garde, son avenir devient obscur, ma longanimité encore au terme, et s'il me pousse à bout, la maison de Lorraine, comme celle de Bourbon, cessera de régner..... Voilà ce que je voulais vous dire, j'ai tenu à vous rappeler le passé. »

Mort de Pitt.

Pont d'Austerlitz. Hostilités du roi de Naples. }} est détrôné. Joseph Bonaparte, roi de Naples. Saint-Denis resfauré. Discours de Napoléon. Princesse Stéphanie. — Murat, grand duc de Clèves. Louis Bonaparte, roi de Hollande. Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent. - Cardinal Fesch, successeur du prince Primat. Bernadotte, prince du Ponte-Corvo. Duchés distribués à des Français. - Les marquisats impériaux. Soirées aux Tuileries. Nouvelle politique. Nombres de prétendants aux marquisats. Napoléon renonce à ce projet. de la nouvelle noblesse. Titres conservés. - Marques distinctives. -L'argent devient le fond de cette chevalerie moderne.

Création

La bataille d'Austerlitz, ses résultats immenses, la paix de Presbourg, l'Angleterre abandonnée cette fois, en apparence, de tout le continent, et la puissance de Napoléon élevée au plus haut point où elle pût arriver; tous ces évènements inspirèrent à l'Europe un sentiment mêlé d'admiration et de terreur. La France glorieuse manifesta par des fêtes son ivresse et son orgueil. Les

troupes, qu'avaient précédées les colonnes des prisonniers fait à Ulm, furent, à leur rentrée, reçues dans les villes de leur passage et à Paris, par les municipalités, les bourgeois et le peuple, avec des acclamations; on les invita à des banquets civiques; on couronna leurs aigles de laurier.

Le 1er janvier 1806, le pont de fer que l'on avait construit en face du Jardin-des-Plantes, et que ce jour-là on livra à la circulation, reçut le nom immortel d'Austerlitz. Le 13 du même mois, le prince impérial Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie, épousa solennellement S. A. R. la princesse Amélie, fille du roi de Bavière. Dans la communication faite au Sénat conservateur de cet hymen, Eugène fut déclaré le successeur de Napoléon à la couronne d'Italie.

Le 22 janvier, mourut à Londres le célèbre ministre sir Williams Pitt, ennemi infatigable de la France. Nos succès nouveaux empoisonnèrent ses derniers moments, car la victoire d'Austerlitz compensait largement la perte fatale du combat naval de Trafalgar. Notre marine fut presque détruite, mais les Anglais y perdirent leur plus grand homme de mer, l'amiral Nelson.

Napoléon, le 28 janvier, revint à Paris, il y fut accueilli avec joie et amour. Le 3 février, Sélim III, effrayé de la tournure des choses, cessa de se montrer en ennemi de la France, et pour s'en rapprocher complètement, reconnut Napoléon

Bonaparte en sa qualité d'Empereur des Français et de roi d'Italie.

Dans le temps que Napoléon enfermait Mack et son armée dans Ulm, et le contraignait à une capitulation honteuse, la cour de Naples, entraînée par les sollicitations des Anglais, des Autrichiens et des Russes, rompait avec nous et recevait dans ses ports une flotte combinée d'AngloRusses et une armée de terre, et de douze mille hommes sujets de l'Empereur Alexandre, qui débarquèrent dans ses ports. Aussitôt, ayant réuni ses troupes et se mettant à leur tête, il marcha avec l'espérance folle de nous chasser des ÉtatsRomains et de la Toscane.

L'Empereur, irrité de cette prise d'armes contre la bonne foi, rassembla une armée, en donna le commandement suprême à son frère Joseph, Altesse Impériale, et enjoignit à celui-ci de courir à la conquête du royaume de Naples, dont plus tard il lui donna la souveraineté. Masséna en avait la direction principale, ayant pour premiers lieutenants les généraux de division Gouvion SaintCyr et Régnier. Jamais envahissement ne fut plus rapide : l'armée française, le 8 février, passa le Garigliano; le 12, elle se présenta devant Capoue, qui ne fit aucune résistance, et le roi Ferdinand trahi, abandonné, livré même sans défense par l'Angleterre, l'Autriche et la Russie, dut, avec sa famille infortunée, abandonner sa capitale, tous