Sayfadaki görseller
PDF
ePub
[graphic]
[ocr errors]
[graphic]

}}

Troie? et ne nous importait-il pas de savoir quels souvenirs, quelles traditions tenaient lieu d'annales? Enfin ce n'est pas un amas d'extraits qui remplit l'ou vrage qu'il a nommé Bibliothèque ; l'é tendue du sujet, le choix des fails, l'or dre chronologique, et même les formes du style, tout concourt, selon Eyring, a constituer une histoire véritablement universelle où, d'un seul fil, depuis les 12148

origines les plus reculées jusqu'à JulesCésar, tous les détails viennent se rattacher, de siècle en siècle, aux destinées des grandes nations.

Ces dissertations d'Eyring et de Heyne sont comprises dans les articles préliminaires de l'édition de Diodore de Sicile publiée de 1793 à 1807, aux Deux-Ponts et à Strasbourg (Treuttel et Würtz), en 11 volumes in-8°; fidèle et complète reproduction de celle de Wesseling, avec quelques meilleures leçons, plusieurs variantes fournies par deux manuscrits de Vienne dont on n'avait pas encore fait usage. Une édition du seul texte grec, entreprise par Eichstadt, à Halle, en 1802, est estimée comme très correcte. Il n'en parut aucune autre jusqu'en 1827, époque où M. Mai mit au jour des fragments ou extraits que lui fournissait un manuscrit palimpseste du Vatican, et qui semblaient appartenir aux livres perdus de Diodore. Ces débris occupent, avec une version latine et des notes, 131 pages in 4o, où, s'il faut le dire, on ne distingue aucun morceau d'un très grand intérêt historique. La plas récente édi tion de tout ce qui reste de l'ouvrage, celle que M. Louis Dindorf a terminée en 1832, s'est enrichie de ces extraits, et encore plus recommandée par d'utiles | corrections. Un travail plus difficile et à tous égards plus précieux est la nouvelle version française de Diodore de Sicile, que nous donne depuis 1884 M. Miot, et dont le cinquième volume (in-8°) est sous presse. Rigoureusement fidèle, élégamment écrite, et accompagnée d'excellentes notes, elle offre aux gens du monde les moyens de profiter de tout ce qu'il y a d'instructif dans l'ouvrage grec.

A la suite d'une préface où l'histoire est dignement louée, le livre premier traite de l'Égypte. On y voit les origines de ce peuple antique se confondre avec celles de ses dieux, et les divinités de la Grèce même naître sur les bords du Nil, si pourtant l'historien ne mêle pas aux traditions égyptiennes des idées et des doctrines d'Athènes et de Rome. Il n'ajoute presque rien aux notions géographiques données par Hérodote, et il n'étend guère le tableau des institutions et des mœurs; mais il recule beaucoup

[ocr errors]

plus les époques de Ménès et de Maris; et ce n'est qu'à Psammetichus, au v11® siècle avant notre ère, que sa chronologie se rapproche de celle de son prédécesseur. Quant aux événements qu'il raconte, ils sont en fort petit nombre pour de si longs espaces de temps, et presque toujours fabuleux. Comme Hérodote, il attribue la construction des trois grandes pyramides à trois rois consécutifs, mais dont il date autrement les règnes. Il avait promis de ne point dépasser dans' ses premiers livres l'époque de la guerre de Troie, qu'il fixe avec assez de justesse au commencement du x11° siècle avant Jules-César; cependant, entraîné par son sujet, il descend déjà jusqu'à la fin du vio, jusqu'au temps d'Amasis et de Cambyse. « Mon second livre, dit-il lui-même, présente l'histoire des Assy-' riens et des autres peuples de l'Asie. J'aiTMTM surtout détaillé avec soin ce qui concerne la naissance et la fortune de Sémiramis, la magnificence avec laquelle cette puissante reine construisit Babylone et plusieurs autres villes, enfin son expédition dans les Indes. J'ai parlé des Chaldéens et de leurs observations astronomiques; de là passant à l'Arabie, j'en ai rapporté les singularités les plus curieuses. J'ai donné une idée du gouvernement des Scythes, des Amazones et des Hyperboréens,» Ajoutons que ce deuxième livre se termine par un abrégé de la relation qu'avait faite Iambule d'un voyage en Arabie, en Éthiopie, et dans une île que les commentateurs se plaisent à prendre pour la Taprobane, aujourd'hui Ceylan, Lucien n'a vu dans ces récits d'Iambule qu'un tissu de mensonges. Diodore consacre son troisième livre aux Éthiopiens, aux Libyens, aux habitants des iles Atlantides, et l'on y trouve un exposé fort détaillé des traditions relatives à Bacchus ou plutôt aux divers personnages qui ont été révérés sous ce nom, enfants d'Ammon ou de Jupiter, et d'Amalthée ou de Cérès, d'Io, de Sémélé. L'bistoire de Bacchus ne s'achève qu'au quatrième livre, où il s'agit ensuite d'Hercule, c'est-à-dire encore de trois héros que co nom a désignés et confondus. Le premier, né en Egypte, dressa une colonne à l'extrémité de l'Afrique, lorsqu'il eut

siste plus, à l'exception d'un très petit nombre de fragments conservés dans la Préparation évangélique d'Eusèbe, dans la Chronographie de Jean Malala, dans les Exemples de vertus et de vices de Constantin Porphyrogénète, et dans le Commentaire d'Eustathe sur Homère.

opinions diverses sur la nature des dieux, il fait remarquer celle qui les divisait en deux classes: les uns éternels et naturels, comme le soleil, la lune, tous les astres, les vents, les éléments; les autres originairement terrestres, tels que Bacchus, Hercule, et en général les héros qui, par leurs exploits ou leurs bienfaits, avaient obtenu les honneurs divins. C'était par erreur qu'on rapportait à ce même sixième livre le débat de Cléonnis et d'Aristomène, ainsi que des articles fournis par Ulpien et par le Syncelle. Nous n'a

subjugué toute la terre. Le second, Crétois, l'un des dactyles idéens, était devin et commandait des armées; il a passé pour le fondateur des jeux olympiques. Une colonne fut érigée en Europe par le troisième, qui avait accompli les travaux ordonnés par Eurysthée: il était Thébain, fils de Jupiter et de l'épouse d'Amphi-Diodore y cite Évhémère, et, parmi les tryon, peu de temps avant la guerre de Troie. Les Argonautes, les Héraclides, Thésée, Minos, Laïus, OEdipe, Aristée, occupent la seconde moitié du même livre. L'auteur a intitulé le cinquième, Traité des iles, Nnoiwτizn; et pour se conformer à ce titre, il commence par la description de la Sicile, sa patrie, qu'il dit être la plus puissante des îles et la première par l'ancienneté des mythes qui la concernent, spécialement par les séjours qu'y ont fait quatre déesses, Minerve à Hymère, Diane à Ortygie près de la fontaine Aréthuse, Proserpine dans les prai-vons de la première partie de l'ouvrage ries d'Enna d'où sortit la fontaine de Diodore que cinq livres et au plus six› Cyané, quand la déesse entr'ouvrit la pages d'extraits; si l'on a quelquefois terre pour descendre aux enfers; Cérès compté six livres, c'est parce qu'on en enfin, lorsque, cherchant sa fille, elle al- partageait un en deux sections. Touteluma des flambeaux au feu de l'Etna. fois ce qui nous reste compose encore, Thucydide, qui a tracé un meilleur tapour les temps antérieurs à la guerre de bleau de la Sicile, n'est point cité par Troie, le plus grand corps d'histoire que Diodore, dont la principale et presque l'antiquité nous ait laissé. Quand l'auteur l'unique étude, en parcourant les îles de accumule les détails fabuleux, ce n'est la Méditerranée et de l'Océan, est de pas qu'il soit plus crédule qu'un autre, recueillir des documents mythologiques. mais il ne veut jamais renoncer aux matéNous apprenons de lui ce qu'on disait riaux qu'il s'est donné la peine de rassemen Crète et ailleurs des Titans, de Sa- | bler; et peut-être ne devons-nous pas turne, de Jupiter, des Muses, d'Apollon, regretter qu'il n'ait point usé d'une critide Mercure, et encore de Bacchus et que plus rigoureuse; car il nous eût moins. d'Hercule. Il décrit cependant une grande complétement appris quelles étaient les île qu'on rencontrait, après plusieurs croyances relatives à ces temps lointains, jours de navigation, à l'occident de l'A- seul genre de connaissance que nous frique, et qui pourrait être la merveil-puissions acquérir de la plupart des faits leuse Atlantide de Platon; mais dans laquelle des savants ont cru reconnaître l'Amérique. Du reste, il ne suit aucun ordre géographique; et, malgré le titre d'insulaire qu'il a donné à ce livre, il y comprend la Gaule, l'Espagne et d'autres parties continentales de l'Europe, ainsi que la Chersonèse d'Asie. Il essaie même de peindre les mœurs des Gaulois; et les details assez longs dans lesquels il s'engage ce propos ne sont pas dénués d'intérêt. Un sixième livre, qui achevait l'histoire de l'âge mythologique, ne sub

[ocr errors]

auxquels on applique de pareilles dates. Trop souvent l'érudition moderne s'est égarée en voulant savoir et enseigner ce qu'ont été, ce qu'ont fait, non-seulement Minos, Thésée, Sésostris, mais Hercule, Bacchus et Jupiter même. Lorsqu'on se borne à rechercher quelles aventures, quelles actions leur attribuaient les peuples antiques, c'est un travail encore difficile, mais dont on peut du moins espérer quelque profit; car c'est une partie fort importante de l'histoire des hommes que celle de leurs opinions.

1

Après la guerre de Troie, qui probablement était racontée dans le livre VI, Diodore se croyait parvenu aux époques véritablement historiques : il commençait des annales proprement dites; il procédait par années, ce qu'il s'était fort sagement abstenu de faire jusqu'ici. La seconde partie de son ouvrage devait s'étendre, selon cette méthode, jusqu'à la mort d'Alexandre; mais les livres VII, VIII, IX, X, qui correspondaient à un espace d'environ sept siècles, sont perdus. Tout ce que l'historien avait écrit sur le retour des généraux ou princes grecs dans leurs états, sur la rentrée des Héraclides dans le Péloponèse, sur les colonies grecques, sur les lois de Lycurgue, et, après l'olympiade de Corcbus (an 776 avant notre ère), sur la fondation de Rome, sur la première guerre messénienne, sur Solon et Pisistrate chez les Athéniens, sur Astyage, Crésus et Cyrus en Asie, sur l'expédition de Cambyse en Égypte, sur le règne de Darius, fils d'Hystaspe, et sur le commencement de celui de Xerxès (vers 491); tous ces récits de Diodore nous manquent, sauf de bien faibles débris. Le plus long fragment serait celui sur lequel Boivin a disserté, si ce n'était une pure déclamation d'école, trop peu digne d'un auteur qui blâmait l'emploi des harangues dans les livres d'histoire. On doit plus de confiance aux extraits publiés par M. Mai comme appartenant à ces quatre livres; mais ils enrichissent fort peu la science historique; et les articles auparavant puisés dans les sources que nous avons indiquées ne sont pas d'une très haute importance. Le XI livre et les 9 suivants subsistent. Après un récit succinct des batailles des Thermopyles, de Platée, de Mycale, bien mieux décrites par Hérodote; après quelques détails sur Pausanias et sur Thémistocle, extraits en grande partie de Thucydide, Diodore nous raconte les exploits de Cimon, les malheurs de Sparte, la révolution sanglante qui place Artaxerce sur le trône de Perse, la révolte des Égyptiens contre ce prince; les guerres intestines allumées en Grèce entre Corinthe et Mégare, entre les phocéens et les Doriens, surtout entre Athènes et Lacédémone, et les trou

bles de la Sicile. Dans le cours des 30 années (481-451) que ces événements occupent, l'histoire de Rome en fournit aussi de mémorables que Denys d'Halicarnasse expose; mais Diodore les néglige, et quoiqu'il n'ait manqué, si on l'en croit, d'aucun moyen de les connaître, il se borne à des mentions fugitives et à des indications chronologiques qui, le plus souvent inexactes, ne sont jamais qu'approximatives. Son douzième livre peut se diviser en deux sections. La première, qui descend de l'an 451 à 431, est la plus précieuse, parce qu'il est, pour l'histoire grecque de ces vingt ans, le plus ancien auteur qui nous soit resté entier, quoiqu'il n'ait écrit qu'environ quatre siècles plus tard. Les témoignages ou documents immédiats étant perdus, c'est dans son livre qu'il faut étudier cette petite période historique qui embrasse l'expédition de Cimon en Chypre, suivie d'un traité avec les Perses; les guerres particulières soutenues par les Athéniens contre Mégare, Corinthe et l'Eubée, la fondation de Thurium et les lois de Charondas, le retour de Deucetius en Sicile, enfin la guerre corinthiaque amenant celle du Péloponèse. Ce sont les 25 premières années de cette dernière guerre qui forment la seconde section du livre XII de Diodore; mais une instruction plus sûre et plus riche est à puiser dans Thucydide, dont les livres II, III, IV et V ont la même matière. Sur les années 415 à 405, les récits de Thucydide et de Xénophon laissent encore peu de valeur à ceux qui se lisent dans le livre XIII de Diodore, à l'exception pourtant de ce qui concerne une guerre entre les Carthaginois et les Siciliens, sujet que ces deux grands écrivains n'avaient pas traité. Il y a lieu de remarquer aussi deux harangues qui remplissent 23 pages (plus d'un dixième du livre) dans la version très précise de M. Miot; l'une est prononcée par Nicolaus, orateur inconnu à Thucydide; l'autre par Gylippe, qui presse les Spartiates de mettre à mort les généraux athéniens, tandis que dans Thucydide il s'oppose à cet attentat. Si l'on ajoute à ces considérations qu'un passage du discours de Gylippe contredit un des récits de Diodore lui-même.

« ÖncekiDevam »