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giers étaient réguliers et gracieux; son | juste célébrité. Appartenant à une faembonpoint, sa physionomie frauche et ouverte, donnaient à tout son extérieur une sorte de dignité joviale en harmonie parfaite avec le caractère de son talent. C'était l'Anacréon rajeuni. On a de nombreuses éditions de ses Chansons: nous citerons en particulier celle de Ladvocat, Paris, 1829, in-8°.

Son frère aîné, AUGUSTE-FÉLIX Désaugiers, après un séjour de plus de vingt ans à Copenhague comme secrétaire de légation et consul général, est revenu en France en 1815. Le grand Opéra lui doit la remise des Danaïdes et de Tarare, ces deux chefs-d'œuvre de Salieri, et Virginie, tragédie lyrique, musique de M. Berton, représentée en 1823 avec un succès qui s'est longtemps soutenu. Amateur éclairé des arts et bibliophile distingué, M. Désaugiers, comme littérateur, a enrichi nos meilleurs recueils d'un grand nombre de morceaux de poésie du goût le plus pur et le plus classique. Il vient de faire paraitre une traduction complète des Eglogues de Virgile, à laquelle nous n'essaierons pas d'assigner son rang, parmi toutes celles qui l'ont précédée; nous dirons seulement qu'il n'en est aucune avec laquelle, sous le rapport de la fidélité et de l'élégance, elle ne puisse soutenir la comparaison. Une nouvelle classification des dix églogues, fondée sur les plus ingénieuses inductions littéraires et historiques, rend encore plus recommandable le beau travail de M. Désaugiers. P. A. V. JULES-JOSEPH Désaugiers, autre frère du chansonnier, né à Paris vers 1775 et consul général à Dantzig en 1816, est aujourd'hui directeur de la division du commerce au département des affaires étrangères, maître des requêtes et officier de la Légion-d'Honneur. Il a traduit de l'allemand de Heeren les Idées sur les relations politiques des anciens peuples de l'Afrique. S.

DESAULT (PIERRE-Joseph), né en 1744 au Magny-Nernoie (Haute-Saône) et mort à Paris en 1795, à peine âgé de 51 ans, fut un de ces hommes que l'observation personnelle, suppléant à la science transmise par les maitres, a conduits à un très haut degré de talent et à une

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mille pauvre, et destiné d'abord à l'Église, il étudia chez les jésuites et réussit particulièrement dans les sciences mathématiques, dont il donna quelque temps des leçons. Mais bientôt son goût pour la chirurgie s'étant impérieusement manifesté, il s'y livra tout entier, d'abord sous la direction d'un chirurgien de village, puis à l'hôpital militaire de Béfort, où, les sujets d'observation se présentant nombreux, il acquit seul une connaissance approfondie des plaies d'armes à feu. Il avait 20 ans lorsqu'il vint à Paris profiter des leçons des grands maîtres et des moyens d'instruction qui se trouvaient également rassemblés dans cette capitale. Il ne tarda pas à y prendre place lui-même parmi les professeurs, par des cours d'anatomie et de chirurgie qui obtinrent le plus grand succès, le firent triompher de la malveillance et de l'envie, et lui valurent l'appui des hommes les plus distingués de son temps. Sa carrière de praticien commença plus tard et ne devint complète et brillante que lorsqu'il fut, en 1782, nommé chirurgien de la Charité, et, six ans plus tard, chirurgien en chef de l'HôtelDieu. C'est dans ces deux grands établissements qu'il put déployer les ressources d'un esprit actif, fécond et judicieux, inventant à chaque instant des méthodes et des procédés opératoires, ou s'appropriant par d'ingénieuses modifications ceux qui étaient déjà connus. C'est là aussi qu'il créa la première grande école de chirurgie clinique qu'on ait vue en France. Aussi en 1794, à l'organisation de l'École de santé, Desault s'y vit-il naturellement appelé à la chaire de clinique chirurgicale, qu'il remplit pendant une année seulement. Depuis longtemps l'Académie royale de chirurgie l'avait admis dans son sein, et il était dans tout l'éclat de sa gloire et toute la force de son talent, lorsque la mort vint le frapper en trois jours. La rapidité avec laquelle il fut enlevé, pendant qu'il donnait au Temple des soins au malheureux fils de Louis XVI, fit naitre des bruits d'empoisonnement, qui n'ont été ni confirmes ni pleinement dissipés.

A une bonté réelle, à une véritable générosité, Desault joignait une extrême

violence, beaucoup de raideur dans le ca- l'enfant né au plus tôt le 180° jour du ractère; sa parole inculte avait cepen- | mariage, et au plus tard le 300° jour à dant une grande puissance, et sa mé- compter de sa dissolution. L'enfant né thode d'enseignement devait être parfaite après ce dernier délai est réputé illégisi l'on en juge par les excellents et nom- time, et le vice de sa naissance ne peut breux disciples qu'il a formés. D'ailleurs être réparé par aucun acte. Quant à l'enil n'a presque rien écrit. Tout ce qui fant né avant le 180° jour du mariage, porte son nom fut publié par ses amis ou comme il peut être le fruit du commerce par ses élèves. Tels sont le Traité des intime que les époux auraient eu ensemmaladies chirurgicales, par Chopart et ble auparavant, il n'est considéré comme Desault; le Journal de chirurgie, pu- | illégitime que par suite du désaveu du blié par Bichat, à partir de 1791, et qui mari. Mais ce désaveu ne serait pas adforme 4 volumes in-8°; les OEuvres chi- mis si le mari avait eu connaissance de rurgicales de Desault, publiées par Bi- la grossesse avant le mariage, s'il avait chat en 1798 et 1799, 3 vol. in-8°. Sa assisté à l'acte de naissance, et si cet thèse De calculo vesicæ est une rareté. acte était signé de lui ou contenait sa déclaration de ne savoir signer; enfin si l'enfant n'était pas né viable. Le mari peut, en outre, désavouer l'enfant conçu pendant le mariage: 1o lorsque, pen dant le temps qui s'est écoulé depuis le 300 jusqu'au 180o jour avant la naissance de cet enfant, il était, soit par suite d'éloignement ou par l'effet de quelque accident, dans l'impossibilité physique de cohabiter avec sa femme; 2o en cas d'adultère, quand la naissance de l'enfant lui a été cachée. Dans le premier cas, le mari doit fournir la preuve de l'impossibilité de la cohabitation; dans le second, il est admis à proposer tous les faits propres à justifier qu'il n'est pas le père de l'enfant. Le code fixe les délais dans lesquels, suivant les circonstances, le désaveu doit être fait. Si le mari meurt sans avoir réclamé, mais avant l'expiration de ces délais, ses héritiers ont deux mois pour contester la légitimité, à compter du jour où l'enfant a pris possession des biens du mari ou de l'époque à laquelle ils sont eux-mêmes troublés dans cette possession. Le désaveu peut être fait par un acte extrajudiciaire; mais cet acte est sans effet s'il n'est suivi, dans le mois, d'une demande en justice formée contre un tuteur ad hoc donné à l'enfant, et en présence de sa mère.

Résumer les travaux de Desault et apprécier son influence sur la chirurgie française serait une tâche impossible à remplir dans les bornes qui nous sont prescrites. Il serait difficile de trouver un seul point de théorie, et surtout de pratique, auquel il n'ait imprimé son cachet. Créa eur de l'anatomie exacte et consciencie: se sans laquelle il n'y a pas de chirurgie, familier avec les mathématiques, il perfectionna tout ce qui tient au traitement des fractures et des luxations. Observateur aussi sage que chirurgien entreprenant, il restreignit dans de justes limites l'emploi de certaines opérations, en même temps qu'il en imagina de nouvelles. Enfin en révisant tout ce qui avait été fait jusqu'à lui et en posant des principes puisés dans la nature, il mérita d'être le chef de cette belle école française qui a fourni tant de chirurgiens distingués à nos armées et à la pratique civile et qui s'est placée si haut dans l'estime du monde entier. F. R.

DÉSAVEU. En jurisprudence, ce mot, qui est le synonyme de dénégation, designe tantôt le refus de reconnaître à quelqu'un une certaine qualité, tantôt la déclaration que fait une personne que celui qui a agi en son nom n'en avait pas le pouvoir.

Désaveu de paternité, refus que le mari fait de reconnaître un enfant dont sa femme est accouchée. La loi établit, en règle générale, que l'enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari, et est conséquemment légitime; de plus, elle présume conçu pendant le mariage

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Désaveu en matière de procédure. C'est la déclaration que fait une partie qu'elle n'a pas autorisé un officier public à faire ce qu'il a fait pour elle. Le désaveu est principal ou incident : principal, quand il est dirigé contre un acte

constitution de 1812, leur résista avec
énergie; mais lors du renouvellement
des cortès, en 1822, les élections se fi-
rent en grande partie sous leur influence
devenue prédominante dans les grandes
villes. L'invasion française vint, l'année
suivante, y mettre un terme; la fac-
tion populaire, comprimée par la force
étrangère, s'effaça, ou plutôt elle mit,
peu de temps après, au service de la ré-
action contre-révolutionnaire, ces mê-
mes fureurs qui n'avaient pas peu con-
tribué à perdre la cause constitution-
nelle.
P. A. D.

sur lequel il n'y a point d'instance ou | législature, élue après le triomphe de la sur lequel une instance est terminée; incident, lorsqu'il est formé contre un acte fait dans le cours d'une instance encore pendante. Le désaveu se fait au greffe du tribunal qui doit en connaitre, par un acte signé de la partie ou de son foudé de procuration spéciale et authentique, et il doit être suivi d'une demande en justice. Si le désaveu est déclaré valable, la procédure ou les actes désavoués sont alors annulés; dans le cas où ils auraient été suivis de jugement, ce jugement, ou celles de ses dispositions relatives aux chefs qui ont donné lieu au désaveu, demeurent également frappés de nullité; enfin l'officier public désavoué est condamné à des dommagesintérêts, et même puni d'interdiction ou❘ poursuivi extraordinairement, suivant la gravité du cas ou la nature des cir

constances.

DESCARTES (RENÉ), naquit le 31 mars 1596 à la Haye (Indre-et-Loire). Deux provinces de France se sont disputé la gloire de compter Descartes au nombre de leurs enfants, la Bretagne et la Touraine. Descartes appartenait à une famille originaire de cette dernière proDésaveu du seigneur. En droit féodal, vince; son grand-père l'avait quittée pour on nommait désaveu le refus du vassal aller s'établir à Rennes, où il avait été de faire la foi et hommage à son sei- nommé conseiller au parlement de Bregneur, en lui déniant la mouvance de tagne. Son fils, le père de Descartes, lui son fief. Lorsque le désaveu n'était pas succéda dans cette charge de conseiller. fondé, le vassal encourait la commise, Il demeurait habituellement à Rennes, c'est-à-dire la confiscation de son fief au et ce fut le hasard qui fit que Descartes profit du seigneur. E. R. ne naquit pas dans cette ville. La peste DESCAMISADOS, dénomination s'étant déclarée à Rennes, sa mère s'éimitée de cette autre plus fameuse qui tait retirée momentanément en Touraine: rappelle les temps malheureux de notre c'est là que Descartes est né; mais on révolution (voy. SANS-CULOTTES), et don- l'a considéré quelquefois comme apparnée en Espagne, de 1820 à 1821, à la tenant à la Bretagne, parce qu'il y a passé fraction la plus violente du parti démo- la plus grande partie de son enfance. A cratique. Elle se composait surtout de l'âge de 8 ans Descartes fut placé par ces individus que la misère et les vices son père au collége des Jésuites à La qu'elle entraîne précipitent si aisément Flèche. Il embarrassa souvent ses maîtres dans les plus déplorables excès, lorsque par les objections qu'il leur proposait, et éclatent de grandes crises politiques. il montrait dès cette époque un tel penCette faction se confond avec les mar- chant pour la méditation que ses catilleros, ainsi nommés de l'instrument de marades l'avaient surnommé le philomort (marteau) dont ils se servirent sophe. Il quitta le collége à 16 ans et pour égorger dans sa prison le chanoine passa un an à Rennes auprès de ses paVinuessa; mais il faut la distinguer de rents; ensuite il alla à Paris, où il se celle des franc-maçons et comuneros lia avec d'autres jeunes gentilshommes (voy.) qu'animait la pensée d'une régé- et se livra aux plaisirs de son âge, mais nération sociale. Hommes de renverse- sans excès et sans désordre. En 1617, ment, d'anarchie, les descamisados s'at-âgé de 21 ans, il se décida à céder aux tachèrent à poursuivre avec acharne- sollicitations de son père, qui voulait le ment tous les patriotes qui refusèrent faire entrer au service. Il servit pendant de s'associer à leurs transports frénéti- quatre ans, d'abord dans l'armée de Mauques; Riego fut leur idole. La première rice de Nassau, ensuite dans celle du duc

Encyclop. d. G. d. M. Tome VIII.

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DES

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DES

Dame de Lorette, vœu qu'il exécuta plus tard. C'est une preuve, avec beaucoup renverser le catholicisme: il voulait séd'autres, que Descartes ne voulait point parer la philosophie de la théologie, et la rendre indépendante, mais sans porter aucune atteinte à la religion.fense

de Bavière, qui était un des chefs du parti | hommes: Socrate croyait avoir un démon catholique dans la guerre de Trente-Ans. qui inspirait ses paroles et ses actes; Il fit ensuite de grands voyages: il par- Christophe Colomb croyait, comme Des courut presque toute l'Allemagne, la cartes, qu'une voix du ciel l'avait apSuède, le Danemark, la Hollande; puis pelé à la découverte de l'Amérique; Bail revint à Rennes, et de là à Paris. Mal- con lui-même avec son esprit si éminemgré cette vie de voyage, Descartes trouvait toujours le temps de s'occuper de à une inspiration divine. Il faut aussi rement positif, attribuait ses découvertes ses études. C'est même à l'époque où il marquer le vœu que Descartes fit à la était au service qu'il commença son Dis-même époque d'un pèlerinage à Notrecours sur la méthode, son ouvrage sur la musique, et quelques-uns de ses travaux mathématiques. Il regardait ses voyages comme un moyen de recueillir des observations philosophiques propres à le conduire peu à peu à un ensemble de connaissances certaines. Il nous en fait part lai-même dans son Discours de la méthode; il dit que les études qu'il avait Nous avons dit que Descartes,pen faites à La Flèche ne lui avaient laissé ses voyages. En 1628 il alla voir le siége 1626, était arrivé à Paris de retour de que des doutes sur tous les sujets : c'est de La Rochelle. Il s'engagea comme voce qui lui fit concevoir le projet d'aban- lontaire dans l'armée royale et servit donner les livres et de parcourir diffé- en cette qualité jusqu'après la prise de rents pays. Mais il reconnut bientôt que la ville. En 1629, à l'âge de 33 ans, il l'étude du livre du monde n'était pas se décida à se fixer en Hollande, pour s'y propre à lui donner la certitude qu'il vouer tout entier à la méditation. A Pacherchait; car il vit qu'il y avait autant ris, il était continuellement dérangé, soit de diversité entre les coutumes des peu- par ses anciens amis qui cherchaient à ples qu'entre les philosophes. Il continua lui faire prendre part à leurs plaisirs, soit cependant ses voyages, qui pouvaient par les savants de la capitale qui venaient au moins l'aider à exécuter le projet qu'à constamment le visiter et le consulter. En cette époque il avait déjà formé d'effacer outre, il avait le désir de vivre dans un de son esprit toutes les croyances qui ne climat plus froid que celui de la France. reposaient chez lui que sur le préjugé et Il avait commencé à Paris un ouvrage sur la tradition. «En toutes les neuf an- sur les preuves de l'existence de Dieu, nées suivantes, dit-il, je ne fis autre chose mais il n'en avait pas été satisfait, et il lui que rouler çà et là dans le monde, tâchant sembla que le climat de Paris ne lui faid'y être spectateur plutôt qu'acteur en sait engendrer que des chimères. Pentoutes les comédies qui s'y jouent; en fai- dant vingt ans entiers Descartes séjourna sant particulièrement réflexion en chaque en Hollande. A Amsterdam, il travailla matière sur ce qui pouvait la rendre sus- d'abord à un Traité de la lumière. Il peete et nous donner occasion de nous donnait pour base à ses raisonnements le méprendre, je déracinais cependant de système de Copernic sur le mouvement mon esprit toutes les erreurs qui avaient de la terre, et il abandonna son traité pu s'y glisser auparavant. »

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lorsqu'il apprit la condamnation de GaUn fait remarquable raconté par les lilée. On voit par la lettre où il raconte biographes de Descartes et qui se rap- les faits, qu'il cédait en cela à un motif porte à la période de sa vie dont nous de prudence plutôt que de foi; car la poque où il commença ses réflexions sur n'étant pas confirmée par une bulle du parlons, c'est une vision qu'il eut à l'é- condamnation des inquisiteurs romains la méthode. Il crut entendre une voix du pape ou par la décision d'un concile, il ciel qui l'appelait à réformer la philoso- ne se croyait point obligé de renoncer à phie. On trouve des faits du même genre son opinion sur le mouvement de la terre. dans la vie de presque tous les grands En 1637 Descartes publia son Dis

cours de la méthode, avec la Géométrie, | accoutumé à un climat aussi froid que ce-
la Dioptrique et les Météores, appli- lui de la Suède, il ne put pas supporter
cations de cette méthode qu'il réunit ces courses faites tous les jours de si
dans le même volume. En 1641 il pu- grand matin. Un jour il sentit qu'il avait
blia ses Méditations métaphysiques, et été saisi par le froid, et néanmoins il
en 1643 ses Principes de philosophie. Ce voulut communier dans la chapelle de
sont là les trois grands ouvrages philoso- l'ambassadeur. En rentrant chez lui il
phiques de Descartes.
fut attaqué d'une fièvre chaude, et il y
succomba le 11 février 1650, âgé de 53

par

ans.

Quelques années après, de fervents cartésiens obtinrent que les cendres de Descartes fussent transportées en France et elles furent déposées solennellement à Paris dans l'église Saint-Étienne du Mont, où elles sont encore. Le père Lallemand,

cer son oraison funèbre; mais la cour le
lui interdit, à cause des doutes qui s'é-
taient élevés à cette époque contre l'or-
thodoxie de Descartes.

Ce fut peu de temps après la publication du premier de ces ouvrages que commencèrent les persécutions dirigées contre Descartes en Hollande. Déjà un jésuite, le père Bourdin, avait voulu faire condamner les doctrines de Descartes par le clergé français, mais il l'avait essayé sans succès. L'Église protestante eut moins de tolérance que le catholi-chancelier de l'Université, devait prononcisme: un ministre nommé Gilbert Voëtius, recteur de l'université d'Utrecht, accusa Descartes d'athéisme; Descartes et son disciple Leroy, professeur à Utrecht, répondirent à cette accusation. Voetius porta plainte en calomnie devant le sénat d'Utrecht, qui déclara la réponse de Descartes diffamatoire et le somma de venir à Utrecht défendre ses ouvrages que l'on menaçait de faire brûler la main du bourreau. Descartes refusa d'obtempérer à cet ordre et s'adressa à l'ambassadeur de France, qui fit arrêter toute cette procédure par les États de la province. Quelques années plus tard, en 1647, les mêmes attaques furent renouvelées à Leyde par deux théologiens protestants, Revius et Triglandius, qui accusaient aussi Descartes d'athéisme. Il porta plainte en calomnie devant les curateurs de l'université de Leyde, qui, après de longues hésitations, finirent par lui rendre justice. Toutes ces persécutions déterminèrent Descartes à quitter la Hollande et à se rendre aux sollicitations de la reine Christine, qui l'engageait depuis longtemps à se fixer en Suède. En 1649 il partit pour Stockholm, où il fut reçu avec toutes sortes d'honneurs. La reine voulut prendre de lui des leçons. Descartes se rendait tous les jours à cinq heures du matin dans la bibliothèque de la cour, et Christine employait les premières heures de la journée à l'entendre disserter sur la philosophie. C'est cette circonstance qui fut cause de sa mort, Comme il n'était pas

Ces doutes n'avaient aucun fondement:
les théologiens les plus renommés de
l'Église catholique ont rendu justice à
l'orthodoxie de Descartes. « Descartes,
dit Bossuet, a toujours craint d'être
noté par l'Église, et il prenait pour cela
des précautions qui allaient jusqu'à l'ex-
cès. » Tous les ouvrages de Descartes sont
remplis de protestations de foi et de sou-
mission à l'Église catholique, et nous n'a-
vons aucune raison de supposer que ses
déclarations ne fussent pas sincères. Nous
avons déjà parlé du pèlerinage qu'il fit à
Notre-Dame de Lorette pendant son
voyage en Italie, pour accomplir un vœu
qu'il avait fait dans sa jeunesse. On voit
dans ses lettres que la Bible et la Somme
de saint Thomas étaient ses lectures favo-
rites. Nous avons aussi une preuve de la
sincérité des croyances religieuses de
Descartes dans le témoignage que rendit
à cet égard la reine Christine qui, à la
fin de sa vie, abjura le protestantisme et
déclara que c'était dans les entretiens de
Descartes qu'elle avait puisé la première
semence de sa conversion.

Sur la personne de Descartes, voici ce
que disent ses biographes. Il était d'une
taille au-dessous de la moyenne; sa
tête était grosse, sa figure exprimait la
méditation et la sévérité. Un fait remar-
quable, c'est que Descartes avait l'angle
facial très étroit, et qu'en général la con-

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