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leur puissance. On sait quel fut le fruit | Turquie, les disettes sont très rares, grâce à la sobriété des Musulmans et à l'abondance des récoltes dans la Morée, la Valachie, la Moldavie, la basse Anatolie, la Syrie, l'Égypte, etc., qui alimentent l'empire othoman.

de la retraite du peuple sur le Mont-
Sacré : la culture des terres a dû singu- |
lièrement souffrir de son absence; le blé
que les Romains reçurent de la libéralité
de Gélon, tyran de Syracuse, ramena
l'abondance dans la ville, et ce fut la
détermination du prix de ce blé qui attira
à Coriolan cette disgrâce que Rome au-
rait peut-être payée de son existence sans
les larmes d'une femme. Plus tard, l'an
313, sous les consuls Proculus Geganius
et L. Menenius, il survint une disette af-
freuse qui occasionna des séditions et des
troubles populaires, à la faveur desquels
le chevalier Melius fut près d'usurper
l'autorité. Cet ambitieux, qui nourrissait
à lui seul plus de pauvres que l'état, s'é-
tait recruté dans la multitude un parti
considérable, et il serait sans doute par-
venu à ses fins si le sénat n'en eût pré-
venu l'exécution par son supplice. En
686, les ravages exercés par les pirates
ciliciens sur les côtes de l'Italie produi-
sirent une autre disette dont Rome eut
assez longtemps à souffrir : ce ne fut pas
un des moindres services que Pompée
rendit à sa patrie en exterminant ces bri-
gands, dont l'insolence semblait défier
la puissance du grand peuple. Plus tard,
les Romains furent encore éprouvés par
la disette à différentes époques.

Dans des temps moins éloignés de nous, des disettes se firent sentir, à différentes époques, dans presque tous les pays. Celle qui ravagea l'Allemagne en 874 fut telle, dit-on, qu'un tiers de la population en devint victime; elle se fit sentir en même temps en France. Celle de 1125 entraina dans le même pays une mortalité effroyable, et celle de 1528 à 1534 fut précédée d'un étrange bouleversement des saisons. En Italie, on cite surtout la disette qui décima Florence, depuis l'année 1320 jusqu'à 1335. Un journal manuscrit, trouvé dans la maison des seigneurs de Tempi et publié par le père Feuchi, dominicain, dépeint avec des détails effrayants les extrémités auxquelles la disette réduisit plusieurs fois cette malheureuse cité. Celle qui ravagea la Lorraine en 1632 fut si violente qu'elle poussa en quelque sorte les habitants aux excès de l'état sauvage. En

La première disette qui se fit sentir en France arriva sous Clovis II, en 640 : elle fut si malheureuse que ce prince, après avoir épuisé le trésor public pour acheter du blé, fut obligé de faire enlever les lames d'argent qui recouvraient le chevet du tombeau de saint Denis et d'en distribuer le produit aux pauvres. Ce fut à cette occasion qu'Erchinoald, alors maire du palais, décréta des peines contre ceux qui cacheraient du blé ou le porteraient à l'étranger. D'autres disettes eurent lieu dans le viie et dans le vie siècle, mais nous nous bornerons à en faire mention pour passer à celles de 1420, 1437 et 1438: la dernière produisit une dépopulation telle que les loups venaient jusqu'au milieu des faubourgs de Paris emporter les cadavres et quelquefois les enfants tout vivants; on fut obligé de mettre à prix les têtes de ces animaux. Durant les troubles qui signalèrent le règne du malheureux Charles VI, les troupes du duc de Bourgogne détruisirent les récoltes sur pied, ce qui occasionna à Paris une disette épouvantable. Le règne de Louis XIV fut un des plus féconds en disettes que nous ayons eus. Les années 1660-61, et jusqu'en 1665, furent marquées par une disette factice qui se prolongea tout ce temps, par suite de la connivence et de l'usure des marchands. Dans celle de 1692 à 1695, par une triste fatalité, les mesures employées pour la prévenir ne servirent qu'à l'augmenter; des personnes du menu peuple s'attroupèrent, pillèrent et enlevèrent, de force ouverte, du pain exposé en vente chez les boulangers, et commirent plusieurs autres violences à la place Maubert. Deux des séditieux furent pendus, et plusieurs autres condamnés aux galères, au carcan, au fouet et au bannissement. On compta jusqu'à 36,600 malades à l'Hôtel-Dieu, et il en mourut 5,422. Mais la disette la plus déplorable fut celle qui commença en 1709, ne finit qu'avec l'année 1710, et fut générale en

une sorte de gelée qui tuait plus de monde qu'elle n'en nourrissait. Le siége de La Rochelle ne fut ni moins opiniâtre, ni moins atroce. Comme partout en pareille circonstance, on y mangea des chiens, des chats, des chevaux, des cuirs bouillis, etc. Plus de 1,500 personnes périrent dans les tourments de la faim. On connaît le dénouement de ce drame de treize mois. E. P-C-T.

France. Dans la nuit du 6 janvier, il s'éleva un vent du nord qui amena un froid de la dernière intensité; le 10, la terre fut couverte de neige, que le dégel fondit le 22; mais le 25 le froid reprit avec une nouvelle violence et glaça toutes les semences. Cette année, dont le souvenir effraie encore l'imagination, donna lieu à renouveler tous les anciens réglements sur les grains, en cas de disette, savoir: l'ordre de porter les grains au marché, la défense de les recéler, de les emmagasiner, l'envoi de commissaires dans les provinces, défense aux brasseurs de faire de la bière, etc. Une sauvegarde fut accordée aux personnes et bateaux qui amenaient les grains à Paris; enfin, toutes les précautions prises par ses prédécesseurs furent employées par Louis XIV. Il vendit pour 400,000 fr. de vaisselle au profit des malheureux, envoya 2 millions à Dantzig pour y acheter du blé; on ne mangea plus que du pain bis au palais de Versailles, et madame de Maintenon elle-même donna l'exemple de cette sobriété si éloquente en face de la misère publique, en se mettant au pain d'avoine. Enfin, la flotte arriva de Dantzig, et la disette cessa.

Parmi les disettes amenées par le siége d'une ville, il en est deux dans nos annales qui méritent surtout d'être citées : celles qui désolèrent les populations de Paris et de La Rochelle lorsque ces villes furent assiégées, la première par Henri IV, en 1590, et la seconde par le cardinal de Richelieu, dans l'année 1628. Le Béarnais s'était emparé de toutes les rivières qui fournissaient des vivres à la capitale, peuplée alors de 220,000 habitants; au bout d'un mois, les provisions se trouvant épuisées, on visita toutes les communautés, et l'on enjoignit à tous ceux qui avaient du blé pour plus de deux mois de porter le surplus au marché. Ces mesures atténuèrent le mal pendant près de six mois, après quoi la crise devint terrible. Le peuple poussait des cris lamentables; après avoir consommé les chevaux, les chats, les souris et les cuirs dont Paris était pourvu, on se mit à brouter l'herbe, et l'on imagina, subsidiairement, de faire avec des os de morts broyés et bouillis

DISJONCTIF. Ce mot s'emploie dans la grammaire et dans la logique. Dans la première, on appelle conjonction disjonctive celle qui, en unissant les membres de la phrase ou de la période, sépare les choses dont on parle. Ou, soit, ni, sont de ces sortes de conjonctions, appelées aussi simplement des disjonctives. On les a encore nommées conjonctions alternatives, partitives ou distributives. En logique, des propositions disjonctives sont de telle nature que par leur opposition elles s'excluent l'une l'autre. Un angle est ou droit, ou aigu, ou obtus: voilà une proposition disjonctive, car s'il est l'un il ne saurait être l'autre. Cette chose est bonne ou mauvaise suivant les circonstances c'est encore un jugement disjonctif; car si la même chose peut être l'un et l'autre, elle ne sera que l'un des deux au même instant. S.

DISJONCTION, séparation, dans un procès, de deux ou plusieurs causes qui avaient été jointes ensemble par un jugement précédent.

Lorsque deux affaires paraissent avoir quelque connexité, les parties peuvent demander et le tribunal peut ordonner qu'elles seront jointes ensemble, sauf à les disjoindre, s'il y a lieu, lorsque plus tard, s'apercevant que l'une d'elles pourrait nuire au succès de l'autre, ou que l'une est en état d'être jugée tandis que l'autre ne l'est pas encore, il est nécessaire d'en demander la disjonction. Cela se fait par requête, et le tribunal doit l'ordonner s'il s'aperçoit que la demande est fondée et que les causes en restant jointes se nuiraient mutuellement. Le tribunal peut même d'office ordonner la disjonction. J. D-c.

Une loi de disjonction est, dans ce moment (févr. 1837), soumise à l'examen de la Chambre des députés de France; elle

tions données au local du dispensaire, recevoir, s'il y a lieu, à son domicile les soins des médecins et chirurgiens, enfin prendre chez les pharmaciens désignés les médicaments qui lui sont nécessaires. La maladie terminée, la carte revient au souscripteur, qui peut la donner de

tend à établir, dans un procès où des militaires sont mêlés avec des citoyens de l'ordre civil, que la cause des uns sera disjointe de celle des autres pour être jugée chacune par les juges naturels des prévenus, par les cours d'assises pour les premiers et pour les seconds par les conseils de guerre. L'atteinte grave portée à la discipline militaire par le verdict du jury de Strasbourg, qui absout, malgré leurs propres aveux, le colonel Vaudrey et consorts, accusés de complicité dans la conspiration de Napoléon-Louis Bonaparte (30 octobre 1836), a déterminé la présentation de ce projet de loi qui déroge au droit établi.

S. DISLOCATION, voy. LUXATION. DISPACHE, terme de droit maritime, sous lequel on désigne, en matière d'assurance, une espèce de discussion et d'arbitrage qui a fait donner le nom de dispacheurs à ceux qui en remplissaient la tâche.

X.

DISPENSAIRE (dispensatorium), lieu où se faisait la préparation et la distribution des médicaments. Le mot a une acception spéciale et désigne un livre renfermant les formules et le mode de préparation des médicaments composés ; il est par conséquent synonyme de pharmacopée, de formulaire, etc. Puis, ramené à son sens primitif, il sert aussi à dénommer un établissement spécial, tel qu'il en existe dans plusieurs grandes villes de l'Europe, et qui a pour objet de donner les secours de l'art aux personnes qui, sans être dans cette indigence qui a recours aux bureaux de charité, ont peine cependant à subvenir aux frais d'une maladie. A Paris, les dispensaires fondés par la Société philanthropique sont composés d'une commission de la société chargée de la surveillance, d'un agent, de plusieurs médecins et chirurgiens, d'élèves en médecine et de pharmaciens. Chaque souscripteur de la Société philanthropique reçoit une carte, avec laquelle il peut faire soigner pendant l'année entière un malade, pourvu qu'il ne soit ni son domestique ni un membre de sa famille. La carte une fois donnée est présentée au dispensaire par le porteur, qui pendant tout le temps qu'elle est en sa possession peut se présenter aux consulta

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nouveau.

Ainsi organisés, les dispensaires ont rendu d'immenses services partout où ils ont été établis; avec d'assez faibles ressources, ils ont fourni des secours efficaces à un assez grand nombre d'individus qui eussent fini par aller augmenter la population des hôpitaux, privés de la vue et des soins de leur famille. Une multitude d'accouchements, d'opérations de tout genre sont faites chaque année par les médecins et chirurgiens du dispensaire; en outre les sociétés de secours mutuels ont profité largement du bienfait de cette sage et libérale institution, qui fait honneur à l'époque où elle prit naissance, et qui se développe de plus en plus, au grand profit de l'humanité. F. R. DISPENSE, acte par lequel on apporte, en faveur de quelqu'un, une exception à la rigueur du droit.

Sous l'ancienne monarchie française, quand le pouvoir législatif résidait en la personne du roi, le prince pouvait, par des considérations particulières, dispenser de l'exécution d'une loi; mais depuis l'établissement du gouvernement constitutionnel, le chef de l'état ne peut accorder une pareille dispense que dans les cas où la faculté lui en est expressément accordée par la loi. Ainsi, le Code civil, d'après lequel l'homme avant 18 ans et la femme avant 15 ans ne peuvent contracter mariage, permet cependant au roi de dispenser de cet empèchement temporaire. Il autorise aussi le roi à lever par des dispenses la prohibition du mariage entre beaux-frères et bellessœurs, et entre l'oncle et la nièce, la tante et le neveu. De même, il peut être accordé une dispense de la seconde des publications qui doivent précéder le mariage. Enfin, les parents et alliés, jusqu'au degré d'oncle et de neveu inclusivement, ne peuvent être simultanément membres d'une même cour ou d'un même

tribunal sans une dispense du roi, qui | n'en doit cependant accorder aucune pour les tribunaux composés de moins de huit juges (loi du 20 avril 1810). E. R.

Dans les affaires ecclésiastiques, le mot dispense reçoit une application spéciale: il exprime l'autorisation accordée, pour des motifs légitimes, par l'autorité compétente, à des particuliers de ne point obéir à une loi ecclésiastique ou de se faire décharger de son exécution.

Celui-là seul peut dispenser de l'observation de la loi qui l'a portée, ou qui en a reçu la puissance. En général, le souverain pontife s'est réservé la dis- | pense dans les cas majeurs, comme les causes matrimoniales importantes et autres. Les évêques jouissent aussi du droit de dispense en certains cas. Le concile de Trente le leur accorde souvent comme délégués du Saint-Siége; mais cette délégation n'est point admise en France sans exception. En définitive, c'est l'Église qui dispense des lois qu'elle a faites, par les ministres qu'elle a déterminés.

Les canons ayant été promulgués pour le maintien du bon ordre dans la société chrétienne, on ne doit point en dispenser sans de graves raisons. Toute exemption qui ne serait pas fondée sur la nécessité ou sur une évidente utilité, serait une cruelle dissipation, dit saint Bernard, et non pas une dispense.

Il n'est pas d'usage d'accorder des dispenses à une nation, à une masse d'individus elles ne sont accordées qu'à des particuliers qui les demandent, et d'après les motifs qu'ils allèguent. Lorsqu'elles sont accordées en général, elles se particularisent par l'application.

On peut interpréter, expliquer le droit positif et le droit divin: on n'en dispense jamais, à Rome ni ailleurs. Les maximes françaises repoussent ces assertions que le pape est au-dessus du droit et contre le droit. Cette partie de l'Église catholique aime à le regarder, avec un ancien Père, comme le premier exécuteur et non comme le maître des ca

nons.

La légèreté dans la concession ou le refus des dispenses, dans de graves circonstances, peut occasionner les plus grands maux et les guerres les plus san

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glantes: l'histoire ecclésiastique est là pour l'attester. J. L.

Dans les pays protestants, c'est au souverain qu'appartient le droit de dispense, s'il est protestant lui-même; et s'il ne l'est pas, c'est à l'autorité par lui déléguée, au ministre ou directeur du culte en question, nécessairement protestant lui-même. Mais toutes les décisions de cette nature ne sont rendues qu'au nom du pouvoir souverain. S.

DISPERSION, comme traduction du mot grec diάoopa, désigne la condition où se trouvait placé autrefois le peuple juif, à la suite de la destruction de Jérusalem et de sa dissolution complète comme société politique. Sans lois et sans patrie, les Hébreux erraient par le monde entier, n'attachant nulle part leur fortune à la terre, et se vengeant par l'usure et par l'astuce qu'ils portaient dans leurs transactions avec les chrétiens et les musulmans des mépris injustes et souvent des persécutions violentes dont ils étaient l'objet. C'est pour mieux mobiliser leur avoir qu'ils ont inventé, dit-on, les lettres de change et créé les richesses de portefeuille. Mais aujourd'hui leur condition est changée, surtout en France; dans les autres pays, où ils n'ont pas obtenu encore, comme dans celui-ci, tous les droits du citoyen, ils ne sont plus au moins en butte à la malveillance du gouvernement ni aux avanies que la populace leur faisait jadis essuyer : peu à peu ils deviennent propriétaires partout et s'attachent au pays qui leur offre sûreté et libre pratique de leur culte. Ils ne sont plus des étrangers sur le sol qu'ils habitent et connaissent des moyens de fortune plus honorables que celui de tendre un piége à la simplicité des campagnards pour les mettre à leur merci et les dépouiller sans enfreindre les lois.

En Europe, il n'y a plus guère aujourd'hui que les Bohémiens (voy.) qui vivent dans la dispersion; car nous n'appellerons point ainsi le noble exil de tant de Polonais, vaincus dans leur guerre de l'indépendance et forcés de s'asseoir au foyer de l'étranger: cet exil atteindra au terme, et la Pologne, nous n'en doutons pas, aura encore pour ses enfants dispersés de fertiles moissons et des lois

une opinion, s'opposent à la reprise du service, il en résulte que ce qu'il y a de moins disponible, c'est un militaire en disponibilité.

Sous l'expression activité de service, deux pensées opposées se confondent : l'officier en disponibilité est en activité de service, puisqu'il est susceptible d'obtenir une retraite, et n'est pas en activité de service, puisqu'il est en disponibilité; et, en général, l'homme prêt à être rappelé au service, à être placé, si l'on a foi dans la locution réglementaire, est celui que le ministère déplace presque toujours indéfiniment. L'Encyclopédie mé

protectrices de la dignité de l'homme et du droit imprescriptible des nations. S. DISPERSION (phys.). Lorsqu'un rayon de lumière blanche traverse un prisme diaphane, les rayons de différentes couleurs qui les composent, sont soumis à des réfractions différentes ; c'est la différence des déviations qu'ils éprouvent qu'on appelle dispersion. L'angle que fait le premier rayon rouge avec le dernier rayon violet est la dispersion totale; celui que fait le premier rayon rouge avec le❘ dernier rayon de la mème couleur est la dispersion de la couleur rouge. On a cru longtemps, sur l'autorité de Newton, que la dispersion était toujours proportion-thodique proposait, en 1785, d'appeler nelle à la déviation; de là résultait l'impossibilité de détruire l'une sans l'autre, et de produire des lentilles achromatiques, c'est-à-dire donnant des images dépouillées de toute coloration étrangère à celle des objets. On avait pourtant dans l'œil un exemple d'une lentille de cette espèce. C'est Dollond(voy.), célèbre opticien anglais, qui fit voir le premier la fausseté de cette idée. Il parvint à recomposer la lumière blanche sans détruire complétement la déviation, en faisant traverser au rayon lumineux deux prismes à angle variable dont l'un était solide et l'autre liquide. Bientôt après il réalisa❘ l'achromatisme des lentilles, en employant deux substances qui avaient à peu près le même pouvoir réfringent avec des pouvoirs dispersifs différents. L-L.

DISPONIBILITÉ, mot dont le récent usage atteste avec quelle irréflexion est conçue et mise en pratique la langue des armes, en France; car il exprime directement le contraire de ce qu'il devrait dire. Ce terme d'administration militaire est en usage depuis la Restauration; il a été créé en vne d'indiquer certaine position particulière à des officiers qui conservent un grade sans en exercer l'emploi, à qui est imposée une inaction plus ou moins prolongée et qui sont sous le coup d'une réduction de traitement. Ils sont inactifs de fait, quoique l'activité de droit ou le droit à la retraite ne soit pas suspendu ; mais comme souvent le poids des ans, l'inhabileté de l'homme qui s'est rouillé, une maladie chronique, un mariage, un établissement,

Encyclop. d. G. d. M. Tome VIII.

congé indéterminé ce que l'ordonnance du 19 mars 1823 a appelé disponibilité, ce que l'anglais appelle halfpay, ce que l'espagnol appelle quartel. Gal B.

DISPOSITIF. C'est le prononcé d'un jugement ou d'un arrêt, débarrassé de toute la procédure et des motifs qui l'ont fait rendre. Le dispositif doit être mis sur la feuille d'audience tel qu'il a été prononcé, et signé par le président et le greffier dans les vingt-quatre heures. Une fois qu'il a été signé, il est hors des attributions du tribunal ou de la cour qui l'a rendu, et il n'est plus possible d'y rien changer. Celle des parties qui n'en est pas contente et qui prétend que ses droits ont été froissés, ne peut parvenir à le faire changer qu'en employant les moyens de l'appel ou de la cassation.

On entend aussi par dispositif le projet de jugement que les parties forment entre elles et présentent au tribunal pour être mis sur la feuille.

Le dispositif d'une loi est ce qu'elle ordonne ou défend. J. D-c. DISPOSITION (psych.), voy. Humeur. DispositiONS (au plur.), voy. FaCULTÉS.

DISPOSITION (rhét. ). La disposition, dans l'art oratoire, consiste à placer avec ordre et justesse les diverses parties du discours (voy.), selon la nature et l'intérêt du sujet qu'on traite Les rhéteurs comptent sept parties du discours, non qu'elles y entrent toutes ni toujours essentiellement, mais parce qu'elles y peuvent entrer; savoir: l'exorde, la proposition, la division, la narration,

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