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ment difficile, où ne réussiront jamais | tion est un mérite qui facilite toutes les que les hommes supérieurs: elle consiste relations sociales. Une personne disdans l'arrangement qu'ont entre elles les crète n'interroge qu'avec mesure, n'agit principales idées du discours, et particu- qu'avec précaution; elle n'embarrasse pas, Jièrement celles qui font le sujet de la ne compromet pas, n'ennuie pas; elle n'aconfirmation. On la nomme plan. Sans buse ni de la bonté, ni de la politesse; elle prétendre donner des préceptes positifs, prévoit quand elle doit arriver, se retirer, applicables à toutes les circonstances, les parler ou se taire. L'esprit, le tact, l'urhéteurs ont indiqué les qualités essen- sage du monde donnent de la discrétion. tielles au plan d'un discours. Un bon Les gens confiants en eux-mêmes ne complan, ont-ils dit, a de la justesse : il em- prennent point qu'il est des circonstanbrasse le sujet dans toute son étendue, ces où leur présence répand la gêne et la sans rien y ajouter, sans rien en retran- contrainte. Ils veulent connaitre des afcher; de la netteté: il offre à l'esprit une faires de famille, se mettent des parties image abrégée et distincte de tout le su- de plaisir, s'invitent à dîner, s'emparent jet, sépare les parties sans les isoler, et des albums, des livres, feuillettent les les assemble sans les confondre; de la papiers, touchent aux porcelaines qui simplicité : il réduit tout le sujet, quel- ornent les consoles, cueillent les fleurs que compliqué qu'il puisse être, à un des serres, et demandent sans hésiter à petit nombre de pensées ou de proposi- un plaideur des nouvelles d'un procès tions générales qui le dominent tout en- scandaleux, ou à une fille qui veut se tier; de la fécondité: il montre quelques marier depuis combien de temps elle pensées principales, qui renferment dans est majeure. Tout en reconnaissant que leur sein une foule d'autres pensées, deux ces gens n'ont nulle méchanceté, on les ou trois vérités saillantes dans lesquelles évite, on les fuit; leur amitié même est on en aperçoit une infinité d'autres; de insupportable. Il n'est point d'intimité l'unité et de la proportion: il forme un qui puisse dispenser de discrétion: entre tout de parties entre lesquelles règne un époux, entre proches, elle est nécessaire, parfait accord, et qui, avec une juste si ce n'est au bonheur, au moins à l'agrélongueur, un juste développement, vont ment de la vie. directement et sensiblement à une fin commune. Pour bien concevoir et bien remplir le plan d'un discours, dans un grand sujet, le génie est de rigueur. Voy. ORATOIRE (art).

Discours est aussi le nom d'un genre de poésie philosophique qui ne se distingue guère de la prose que par la versification. Horace en a laissé des modèles que Pope et Voltaire ont heureusement imités. Beaucoup de pièces modernes, publiées sous différents titres, sont de véritables discours en vers.

En grammaire, on appelle parties du discours les espèces de mots dont se compose une langue. Voy. GRAMMAIRE, NOMS, VERBES, ADVERBES, PREPOSITIONS, etc.

J. T-v-s.

DISCRETION, qualité estimable, soit que ce mot signifie réserve, délicatesse dans les exigences et dans les prétentions, soit qu'il s'applique à la fidélité avec laquelle on garde un secret.

Dans sa première acception, la discré

Prise comme mesure de prudence, dans les occasions où le silence est utile, la discrétion est une vertu.

....Qui dit son secret passe pour un sot; Qui dit celui d'autrui peut passer pour un

traicre.

Voltaire.

La discrétion annonce la force, la fermeté, la probité, l'habitude de commander à ses impressions, celle de réprimer ses premiers mouvements, et le dédain de tout commérage. On peut aimer un homme indiscret, il est impossible d'en faire son ami puisque l'on ne peut lui accorder aucune confiance; il met également en péril l'honneur, l'existence, la fortune de ce qu'il chérit le plus, si leur conservation dépend de son silence; et sa bouche demeurerait muette que ses yeux, son geste, l'expression de sa physionomie trahiraient encore des efforts suffisants pour exciter le soupçon. Horace a dit: « Fuyez tout homme curieux, c'est à coup sûr un indiscret! » ajoutons

aussi un bavard, ce qui rend cet homme aussi ridicule que dangereux. La discrétion est indispensable pour conserver la paix entre les hommes, soit dans la société, soit réunis en corps particuliers, tels qu'associations religieuses, scientifiques, etc.; les professions qui néces-❘ sitent la confiance en font un devoir sacré le prêtre, l'homme d'état, le médecin, le notaire, se rendent coupables s'ils sont indiscrets, et l'art de bien parler est peut-être moins utile que celui de savoir se taire. Alexandre apposant son cachet sur les lèvres d'Éphestion donnait à tous ceux qui approchent les princes une mesure de la discrétion qui leur est imposée; et le grand Turenne ayant révélé un secret demandait que l'on éteignît les bougies avant de lui rappeler cette faiblesse, tant il en rougissait. Un ́exemple remarquable de discrétion fut donné par des indigènes de l'Amérique méridionale: ils gardèrent le secret d'une conspiration contre les Espagnols pendant 80 ans. L. C. B.

DISCRETIONNAIRE (POUVOIR). En législation on ne peut guère reconnaître de pouvoir discrétionnaire, c'est-❘ à-dire en quelque sorte absolu et n'ayant d'autres limites que celles de la loi; cependant l'art. 268 du Code français d'instruction criminelle porte que « le président (de la cour d'assises) est investi d'un pouvoir discrétionnaire, en vertu duquel il pourra prendre sur lui tout ce qu'il croira utile pour découvrir la vérité; et la bi charge son honneur et sa conscience d'employer tous ses efforts pour en faciliter la manifestation. » Comme corollaire de ce principe, l'article suivant du même code autorise ce magistrat à appeler, dans le cours des débats, même par mandat d'amener, et à entendre toutes personnes, ou se faire apporter toutes nouvelles pièces qui lui paraîtraient, d'après les nouveaux développements donnés à l'audience, soit par les accusés, soit par les témoins, pouvoir répandre un jour utile sur le fait contesté.

Un pouvoir aussi étendu semble avoir été basé sur cette pensée de d'Aguesseau, que << la loi n'a pu tout prévoir et qu'elle a supposé que les magistrats feraient les diligences nécessaires pour le bien de la

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justice et pour la décharge de leur ministère » (Lettre 11o, t. 8, p. 1).

M. Dupin a dit avec vérité, en jouant sur le mot, que le pouvoir discrétionnaire n'est pas un pouvoir qu'on doive exercer à discrétion, mais un pouvoir dont, au contraire, on doit user avec beaucoup de discrétion. A. T-R.

DISCUSSION, examen d'une proposition, d'une idée, d'une mesure, de la vérité ou de la fausseté de celles-là, des avantages ou des inconvénients de celle-ci, de manière à peser le pour et le contre et à éclaircir toutes les objections ou la valeur des arguments en faveur de la proposition. Voy. DISPUTE, et ensuite CHAMBRES LÉGISLATIVES (T.V, p.347), Débats PARLEMENTAIRES et DÉLIBÉRATION. S.

Dans le droit, ce mot discussion, souvent employé comme synonyme de contestation, désigne la recherche et la vente en justice que le créancier fait des biens de son débiteur, pour se procurer le paiement de ce qui lui est dû. Dans ce sens, la discussion est quelquefois un préalable nécessaire que le créancier doit observer avant de recourir contre certaines personnes ou certains biens. L'exception de discussion, souvent appelée bénéfice de discussion, est aussi nommée par les auteurs beneficium ordinis, parce qu'elle tend à faire suivre un certain ordre dans les poursuites du créancier.

Le bénéfice de discussion peut être réclamé dans diverses circonstances. 1° La caution non solidaire, quand elle est poursuivie par le créancier, peut le contraindre à discuter les biens du débiteur principal; mais elle doit, en usant de cette faculté, observer les règles indiquées à l'article BÉNÉFICE. 2o Lorsque le créancier, en vertu du droit de suite que confère l'hypothèque, veut exiger son paiement du tiers détenteur de l'immeuble bypothéqué auquel la dette est étrangère, celui-ci peut empêcher la vente de l'immeuble qui lui a été transmis, s'il en existe d'autres affectés à la même dette, dans la possession du principal obligé, et en requérir la discussion préalable, à moins que le créancier n'ait un privilége ou une hypothèque spéciale sur l'immeuble. 3o La loi défend de

ployer, il en est qui concourent évidemment d'une manière plus directe à la conservation de notre être. L'importance de leur service dans cette fin est ce qui assigne à chacune d'elles son rang d'utilité. De là trois divisions ou catégories de besoins et par conséquent de disettes : la disette des choses nécessaires, la disette des choses utiles, et la disette des choses agréables ou de luxe.

poursuivre la vente des immeubles d'un mineur, même émancipé, ou d'un interdit, avant d'avoir discuté leur mobilier; toutefois cette discussion n'est pas nécessaire avant l'expropriation des immeubles possédés par indivis entre un majeur et un mineur ou un interdit, si la dette leur est commune, ni quand les poursuites ont été commencées contre un majeur ou avant l'interdiction. 4° Enfin, tout débiteur peut s'opposer à ce que son créancier fasse vendre des immeubles qui ne sont pas affectés à sa créance, si ce n'est en cas d'insuffisance des biens qui lui sont hypothéqués.

La renonciation à l'exception de discussion ne se présume pas : elle doit être formellement stipulée. E. R. DISETTE. Ce mot, pris dans sa plus large acception, désigne un état de privation quelconque supporté par un peuple, une nation. La privation peut être occasionnée de deux manières : soit par l'absence de l'objet dont nous avons besoin, soit par l'impossibilité de nous le procurer. En général, il y a disette dès qu'un besoin qui avait habitude d'être satisfait cesse de l'être. Toutes les espèces de disettes, ainsi que nous le verrons bientôt, ne sont pas au même rang; elles sont proportionnelles à l'importance du besoin. Si le besoin est de première nécessité, l'effet de la disette a pour conséquence la cessation de la vie; dans tous les autres cas, le résultat est toujours une souffrance à différents degrés. Plus un peuple multiplie ses besoins, plus aussi il multiplie pour lui les chances de disettes. C'est ce qui arrive aux nations civilisées. Avant l'usage des chemises, des vitres, du sucre, du chocolat, nos pères s'en passaient sans y songer; aujourd'hui leur suppression serait pour nous une privation très grande. Mais aussi à mesure qu'un nouveau besoin se produit, l'industrie assure les moyens de le satisfaire. L'attrait des bénéfices et l'empressement que chacun met à les réaliser suffisent pour cela et tiennent lieu de prévoyance.

Entre toutes les choses dont nous nous servons et que nous regardons comme indispensables, soit parce qu'elles le sont réellement, soit par l'habitude de les em

La disette des choses nécessaires comprend surtout les aliments qui font la base première de la subsistance. Ces aliments varient selon les climats et les habitudes des peuples. En France le blé, dans l'Indostan le riz, en Angleterre la pomme de terre et la viande de boucherie, ne sauraient manquer sans occasionner la famine dans ces pays. La disette est d'autant plus facile à se produire et ses effets sont d'autant plus funestes que les peuples sont plus sobres. Celui qui n'userait que d'une espèce d'aliments serait sans contredit beaucoup plus exposé à périr que celui dont la nourriture est variée. Une denrée peut bien manquer ou subir une diminution, comme il arrive quelquefois en Norvège aux habitants des côtes, quand le poisson dont ils font le fondement de leur nourriture s'éloigne pour quelque temps; mais il est presque impossible que vingt sortes de denrées manquent à la fois. Le perfectionnement de l'agriculture, en diversifiant les substances alimentaires, l'industrie en indiquant l'art de les conserver, la science en multipliant les canaux, les routes, et en rendant les communications plus sûres et plus promptes par les grandes voies de la navigation, sont autant de moyens de prévenir les disettes. C'est en grande partie pourquoi elles sont de nos jours moins sensibles et moins fréquentes qu'autrefois. La facilité des communications, entretenant toujours sur les marchés, par la concurrence, une quantité suffisante de denrées, en maintient le prix à un taux convenable, et empêche que les classes inférieures ne soient dans l'impossibilité de se les procurer. Au moyen-âge, les états de Gènes, de Pise et de Venise, plus tard, Hambourg, Lubeck, Amsterdam, sont des exemples de l'avantage qui résulte

pour les peuples du commerce et de l'industrie. Pendant que ces villes étaient dans l'abondance, le reste de l'Europe, moins avancé dans la civilisation, manquait de tout. Sans nous reporter si loin, nous voyons en France, en 1817, l'influence que le défaut des voies de circulation exerce sur le bien-être du peuple. Le blé était abondant en Bretagne, tandis qu'en Lorraine les classes inférieures étaient soumises aux plus dures privations; et cela seulement parce que la difficulté du transport des vivres de l'une dans l'autre de ces deux provinces en quadruplait le prix. En Andalousie, dès que le blé s'élève à 5 fr. 50 c. le boisseau (55 livres) on aime mieux le faire venir d'Amérique que de Castille, quand bien même il ne vaut que 2 fr. dans cette dernière province.

Parmi les causes susceptibles d'engendrer les disettes, on peut placer en première ligne les guerres, les pestes, et généralement toutes les perturbations inopinées de l'ordre physique, comme inondations, froids excessifs, sécheresses, etc. Mais à mesure que nous avançons dans la voie des progrès, tout porte à croire que l'homme parviendra à se garantir complétement de pareilles atteintes. Déjà les guerres sont incomparablement moins inhumaines et moins dévastatrices; les armées ne marchent plus les unes contre les autres dans le but de ruiner un pays et de détruire les populations, ainsi que nous en trouvons maint exemple dans l'histoire. Désormais il n'est pas probable que nous voyions jamais se renouveler une période de désolation semblable à celle qui s'écoula depuis la mort de Théodose jusqu'à l'établissement des Lombards en Italie (395 à 751). Les mesures sanitaires, les desséchements des marais et la police hygiénique, ont rendu les pestes et les épidémies infiniment moins fréquentes. Quant aux perturbations de l'ordre physique, qui peuvent nous priver de récoltes, la prévoyance de l'administration y pourvoit chaque année par des réserves et des approvision

nements.

Ainsi toute la civilisation concourt activement à l'amélioration et à la conservation de l'espèce humaine. Plus les re

lations seront nombreuses, les moyens de communication faciles, et les intérêts des nations solidaires les uns des autres, moins l'on aura à redouter les fléaux de la disette. En attendant, il est du devoir d'un gouvernement éclairé de veiller sur les exportations des blés et des farines, afin de se réserver dans les bonnes récoltes des ressources pour parer aux mauvaises. La négligence de ces mesures a souvent eu les plus fâcheux résultats. Pour avoir permis la libre sortie des grains en France jusqu'en 1692, la disette fut telle en 1693 qu'on fut obligé d'interdire l'exportation sous peine de mort. Même chose arriva en 1709 par la même imprévoyance. L'année précédente ayant eu d'excellentes récoltes, on laissa la liberté d'exportation, et une affreuse famine s'ensuivit. On fut obligé de racheter au dehors, à 50 fr. le setier, les blés dont on n'avait retiré que 8 fr. Trente ans plus tard, on vendit à l'étranger pour 20 millions de grains : l'année suivante, il y eut obligation de racheter la même quantité que l'on paya le double. Par suite du même abus de la liberté d'exportation, en 1815 et 1816, le trésor public, suivant un rapport du ministre de l'intérieur du 24 décembre 1818, perdit une somme de 49 millions, soit en achats forcés, soit en indemnités ou déchets de marchandises (voy. GRAINS).

On a souvent signalé les accaparements (voy.) comme pouvant produire la disette; mais ces sortes de manœuvres deviennent d'autant plus difficiles que le pays est plus populeux et plus commerçant. Pour influer alors sur les prix, il faudrait opérer sur de trop grandes masses: or la fortune particulière n'y suffirait pas. Dans les années de disette de 1693 et 1709, Lamarre, nommé par le gouvernement pour rechercher les grains accaparés, ne trouva pas à saisir 25 muids de blé, ainsi qu'il l'avoue luimême dans son Traité de la police.

De la disette des choses nécessaires à la vie découle naturellement la disette des choses utiles et des choses agréables. Quand un peuple est affamé, il néglige tout pour se procurer sa subsistance. Que lui importe alors qu'il n'ait ou qu'il n'ait pas de vitres à sa fenêtre, de souliers à

choses de luxe. En résumé, les choses d'agrément étant beaucoup plus nombreuses que les choses utiles, et celles-ci beaucoup plus nombreuses que les choses nécessaires, l'influence de leur disette s'atténue en raison de la multiplicité et de la diversité. L. G.

ses pieds, de meubles dans sa maison ! Ce qu'il veut, c'est du pain, ce sont des aliments sans lesquels il mourrait. Toute industrie est impossible dans les temps de famine. A peine si les riches alors se donnent les choses utiles, encore bien moins les choses d'agrément. Une existence assurée pour un peuple est donc la base première de sa prospérité; c'est l'élément nécessaire à tout développement industriel et commercial, le point essentiel vers lequel doivent tendre d'abord tous les soins de l'administration.

Si la disette des choses nécessaires entraine toujours la disette des choses utiles et des choses agréables, il n'en est pas de même de celles-ci à l'égard de celles-là, quoique leur influence sur les premières se fasse plus ou moins sentir. En effet, nous avons vu que la facilité des voies de communication pouvait parer aux inconvénients du manque des choses nécessaires: or, les voitures, les chevaux, les canaux, les routes, et tout ce qui peut activer les moyens de transport, sont d'une utilité telle qu'on ne saurait les négliger sans ressentir immédiatement l'influence que ces choses ont sur les objets de première nécessité. Toutes les choses utiles ne sont point dans ce cas : il en est dont la privation ne ferait seulement que contrarier le bien-être auquel nous sommes habitués, sans attaquer en rien les sources de notre existence, du moins d'une manière sensible. La multiplicité des ressources qu'ont les peuples civilisés fait qu'ils peuvent subir sans danger la suppression partielle des choses dont ils ont adopté l'usage, d'autant plus que cette suppression ne saurait être que momentanée. Ainsi, par exemple, en supposant que, par une raison quelconque, le lin et le chanvre vinssent à manquer en France et opérassent une disette de toile, nous avons le coton et la laine qui pourraient y suppléer au besoin, en attendant que nous eussions pu faire arriver les toiles de l'étranger sur nos marchés. Ces inconvénients sont d'autant moindres que les choses dont nous nous servons satisfont des besoins moins impérieux. D'après cela chacun peut se faire une idée de l'action qu'ont sur nous la disette des

La première disette générale dont l'histoire nous ait transmis le souvenir est celle des Pharaons d'Égypte : elle dura 7 ans, comme on le sait; mais, grâce aux précautions du fils de Jacob, les Égyptiens en souffrirent peu, et les autres peuples trouvèrent même des ressources dans les approvisionnements qu'une sage prévoyance avait, depuis longtemps, amassés dans les greniers publics. Ce fut cette circonstance qui rendit Joseph à sa famille et détermina la fixation de la tribu hébraïque sur le sol égyptien.

En Asie et en Afrique, ces sortes de disettes sont plus fréquentes qu'ailleurs, et l'on doit en chercher la cause dans les vices de l'administration, dans le fatalisme des Musulmans et l'indolence apathique de peuples courbés sous un joug despotique. Grâce aux conquêtes de la civilisation et à l'état actuel de l'agriculture, elles sont devenues à peu près impossibles en Europe; mais la situation de cette partie du monde n'a pas toujours été, sous ce rapport, aussi rassurante qu'elle l'est aujourd'hui.

Chez les anciens, la plupart des disettes se rattachaient aux siéges des villes; cependant les guerres civiles des Romains entrainaient presque toujours après elles ces sortes de calamités, soit que, dans ces moments de désordres, on négligeat la culture, soit que les vainqueurs se missent à dévaster les terres ensemencées, funeste coutume que nous leur avons empruntée, mais que les progrès de la raison humaine ont heureusement assez discréditée de nos jours pour que de semblables excès ne soient plus, dans les guerres, que des épisodes exceptionnels. La plus grande disette dont les annales de Rome fassent mention est celle qui arriva vers l'an 262 avant J.-C., sous le consulat de T. Geganius et de P. Minucius, disette que les tribuns du peuple prolongèrent à plaisir, et que leur ambition exploita au profit de

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