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obligé de dire qu'il avoit été convaincu de la » force de la vérité établie par M. l'évêque de » Tournay et par MM. les commissaires, et qu'il » étoit maintenant bien persuadé que leur senti» ment étoit le meilleur; qu'il y entroit d'autant » plus volontiers, qu'on ne prétendoit pas en » faire une décision de foi, mais seulement en » adopter l'opinion ».

L'assemblée crut devoir consigner dans son procès-verbal cette déclaration de l'archevêque de Cambray.

Bossuet lui-même fit usage dans la suite de cette déclaration, pour montrer que les évêques de France ne s'étoient proposé dans les QUATRE ARTICLES que de manifester l'opinion de l'Eglise de France, sans avoir prétendu rédiger une profession de foi, qui dût être commune à tous les ca* Défense tholiques; et il fait observer à ce sujet « * que le » discours de l'archevêque de Cambray fut approuvé de toute l'assemblée, et que pour en per>>> pétuer la mémoire, il fut inséré dans les

des iv articles.

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» actes».

Mais ce qu'il est important de remarquer, c'est que l'édit du roi qui fut rendu quatre jours après (le 23 mars 1682) pour donner force de loi à la déclaration du clergé, fut rendu à la demande

même de l'assemblée, et que le roi sẽ conforma dans toutes ses dispositions au projet qu'elle avoit présenté (1).

L'assemblée alloit même encore plus loin ; elle demandoit «< que l'édit prononçât que le serment » que les bacheliers en théologie font à Paris au >> commencement de tous les actes, dans lequel >> on a introduit depuis quarante ou cinquante » ans l'obligation de ne rien dire ou écrire, qui >> soit contraire aux décrets des papes sans restric» tion, sera réformé; et pour cet effet, on ajou» tera à la fin de ce serment: décrets et consti» tutions des papes acceptés par l'Eglise ».

L'édit du 23 mars 1682 ne fait aucune mention de cette disposition, et nous ignorons les motifs qui déterminèrent le gouvernement à écarter cet article du projet présenté par l'assemblée.

Ainsi l'on doit à Bossuet, non-seulement d'avoir rédigé la célèbre déclaration du clergé de France, mais encore d'y avoir apporté autant de modération que de fermeté. Il avoit pesé avec tant d'exactitude toutes les expressions des quatre articles, que s'il ne put échapper entièrement

(1) L'article 11. ajouté seulement « que les syndics des Facul»tés de théologie présenterònt aux procureurs généraux, comme » aux ordinaires des lieux, des copies des soumissions des pro» fesseurs, pour s'obliger à enseigner la doctrine de la décla

>> ration ».

* Mts. de Ledieu.

aux déclamations de quelques ultramontins exagérés, jamais on ne put trouver à Rome le plus foible prétexte de censurer une doctrine qui étoit appuyée sur tant d'autorités et de monumens respectables.

Il n'a peut-être jamais été donné qu'à Bossuet d'obtenir un tel ascendant sur l'opinion, nonseulement de ses contemporains, mais encore de la postérité. Plus d'un siècle s'est écoulé depuis sa mort, et telle est l'autorité du nom et de la doctrine de Bossuet, que, dans quelques circonstances et sur quelque question que ce soit, on marche toujours à sa suite avec confiance et sécurité.

Il auroit désiré * que les quatre articles fussent accompagnés d'un écrit, dans lequel on se seroit borné à présenter les preuves les plus décisives et les plus propres à faire impression sur les esprits prévenus: dans cette vue, il avoit déjà préparé une espèce d'apologie, fondée sur les autorités les plus irrécusables, et dont Rome même ne pouvoit contester l'authenticité. Mais l'archevêque de Paris (M. de Harlay) en convenant de l'utilité du projet, crut y apercevoir des inconvéniens qui le portèrent à l'écarter, et peut-être seroit-il injuste de lui en faire un reproche.

Il put croire que la doctrine de l'Eglise galli

cane n'avoit besoin que de se montrer pour se défendre, et que ce seroit en quelque sorte douter de son orthodoxie, que de paroître croire qu'elle eût besoin d'une apologie. Mais M. de Harlay étoit encore plus fondé à craindre que cette apologie ne fût une espèce de défi et d'appel à tous les écrivains ultramontains; que ce seroit provoquer les contradictions, au lieu de les prévenir; que dans tout ce qui est abandonné aux disputes des hommes, les opinions les plus raisonnables et les mieux fondées ne peuvent échapper à toutes les objections; qu'en un mot ce seroit ouvrir inutilement un vaste champ de controverse; qu'il valoit mieux attendre qu'on fût attaqué pour se défendre, et qu'on seroit toujours à temps de répondre aux objections qu'on feroit, sans s'épuiser à résoudre des objections que l'on ne feroit peut-être jamais.

Ces considérations pouvoient paroître assez plausibles pour faire impression, et engager Bossuet lui-même à suspendre l'exécution de son premier dessein.

Mais ce qu'il n'a pu faire sous le nom et sous l'autorité de l'assemblée de 1682, il l'a depuis exécuté dans son grand ouvrage de la Défense de la déclaration du clergé, l'un des monumens les plus imposans de la prodigieuse érudition de

XV.

Lettre de

Bossuet, et de son dévoûment à la gloire de l'Eglise gallicane (1).

Ce fut l'évêque de Tournay (Choiseul) qui rédigea la lettre que l'assemblée crnt devoir adresser à tous les évêques de France ( du 19 mars 1682) pour leur demander leur approbation et leur adhésion aux quatre articles.

L'esprit dans lequel cette lettre est conçue, l'assemblée honore le caractère de l'évêque de Tournay. On de 1682 aux a vu qu'il différa d'abord d'opinion avec Bossuet évêques de France, sur sur des points essentiels. Mais des évêques tels que les iv arti- M. de Choiseul et Bossuet, qui ne portoient dans

cles.

leurs discussions que l'amour de la vérité, peuvent bien envisager d'abord une question importante sous des points de vue opposés, mais ils finissent par se réunir dans le même sentiment; c'est ce qu'on observe dans cette lettre de l'évêque de Tournay. Nous ne parlons pas des éloges qu'il y donne au magnifique discours que Bossuet avoit prononcé à l'ouverture de l'assemblée. Ces sortes d'éloges ne sont très-souvent que des formules consacrées par l'usage et les bienséances; mais en cette occasion cet éloge est plus remarquable.

(1) Nous prenons le parti de renvoyer aux Pièces justificatives tout ce qui regarde ce célèbre ouvrage de Bossuet. Il exige le récit de beaucoup de faits et de détails, qui suspendroient trop long-temps la marche de notre histoire.

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