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>> que s'il persistoit plus long-temps à suspendre » les bulles, la France seroit obligée de chercher » d'autres moyens pour donner des pasteurs à la » moitié des églises du royaume, qui étoient » devenues vacantes depuis le commencement de » ce différend.

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» Cette fermeté du roi à refuser tout ce qui

pouvoit avoir l'apparence d'une rétractation, » adoucit enfin le pape Alexandre VIII, et il se >> réduisit à demander que Sa Majesté voulût bien » cesser de tenir la main à l'exécution de l'édit » qu'elle avoit publié pour autoriser les délibé» rations de cette assemblée au sujet de la puis»sance spirituelle et temporelle des papes, et en » assurer Sa Saintété par une lettre de sa main; » et que de plus, pour sauver l'honneur de la » Cour de Rome, qui ne vouloit pas avouer d'avoir prétendu aussi long-temps, sans nulle raison, » une rétractation de la part des évêques nommés qui avoient été de l'assemblée, il lui écri» vissent une lettre d'honnêteté, que l'on pût » regarder à Rome comme une satisfaction, et qui contînt au moins des assurances qu'ils

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» n'avoient pas eu intention de rien définir, ni

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régler dans cette assemblée, qui púť déplaire » au saint Siége.

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» Le roi voulut bien se prêter à ce tempéra»ment, et l'on traita pour concerter le projet » de la lettre proposée. Mais cette négociation, qui sembloit ne dépendre que du choix de quelques expressions, qui pussent également >> convenir de part et d'autre, traîna en longueur. >> La cour de Rome vouloit toujours que les lettres » des évêques nommés continssent au moins deux » ou trois termes, qui pussent être regardés comme » une réparation de l'offense prétendue ; et le roi >> avoit un grand intérêt à rejeter ces expres»sions, qui auroient été interprétées à Rome » comme une renonciation aux anciennes maxi

» mes du royaume et aux libertés de l'Eglise gallicane.

Mécontent de la fermeté du roi, Alexandre VIII reprit ses premiers sentimens, conformes à ceux de son prédécesseur; il dressa le 4 août 1690 une constitution « par laquelle il cassoit et an>> nulloit de son propre mouvement, et en vertu » de sa pleine puissance, les délibérations et ré» solutions de l'assemblée de 1682, tant sur la régale, que sur la puissance ecclésiastique, les » déclarant dès-lors et à jamais nulles et de nulle >> valeur... >>

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Mais il n'osa pas rendre cette bulle publique,

et

et ce ne fut que le 30 janvier 1691, veille de sa mort, qu'il la communiqua aux cardinaux, et ordonna qu'elle fût affichée dans Rome (1).

La nouvelle de cette bulle n'arriva en France qu'avec celle de sa mort; et Louis XIV ne crut pas devoir faire usage de son autorité contre une constitution qui n'étoit revêtue d'aucune des formes nécessaires pour lui donner en France le caractère de l'autorité.

<< * Ce prince crut même devoir retenir le zèle * Ibid.

(1) C'est au sujet de cette bulle que Bossuet s'exprime ainsi (chap. x de sa Dissertation préliminaire de la défense des quatre articles):

« On nous parle d'une protestation d'ALEXANDRE VIII qui pros>> crit, dit-on, la déclaration du clergé de France. Cette pro» testation n'est point venue jusqu'à nous par les voies ordinaires. >> Mais n'importe, ne disputons point, et supposons-là vérita>> blement émanée de ce pape. Qu'en pourra-t-on conclure? Je >> supplie nos adversaires de la lire et la relire, telle qu'elle a été >> répandue dans le public, de l'examiner scrupuleusement, d'en >> peser toutes les expressions; et je suis sûr qu'ils n'y trouveront » pas un seul mot qui tende à imputer aux Français une doc>> trine fausse. Cependant si nous avions enseigné une doctrine » ou suspecte dans la foi, ou erronée, ou hérétique, ou schis» matique, il étoit essentiel de ne pas supprimer cette circons>>tance principale de l'accusation. Or je puis assurer avec au>> tant de confiance que de vérité, que l'auteur de la protestation » évite avec un soin tout particulier les différentes qualifications >> dont on a coutume de flétrir les doctrines erronées ou per

» verses ».

BOSSUET. Tome 11,

14

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» du parlement; il fit venir le premier président, » et lui dit qu'il pouvoit présumer que cette » constitution n'avoit pas été faite, puisqu'il ne >> l'avoit reçue que par des voies indirectes; que » si le pape l'avoit effectivement publiée la veille » de sa mort, comme on le disoit, cet acte marquoit clairement la foiblesse de l'esprit d'un » homme mourant, et étoit si défectueux, qu'il » tomberoit de lui-même; qu'il y avoit lieu de >> croire que les cardinaux assemblés pour l'élec» tion d'un nouveau pape, ne donneroient leurs » suffrages qu'à celui d'entr'eux qui auroit toutes >> les dispositions nécessaires pour rétablir au plus tôt une parfaite intelligence entre la France >> et la Cour de Rome. Qu'il souhaitoit en consé»quence que le parlement gardât le silence sur » les copies informes qui s'en étoient répandues.

>>

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>> Les choses se passèrent à Rome, ainsi que le >> roi l'avoit espéré. Le cardinal Pignatelli fut élu pape sous le nom d'INNOCENT XII. Il parut, » dès le commencement de son pontificat, dans » les dispositions que la France pouvoit souhaiter; » et il en assura le roi par un bref de sa main.

» On reprit la négociation sur les termes qui » devoient former le projet de la lettre qui devoit » être écrite à Sa Sainteté par les évêques nom» més qui s'étoient trouvés à l'assemblée de 1682.

>> Le roi voulut bien que ceux qui n'y avoient pas » assisté, reçussent dès-lors leurs bulles; et l'on >> convint qu'elles ne seroient plus refusées aux >> autres, après qu'ils auroient écrit à Sa Sainteté » la lettre dont il s'agissoit de concerter le projet.

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» Toutefois plusieurs discussions prolongè>> rent encore cette négociation, malgré le désir égal que l'on avoit des deux côtés de la con» duire promptement à sa fin; mais tous les points » de la lettre des évêques se trouvèrent enfin réglés au mois d'août 1693; et elle fut envoyée à » Sa Sainteté le 14 septembre, signée de tous les >> prélats nommés qui avoient assisté à l'assemblée » de 1682.

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XXI.

Lettre des

pape.

>> Les termes de cette lettre étoient ménagés » de manière, qu'elle ne pouvoit être considérée évêques au » que comme un témoignage de la douleur que >> ces évêques avoient ressentie, en apprenant » les préventions où le pape étoit entré à leur >>> égard à l'occasion de ce qui s'étoit passé dans >> l'assemblée tenue à Paris en 1682. Ils n'a» vouoient pas que ces préventions fussent bien » fondées, et ils se bornoient à marquer que tout » ce qui avoit pu étre censé décrété sur la puissance » ecclésiastique dans ladite assemblée, devoit être » tenu pour non-décrété, et qu'ils le tenoient pour >> tel; que de plus, ils tenoient pour non-délibéré

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