu'on n'instruise point de procès, qu'on ne s'occupe ni aux travaux des champs ni à aucune autre œuvre servile; mais seulement à ce qui est nécessaire pour l'exercice de la religion et pour le service divin. »

Toutes ces prescriptions ont été longtemps exécutées rigoureusement dans presque tous les pays chrétiens, et l'on sait avec quelle sévérité elles sont encore observées dans quelques états protestants (Angleterre, États-Unis, etc.). Les lois civiles ont, sous ce rapport, appuyé plus d'une fois les lois ecclésiastiques. En France même, une loi de 1802, qui n'a | pas été abrogée, au moins de fait, fixe au dimanche le repos des fonctionnaires publics*.

Les auteurs du moyen-âge appellent chaque dimanche de l'année le jour de la résurrection du Seigneur. Quelquefois on distingue les dimanches par le premier mot de l'introït du jour : le dimanche de Reminiscere, Oculi, Lætare,

(*) Sous la Restauration on a voulu rendre obligatoire la célébration du dimanche, bien désirable sans doute pour la classe ouvrière qui n'a que ce jour de la semaine à consacrer aux intérêts religieux et moraux, pour les hommes de peine, et pour les animaux domestiques auxquels un jour de repos est indispensable pour réparer leurs forces et respirer sous le fardeau qui les accable. Mais dans un pays libre ce ne peuvent être les lois, ce sont les mœurs qui prescrivent et maintiennent un usage dont la police n'obtiendrait l'observation qu'à force de tracas. series et d'un intolérable espionnage. Ces mœurs existent ailleurs: en France, elles ont malheurensement péri dans le grand naufrage des traditions de l'ancienne monarchie.

J. H. S.

ÉCOLES DU DIMANCHE. Il y a longtemps qu'en Allemagne, cette terre classique de l'instruction, des cours particuliers ont été ouverts le dimanche au profit de la classe ouvrière absorbée le reste de la semaine par son travail de tous les jours. Strasbourg, qui est pour la France un pont entre elle et l'Allemagne, à imité cette utile institution, et ses écoles du dimanche datent peut-être d'un demi-siècle. A Paris, il en existe aussi quelques - unes, et l'on peut mettre dans ce nombre plusieurs cours du Conservatoire des arts et métiers (voy.) qui, s'adressant particulièrement à la classe ouvrière, se font le même jour. Mais aujourd'hui le besoin d'instruction et d'écoles adultes, moins favorisés dans leur jeupour les nesse que ne le sont maintenant les enfants, se fait généralement sentir en France. L'instruction recherche des voies populaires pour porter ses bienfaits jusqu'au fond des campagnes, pénétrer dans les ateliers de l'industriel, dans la cabane du simple cultivateur, et vivifier, en un mot, toutes les classes dont se compose notre société. La curiosité, le désir d'apprendre agitent les masses. En consacrant le dimanche à leur donner un enseignement que leurs travaux si pénibles de la semaine ne leur permettent pas d'aborder les jours ordinaires, on leur offre le plus grand des bienfaits, en les détournant à la fois de ces sociétés corruptrices, de ces habitudes avilissantes, de la fréquentation de ces lieux d'ivresse et de débauche qui engloutissent leurs épargnes du passé en détruisant aussi leurs espérances d'avenir le calme de leur esprit et leur dignité morale.

Réunissez les hommes pour une œuvre honorable et vous les rendrez meilleurs.

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