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Rufaai, Sady, etc.); quelques-uns remontent jusqu'à l'origine de cette religion (voy. SOFY, FAKIR, etc.). Leur réception, dans chaque ordre, s'accompagne de beaucoup de cérémonies, et pendant leur noviciat ils sont soumis à toutes sortes d'épreuves : c'est lorsque le cheikh leur a très secrètement fait part des derniers mots mystérieux, qui consistent en invocations fort simples adressées à la divinité, que leur initiation est complète. Les mevlevis sont les plus adonnés au mysticisme. Ils tirent leur nom ou de Mevlevah, sulthan de Koniah au XIIIe siècle, ou du poète mystique Mevlana Djelaleddin Ar - Roumi. Fanatique outré, Mevlevah abandonna, dit-on, le pouvoir, et institua un ordre religieux auquel il donna son nom. Il fit construire un vaste monastère à Koniah, en Caramanie, et y attira un grand nombre d'illuminés. Othoman institua le supérieur du couvent de cette ville grand | chef de l'ordre, qui s'était répandu dans toute l'Asie-Mineure et dans la plupart des pays soumis à l'islamisme; le couvent où réside ce grand chef reçut encore de l'empereur Othoman de nombreux priviléges. Koniah compte environs 500 mevlevis ou derviches; le tombeau de leur fondateur est dans ce monastère, et quand le chapitre général de l'ordre s'y tient, il y vient jusqu'à 7 et 8,000 de ces moines, qui sont le plus souvent en missions et dispersés. B. de V. DÉSAITINE, voy. DÉCIATINE. DESAIX DE VOYGOUX (LOUIS-CHARLES-ANTOINE), général de division des armées de la république française.

Bretagne, au sortir de l'école d'Effiat, puis aide-de-camp du général Victor de Broglie. Tout devoué aux principes de la révolution, il combattit pour eux aux armées du Rhin. Dans cette rude série de combats, ceux de Wissembourg et de Lauterbourg le signalèrent surtout et le grandirent rapidement. Dans cette dernière affaire, où il eut les deux joues percées d'une balle, on ne put l'arracher du champ de bataille; il tint jusqu'au bout sous le feu le plus meurtrier, commandant du geste, à défaut de la voix. Dans une autre rencontre, il eut à soutenir, avec sa seule division, le choc d'une armée autrichienne; il l'arrêta, quand un officier s'élança vers lui en s'écriant: « Général, n'avez-vous pas ordonné la retraite? Oui, répondit Desaix, mais c'est celle de l'ennemi.>> Il rallia aussitôt les débris de sa division et fit reculer le corps autrichien. Général de division dès la deuxième campagne (1794), il avait à peine 26 ans.

Mais dans ces temps où l'héroïsme était vulgaire, dans cette prodigieuse mêlée de dévouements et de courages, ce qui fait ressortir surtout la physionomie de Desaix, ce sont les traits purs et touchants qui s'y rencontrent. Passionné pour la guerre, qui lui apparaissait comme la sauvegarde de la liberté et de la patrie, il l'étudiait comme une science et lui demandait, au profit de l'humanité, ses calculs les plus profonds. Son nom seul rassurait les malheureuses contrées où la guerre portait ses ravages. Comme il approchait d'un village d'Allemagne, les paysans qui fuyaient, chargés de leurs Au moment où la lutte éclatait entre chétives dépouilles, le reconnurent et la France et l'Europe coalisée, un jeune s'écrièrent : « C'est le général Desaix! officier de la garnison de Landau, s'en restons, il veillera sur le hameau. » Au revenant seul d'une promenade, vit de passage du Rhin, sous le canon du fort loin une reconnaissance française aux de Kehl, il se jette dans le fleuve un des prises avec cinq escadrons autrichiens. premiers, comme d'habitude, et, metIl s'élance dans la mêlée, n'ayant pour tant le pied sur l'autre rive, sauve un arme qu'une cravache. Renversé de che- soldat qui l'avait blessé. C'était aux hôval, il est pris et dégagé tour à tour; pitaux qu'étaient portés les viandes et enfin la victoire reste aux siens, et il les vins destinés à sa table; il n'avait rentre dans la place avec un prisonnier. pour nourriture que le pain de muniCet officier était le jeune Desaix, né à tion et la soupe du soldat. Après des Saint-Hilaire-d'Ayat (Puy-de-Dôme) en jours de marches et de combats, il em1768, au sein d'une famille noble d'Au-ployait les heures de repos à veiller seul vergne, sous-lieutenant au régiment de sous la tente, au milieu de ses livres les

plus chers, couvrant ses cartes militaires de notes et de détails précieux. Dans sa pensée silencieuse, il parcourait les temps anciens, échauffant son âme de leurs passions héroïques, se mêlant aux vies glorieuses et pures que sa seule ambition était d'égaler. Ou bien, reportant ses yeux vers l'avenir, il y voyait, au dénouement de ces guerres gigantesques, des âges de bonheur et de liberté. Cet homme si supérieur refusa pourtant un commandement en chef dont il ne se croyait pas suffisamment digne; ce n'était que sous le feu de l'ennemi qu'il ambitionnait la première place. Commandant l'aile gauche de l'armée de Moreau dans la campagne du Danube (1796), il en signala le début par la prise hardie du fort de Kehl, et, dans cette retraite si vantée, épuisa tous les calculs, toutes les prévisions de son esprit ferme et lumineux. Les victoires de Langenbruck, de Biberach, ses marches à travers la Forêt-Noire, la vallée du Necker, sont des prodiges de science militaire. De retour sur le Rhin, et chargé par Moreau de la défense de Kehl, il attira sur lui et y arrêta trois mois les forces de l'archiduc Charles, qu'il écartait ainsi des champs de bataille de l'Italie, où les victoires de Bonaparte allaient décider de la guerre.

Ce ne fut qu'à force d'art et par des travaux incroyables exécutés sous un feu terrible qu'il retint sur ce fort chétif les longs efforts d'une grande armée. La place n'était plus qu'un monceau de ruines lorsqu'il la rendit, dictant lui-même les conditions, emportant avec lui jusqu'aux palissades, ce qui fit dire aux soldats qu'ils avaient déménagé la forteresse même*.

(*) La défense du fort de Kehl (voy.), assiégé par les Autrichiens, sous le commandement de Parchiduc Charles, qu'il importait d'occuper hors de l'Italie, est l'un des plus beaux faits d'armes des guerres de la révolution, et elle aurait suffi à la gloire de Desaix. Dans une des sorties que faisait ce général contre les formidables ouvrages de l'armée ennemie, il eut un cheval tué sous lui, et la contusion dont il fut lui-même atteint ne l'empêcha pas de détruire quelques batteries et de ramener en triomphe des prisonniers et des pièces de canon. Il déploya une merveilleuse activité et usa tantôt de force, tantôt de ruse. Ce fut en partie à un stratagème qu'il dut l'honorable capitulation qu'il obtint même au dernier

Desaix, comme tant de généraux illustres, vit sa tête souvent menacée par le pouvoir ombrageux et terrible qui pesait jusqu'au sein des armées. Ses amis, ses parents, les premiers chefs, étaient jetés dans les cachots, et son cœur, toujours ouvert aux plus douces affections, plaidait chaudement pour eux; puis, dans son impuissance à les servir, il se compromettait par des larmes et de douloureux murmures. Mais, par bonheur, les disgrâces arrivaient toujours au moment de quelque grand fait d'armes, au milieu des acclamations de ses soldats, qui menaçaient de fusiller les représentants.

Quand la paix lui laissa quelques loisirs, Desaix vola vers l'Italie. Incapable d'un sentiment jaloux, il était avide de contempler celui dont la gloire n'avait plus d'égales. Le vainqueur d'Arcole salua ainsi son arrivée : « Le général en chef avertit l'armée d'Italie que le général Desaix est arrivé de l'armée du Rhin, et qu'il va reconnaître les positions où les Français se sont immortalisés. »

Desaix, conduisant le convoi de CivitaVecchia, rallia à Malte la flotte d'Égypte; sa division fournit l'aile droite à la bataille des Pyramides; la première, elle opposa ses armes formidables au choc impétueux des Mamelouks. Bonaparte, en se dirigeant vers la Syrie, chargea Desaix d'achever la conquête de l'Égypte. S'étant porté sur le haut Nil jusqu'aux ruines de l'antique Thèbes, il anéantit, dans plusieurs combats, les débris rassemblés des Mameluks et les tribus féroces du désert. Mais la contrée soumise ne vit bientôt plus en lui qu'un bienfaiteur. La renommée de clémence et de douceur qu'il avait laissée sur le Rhin gagna bientôt les bords du Nil, où il reçut le nom de sulthan juste.

C'est le contraste merveilleux de tant de qualités rares qui élèvent Desaix,

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entre tous les hommes de ce temps, jus- | ouvrages ou les remparts, et que les bouches à feu et leurs accessoires seront réintégrés dans les arsenaux et les maGal B. DESARMEMENT (politique). Quel temps pourrait être plus propice pour invoquer la paix et réaliser tous les bienfaits qui en découlent, que celui où l'esprit de conquête et d'agrandissement s'éteint chez les peuples éclairés et reste contenu chez les peuples stationnaires; que celui où l'esprit de liberté, d'association et d'industrie, devient général et fonde le crédit, puissance nouvelle qui sera par sa nature un jour le plus solide lien des nations?

qu'à la hauteur de l'idéal antique. On
trouve en lui cet équilibre parfait du
caractère et des talents, cet accord har-gasins.
monieux de la tête et du cœur, qui le
portaient si haut dans l'estime de Napo-
léon. « Desaix, disait-il, fût devenu mon
homme de prédilection, mon premier
lieutenant. » C'est de lui surtout qu'on
eût pu dire qu'il était un de ces hommes
comme il ne s'en trouve guère que dans
Plutarque. L'armée l'appelait Epami-

nondas il vécut comme lui et devait mourir de même, au milieu d'une victoire. A peine débarqué d'Égypte (voy, EL-ARICH), il se porta en hate sur Marengo et rejoignit l'armée la veille de la bataille; il y commanda la réserve et tomba au milieu d'une charge*, dans cette grande journée (14 juin 1800); il avait

32 ans.

Envisagé seulement sous le point de vue de la prospérité publique, nul doute qu'un désarmement ne soit de la plus urgente nécessité; car, non-seulement tous les cœurs gémissent de voir enlever à l'agriculture, au commerce et aux arts utiles la fleur de la population, mais la

Des monuments lui furent élevés au haut du mont Saint-Bernard et sur le champ de bataille de Marengo: ce der-politique même fait comprendre aux gounier a été détruit par les Autrichiens; mais on lui en éleva un entre Kehl et Strasbourg, sur l'ile du Rhin, et un autre à Paris, place Dauphine. AM. R-E.

DESARMEMENT (adm. mil.). Ce mot est plus employé dans la langue de la marine que dans celle des troupes de terre; les maîtres d'armes l'ont appliqué à leur art; le dernier siècle l'a pratiqué dans le sens de réduction au pied de paix, idée qui se rendait autrefois à l'étranger par l'expression de dislocation (voy. l'art. suivant). Maintenant, ́sauf ses acceptions vulgaires qui ne demandent à être énoncées ici, le terme n'est presque plus usité que par les of ficiers du génie. Un ministre de la guerre qui ordonne un désarmement sous-entend, par cette injonction, que les places fortes qu'il désigne seront dégarnies du matériel d'armement qui en occupe les

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pas

(*) I expira entre les bras des soldats qui le portaient en lien de sûreté, après avoir proféré, dit-on, ces paroles. «Allez dire au premier consul que je meurs avec le regret de ne pas avoir ass «sez fait pour vivre dans la postérité. » Suivant une autre version, ses adieux à l'armée auraient été d'une éloquence plus simple: plus occupé de l'issue de la bataille que de sa propre glaire, il n'aurait fait entendre que cette recommandaJ. II. S. tion touchante : « N'en dites rien!»

vernements qu'en persévérant dans l'en-
tretien de si nombreuses armées, aux
dépens de leurs finances,
ils pourraient
bien aussi préparer de terribles commo-
tions.

Malheureusement, depuis Louis XIV, qui le premier donna le luneste exemple de ces grands appareils de guerre, l'Èurope est montée sur ce ton; et, comme on l'a dit, avec une allusion maligne, au grand Frédéric lui-même, c'est une maladie épidémique, et la philosophie n'en guérira pas les princes qu'elle compte parmi ses adeptes. Aussi, de nos jours, les puissances, un peu dédaigneuses des spéculations de la philosophie, et sachant qu'il ne serait pas de leur prudence de se confier aux exceptions et aux vertus politiques, ne se conduisent plus que d'après les maximes de cabinet, et ces maximes, appliquées à l'état actuel de l'Europe, ne font pas concevoir d'espérances prochaines pour l'accomplissement des vœux les plus chers à l'hu

manité.

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peuples des impôts écrasants et pour
mettre un terme à l'agitation morale qui
fermente dans les camps.

Les moyens d'obtenir le désarmement
ne peuvent dériver que de la considéra-
tion des rapports et des intérêts politi-
ques, ou des institutions analogues et
des sympathies nationales; le but direct

la politique d'ambition les mesures de
la politique morale fondée sur la justice,
les services mutuels et les bienfaits ré-
ciproques: en un mot, il s'agit de rem-
placer la force des baionnettes par le
faisceau des alliances. Cte DE G.

DESASTRE, voy. DÉFAITE, NAU-
FRAGE, TREMBLEMENT DE TERRE, DÉ-

LUGE, etc.

prééminence, son rang enfin dans l'or-
dre politique, est nécessairement fondé
sur sa puissance, c'est-à-dire la force
ou les ressorts qu'il trouve dans les trou-
pes et les alliances; et, par une consé-
quence outrée peut-être, on en conclut
que c'est par l'entretien soutenu et cha-
que jour perfectionné d'une grande armée
permanente qu'un état s'élève et se main-est de substituer aux développements de
tient au premier rang. On s'appuie de
l'exemple de la Russie et de la Prusse,
qui ne doivent qu'à ce moyen la place
qu'elles occupent aujourd'hui, et l'on
cite encore l'Autriche, qui ne s'en est
pas tenue exclusivement au Tu, felix
Austria, nube! Ainsi même en faisant
abstraction de la situation intérieure peu
rassurante de divers états, de certains
faits accomplis qui ne sont pas adoptés
par tons, de certains autres qui mena-
cent et qu'il faut surveiller, de l'imprévu
enfin qui en politique joue un si grand
rôle, on soutient qu'il est d'une pré-
voyance légitime pour un gouvernement
qui a des rivaux de garantir contre
toute attaque soudaine les propriétés
particulières de la fortune nationale, de
contrebalancer l'ambition étrangère en
réglant la force publique d'après celle
qui pourrait menacer son territoire; et
rappelaut enfin que la durée de la paix
pendant vingt ans est un grand préjugé
contre sa stabilité ultérieure, on insiste
sur la nécessité d'être prêt à tout événe-
ment, car on respecte toujours une nation
que l'on sait en mesure de résister vi-
goureusement à toutes les attaques.

On voit donc, en approfondissant la question du désarmement, que c'est dans un esprit de paix, de conservation et d'humanité que les cabinets ont admis cet axiome vulgaire : Si vis pacem, para bellum; ils tiennent en effet pour vrai, et l'expérience des six dernières années fortifie cette opinion, qu'en se tenant toujours préparés pour la guerre ils réussiront longtemps encore à en détourner le fléau. Mais, quelle que soit la valeur de ces arguments, on ne peut se dissimuler qu'au nombre des maux qu'engendrent ces continuels apprêts de défense il en est deux qui s'aggravent chaque jour davantage : il faut réduire le pied de guerre pour décharger les

DESATIR. Par ce mot de la langue persane moderne, dans laquelle il signifie préceptes, on désigne un recueil de seize écrits sacrés des quinze prophètes anciens de la Perse, y compris un livre de Zoroastre (voy.). Ces écrits sont tous rédigés dans un idiome inconnu qui ne diffère pas moins du zeud que du pehlvi et du persan moderne. Le dernier des quinze prophètes, qui vivait lors de la chute des Sassanides (voy.) et de la conquête de la Perse par les Ara-' bes, les traduisit littéralement et y ajouta un commentaire. Le Désátír, après avoir joué, jusque dans le xvIIe siècle, un rôle important dans l'ancienne religion persane mêlée d'astrologie et de démonologie, et avoir été ensuite égaré pendant environ 150 ans, a été retrouvé à Ispahan par un Parse lettré. Le fils de celui-ci, Molla-Firuz, en a pu-' blié, sur la demande du marquis de Hastings, une édition intitulée Désátír, ou Écrits, sacrés des anciens prophètes persans, à laquelle se trouve jointe une traduction anglaise par Erskine ( Bombay, 1818, 2 vol. in-8°). Ce dernier regarde le Désátir com ne apocryphe; M. Silvestre de Sacy est du même avis: cet illustre orientaliste croit que les pièces qui le composent sont l'œuvre d'un Parse du Ve siècle de l'hégire, qui aurait inventé lui-même la langue dans laquelle elles sont écrites, pour donner un air d'authenticité aux antiques traditions et aux mystères ingénieux qui y sont

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C. L.

consignés (voy. le Journal des Savants, | nombre de petits ouvrages joués aux année 1821). M. de Hammer, au con- boulevards, avant d'en venir à ceux dont traire, les tient pour authentiques, et le succès a fondé sa réputation. Nous les attribue au prophète persan Meha- ferons dater ces derniers de l'apparition, bat. Quoi qu'il en soit, le Désátir mérite en 1806, de l'excellente bouffonnerie notre attention, parce qu'il fait connai- connue sous le titre de M. et Mme Detre l'ancienne religion des peuples asia- nys. L'ingénieux pot pourri sur l'opéra tiques, dans laquelle se trouvent réu- de la Vestale obtint, comme parodie, nis, outre le pandémonisme et la méune vogue égale à celle de ce chef-d'œutempsycose, tous les éléments du culte vre lyrique; et dès ce moment Désaudes astres, de l'astrologie, de la théur- giers tint en France le sceptre de la gie, du système des amulettes, ainsi que chanson bachique, joviale et même phiceux de la croyance des Indous, et no- losophique. Aussi, lorsque la réunion tamment de la doctrine brahmanique du Caveau moderne (voy.) vint remplades castes, comme aussi beaucoup de cer celle des diners du Vaudeville, tous principes du christianisme. Cependant ses émules lui en décernèrent, en chœur, le Désátír ne contient rien qui se rap- la présidence perpétuelle. porte au Zend-Avesta (voy.) et au magis- Il faut lire, ou plutôt chanter les me des Perses. chansons de Désaugiers, pour bien ap. DÉSAUGIERS (MARC-ANTOINE-MA-précier l'inépuisable fécondité de son DELEINE). Il est certaines familles qui semblent posséder l'heureux privilége de l'hérédité du talent. Le père du chansonnier auquel nous consacrons cet article était lui-même un homme remarquable. Doué d'un génie musical tout d'inspiration, indépendamment d'une foule de compositions d'un ordre secondaire, cet artiste, d'origine provençale, a fait représenter sur nos deux premières scènes lyriques sept ouvrages d'un mérite distingué.- Né à Fréjus en 1772, le jeune Désaugiers avait d'abord été destiné à l'état ecclésiastique, et ce fut par les austères exercices du séminaire que le Pannard moderne préluda aux joyeux passe-temps des banquets et du théâtre. Détourné, par les événements de la révolution, d'une carrière si antipathique à ses penchants, d'autres circonstances le jetèrent, à l'époque de l'in-public. Mais c'est sur la scène des Vasurrection des noirs, à Saint-Domingue, riétés que sa verve bouffonne s'est déoù il se vit à l'instant de périr d'une ma- ployée avec une intarissable fécondité; nière affreuse de la main des révoltés. M. Vautour, Jocrisse aux enfers, les Arraché à la mort par une espèce de Trois étages, le Départ pour Saint-Mamiracle, et ramené en Europe, après lo, la Petite Cendrillon, la Reine ogresavoir subi les épreuves les plus péniblesse, le Diner de Madelon, Je fais mes et les plus dures privations, son heu-farces, et M. Sans- Géne, seront à jareux naturel ne conserva des impressions fàcheuses du passé que ce qui, comme contraste, pouvait tourner au profit d'un avenir meilleur. De retour à Paris en 1797, il put se livrer enfin à sa vocation réelle. Il s'essaya dans un grand

imagination et l'heureuse souplesse de formes, l'admirable variété de couleurs, dont il savait revêtir ses inspirations. Pour citer toutes celles de ses chansons qui justifieraient cet éloge, il faudrait presque n'en omettre aucune, car ce n'est pas ici le cas du sunt bona de Martial; nous indiquerons au moins, comme des modèles du genre, celles qui sont intitulées le Carnaval, ma Margot, la Treille de sincérité, Ma philosophie, Ma fortune est faite, et les trois chansons sur Paris. Comme auteur dramatique, Désaugiers a donné trois comédies en vers, savoir: au théâtre de l'Odéon, l'Homme aux précautions, en cinq actes, et le Mari intrigué, en trois; et au Théâtre-Français, l'Hôtel garni. Cette dernière pièce en un acte reçoit souvent encore les applaudissements du

mais les chefs-d'œuvre du genre grotesque. Désaugiers avait remplacé, en 1815, M. Barré comme directeur du théâtre du Vaudeville. Il est mort au mois d'août 1827, des suites de l'opération de la taille. Les traits de Désau

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