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l'article qu'on vient de lire; pour les produits, voy. EAUX-DE-VIE et ESPRITS. F.R. DISTINCTIONS SOCIALES. Dans son acception rigoureuse, la distinction est l'acte par lequel on assigne aux objets des places qui servent à les faire reconnaître, l'acte par lequel on les divise, on les classe séparément, de manière à rendre toute confusion entre eux impossible. On emploie ensuite ce mot pour désigner le résultat de cette action plutôt que l'action elle-même, et maintenant il sert le plus souvent à indiquer les différences de position des individus sur l'échelle sociale. C'est à ce point de vue seul que nous allons le considérer.

Les distinctions sociales emportent nécessairement l'idée de privilèges, de préférences, d'égards en faveur des uns et à l'exclusion des autres. En conséquence, ce mot sonne mal aux oreilles de ceux qui rêvent l'égalité absolue, hommes de sentiments généreux peut-être, mais qui ne savent pas accepter les choses telles qu'elles sont en réalité; car l'égalité absolue manque à nos institutions, parce qu'elle est une impossibilité de nature. Tout le monde sait qu'il n'est pas plus possible de rencontrer deux hommes parfaitement égaux en intelligence que deux hommes parfaitement semblables de corps et de figure. Qu'on cherche dans tous les règnes de la nature, végétal, ani mal ou minéral, on ne rencontrera jamais deux individus dont la conformation soit exactement la même. Sans doute, chez les individus de même espèce, les bases de l'organisation sont les mêmes, ils sont unis par des traits généraux qui les constituent en familles; mais ils varient toujours entre eux par des différences de détail qui, pour ne pas frapper sensiblement nos yeux, n'en existent pas moins réellement. L'inégalité est donc partout; partout aussi doit-on rencontrer les distinctions sociales qui la consacrent : c'est le tableau que présente sous mille variétés de formes et de tons l'histoire du genre humain, au point que la législation, expression véritable des sociétés auxquelles elle s'applique et de leurs besoins, proclamait autrefois et proclame encore dans certains pays l'inégalité, en graduant les peines sur la

qualité et le rang des personnes lésées. C'est donc une grave erreur que commettent les niveleurs qui ne reconnaissent aucun rang dans la société, et cette | erreur peut devenir un crime quand ils prêchent la révolte à l'ouvrier contre son maître, contre la nécessité du travail, contre une condition laborieuse, sans doute, mais qui pourvoit à son entretien et à celui de sa famille. Qui ne voit que, parmi les ouvriers même, il y a et doit y avoir aussi de l'inégalité? En effet, du moment où l'un d'eux sera plus habile que les autres, il deviendra leur chef, leur maître, non pas en les opprimant et en les accablant de fatigues, mais en travaillant lui-même mieux que ses subordonnés. Il n'y a d'égalité nulle part, pas même entre les esclaves: le plus jeune n'est pas l'égal du plus âgé et le plus fort n'est pas l'égal du plus faible.

Chez les peuples encore enfants et qu'on appelle barbares, les distinctions résultent de la force physique, qui est le ressort le plus puissant, pour ne pas dire le seul dont ils connaissent l'usage. Cette idée a été heureusement rendue

par celui de nos poètes qui a dit avec tant de vérité et de profondeur :

Le premier qui fut roi fut un soldat heureux.

C'est ainsi que, par exemple, les Marses choisissaient pour leur commander celui qui réussissait à casser un peuplier. Ce mode d'élection est d'autant plus dans la nature qu'il reçoit sa sanction même parmi les animaux. Réunissez-en plusieurs de la même espèce: aussitôt une lutte s'engage, et le résultat est de donner au vainqueur, sur ses pairs, un ascendant qu'aucun d'eux ne lui conteste plus par la suite. Chez les nations qui commencent à se civiliser, les distinctions sont plus souvent le prix de l'intelligence appuyée par la force. Ainsi les Crétois, après le règne de Minos, voulaient trouver réunies dans leur roi, à la force physique qui sait manier le glaive qu'ils remettaient entre ses mains pour la défense de ses sujets, l'intelligence qui apprend à s'en servir avec discernement, la pénétration qui devine les besoins d'un peuple et la sagesse qui enseigne les moyens de les satisfaire aussi n'élevaient-ils au trône

que celui qui, sorti vainqueur des exercices gymnastiques, prélude obligé du couronnement, savait encore expliquer leurs sages les lois révérées de Minos. C'était là un premier pas de fait vers le règne de l'intelligence pure.

A Athènes, une profonde démarcation était établie par la naissance comme par le talent entre Cléon et Alcibiade. A Venise, nous voyons l'oligarchie des Dix et celle des Quarante perpétuer dans leurs familles l'orgueil héreditaire qui les isolait du reste des citoyens. Chez nous, en remontant aux sources de notre histoire, nous retrouvons des Francs et des Romains ou Gaulois, c'est-à-dire des conquérants et des conquis, des maîtres et des esclaves, des ducs, des comtes, des barons, des maires du palais, des seigneurs et des serfs, des leudes, des che

Bien que toutes les dignités soient des distinctions, en ce sens qu'elles font sortir de ligne les personnes qui en sont revêtues, il n'en faudrait pas conclure cependant que distinction soit synonyme de dignité, car toutes les distinctions ne sont pas des dignités. Eu effet, lorsque les Romains décernèrent au vainqueur de leur première bataille navale l'hon-valiers, puis de grands seigneurs, des neur d'être reconduit, tous les soirs, chez lui, à la lueur d'une torche et aux

sons d'une flûte, certes, ils accordèrent là à Duillius une distinction bien flatteuse dans l'esprit de ces hommes simples et de mœurs si austères ; et cepen:dant ce n'était pas une dignité. Nous en dirons autant des couronnes civiques qui ceignaient la tête de ceux qui avaient bien mérité de la patrie, soit en sauvant la vie à un citoyen, soit en faisant toute autre action belle et utile; des lauriers moissonnés au milieu de la poussière des jeux olympiques, et des prix qu'on accorde encore aujourd'hui dans nos colléges. Les surnoms que les anciens donnèrent à leurs grands hommes, tels que l'Asiatique, le Numidique, l'Africain, le Parthique, etc., ainsi que les épithètes qu'on ajoute aux noms d'un si grand nombre de souverains, le sage, le glorieux, le juste, le bien-aimé, le pieux, le grand, etc., sont également des distinctions, mais qui n'ont rien de commun avec les dignités. Monarchies ou répu bliques, partout des distinctions étaient en usage, et malheureusement ni dans les unes ni dans les autres, elles n'ont été toujours accordées à la seule vertu, au mérite transcendant.

En Égypte les prêtres, à Babylone les mages, formaient une caste, avec la prétention de n'avoir rien de commun avec l'homme; à Rome, il y avait aussi des prêtres, des patriciens et des plébéiens, des nobles, des chevaliers, des Romains et des Latins, des citoyens et des alliés, et enfin des esclaves. Sparte avait des rois, des éphores, des citoyens et des ilotes.

manants et des vilains, des nobles et des bourgeois, des hommes de robe et des hommes d'épée, et l'Église plauant audessus de tout cela. Et maintenant que toute cette bigarrure a disparu, maintenant qu'il n'y a plus de nobles seigneurs ni de manants, plus de suzerains ni de gens taillables et curvéables; maintenant que l'opinion publique a fait justice de la noblesse de parchemin, et que les riches armoiries, les nobles écussons sont tombés dans le domaine du public qui les a regardés en riant, aujourd'hui y at-il pour cela égalité? Y en a-t il dans cette démocratie tant vantée et qu'on voudrait nous donner pour modèle, sans doute parce qu'elle est placée au-delà des mers et que le lointain cache à nos yeux les plaies d'une société où l'homme libre tremble devant l'esclave? Là, comme chez nous, il y a des propriétaires et des prolétaires, des riches et des pauvres; et si en Amérique on n'a pas pour les premiers des rubans, des croix, des places, des sinécures, des habits dorés, on n'y préserve les seconds pas plus qu'en France de la faim, des haillons, des mépris injustes, des avanies de tous genres.

Les distinctions ne sont vraiment honorables, qu'autant qu'elles ne paraissent pas recherchées et qu'elles sont le prix du mérite et de la modestie. Elles sont absurdes et scandaleuses quand elles deviennent le partage de l'intrigue, de la médiocrité ampante, du vice chonté. Quand elles sont dues à la seule naissance, elles perdent sans doute de leur prix, mais elles ne sauraient être l'objet d'un blåme réel, car n'est-il pas juste, ou au moins na

un caractère exquis de douceur, definesse ou de naïveté. L'épigramme s'y coule avec vigueur, le madrigal en sort plein de grâce.

turel que l'honneur, la gloire du père se reflète encore sur ses enfants? La position où il s'est élevé et où il a élevé en même temps ces derniers doit-elle à sa mort se dérober sous eux? les avantages qu'il a acquis à force de services, faut-il qu'ils en soient privés en le perdant? Les choses de ce monde ne sont point parfaites; d'un fait bon en lui-même décou lent souvent des conséquences moins désirables, mais qu'il faut admettre précisément comme conséquences naturelles et inévitables. Voy. ÉGALITÉ, NOBLESSE, TITRES, DECORATIONS, etc. V. DE M-N.

DISTIQUE (dis, deux fois, et σtizos, ligne, vers). Ce nom, qui signifie deux lignes, peut s'appliquer à toute réunion systématique de deux vers; mais on le donne plus particulièrement à la réunion des vers hexamètre et pentamètre (voy.) dans la poésie antique, où le second de ces vers ne peut se montrer qu'à la suite du premier. Chez les Grecs, il n'était pas nécessaire que chaque distique enfermat un sens complet. Les premiers poètes latins qui l'ont employé, Catulle entre autres, se sont donné la même liberté; mais Tibulle et Ovide ont été plus sévères, et depuis lors on n'osa plus enjamber d'un distique à l'autre. Cette restriction augmenta la monotonie que donne au distique le pentamètre régulièrement séparé a l'hémistiche en deux parties égales, terminées chacune par une césure. De là ce caractère triste qui a fait adopter le distique pour les sujets plaintifs. S'il a depuis chanté les plaisirs, c'est qu'il s'est trouvé consacré à la poésie érotique après avoir commencé à chanter les chagrins amoureux.

Le distique n'est pas seulement consacré à l'élégie: il est encore le mètre le plus ordinaire de l'épigramme et celui de la poésie gnomique. Quelques anciens poètes l'ont consacré à des chants de guerre; Callimaque s'en est servi dans ses hymnes et dans ses Causes ou origines, Ovide dans ses Fastes, et, comine vers érotique, il l'emploie dans son Art d'aimer et dans ses autres poèmes didactiques du même genre. J. R.

La pensée est sans doute à l'étroit dans le distique; mais c'est un moule d'où elle jaillit tantôt avec énergie, tantôt avec

Dans la facture de nos vers français, le distique se rencontre trop fréquemment*. C'est un défaut de la versification de la Henriade, et qui lui donne une monotonie fatigante. Il n'est pas rare de rencontrer dans ce poème de longues tirades qui se divisent d'elles-mêmes en distiques réguliers, et rendent très saillante la raideur du système classique.

Le distique, petite pièce de vers, convient surtout à l'inscription et à l'épitaphe. Cet humble genre a ses difficultés comme les autres; il demande à la fois le mérite de la pensée et celui de l'expression. On pourrait croire qu'il n'a pas à craindre les longueurs : c'est ce qu'il redoute le plus.

Non sunt longa quibus nihil est quod demere

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DISTRACTION (de distrahere, tirer de côté et d'autre ), phénomène psychologique qui peut être défini le manque ou la cessation involontaire d'application volontaire. Il a pour cause générale l'impuissance de la volonté à gouverner l'intelligence. Tantôt cette impuissance provient de la lassitude de l'attention longtemps fixée sur un même objet : l'esprit alors a besoin de se reposer en changeant

d'exercice; tantôt elle résulte du vif intérêt que nous présentent les objets extérieurs qui assaillent nos sens ou les pensées excentriques qui, au milieu de nos réflexions, viennent se jeter à la traverse en vertu de l'association des idées

(voy.); trop souvent elle est la suite d'une

invincible insubordination de l'intelligence, à qui, faute de la discipliner à

(*) On prend ici le mot distique dans le sens plus général de vers réunis deux à deux, sans que ces vers soient nécessairement un hexame tre et un pentamete, étrangers à la prosodie française. La prosodie allemande en fait au contraire un grand usage, et voici un distique fait par Schiller sur le distique lui-même :

Im Hexameter steigt des Springquells silberne Saule,
Im Pentameter drauf fellt sie melodisch herab.
J. H. S,

temps, on a laissé prendre des habitudes de vagabondage. Tous les esprits sont susceptibles de distraction, tous étant susceptibles de fatigue et plus ou moins curieux; mais, au lieu que chez les uns l'intelligence ne se permet que de rares excursions, chez les autres elle semble continuellement battre la campagne et s'abandonner avec aussi peu de réserve que pendant le sommeil ou la rêverie au torrent des idées qui l'obsèdent. « La vie de l'homme, dit Malebranche, ne consiste que dans la circulation du sang et dans une autre circulation de pensées et de désirs. » Or, on peut dire de certaines personnes qu'elles ne prennent pas plus d'empire sur la seconde circulation qu'elles n'en ont naturellement sur la première. Et cependant l'empire exercé par nous-mêmes sur nous-mêmes étant la condition de toutes les vertus, la distraction tournée en habitude est un défaut capital: elle fait les esprits superficiels, légers et versatiles, jouets perpétuels de la fatalité, qui vivent au jour le jour sans être jamais les maîtres chez eux; elle fait les caractères sans consistance, inconsé quents, mobiles, incapables d'une résolution forte et d'une conduite suivie. Sous ce rapport il ne faut point, comme on le fait souvent, la confondre avec la préoccupation. Bien que cette dernière suppose également peu de pouvoir de la volonté sur l'intelligence, elle pèche non par défaut, mais par excès de continuité d'attention. Du reste, il faut mettre aussi sur le compte de la préoccupation plusieurs des effets plaisants ordinairement rapportés à la distraction seule, effets si bien décrits, quoique exagérés, par La Bruyère. Le distrait prête au rire et la comédie s'en est emparée chez nous comme dans d'autres pays.

L-F-E.

DISTRIBUTION, en rhétorique, est une figure convenable à la preuve, et par laquelle on fait avec ordre la division et l'énumération des qualités d'un sujet. Les orateurs distribuent leurs discours

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(voy.) en exorde, en narration, en confirmation et en péroraison. Un poète dramatique distribue son sujet en actes, les actes en scènes, avant de les mettre en vers.

En hydraulique, distribution se dit de la manière de partager une certaine

quantité d'eau selon des rapports connus entre plusieurs fontaines particulières, entre plusieurs tuyaux, canaux, ou pour former des cascades, des jets d'eau, etc. En physiologie, c'est la filtration, pour ainsi dire, des sucs nutritifs dans toutes les parties du corps. Il se dit aussi des vaisseaux et des nerfs: la distribution de l'aorte, la distribution de la cinquième paire. En fait de commerce, c'est la répartition d'une somme ou de toute autre chose entre plusieurs, suivant les raisons, les droits et actions que chacun peut y avoir. En économie politique on examine la distribution de la richesse, sujet important dont on traitera dans cet ouvrage au mot RICHEsse.

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Dans le langage des imprimeurs, le mot de distribution a une signification technique : c'est de replacer, de lancer pour mieux dire, dans la casse, une lettres qui ont servi à l'impression des premières feuilles d'un ouvrage, afin de les employer à de nouvelles compositions

de

une,

pages. Aussitôt qu'une feuille sortie de dessous presse a été lavée par l'imprimeur, le compositeur couche chaque forme* sur un marbre ou sur deux ais de la grandeur des châssis; il en desserre les coins, jette de l'eau sur le caractère avec une éponge, et a soin de remuer les lettres avec les doigts, afin que l'eau s'y infiltre plus facilement. Il ôte ensuite les châssis, met de côté sur un ais les bois de garniture. Les pages étant dégarnies des pièces de bois qui les entouraient, l'ouvrier prend alors une poignée de quinze à vingt lignes de lettres qu'il porte au moyen d'un réglette, et qu'il pose sur les deux derniers doigts de la main gauche; le pouce en maintient l'équilibre sur le côté, et les deux autres doigts soutiennent le derrière de cette poignée. Ensuite avec deux doigts (l'index et le medium) et le pouce de la main droite, il prend un ou deux mots, les lit sur l'œil et les distribue lettre par lettre dans leurs cassetins respectifs (voy. CASSE). En même temps qu'il fait cette distribution,

(*) Chaque feuille d'un ouvrage a deux formes entourées de châssis en fer, eutre lesquels on serre les pages, au moyen de biseaux de bois et de coins, pour pouvoir enlever le tout et le remettre à l'imprimeur,

le compositeur doit faire attention aux | La chapelle, la salle de spectacle et de mots en italique, aux titres courants, aux bal, quoique communiquant aux grands lignes de pied, aux sommaires margi- | appartements, doivent néanmoins se dénaux, aux notes et aux différents corps gager séparément par des escaliers vastes de caractères qui peuvent y être parseet ornés. Il en est de même des appartemés, afin de les mettre à leur place. ments de la reine et des enfants.

On dit aussi distribuer la justice, c'est-à-dire la dispenser à chacun suivant son droit; et la justice distributive applique cet adage: Suum cuique tribuere. F. R-D.

DISTRIBUTION. En architecture, ce mot s'emploie pour exprimer la disposition des diverses pièces d'un appartement entre elles, le rapport qui existe entre les parties générales de la façade d'une maison, enfin l'arrangement des masses principales d'un plan. De là la distribution intérieure et la distribution extérieure. Toutefois, comme par distribution on entend plus particulièrement | la première, il ne sera question que de celle-ci dans cet article, et on traitera de l'autre aux mots FAÇADE et PLAN.

On ne saurait affirmer que la distribution intérieure ait des règles bien fixes. L'Asie, l'Europe ont des constructions qui, dans la disposition des appartements, offrent des disparates comme les mœurs de ces deux contrées. Le climat entre pour beaucoup dans ces nuances : les maisons d'Espagne et de Norvège ne sont pas certes, et ne sauraient être, distribuées de la même manière; cependant on peut, à quelques variantes près, ramener la distribution d'une maison ou d'un palais à des règles générales qui auront toujours pour base le bien-être intérieur si recherché de tous les peuples, puis les mœurs, les habitudes de chaque pays, et la position sociale plus ou moins élevée des personnes.

Cette partie de la distribution d'un palais n'est pas difficile, mais c'est dans la disposition des petits appartements que les obstacles se présentent à chaque pas. Là il faut considérer le prince comme un simple particulier, et faire en sorte de lui procurer, mais toujours avec une certaine magnificence, toutes les commodités intérieures dont il est avide plus que personne. Ce n'est qu'avec beaucoup d'études qu'un artiste ménagera cette transition entre le faste et la simplicité, et qu'il disposera les petits appartements de manière à ce que, sans être totalement séparés des autres, ils puissent offrir assez de liberté au prince pour jouir du bonheur de la vie privée au milieu de sa famille.

Napoléon tenait infiniment au confortable. Il reprochait à tous les palais étrangers qu'il connaissait (et il en connaissait beaucoup) d'être incommodes. On peut voir, dans l'ouvrage de MM. Percier et Fontaine, Parallèle entre plusieurs résidences de souverains, etc., une espèce de programme de palais qu'il donna à M. Fontaine, en 1807. La commodité n'y est point oubliée.

Dans une maison d'une certaine importance, où l'on veut faire marcher de front l'élégance et la commodité, on trouve les mêmes difficultés que dans les palais. Tout d'abord il faut un escalier large, facile, élégant, riche au besoin, conduisant à un large palier sur lequel se trouve l'entrée de l'appartement. La première pièce est le vestibule, dans lequel se dégagent une salle à manger et les pièces destinées aux affaires; après la salle à

En commençant par les habitations des hommes les plus élevés, les princes chefs d'état, on peut établir qu'elles se divisent en appartements de réception et en appar-manger viennent les salons, dans lesquels tements particuliers. La grandeur et le nombre des pièces qui composent les premiers sont toujours proportionnés à la quantité des personnes que le souverain doit recevoir. La commodité dans ces appartements n'est que secondaire : le grandiose, la richesse sont le seul but auquel l'architecte s'efforce d'atteindre.

peuvent communiquer les chambres à coucher, qui néanmoins doivent avoir un autre dégagement. La cuisine est autant que possible séparée de l'appartement, mais de manière à ce que le service soit facile. Chaque pièce a des attributions qu'il faut toujours lui conserver: ainsi une salle à manger peut être traversée

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