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cinq millions cinq cent mille. Le royaume de Prusse n'était plus qu'une longue lisière, large de quarante lieues au plus, et longue de cent quatre-vingts, sur les bords de la Baltique, au travers de laquelle une route militaire permettait au roi de Saxe de communiquer avec le duché de Varsovie. Les ducs de Saxe-Cobourg, d'Oldenbourg et de Mecklemboug-Schewrin, recouvrèrent leurs États, mais les ports des deux derniers reçurent garnison française jusqu'à la paix générale.

» L'Empereur russe reconnut les rois de Naples, de Hollande; la Westphalie, dont les États furent formés de ceux cédés par la Prusse, à la gauche de l'Elbe, de l'Électorat de Hesse, de la Pomeranie suédoise, du Hanôvre, etc.; la Confédération du Rhin, etc. Je tais des dispositions moins importantes, et j'achève ici. »

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Soirée aux Tuileries en 1815. Cambacérès, Carnot, Masséna, Régnier. Carnot reproche à Napoléon l'affaire d'Espagne. - Fouché mandé. Napoléon dévoile les causes premières de l'envahissement de la Péninsule. Traité avec Godoï. Première conspiration de Ferdinand contre son père. Seconde conspiration.- Abdication et protestation de Charles IV. - Murat veut être roi d'Espagne. Suite des évènements. Pourquoi Napoléon chasse la famille royale. Joseph Bonaparte roi d'Espagne. Don Ferdinand. Matrimonie de la reine d'Étrurie. Entrevue de Napoléon et d'Alexandre à Erfurt. Détails anecdotiques de cette entrevue célèbre.

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La double campagne contre les Prussiens et les Russes, les victoires d'Iéna et de Friedland, la paix de Tilsitt, et mieux encore, l'amitié enthousiaste que l'Empereur Alexandre professa dès ce jour à l'égard de Napoléon, élevèrent celui-ci au plus haut point où la fortune puisse conduire. L'Europe épouvantée se tut, l'Angleterre trembla, et notre souverain fut reconnu invincible.

Quelques années après, en 1815, peu de jours

avant de quitter Paris pour aller chercher le dẻsastre funeste de Waterloo, Napoléon était un soir dans son cabinet, aux Tuileries, environné de Cambacérès, de Carnot, de Masséna et de Regnault Saint-Jean-d'Angely. On parlait du passé, on recherchait les causes premières qui avaient amené les malheurs de 1813 et l'abdication de 1814; chacun avait là dessus son plan et bâtissait son système; Carnot reprocha durement à l'Empereur sa conduite envers la famille royale d'Espagne.

<< Ah! répondit Napoléon avec impatience, êtesvous donc si en arrière, ne savez-vous donc pas ce qui s'est passé? Vous imaginez-vous qu'à cette époque je suis parti de Paris avec le projet d'enlever ces princes, et de leur arracher leur couronne? CARNOT. Sire, je le crois.

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NAPOLÉON, haussant les épaules. Erreur! (Puis se tournant vers les auditeurs.) Prince Cambacérès, prince Masséna, comte Regnault, vous trois qui, alors, comme aujourd'hui, étiez pleinement investis de ma confiance, je vous abjure en votre honneur et votre conscience, de dire maintenant si je vous ai entretenu de rien de semblable.

CAMBACÉRÈS.

-

Non, Sire, vous me dîtes que parmi ces querelles de famille, vous pourriez envahir et garder la Catalogne et l'Aragon; enfin, l'Espagne jusqu'à l'Èbre, pour en faire des principautés à partager entre vos fidèles; vous vouliez

donner à Godoï les Algarves, Lisbonne à la reine d'Étrurie, et le Nord du Portugal à l'un de vos parents.

MASSENA. Votre Majesté ne m'a pas dit autre chose.

REGNAULT. -Vous m'avez ajouté, en me con-fiant ceci, que vous rendriez le tout ou partie à la paix générale, en échange de nos colonies.

NAPOLÉON. Avez-vous deviné le plan que me reproche le comte Carnot?

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NAPOLÉON.-Eh bien! je vous jure à tous, qu'en partant, j'étais résolu à me contenter de la seule Catalogne, gardée au dépôt, et à obtenir le droit d'avoir garnison à Cadix, et dans tous les ports de

mer.

CARNOT.

Et pourtant, Sire, vous avez enlevé

la couronne aux Bourbons d'Espagne!

NAPOLÉON. C'est vrai, mais enfin, soyez instruit de la vérité... Deux témoins me font faute, l'un d'eux est ici, il va venir. »

L'Empereur sonna, il demanda où était le duc d'Otrante, ministre de la police, Fouché. On répondit qu'il venait d'arriver.

NAPOLÉON. Dites-lui d'entrer..

On exécuta son ordre, Fouché parut, et aussitôt prenant la parole:

NAPOLÉON. - «Duc d'Otrante, j'ai besoin de votre témoignage; si je mens à la vérité, si je vous

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