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mier à cet usage, en nommant ataman, it y a près de quinze ans, l'héritier du trône grand-duc Alexandre. TH. M-KI.

Il n'y avait d'abord que deux hetmans | en Pologne le grand-hetman de la couronne, qui commandait l'armée polonaise, et le grand-hetman de Lithuanie, chef des troupes lithuaniennes. Deux vice-hetmans (hetmani polni) leur furent adjoints au commencement du XVIe siècle, pour veiller sur les frontières du pays; ceux-ci devinrent plus tard les lieutenants des grands-hetmans. Le bâton de maréchal (boulava) servait aux uns et aux autres de marque distinctive. Nommés à vie depuis la fin du xvie siècle, comme tous les grands dignitaires du royaume, les hetmans parvinrent facilement à rendre leur autorité presque indépendante de celle du roi, et cela n'a pas peu contribué à augmenter l'anarchie qui désolait la Pologne. Par suite de la constitution de 1768, ils prirent place parmi les seize ministres de la république. Quand, en 1791, les Polonais résolurent de réformer leur vieille législation, il fut statué qu'un seul des quatre hetmans, au choix du roi, aurait le portefeuille de la guerre, et qu'il ne le garderait que deux ans, à moins d'être confirmé par le roi; les trois autres n'étaient dès lors que ministres d'état, encore pouvaient-ils être rayés de la liste par décision de la diète.

HÈTRE, nom vulgaire du genre fagus. Ce genre, constitué par quelques espèces d'arbres forestiers d'une haute importance pour les climats tempérés, appartient à la famille des amentacéescupulifères, et se distingue par les caractères suivants : fleurs monoïques, fleurs mâles composées d'un calice en forme de cloche à 4 lobes, au fond duquel sont insérées 8 à 12 étamines saillantes; les fleurs femelles ont un ovaire adhérent, triloculaire couronné par le limbe du calice et par 3 stigmates filiformes; chaque loge renferme 2 ovules. Le fruit est une petite noix en forme de pyramide à trois faces: il contient une seule graine dépourvue de périsperme et remplissant exactement la loge. Les feuilles des hêtres sont alternes, pétiolées, dentelées, plissées en travers avant leur parfait développement. Les pédoncules sont solitaires aux aisselles des feuilles. Les fleurs mâles sont agrégées en capitules pendantes; les fleurs femelles naissent, à 2 ou à 3, dans des involucres ovoïdes, resserrés et quadrilobés à l'orifice, hérissés à la surface externe de quantité d'écailles filiformes; après la floraison, l'involucre s'accroît de manière à recouvrir complétement les noix qu'il contient; lors de la maturité de celles-ci, il s'ouvre de haut en bas en quatre valves, à l'instar d'une capsule.

La seule espèce indigène est le fagus sylvatica, L., connu sous les noms vulgaires de hétre, fayard, foyard, ou fau;

Depuis le partage de la Pologne, il n'y a plus d'autre hetman, ou ataman, que celui des Cosaques (voy. KOSAKS), en Russie. Cette charge fut créée, en 1576, par Étienne Bathori (voy.), roi de Pologne, lorsqu'il organisa militairement les populations des îles du Borysthène. Les Cosaques choisissaient eux-mêmes leur chef, et les rois de Pologne l'investissaient duelle habite non-seulement l'Europe, mais pouvoir en lui donnant, comme marques de sa dignité, un drapeau, une queue de cheval (bountchouck),'un bâton de commandement et un miroir. Le prince Bogdan Rozynski fut le premier hetman ainsi institué. Depuis la soumission des Cosaques au sceptre des tsars de Russie, et surtout depuis la défection de Mazeppa, leur hetman (1708), qui voulait rentrer sous la domination polonaise, les Cosaques perdirent peu à peu presque tous leurs anciens priviléges; mais au moins les tsars leur donnèrent-ils toujours pour ataman un de leurs chefs les plus distingués. L'empereur Nicolas a dérogé le pre

aussi l'Asie-Mineure, le Caucase et l'Amérique septentrionale. Cet arbre, l'un des plus beaux de nos forêts, croît en toute espèce de terrains, excepté les marais; mais il prospère surtout dans un sol frais en pays de montagnes, il se cantonne de préférence sur les pentes exposées au midi. Sa croissance est assez rapide, quoique sa durée, dans les localités propices, excède trois siècles. Le hêtre s'élève à 100 pieds et plus; son tronc atteint la hauteur de 50 à 80 pieds et un diamètre de 2 à 4 pieds; il se couronne d'une cime touffue et ovale; l'écorce est lisse, d'un gris verdâtre sur les

jeunes troncs, cendrée sur les vieux. Les racines sont fortes et s'étendent horizontalement à des distances considérables. Les feuilles sont fermes, ovales, pointues, ondulées aux bords, tantôt très entières, tantôt légèrement dentées, pubescentes en dessous, luisantes et d'un beau vert en dessus. Les capitules mâles sont situés plus bas que les fleurs femelles, et en général au nombre de 4 ou 5 par ramule chacun se compose d'environ 20 fleurs à calice soyeux. Les involucres des fleurs femelles naissent d'ordinaire, au nombre de deux, vers l'extrémité des ramules, et leurs pédoncules sont plus courts que ceux des fleurs mâles. A la maturité des fruits, ces involucres sont ovoïdes ou presque sphériques, coriaces, hérissés de pointes subulées Les fruits nommés vulgairement faines, sont petits, coriaces, lisses, d'un brun de châtaigne, pointus au sommet, à 3 angles tranchants.

charmilles. Parmi plusieurs variétés notables, le hétre à feuilles pourpres, celui à feuilles panachées, et celui à rameaux pendants méritent surtout d'être cultivés comme arbres d'ornement.

Le hétre ferrugineux (fagus ferruginea, L.), ainsi nommé parce que son feuillage est d'ordinaire d'un pourpre brunâtre, se cultive aussi comme arbre d'ornement. Cette espèce, indigène de l'Amérique septentrionale, se distingue principalement de celle d'Europe par ses feuilles à dentelures très prononcées. ED. SP.

HÉTRURIE, voy. ÉTRURIE, TosCANE et ÉTRUSQUES.

HEURE, voy. Année et Calendrier, HEURES (myth.), Hora, en latin, en grec, pa. Les Heures, d'origine hellénique, étaient trois sœurs, filles de Jupiter et de Thémis (Hésiode, Théog., v. 901; Pindare, Fragm. Hymn., 2); elles s'appelaient Eunomie (la Loi), Dicé (la Justice) et Irène (la Paix). Divinités bienfaisantes, elles répandaient la fécondité sur les travaux des hommes et présidaient à la direction et à l'harmonie du monde physique et social. Aussi la poésie nous les représente comme ouvrant les portes du ciel et de l'Olympe, attelant et dételant le char d'Apollon-Soleil; voilà pour le monde matériel. Dans un intérêt social, on a placé sous leur patronage, c'est

Il est peu d'arbres indigènes qui puissent rivaliser d'utilité avec le hêtre. Son bois, très solide, pesant, compacte, blanchâtre, ou moins souvent rougeâtre, est l'un des plus recherchés pour le charronnage, la menuiserie et la confection de toutes sortes d'ustensiles. Comme bois de chauffage, il ne le cède qu'au charme et à l'érable-sycomore, lesquels sont beaucoup moins abondants; mais pour ce qui concerne la charpente, il est fort inférieur au chêne, étant sujet à se tourmen-à-dire sous celui de la loi, de la justice ter et à être attaqué par les insectes; toutefois, on s'en sert avec avantage dans les constructions navales et autres destinées à rester constamment sous l'eau. L'écorce, les feuilles et l'enveloppe des fruits peuvent servir au tannage. L'huile que les fruits du hêtre ou faînes contiennent en abondance est d'un produit très avantageux pour les contrées où l'on se livre à son extraction. Cette huile est excellente pour les usages alimentaires, et, sous ce rapport, l'huile d'olive seulement est de qualité supérieure; la volaille et les porcs, nourris de faines, engraissent très promptement.

On fait avec le hêtre de magnifiques avenues, et il produit un effet pittoresque dans les jardins paysagers; il se prête à merveille au ciseau, et, par cette raison, on en forme souvent des haies et des

et de la paix, les trois divisions de l'année grecque, les trois saisons, le printemps, l'été-automne et l'hiver, ou l'année tout entière, la vie, l'humanité. De cette grande division de l'année, on est arrivé à celle du jour, en dix parties chez les Grecs au siècle de Pisistrate, en douze chez d'autres peuples, et ce furent les mêmes divinités sous d'autres noms et plus nombreuses qu'on préposa en Grèce à ces subdivisions du temps. Les dix heures du jour grec étaient : Augé ou Afghi, l'aube; Anatolé, le lever du soleil; Musia, l'heure des Muses ou de l'étude ; Gymnasia, l'heure du gymnase et des exercices; Nymphæ, l'heure des nayades ou du bain; Mesembria, le milieu du jour; Spondé, l'heure des libations; Élété, l'heure de la prière; Acté ou Cypris, l'heure du repas et des plaisirs 3

Dysis, le coucher du soleil (Hygin, Fab., 183). Chaque heure ainsi indiquait l'emploi qu'on en devait faire, et il y avait encore là une philosophique idée d'ordre et de devoir, une allégorie d'un utile enseignement. Les Heures avaient un temple à Athènes où l'on célébrait les Hoтées (pała bús, Hesych.), au renouvellement des saisons, avec des offrandes de fleurs et de fruits, fêtes innocentes et gracieuses comme ces aimables bienfaitrices des hommes. F.D.

HEURES CANONIALES. On appelle ainsi les prières ou offices qui, dans I'Église catholique, se font à certaines heures du jour ou de la nuit, et qui ont été réglées et prescrites par les anciens canons. Elles sont au nombre de sept: matines et laudes, prime, tierce, sexte, none, vepres, complies. Les matines, qui étaient autrefois l'office de la nuit, sont encore distribuées en trois nocturnes, répondant aux trois premières veilles. Sur la fin de la quatrième veille, on récitait les laudes qui terminaieut l'office de la nuit. Aujourd'hui les laudes se disent immédiatement après les matines et font la deuxième partie de l'office ordinaire du bréviaire (voy. ce mot). A la première, à la troisième, à la sixième et à la neuvième heure du jour, c'est à-dire à six heures, à neuf heures, à midi, à trois heures, et de trois en trois heures, se récitaient prime, tierce, sexte et none. Prime est la première des heures canoniales; on en disait l'office au lever du soleil, comme le prouve l'hymne de saint Ambroise: Jam lucis orto sidere. Les vêpresse disaient le soir, et les complies (voy, ces mots) terminaient tout l'office et le complétaient. Prime, tierce, sexte et none eurent la dénomination de petites heures pour les distinguer de matines et laudes, des vêpres, des complies, qui contiennent plus de prières. Les sept heures canoniales paraissent basées sur la prescription du verset 164 du psaume CXIX:

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Sept fois le jour, Seigneur, j'ai chanté vos louanges. (Septies in die laudem dixi tibi.) »

F. D. HEURISTIQUE ou HÉVRISTIQUE. On appelle ainsi, en Allemagne, l'art d'inventer (supíaz, trouver), ou l'indication exacte de la méthode à suivre pour ar

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river à des découvertes intellectuelles. Il n'y a pas, à proprement parler, d'art d'inventer, car toute création de l'art est l'œuvre de l'invention; toute invention a d'ailleurs pour but quelque chose de particulier : or cette expression art d'inventer, supposant des règles générales, il y a contradiction entre les termes. L'invention (voy.), dans les arts, repose particulièrement sur l'activité du génie créa– teur qui, dans ses manifestations, suit toujours une certaine méthode, mais sans qu'il ait besoin d'en avoir conscience. Dans les sciences, au contraire, où l'esprit pensant forme les notions, les distingue, les rattache à des idées qu'il développe ou d'après lesquelles il clas-e les faits fournis par l'expérience, il faut aussi qu'il ait conscience de la méthode qu'il suit, car c'est alors seulement qu'il marche d'un pas ferme et ne dévie pas de la route qu'il s'est tracée. On pourrait donc appeler la méthode, en tant qu'elle mène à la découverte des résultats, l'hévristique de la science. Mais, d'une part, la méthode sans une certaine dose de génie, qui n'est le partage que du plus petit nombre, est insuffisante pour conduire à la découverte d'idées nouvelles et de systèmes nouveaux, et de l'autre, il n'existe pas plus ici que dans d'autres branches des règles d'invention générales ou un art d'inventer général; et les préceptes auxquels on a donné ce nom, ou celui de théorie des formes de l'entendement, et qu'on a écrits dans la logique ou plutôt dans ce qu'on appelle la partie appliquée de la logique, ou dans une méthodologie ou hodégétique générale de la science, ne sont que de pauvres règles formelles qui ne méritent nullement un nom si pompeux. C'étaient des réflexions générales qui présupposaient l'analyse de vérités déjà données; voilà pourquoi la méthode d'analyse ou analytique a été appelée très souvent méthode heuristique.

L'invention méthodique peut être analytique ou synthétique, selon que l'on remonte des effets aux causes ou vice versa. Pour s'y livrer, l'esprit doit être dans une disposition convenable à la réflexion. Il faut avant tout préciser le but de nos réflexions en lui donnant la forme d'un problème dont on cherche la solution.

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HEXAGONE (de, et ywvia, angle), nom que l'on donne, en géométrie, au polygone de six côtés. Voy. Figure et POLYGONE. X. HEXAMETRE (de , six, et péτpov, mesure) est un terme des prosodies grecque et latine, qui désigne les vers de six pieds ou mesures. Le mécanisme de ce vers est dans une combinaison de dactyles et de spondées. Les quatre premières mesures sont des spondées et des dactyles indifféremment; mais l'avant - dernier pied doit être un dactyle et le dernier un spondée :

Dans tout problème, il y a une donnée à laquelle se rapporte ce que l'on cherche. Là où il n'y a pas de données, il n'y a pas non plus de problème; et ces données, pour que le problème puisse se résoudre d'une manière précise, ne doivent pas être simplement négatives: il faut qu'elles soient complètes, et qu'elles soient en rapport de cause et d'effet avec le point où l'on en veut venir. Quant à celui-ci, on doit se convaincre d'abord de la possibilité d'une solution. La solution est objectivement impossible quand la question renferme une contradiction, quand les données manquent, ou quand le datum est contraire au quæsitum. La solution est subjectivement impossible, quand on ne possède pas les connaissances preliminaires et la capacité nécessaires pour y arriver. Il faut donc reconnaitre avec soin à quelle branche de la science appartient l'objet des recherches, de quelle notion supérieure il dépend; et, comme le problème peut être simple ou composé, on doit distinguer le point principal du point secondaire et s'attacher principalement au premier. On fera bien de mettre par écrit en peu de mots, le résultat de ses réflexions, afin qu'il soit facilement saisissable et qu'il puisse servir de point de départ pour de nouvelles recherches.

La méthode heuristique, qui, dans la philosophie pure, recherche les idées et les lois générales et nécessaires que suit notre entendement, est essentiellement analytique. Elle se sert de l'abstraction, comme dans les mathématiques, où des intuitions pures sont représentées sous la forme de notions et où l'on cherche pour elles de nouvelles méthodes d'application, par exemple en algèbre dans la recherche des grandeurs inconnues.

Dans les sciences philosophiques appliquées, on se propose la classification des faits d'après certaines lois. Ici, l'on part de principes simples, comme dans les mathématiques appliquées, ou bien on cherche au contraire des principes propres à expliquer des faits certains, comme dans l'histoire naturelle. E. H-G.

HEXAÈDRE (de , six, et idpa, base), solide de six faces (voy. POLYÈ DRE). Le cube (voy.) est un hexaèdre dont toutes les faces sont égales en su

Armă virumque că no Troje qui primus ǎb | ōris

Itǎliam fatō profű]gūs Lā¦viniä | vēnīt.

Si quelquefois, pour l'effet, les deux dernières mesures sont des spondées, l'hexamètre s'appelle spondaïque :

Et deserto rum spåtĭļūm påtět | immēn-
Įsōrum.

L'Iliade et l'Odyssée, consacrées à la glorification des héros de la Grèce, étant en vers hexamètres, les vers de cette mesure ont été aussi appelés vers héroïques.

On a aussi donné le nom d'hexamètres aux vers alexandrins (voy.) français, qui ont six pieds, chacun de deux syllabes.

Olenus, antérieur à Orphée, passe pour l'inventeur du vrai hexamère (Pausanias, X, 5), dont l'introduction dans la poésie latine est attribuée à Ennius (voy.); et c'est à Virgile, son émule et son vainqueur, dont la muse n'a point employé d'autres vers, qu'il était réservé de nous en offrir le plus parfait modèle *. F. D.

HEXAPLES. C'est la Bible disposée en six colonnes, de ¿žuπìóns, sextuple, mot grec composé du verbe ¿ñìów, déplier, simplifier, étendre, et §, six. Dans l'origine, c'était le nom que portait un travail important d'Origène (voy.) sur l'Ancien-Testament dans la version des

(*) Outre le grec et le latin, on s'en sert dans la poésie allemande, dans celle des peuples slaves et lettons. La Messiade de Klopstock et la traduction russe de l'Iliade d'Homère par Gnéditch (voy. ces noms) sont en vers hexamètres. S.

sexta et septima (cinquième, sixième et septième) dont les auteurs étaient inconnus. Origène avait découvert ces trois versions dans ses voyages en Orient, chez quelques communautés juives de l'Asie; mais elles ne paraissent avoir accompagné que quelques livres, surtout les livres poétiques.

Chaque livre était précédé d'une introduction qui rendait raison des traductions de l'ouvrage en tête duquel elle se trouvait placée; en marge était l'explication des noms propres hébreux.

Septante. Les fautes nombreuses des copistes, les changements arbitraires qu'ils s'étaient permis dans les passages qu'ils ne comprenaient pas, ainsi que les différences notables que l'on remarquait entre cette version et celles d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion, engagèrent Origène à donner une édition comparative du texte hébreu avec celui de toutes les versions existantes, afin d'en faciliter l'intelligence, et surtout (comme il le déclare lui-même dans une lettre adressée à Africanus, et qui existe encore) pour mettre fin aux disputes qui s'étaient élevées entre les chrétiens et les juifs sur le sens des passages de l'Ancien-Testament interprétés différemment par les différents partis. Dans cette édition, Origène avait indiqué par un signe particulier les mots qui avaient été ajoutés par les traducteurs et qui ne correspondaient à aucun mot du texte hébreu; il avait marqué d'un autre signe les mots qu'il avait cru devoir rétablir dans le texte des Septante d'après l'une ou l'autre de ces versions, afin de le rendre conforme au texte hébreu. Enfin une troisième espèce de signe indiquait probablement les différences d'expression dans les passages où le sens était cependant le même.

Ces signes étant alors en usage parmi les grammairiens, et admis principalement dans les éditions critiques de Platon, il était facile à tout le monde de distinguer de suite les bonnes leçons des mauvaises, les additions du texte original, les synonymes des véritables différences d'interprétation.

Cet ouvrage remarquable avait été précédé d'un autre disposé par colonnes et qui présentait d'abord le texte original, écrit en caractères hébraïques, ensuite le même texte en caractères grecs; puis la version d'Aquila, comme étant celle qui se rapproche le plus du texte hébreu; venait après celle de Symmaque, plus libre que celle d'Aquila, mais moins libre que celle des Septante, qui se trouvait placée entre cette version et celle de Théodotion, cette dernière n'étant à proprement parler qu'une nouvelle édition de la version des Septante, à laquelle Théodotion n'a fait que fort peu de changements; enfin venaient les yersions quinta,

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On a donné à cet immense travail le nom d'Hexaples, à cause de sa disposition en six colonnes, et d'Octaples parce que pour quelques livres il en avait huit. Les anciens parlent quelquefois d'une Tetraple (de tittapa, quatre) d'Origène qui ne contenait probablement que les versions des Septante, d'Aquila, de Sym-maque et de Théodotion: d'après quelques savants, ce serait le même travail que l'Octaple dont nous avons parlé jusqu'ici; mais saint Épiphane et Eusebe, qui pouvaient en juger avec connaissance de cause, sont de l'avis contraire. Origène, qui a consacré une grande partie de sa vie à ce travail, le termina probablement à Tyr, après avoir parcouru, pour le rendre plus complet, plusieurs pays de l'Orient. Il avait employé pour le rédiger sept tachygraphes, sept autres copistes et plusieurs calligraphes: ses propres moyens ne suffisant pas aux dépenses que cette vaste entreprise nécessitait, saint Ambroise fournit une partie des fonds nécessaires.

Loin de reconnaître les services éminents qu'Origène avait rendus à l'Église par ce travail, ses contemporains le reçurent froidement. On lui faisait le reproche d'avoir corrompu le texte des Septante dans beaucoup d'endroits, sous prétexte de le rendre plus conforme à l'original. C'est ainsi que saint Jérôme, dans une lettre à saint Augustin s'étonne que son ami lût le texte des Septante, non pas tel qu'il était primitivement, mais dans l'édition corrompue donnée par Origène. Ces reproches s'expliquent facilement. La version des Septante était généralement regardée alors comme authentique et inspirée : y toucher, c'était

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