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avril 1834, se vit encore dissoute le 25 octobre de cette année. Alors le gouvernement usa de tous ses moyens d'influence, tant par la presse que par des agents spéciaux. Séductions, promesses, menaces aux fonctionnaires, déplacement de colléges, tous ces ressorts furent mis en jeu, et le résultat des élections répondit si bien à l'attente du pouvoir que la majorité devint minorité. La session ouvrit le 27 avril 1835. On se servit de cette chambre complaisante pour faire voter les lois refusées sous les deux législatures précédentes et pour obtenir un chiffre plus élevé d'apanages en faveur des princes de la famille grand-ducale: aussi, quand cette chambre fut prorogée, le 30 juin 1836, mérita-t-elle les éloges du gouvernement. Depuis ce temps, la Hesse est dans une espèce de léthargie, et la presse s'y trouve enchainée; la vie politique semble éteinte dans le pays. La dernière diète s'est réunie le 3 novembre 1838; mais comme elle était encore composée des mêmes membres, il est inutile de parler de ses actes.

On peut consulter, sur ce grand-duché, le Staats-Lexicon de MM. de Rotteck et Welcker; Hoffmann, Deutschland und seine Bewohner, t. III, p. 198232; Crome, Statistik von Deutschland, t. II, p. 187-305; Wagner, Statistik von Hessen, t. IV, 1829. C. L. et L. N.

HESSE-HOMBOURG, landgraviat qui, dans le principe, comme on l'a vu dans l'art. précédent, était une partie intégrante de celui de Hesse-Darmstadt, sous le nom de bailliage de Hombourg. En 1596, il en fut séparé par Frédéric Ier, fils cadet de George Ier (voy. HESSECASSEL), et fondateur de la ligne actuelle de Hesse-Hombourg, qui introduisit dans sa famille le droit de primogéniture. Il eut pour successeurs: Frédéric II (1667 à 1708), Jacques (1708-1746), Frédéric III-Charles (1746-1751), et Frédéric IV-Louis (1751-1820), qui, en 1806, vit placer ses états, par l'acte de la Confédération du Rhin, sous la suzeraineté de Hesse-Darmstadt. Il ne redevint souverain qu'en 1815. A cette époque, on accrut son territoire de la sei- | gneurie de Meisenheim, sur la rive gauche du Rhin, qui avait appartenu, en partie, au comté de Veldenz, en partie à

Bade et aux princes de Salm-Kyrbourg, et avait été une province française, de 1801 à 1814. Au mois de juillet 1817, il entra dans la Confédération germanique; néanmoins, jusqu'à ce jour, le pays n'est pas encore représenté à la diète. Ce landgrave eut pour successeur son fils, Frédéric V-Joseph (1820 à 1829), qui, en 1828, exerça pour la première fois son droit régalien de battre monnaie. Son frère, Guillaume-Frédéric VI-Louis (1829-1839), général d'infanterie dans l'armée prussienne, mourut, sans enfants, le 19 janvier 1839, et eut pour successeur Auguste-Frédéric-Philippe, autre fils de Frédéric V (qui a eu 14 enfants), né en 1779, grand-maître d'artillerie (General-Feldzeugmeister) au service de l'Autriche, et gouverneur de la province de Grætz (Styrie). Ce nouveau landgrave n'a pas encore pris les rênes du gouvernement de son petit état; il en a chargé, pour le temps que durerait son absence, son frère Gustave, le seul des trois frères survivants qui soit marié. Depuis 1830, celui-ci a un fils dont le nom est LouisHenri-Gustave-Frédéric.

Le landgraviat de Hesse-Hombourg se compose de la seigneurie de Hombourg (2 milles carr. géogr.), dans la province de la Hesse-Supérieure (Hesse-Darmstadt), et de la seigneurie de Meisenheim (5 milles carr.), sur la rive gauche du Rhin, entre les provinces rhénanes prussiennes et la Bavière rhénane. Il a donc en tout une surface de 7 milles carr., avec 23,000 habitants, dont 14,000 réformés, 6,000 protestants, 3,000 catholiques, et environ 150 juifs. Ils habitent 3 villes (dont la principale, Hombourg, a 3,600 hab.), un bourg, 31 villages, 27 hameaux et 3,270 maisons. La famille régnante professe la religion réformée. Le gouvernement est purement monarchique, sans aucune constitution. Les revenus s'élèvent à environ 100,000 écus, la dette à 250,000. La famille du landgrave reçoit de Hesse-Darmstadt une rente annuelle de 25,000 florins. Depuis 1817, le monopole des postes appartient au prince de la Tour et Taxis. Le contingent fédéral est de 200 hommes, qui sont fournis par Hesse-Darmstadt, et font partie du onzième corps d'armée, Mal

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gré l'exiguïté de cet état, on peut s'éton- croire, malgré le témoignage de Suidas, ner qu'il ne renferme pas une seule im- qu'Hésychius était chrétien. Ce glossaire primerie; le journal qui y parait s'im- étant un recueil des mots les moins usiprime à Francfort. Ce fait, qui ailleurs tés, qu'Hésychius, et avant lui Diogénian'aurait rien d'étrange, est en Allema- nus au second siècle, et, plus d'un siècle gue tout-à-fait exceptionnel. C. L. m. avant Diogénianus, Pamphyle d'AlexanHÉSYCHIASTES. Ce nom exprime drie, avaient relevés dans les poètes, les par un mot dérivé du grec (nouxia, le orateurs, les philosophes, dans les diarepos, la paix) ce que quietistes (voy.) lectes crétois, laconiens, italiques, etc., exprime par un mot dérivé du latin on peut juger de son importance pour (quies). On donnait autrefois ce nom à bien connaitre la langue grecque; mais on certains moines du mont Athos, qui, au peut juger aussi des difficultés que doit y XIVe siècle, excitèrent l'attention par le offrir l'intelligence du texte, et combien fanatisme le plus bizarre. Regardant le il a été exposé aux erreurs des copistes et nombril comme le siége de l'âme, ils en à la licence des grammairiens. Un homme faisaient un objet de contemplation. Ils autrefois n'était pas estimé bon critique priaient la tête penchée sur la poitrine, s'il n'avait corrigé une douzaine de paset les yeux invariablement fixés sur le sages d'Hésychius. Il n'existe de ce lexinombril; et, après être longtemps restés que qu'un seul manuscrit, l'une des radans cette posture, ils s'imaginaient aper- retés de la bibliothèque de Saint-Marc, cevoir la lumière divine et jouir des déli- à Venise*; le grec Musurus publia le preces qu'amène la contemplation de Dieu. mier ce manuscrit d'une écriture si difCette lumière dans laquelle habite la Di- ficile qu'il ne parvint pas toujours à le vinité, et qui en jaillit, était selon eux déchiffrer avec exactitude, et il est ceréternelle, et cependant différente de l'estain qu'il en a altéré le texte ou par une sence de la Divinité. Ils eurent une con- lecture trop précipitée, ou par une eritroverse à soutenir au sujet de la nature tique trop arbitraire. Le résultat de son de cette lumière avec un moine calabrais travail fut l'édition princeps de Venise, appelé Barlaam (voy.); mais ils le vain- 1514, in-fol. La réimpression de Leyde, quirent au synode de Constantinople de 1668, in-4o, soignée par Schrevelius, 1341, grâce à la protection de l'empereur est de beaucoup préférable. Une édition Andronic Paléologue-le-Jeune et au zèle encore améliorée, et qui est un des beaux de leur défenseur Palamas, archevêque de monuments de la philologie moderne, Thessalonique. Les gouvernements sub- fut donnée à Leyde par Alberti et termiséquents leur furent moins favorables, et née par Ruhnkenius, 1746-1776, 2 vol. d'autres questions, en venant agiter l'É-in-fol. Les mots tirés des Saintes-Écri glise, firent oublier leur folie que le quié-tures (Glossæ sacræ), épars dans le lexi- ! tisme du XVIIe siècle renouvela sous une que d'Hésychius, ont été rassemblés et autre forme. publiés séparément par Ernesti, Leip. zig, 1785, in-8°. Le plus utile travail | qu'on ait fait sur Hésychius est celui da | savant Danois, Schow, qui, se trouvant à Venise, étudia le manuscrit, en déchiffra les abréviations, le conféra avec l'édition d'Alberti, et nota toutes les differen

X.

mais

HÉSYCHIUS, le lexicographe, était d'Alexandrie et vivait, selon l'opinion commune, vers la fin du Ive siècle, beaucoup plus tard, au jugement de Valckenaer qui l'appelle ultimi ævi græculus (Opusc., I, 151). Parmi les critiques, les uns pensent que le Lexique d'Hésychius, tel qu'il nous est parvenu, n'est qu'un abrégé de son travail; les autres, qu'il était originairement d'un mince volume, et que les nombreux mots bibliques qui s'y trouvent aujourd'hui l'ont successivement grossi en passant des marges dans le texte. Ces mots bibliques, et entre autres l'article povtos, ont fait

(*) M. Kopitar, dans un écrit fort caricat récemment publié (Hesychii Glossographi dis pulus et intykwoolorg Russus, Vienne, 1830' assure que cette pénurie n'est qu'apparente. I existe, dit ce linguiste, dans beaucoup de bibli thèques de l'Europe des manuscrits inedits da Glossaire de saiut Cyrille d'Alexandrie, tres d férents de celui que H. Estienne et le P. Lae ont mis au jour, et dans lesquels le Glossaired he sychius est généralement reproduit. J. H. S.

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t

a

ces. Cette consciencieuse et intelligente | et de philanthropie, une société dont le

collation fut publiée à Leipzig, 1792,
in-8°, sous le titre de: Hesychii Lexi-
con, ex cod. ms. bibliothecæ S. Marci
restitutam et ab omnibus Musuri cor-
rectionibus repurgatum. A l'aide de ce
volume, chacun peut faire sur son Hé-
sychius les corrections nécessaires pour
se constituer un texte authentique. Les
questions de l'origine et de la forme du
lexique d'Hésychius se trouvent traitées
avec une solide érudition dans l'ouvrage
de M. Ranke: De Lexici Hesychiani verá |
origine et genuiná formá commentatio,
Leipzig, 1831, in-8°.
F. D.

HÉTÈRES, voy. COURTISANES. Athénée (XIII, p. 568 sqq.) donne des détails 3 sur cette classe de femmes grecques, et C.W. Müller leur a consacré un article fort savant dans l'Encyclopédie d'Ersch et Gruber. Voy. ASPASIE, LAÏS, PHRyné.

Au masculin, les hétères ou amis étaient une espèce de gardes-du-corps connus surtout par l'histoire d'Alexandre-le-Grand. Voy. CAVALERIE. S.

HÉTÉRIE (¿Tαιρɛía). Ce mot, qui veut dire, en grec, société, a été francisé depuis quelques années pour désigner l'association secrète qui prépara la levée de boucliers de 1821 et l'affranchissement de la Grèce. L'origine de cette société est encore enveloppée d'obscurité. L'on dit que le poëte Rhigas ( voy. litt. GRECQUE MODERNE, T. XIII, pag. 80 et GRÈCE, p. 34) en avait conçu la première pensée; non-seulement il l'avait propagée parmi ses compatriotes à l'étranger et parmi les chefs d'armatoles de l'Épire, mais on prétend même qu'il y avait affilié des mahométans et que le fameux Paswend-Oglou, pacha de Viddin, qui résista si longtemps aux forces de la Porte, était entré, comme plus tard AliPacha de Janina, dans une vaste conspiration contre la dynastie othomane. En attendant un moment favorable, Rhigas travaillait à Vienne à propager l'instruction en Grèce, lorsqu'il fut dénoncé par un faux frère, livré aux agents de la Porte, et exécuté avec six ou sept de ses associés. La société qu'il avait fondée fut dissoute, au moins en apparence; mais en 1815, lorsque la Sainte-Alliance voulait remettre en honneur les idées de religion

but était de répandre les lumières dans leur antique foyer, obtint, sur la recommandation du comte Kapodistrias, des libéralités de plusieurs des souverains et des ministres réunis au congrès de Vienne. L'hétérie des Philomuses (c'est le nom qu'elle portait) eut son siége à Athènes et compta parmi ses membres presque tous les voyageurs de distinction, notam-ment lord Byron. Une bague d'or, d'argent ou d'airain était l'insigne de ses affiliés à divers degrés. Elle s'occupait de la recherche et de la conservation des monuments d'antiquité. A la même époque, une association beaucoup plus vaste, et dont le but était, non pas de recueillir les ruines inanimées de la Grèce, mais de la faire revivre elle-même, était propagée par trois Grecs jusqu'alors obscurs, mais animés du plus ardent patriotisme. N. Skouphas d'Arta, Athanase Tzakalof de Janina, et P. Anagnostopoulos du Péloponnèse, s'étant rencontrés à Odessa, en 1814, jetèrent les bases de l'association dont le but était l'affranchissement de la Grèce par les Grecs mêmes, sans secours étrangers. Profitant habilement des encouragements donnés à l'hétérie des Philomuses, ils insinuèrent d'abord que la leur en était une ramification secrète. Ils avaient créé divers degrés d'initiation : c'était d'abord un lien de fraternité dont l'usage existait dès longtemps en Épire et par lequel on se jurait secours mutuel en toute circonstance; le second degré c'étaient les recommandés, chez lesquels l'hétérie-amicale se bornait à entretenir le dévouement à la patrie et de vagues espérances; puis venaient les prêtres d'Éléusine, les pasteurs, les chefs des pasteurs, etc., et au-dessus de tous ces degrés, ce qu'ils nommaient arché (pxri) le principe, le chef, puissance mystérieuse ou fictive dont les vrais fondateurs de l'hétérie se disaient seulement les instruments. Un cachet de l'hétérie qui portait les initiales A et K. faisait supposer que ces chefs secrets n'étaient autres qu'Alexandre, empereur de Russie, et son ministre Kapodistrias, vers lequel les espérances des Grecs étaient depuis lors souvent tournées. Plusieurs faits vinrent à l'appui de cette opinion,

afin de presser Kapodistrias (voy.) de se mettre à la tête du mouvement. Repoussé par cet homme d'état qui ne croyait pas le moment favorable pour l'affranchissement de la Grèce, ii s'adressa au général Alexandre Hypsilantis (voy.), fils de l'hospodar qui avait tenté le soulèvement de la Servie. Celui-ci accepta la direction de la grande et périlleuse entreprise, et reçut, le 15 juin 1820, au nom des chefs de l'hétérie, des pleins pouvoirs avec le titre d'épitrope ou régent. L'enthousiasme s'accrut à la nouvelle de ce choix, et tous les membres de l'hétérie firent d'énormes sacrifices pécuniaires dont la famille Hypsilantis donnait l'exemple. De toutes parts des rapports exagérés sur les forces des Grecs excitaient Hypsilantis à commencer une guerre que la rébellion d'Ali-Pacha (v.) semblait devoir favoriser. Sans se faire entièrement illusion sur les dangers de l'entreprise, mais reconnaissant que, dans l'état de la Grèce, de plus

Dans le courant de 1816, plusieurs des capitanis qui avaient servi la Russie en 1806 furent initiés à l'hétérie, pendant un voyage qu'ils firent à Saint-Pétersbourg, d'où ils revinrent avec de nombreuses faveurs du gouvernement. Ils furent chargés par les conjurés d'organiser dans le Péloponnèse et dans l'Épire les moyens de défense pour une lutte imminente, ce dont ils s'acquittèrent avec zèle et succès. Vers la même époque, un jeune homme qui se disait parent de Kapodistrias, Galatis d'Ithaque, fut admis par Skouphas dans la confidence de leurs projets. L'imprudence de ses démarches à Saint-Pétersbourg le fit expulser de Russie; cependant il se vantait d'avoir reçu en haut lieu des encouragements secrets; et, de retour en Turquie, sa conduite y fut encore plus téméraire, au point de compromettre le secret de l'hétérie déjà très répandue dans l'empire othoman. Les trois fondateurs s'étaient transportés à Constantinople mè-longs délais compromettaient également me, où ils s'étaient adjoint le riche banquier Sekéris qui les soutint de son crédit, et l'ardent Xanthos qui devint un des principaux chefs. Skouphas mourut en cette ville avec la terreur de voir l'entreprise, dont il avait conçu la première pensée, minée par la folie de Galatis que les conjurés se crurent obligés d'immoler à la sûreté commune. En 1817 et 1818, la société prit encore plus d'extension. L'archimandrite Dicée, counu depuis sous le nom de Papa Flechas, l'avait propagée dans les provinces danubiennes avec plus de zèle que de prudence. Des éphories furent créées pour surveiller chaque province. Presque tous les primats de la Morée et des iles, le bey du Magne Mavromichalis, les principaux ministres des hospodars et les drogmans, étaient plus ou moins initiés aux espérances des promoteurs de l'hétérie, et les pressaient de faire connaître enfin le chef secret de l'entreprise. La Grèce entière était agitée de l'attente d'un grand événement, et la Turquie recevait de la diplomatie européenne l'avis officieux de se tenir sur ses gardes.

Il devenait urgent de prendre un parti décisif. Les chefs de l'hétérie se séparérent: Xanthos partit pour St-Pétersbourg

le sort de la nation, et se flattant aussi d'être soutenu par la Russie, Hypsilantis déploya l'étendard de l'indépendance.

La finit le rôle de l'hétérie secrète. Les événements qui suivirent sont exposés à l'article GRÈCE. Ajoutons seulement que malgré les revers de l'invasion mal combinée des provinces danubiennes, l'impulsion simultanée donnée à toutes les parties de la Grèce par les émissaires de l'hétérie, qui ne se démentirent pas à l'heure des combats, a contribué puissamment à l'indépendance de ce pays qui, sans elle, gémirait peut-être encore sous le joug othoman. Un Grec, M. Philémon, a publié à Nauplie, en 1834, un Essai historique sur l'Hétérie plein de révélations curieuses. W. B-T.

HÉTÉROGÈNE ET HOMOGÈNE. Hétérogène (en gręc έtepoyevnis, mot composé de repos, autre, et de yivos, espèce), l'opposé d'homogène (de oμòs, semblable, et yśvos), signifie de nature différente. Tout corps est un composé dans lequel entrent des parties plus ou moins en harmonie les unes avec les autres. Si l'harmonie est parfaite, c'est que les parties sont homogènes; autrement elles sont dites hétérogènes.

De cette signification générale, les mots

homogène et hétérogène descendent à des significations particulières, applications spéciales du sens primitif. Hétérogène, en grammaire, s'applique à cette classe peu nombreuse de noms irréguliers qui, dans plusieurs langues, sont d'un genre au singulier et d'un autre au pluriel. Exemple: Çuyòs, joug, masculin au singulier, et neutre au pluriel (vyoi; delicium, neutre au singulier et féminin au pluriel, delicia; orgue, masculin au singulier et féminin au pluriel, un bel orgue, de belles orgues. Voy. GENRE.

Hétérogène se dit, en physique, d'une chose qui diffère d'une autre, soit par sa nature, soit par sa qualité; en mécanique, des corps dont la densité n'est pas égale dans toutes les parties du volume; en géométrie, de toute quantité qui, comparable à une autre quantité, en diffère tellement qu'elle ne l'excède jamais, quelque nombre de fois qu'on la prenne, etc. Figurément on dit, pour désigner un corps dont les membres sont divisés par des opinions contraires : Tel sénat, concile, parlement, club, chambre ou conseil, se compose d'éléments hétérogènes.

Homogene exprime, soit au propre, soit au figuré, un sens entièrement opposé au sens du mot hétérogène. Les sciences qui ont recours à celui-ci font également usage de celui-là. J. T-v-s.

HÉTÉROCLITE et HÉTÉRODOXE sont deux autres mots, l'un et l'autre empruntés au grec, dans lesquels l'adjection Tɛ- | pos entre comme élément.

Dans le premier, il est composé avec le verbe ziva, décliner. Hétéroclite signifie donc d'une déclinaison différente, et, en général, ce qui s'écarte des règles communes de l'analogie grammaticale; mais, figurément et familièrement, on se sert de ce mot pour désigner quelque chose de bizarre, de ridicule, de contraire à tous les usages: Ce sont des manières tout-à-fait hétéroclites.

Si ce dernier mot ressortit primitivement à la grammaire, l'autre, hétérodoxe, appartient à la théologie. C'est le contraire d'orthodoxe, et nous en renvoyons l'explication à cet article. Ajoutons seulement que c'est une expression adoucie; car, à la rigueur,

tout ce qui, en religion, n'est pas orthodoxe est qualifié par l'Église, non pas d'hétérodore mais d'hérétique. En usant d'indulgence, elle appelle ainsi ce qui n'est encore qu'un acheminement vers l'hérésie (voy.), une discordance sans scission. Cependant c'est plutôt dans les branches où la dissidence et même l'originalité des opinions sont permises qu'on fait usage du mot hétérodoxe, en parlant de ceux qui s'éloignent de l'opinion reçue S.

et commune.

HÉTÉROGYNES. Le savant professeur Latreille a désigné sous ce nom, qui marque une différence (etepos) dans les femelles (yun), la famille des insectes de l'ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillons, distincte des autres familles de la même division, en ce que les femelles, dans les espèces qui vivent solitaires, et les neutres, dans celles qui se réunissent en société, sont dépourvues | d'ailes, et dont, sauf quelques cas rares, les yeux ne sont point lisses.

Ils sont divisés en deux tribus : les formicaires et les musillaires. L. D. C.

HÉTÉRONOMIE, voy. AUTONOMIE. HÉTÉROSCIENS, nom formé des deux mots grecs ἕτερος, autre, et σκία, ombre, et que les géographes grecs ont appliqué aux habitants des deux zones tempérées, dont l'ombre, au soleil du midi, se projette vers le pôle du nord ou vers celui du súd, suivant qu'ils habitent la zone tempérée septentrionale ou méridionale. Ainsi les hétérosciens sont des gens ayant l'une ou l'autre ombre, et se distinguant par là des habitants de la zone torride qui ont le soleil à-plomb sur la tète. D-G.

HETMAN, mot polonais, qui se dit en bohême heytmán, et en russe atamán*, et qui est dérivé, selon Linde, de l'allemand Hauptmann, ou, ce qui est moins probable, des deux mots latins hæc manus, comme le veut Chmielevski, autre écrivain polonais. C'était en Pologne le titre du chef suprême de l'armée; en français, les hetmans polonais étaient souvent appelės grands-généraux.

(*) Cette forme russe est peut-être plus ancienne que la forme polonaise, et d'origine tatare. Voir notre ouvrage La Russie, la Pologne et la Finlande, p. 436. J. H. S.

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