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HORTENSE, déclamant:

Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable, Mais, Sire, M. Fontaines est-il votre unique premier architecte?

NAPOLÉON, galamment. Si ma fille et ma sœur n'eût pas été si prompte à poignarder à coups d'épingles d'or, un architecte habile, si elle n'eût pas empêché sa belle-sœur et tante de poursuivre, elle aurait su qu'à celui-là j'ai adjoint le Toulousain Raymond.

HORTENSE, gaîment. -Oh! dussé-je acquérir du coup une réputation de malignité, je ne me retiendrai pas de dire que ces deux hommes accouplés ainsi rappelleront involontairement le proverbe trivial et populaire: Les chapons de rente, l'un gras, l'autre maigre.

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HORTENSE. M. Raymond est un grand artiste. Il a du génie, il crée, il sait inventer. Vous avez bien fait, Sire. Lui proposera les monuments vastes, grandioses, les bâtiments publics qui ornent les cités; son collègue en garnira les murailles de délicieuses babioles, de petites choses divines. Ah! c'est le prodige de la netteté. Mais, au nom des arts et de Dieu, faites en sorte qu'il ne touche ni au Louvre ni aux Tuileries, car après son œuvre terminée, ces beaux géants deviendraient des pygmées ridicules. J'ai aperçu dans son porte

feuille un certain plan de ce qu'il appelle la restauration de ce dernier château et du jardin de Le Nôtre. Si par malheur il le mettait en œuvre, la grâce si parfaite du joli palais dessiné par De Lorme, et la majesté du tracé grandiose du modeste et immortel jardinier de Louis XIV, disparaîtraient entièrement il ne resterait de tant de belles pensées qu'une profanation sacrilège qui ferait gémir à jamais l'artiste et le connaisseur.

NAPOLÉON.Moi, laisser toucher à l'ensemble des Tuileries!!... quand j'aurai perdu la raison, à la bonne heure... mais jusque-là non, et cent fois non.

ÉLISA. Premier médecin : Corvisart.

NAPOLÉON, à Hortense. - Excommunierez-vous aussi celui-là ?

HORTENSE. A Dieu ne plaise, Sire, ce serait de l'injustice, et je dirai plus, de l'ingratitude. Corvisart a de la science, une méthode sage et une réputation complète autant que méritée; on m'a conté de lui que, lorsque Necker était à l'apogée de sa puissance, le docteur refusa d'accepter le titre et les fonctions de premier médecin de l'hospice, fondé par la femme de ce ministre, important, inhabile, perfide, et Génevois par-dessus tout, parce que la ridicule fantaisie de la dame, non moins pédante que son mari, exigeait que le médecin de son hopital portât perruque : comme si une plus forte quantité de cheveux inspirait les connaissan

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