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se joindre les nations immigrées, telles |
que les Persans, les Arabes, les juifs noirs
et blancs de Cochin, les chrétiens syriens
de Saint-Thomas qui comptent 200,000
sectateurs dans le sud du Dekkan*, les
Portugais, les Anglais, etc.

Le nombre des musulmans peut se monter, dans l'Inde, à 15 millions; eux aussi se sont modifiés et ont adopté des traits du caractère des indigènes. Dans quelques contrées, ils sont complétement déchus et réduits à la domesticité. Ils habitent les états qui composaient l'empire du Grand-Mogol (voy.). Les Parsis, réfugiés dans l'Inde depuis le vII° siècle de notre ère, forment environ 150,000 familles, disséminées dans les villes et villages de la côte occidentale, depuis Diu jusqu'à Bombay; dans cette dernière ville, il y en a environ 24,000. Ils se sont mariés avec les femmes du pays, ont oublié leur langue maternelle et parlent le guzerate; hommes paisibles et laborieux, ils exercent les états de négociant, courtier, tenancier de terre, tisserand, charpentier, ou se placent comme domestiques. On ne voit pas de pauvres parmi eux; plus actifs que les Hindous, ils fréquentent, pour leur commerce, les diverses parties de l'Inde et l'île de Ceylan, et vont jusqu'en Chine. Quant aux Européens établis dans l'Inde, on ne peut évaluer leur nombre qu'à 500,000, quoiqu'ils en doninent une très grande partie. Rien ne prouve mieux la supériorité de l'Europe civilisée sur l'Orient.

pitale était Palibothra, nommée depuis
Patna; les Kalatiens; les Padjas. La con-
trée entre le Djumna et le Sarasvati a dû
être le siége primitif des Arioi ou Arjas,
qui paraissent avoir dépossédé une race
dont on trouve encore quelques débris,
comme il a été dit à la page 590. Sous le
nom de Pentapotamie, les Grecs dési-
gnaient le Pendjab,comme étant arrosé par
5 rivières principales, dont la plus consi-
dérable est le Setlej. Pline ne décrit que les
contrées entre le Gange et l'Indus, entre
les monts Himalaya et les monts Vindhya :
il ne parle point de la partie méridionale
de la péninsule occidentale. L'auteur du
Périple (voy. ARRIEN) s'étend, au con-
traire, sur la géographie de cette partie,
principalement de la côte occidentale.
Mieux informé que ses devanciers, Pto-
lémée décrit l'Inde entière, et il n'est pas
difficile de reconnaître l'origine sanscrite
de la plupart des dénominations qu'il
emploie. C'est ainsi qu'à l'est du Gange,
il cite les Tanganas, les Marundæ (Mu-
rundas), les Passalæ (Pankalas), les Be-
sade (Vatsas?); et, auprès du mont
Mæandre (Mahendra, dans le pays de
Kalinga), les Zamira (Civiras?), puis
les Indaprathæ et les Nangalogæ, etc.,
etc. Relativement aux côtes du pays de
Dekkan, Ptolémée diffère peu du Périple.
Le fleuve Manda paraît être le Maha-
nuddy (en sanscrit Mahanudi); le Mæso-
lus doit être le Godavéry (d'après le mot
sanscrit Maushala, nom du peuple de
l'embouchure du fleuve); le Tynna de
Ptolémée peut être le Krischna ou bien
le Tunga, un de ses affluents, et le Cha-
beris est le Cavéry.

A l'article INDES-ORIENTALES (comp. anglaise des) nous ferons connaître les divisions administratives des possessions britanniques, et nous renvoyons à l'article INDOSTAN quelques détails historiques que nos lecteurs ont besoin de connaître. Pour le moment, bornons-nous aux gé-pays du Gange, le Madja-déka ou terre néralités suivantes.

Les plus anciens géographes ne savaient les noms que de quelques peuples, de quelques villes de l'Inde. Du nombre de ces peuples étaient les Gangarides, habitants des bords du Gange; les Arioi, en sanscrit Arjas, que l'on regarde comme les aborigènes, quoique eux-mêmes venus du dehors; les Prasioi, dont la ca

(*) A. Buchanan, Christian Researches in Asia, 3. édit,, Édimbourg, 1812.

Les Hindous divisaient anciennement l'Inde occidentale, leur pays, en 3 grandes parties, savoir l'Anugangam ou

du milieu, et le Dravida ou Dravira, c'est-à-dire le sud de la péninsule, à partir du 12 ou 13° degré de latitude nord jusqu'au cap Comorin. C'est ce que la géographie moderne appelle le Dekhan ou Dekkan (voy.). On y distinguait, d'après les idiomes, quatre contrées diverses, le Mahratte, le Telinga, le Canara, le Malayala, dont les idiomes ont une grande affinité entre eux et avec celui des Tudas, ce peuple sauvage et athlétique des

Nil-Gherrys(Montagnes bleues) dont nous avons parlé plus haut. Au XVIIe siècle fut faite la première division officielle de tous les états soumis au Grand-Mogol (voy.). On les divisa en 16 soubabies et en 33 pergunnas ou provinces, dont voici les noms par ordre alphabétique: Adjemir, Agrah, Allahabad, Aoude (Oude), Aurengabad, Bahar, Balaghat, Bengale, Bérar, Bider, Bedjapour, Cachemyr, Coïmbetor, Cochin, Delhy, Gondouana, Gorval, Guzerat, Haïderabad, Kanara, Karnatic, Khandeisch, Koutch, Pendjab, Maïssour, Malabar, Malwah, Népaul ou Neypâl, Orissa, Salem et Bahramahl, Circars septentrionaux, Sindhi, Travancore. Le reste était indépendant des souverains musulmans; les Européens avaient des comptoirs sur les côtes.

tam, Calicut et Surate, colonies de la France (voy. INDE FRANÇAISE); Tranquebar et Sérampore, colonies danoises. Toutes ces possessions n'ont guère plus d'un demi-million d'âmes. Les Portugais possédaient autrefois beaucoup plus de villes et de territoires, soit dans la péninsule, soit dans l'île de Ceylan ; mais ils les ont perdus, et ce sont les Anglais qui les ont remplacés.

La description la plus complète de la presqu'ile occidentale est celle de Fr. Hamilton: Description of Hindostan and the adjacent countries, Londres, 1820, 2 vol. in-8°. Parmi les voyageurs français de notre siècle, V. Jacquemont est celui qui a le mieux exploré cette partie de l'Inde: son Voyage formera 2 vol. in-4°*.

II. Inde orientale, dite au-delà du Gange ou Indo-Chine. Cette région, moins connue que la précédente, en diffère beaucoup par la forme, étant plus étroite et se terminant en une triple pe

feuille de lotus divisée en trois parties. Du côté du nord-est elle tient à la Chine, ou plutôt à la chaîne des montagnes du Boutan, qui peuvent être considérées comme une suite de l'Himalaya; au nord, cette partie de l'Inde parait atteindre le 28° de latitude. Le cours inférieur du Boufampoutre, puis celui du Bonasch qui se jette dans ce fleuve, forment la séparation entre les deux grandes régions indiennes. On évalue en gros la superficie de la région orientale à plus de 100,000 lieues carrées (v. p. 601). Le nord en est à peu près aussi montagneux que celui de la région occidentale, et ce n'est que par quelques cols de montagnes que les peuples de cette portion peuvent communiquer avec leurs voisins du dehors. Une ramification de ces montagnes suit le long cours du Bourampoutre. Les monts Garro, encore peu explorés, servent de contreforts à un plateau très élevé et montueux, d'où descendent plusieurs rivières, et d'où partent plusieurs chaines de montagnes moins hautes qui

Aujourd'hui la plus grande partie des anciennes pergunnas du Grand-Mogol fait partie des possessions anglaises, qui tendent encore à s'accroître par la conquête, par la terreur des armes britanni-ninsule que les Hindous comparent à une ques et par la corruption des chefs indépendants. L'Inde occidentale, envisagée sous le point de vue politique (nous avons déjà donné une autre division au commencement de cet article*), présente actuellement l'aspect suivant: 1° Possessions anglaises, savoir : les états occupés par les troupes et les fonctionnaires anglais, et administrés par la Compagnie, et les états qui en sont tributaires et dont les princes ou chefs sont considérés comme ses vassaux. Ces princes sont : le nidzam du Dekkan ou d'Haïderabad; les radjahs de Satarah, Maïssour et Travancore; le nabab d'Aoude; quelques radjahs mahrattes et radjepoutes; 2o les états qui jouissent encore de leur indépendance, savoir le royaume de Lahor ou pays des Sikhs, une partie du pays des Mahrattes, le Sindhi et le Népal, puis les tribus des montagnes. On pense que le royaume de Lahor peut avoir 4 millions d'âmes, et que les Mahrattes sont à peu près de la même force; 3° Possessions européennes sur les côtes, savoir: Goa (voy.), Daman et Diù, appartenant au Portugal; Pondichery, Karikal, Yanaon, Mahé, Chandernagor et les loges de Mazulipa(*) Voir aussi le tableau que nous donnons à l'art. INDOSTAN.

:

S.

(*) Voir l'article de Th. Benfey sur l'Inde dans l'Encyclopédie d'Ersch et Gruber. Cet important travail, dont il faut rapprocher l'art. Hindosta de l'Encyclopædia Britannica et surtout l'excel lente Geographie de l'Asie de M. Ch. Ritter. remplit tout un volume in-4°.

vont traverser une partie de la presqu'ile. | ailleurs on creuse des puits de 12 à 20

pieds pour trouver l'étain. Entre JunkCeylan et Tenasserim, la côte est remplie de ce métal; en général, il parait abonder depuis l'extrémité méridionale de la presqu'ile jusqu'à une latitude de 15°; peut-être même ce métal existe-t-il encore abondamment au-delà de cette ligne; mais on a peu examiné le sol de la région du nord. On sait toutefois qu'on y trouve de l'étain et du plomb*. Plusieurs contrées ont des mines de cuivre, de fer, d'antimoine. L'Inde orientale est riche en pierres précieuses, telles que diamants, rubis, agates, saphirs. Les grandes forêts sont pleines de bon bois de construction, de bois d'ébénisterie, de bois propres à la teinture et d'arbres à vernis. Les beaux fruits de l'Inde occidentale se retrouvent dans l'autre péninsule, et l'on y cultive aussi, comme dans toute l'Inde, beaucoup de riz, de coton, de bétel, de tabac, de cardamome, de sucre, etc. Dans le haut Assam, les Anglais se proposent de cultiver en grand le thé qui vient très bien, dit-on, dans les dis

C'est d'abord celle des monts d'Aracan qui se composent de quelques rangées parallèles et se terminent au cap Négrais; puis la chaîne des montagnes d'Ava qui, suivant la même direction, séparent le bassin de l'Irawaddy de celui du Saluœn; plus loin, les montagnes de Siam qui se prolongent entre les bassins du Salucen et du Menam et se perdent dans la presqu'ile de Malacca, dont le sol consiste en latérite st: argilo-ferrugineuse; enfin les montagnes de Camboje, entre la rivière du même - nom et le Menam, qui se rattachent aux glaciers de Yunan en Chine, d'où paraît descendre aussi le Maekhaoun ou rivière de Camboje, un des plus grands fleuves de l'Inde, ayant un cours de 300 lieues, et étant navigable dès son entrée dans la péninsule. Entre cette chaîne et la côte, on trouve encore une chaîne de montagnes ayant la même direction que les précédentes : ce sont les montagnes de la Cochinchine qui se terminent au cap Saint-James. Presque toutes ces chaînes sont couvertes de forêts dont les végétaux sont des euphorbiacées, des térébintha-tricts de Djorhath, Lukimpour et Socées, des magnoliacées, des urticées, des guttifères, des méliacées, des sapotées, des verbénacées et des éléagnées, mêlées à quelques palmiers, à des chênes et à des coniferes. L'ile Tchedouba, située dans le golfe de Bengale, a deux volcans; et dans l'ile de Namri, sur la côte d'Aracan, il y a des monticules qui lancent des flammes, des matières boueuses et sulfureuses, et même des masses de fer. Ces monticules sont, selon la superstition des Aracanais, le siége de leurs dieux-serpents. On connaît peu la composition géologique de ces montagnes; pour la hauteur, aucune n'égale les chaines secondaires de l'Himalaya. Elles con- Le climat varie suivant les localités : il tiennent évidemment de grands dépôts est malsain dans le bassin du Brahmade métaux utiles et précieux. Il y a de poutre, quoiqu'on ait donné le nom l'or dans les lits de quelques torrents; il d'assama (l'incomparable) à cette conparait tenir à une matrice de quartz. Untrée fertile qui jadis était très peuplée et des affluents du Bourampoutre charrie du sable aurifère; il en est de même de quelques-uns des affluents de l'Irawaddy. L'étain abonde dans la péninsule, surtout dans la presqu'ile de Malacca; les lits des ruisseaux contiennent l'oxyde de ce métal sous la forme de sable blanc;

diya. Le règne animal ressemble également à celui de l'Inde gangétique; les forêts recèlent des bêtes féroces, des buffles sauvages et des singes de diverses espèces; dans l'empire des Birmans, il y a des rhinocéros; Siam est renommé pour ses éléphants blancs; dans Assam et la Cochinchine, on a beaucoup de vers à soie; dans les parages des îles voisines de la péninsule, on pêche des huîtres à perles, moins estimées pourtant que celles de Ceylan; on y prend aussi des nids d'oiseaux mangeables. Dans la Cochinchine, on fait servir à la nourriture une petite espèce de chiens.

bien cultivée. Dans la région élevée du nord, le climat est salubre et l'air serein; les pluies y durent de mars à mai. Le Silhet, voisin duBengale, a un climat plus variable; les averses y sont accompagnées deviolentes

(*) Calder, Observations géologiques sur l'Est de l'Índe (Asiatic journal, février 1829).

tempêtes; les mois de septembre et octobre ont des chaleurs excessives; sur les côtes, entre 21 et 23o de latitude, le climat chaud et humide favorise extraordinairement le développement de la végétation; plus au sud il est très insalubre; le pays de Rangoun, mal cultivé, a de très fortes chaleurs dans les mois de mars et avril, mais qui alternent avec des nuits très fraîches; la saison pluvieuse s'y prolonge de juin en octobre. La presqu'île de Malacca jouit d'un bon climat; on cite aussi pour leur salubrité le nord du district de Martaban, où l'on a un temps serein depuis novembre jusqu'en mai, et le pays de Tenasserim, couvert encore de forêts. L'ile de Singapore, située près de la côte méridionale de Malacca, n'a pas non plus de chaleurs extrêmes; les averses n'y tombent qu'en décembre et en janvier. On a trois saisons dans le royaume de Siam; les moussons y tempèrent les excès de chaleur. La Cochinchine paraît éprouver de fortes chaleurs alternant avec un froid quelquefois très vif.

La masse de la population dans l'Inde orientale se rapproche, par ses caractères physiques, de la race mongole, et ressemble au peuple chinois. C'est pour cela qu'on désigne aussi cette région sous le nom d'Indo-Chine. Quelques auteurs supposent que c'est une population venue du dehors qui a dépossédé les aborigènes, dont il semble que les restes ou les descendants existent encore dans quelques districts isolés de la péninsule. La race mongole ou semi-mongole, qui domine actuelle ment, présente d'ailleurs plusieurs variétés et différences selon les contrées qu'elle habite. Le plateau d'Ava, sur les bords de l'Irawaddy et du Khionducen, est habité par les Mranmas ou Maramas qui constituent la population principale du pays birman. Ils se disent issus de l'Aracan, où demeure un peuple appelé Jo ou Ro, qui paraît appartenir à la même famille, ainsi que les Kions ou Koluns et les montagnards Tipperahs ou Tripuras, Jouméahs et Chakmas, qu'on appelle Muggs au Bengale, où ils vont servir comme domestiques*. Ils habitent les bords (*) Fr. Hamilton, Notice sur la frontière d'une

partie du Bengale et du royaume d'Ava; t. IIIV de l'Edinburgh journal of science.

du Karnaphulli, et ont pour voisins une race belliqueuse et pillarde, celle des Kunghis ou Koukis. Parmi les peuplades du nord-ouest, on compte aussi les Doms, qui passent dans le Bengale pour des parias; les Mismis, habitants des montagnes d'où descend le Brahimapoutre; les Garros à la physionomie chinoise, et les Cossyahs, habitants de montagnes dans lesquelles on trouve la caverne de Bouban, une des plus vastes que l'on connaisse. Les Karaens habitent les forêts des montagnes d'Ava; le pays est peuple de Mons ou Mans. Plusieurs peuplades sauvages vivent dispersées dans le pays des Birmans. Une nation nombreuse, les Châns ou Thaïs, c'est-à-dire libres, habite non-seulement le Siam, mais aussi les contrées montagneuses et boisées au nord de ce royaume. Une division de ce peuple, appelée Thai-jhay, et dont la langue diffère de celle des Thais, habite à l'est du Menam, et sur les montagnes de la Cochinchine. Vers la presqu'ile de Malacca, on trouve répandus les Law ou Lao qui occupent tout le pays de Laos; dans le Camboje demeurent les Kammen, et dans la Cochinchine les Kio-Katchins; la presqu'ile de Malacca a été peuplée, depuis le xre siècle, par les Malais qui sont venus des îles de la Sonde; enfin, dans la région située sous 8o de latitude, on trouve les Samangs, race noire qui est la mème que celle des Papouas dans les îles da grand Océan. De tous les peuples de race mongole, les Mranmas montrent le plus de vigueur sous les rapports physiques et moraux; quant aux autres, il règne autant de mollesse dans leur caractère que dans leur système musculaire, et la plupart des peuplades sont d'une taille plutôt petite que moyenne : les plus petits sont les Koukis, qui ont presque la taille de nains, et les habitants d'Annam, dont le teint est noir et la chevelure longue; les Châns ou Thaïs, plus basanés, ont une démarche lourde, un caractère indolent.Parmi les Lao, on distingue les blancs et les noirs; les Mismis ont une chevelure courte et la taille forte. De tous ces peuples, les Malais se séparent par leur teint, lear taille, leur esprit indépendant et leur audace. Un esprit de vengeance et de cruauté caractérise la plupart des peuples mon

agnards. Enfin les Samangs et les Bilas eprésentent, par leur teint noir, leur che elure crépue et laineuse, et par d'autres aractères physiques, la race nègre des Moluques et d'autres îles voisines. Cette Dopulation se grossit encore des Hindous et des Chinois, puis des nègres, des descendants des Portugais, et des insulaires les îles de l'équateur.

Les langues des peuples mongoliques le cette moitié de l'Inde ont, à ce qu'il semble, beaucoup d'affinité avec le chinois, et sont essentiellement monosylabiques; la langue thaï ressemble beaucoup à celle d'Annam; il y a aussi de randes analogies entre les langues de Tonquin, de Cochinchine et de Camboje. Il parait que les langues parlées par es Khamptis, les Châns et les habitants de Camboje, de Laos et de Siam, ont le thai our souche commune. L'aham ou idione du pays d'Assam est de la même fanille; cette langue n'est plus cultivée que par la caste sacerdotale; le bengali est naintenant la langue généralement en isage. Le birman, langue très répandue aussi, paraît se diviser en plusieurs dialectes. Par le bouddhisme, le pali s'est introduit dans la presqu'ile comme langue sacrée, et c'est dans cet idiome que sont rédigés beaucoup de livres religieux. Quelques peuples ont adopté l'écriture chinoise; les Birmans ont emprunté leur alphabet du pali; dans les écrits des Thaïs, on trouve un mélange de pali avec l'idiome national. On sait que les Malais ont leur langue particulière, dont les mots sont empruntés en partie du sanscrit, de l'arabe, du persan, du télinga et du javanais. On trouve un assez grand nombre de compositions littéraires écrites dans les principales langues de la péninsule; mais la plupart ont été inspirées par les modèles fournis par les Hindous et les Chinois. On remarque peu de génie, peu d'originalité, chez les peuples de la péninsule qui ne peuvent se vanter d'aucune invention un peu importante, et n'ont guère fait de progrès dans la civilisation, les lettres et les arts. Religion, poésie, quelque peu de science et d'arts, tout leur est venu du dehors: ils n'y ont presque rien ajouté, et ils sont toujours restés sous le joug de la superstition et du despotisme.

Les guerres ont dévasté cruellement le pays, et la richesse même de la nature n'a pas contribué beaucoup à en augmenter la prospérité. Autrefois le bouddhisme y a élevé ou excavé des temples considérables, richement ornés de sculptures; on trouve également des ruines d'anciens forts et de vastes palais. Aujourd'hui, on ne bâtit plus d'aussi grands monuments : les palais sont construits dans le goût chinois, et les pagodes peu élevées sont surchargées de dorures et de sculptures en bois. On ne voit d'agriculture florissante qu'aux environs des grandes villes. La culture de la soie et le tissage ont fait quelques progrès, ainsi que la fonte des métaux. Les Siamois sont de meilleurs artisans que les Birmans; ceuxci font pourtant de la bonne poterie et de l'orfévrerie, et leurs femmes tissent des étoffes de coton; Tonquin s'est distingué autrefois par ses laques et vernis; du reste, point de manufactures, point de perfection dans le tissage, comme on en trouve chez les Hindous.

La péninsule indo-chinoise est merveilleusement située pour le commerce, pouvant entretenir aisément, par ses grands fleuves, des relations entre ses diverses contrées, et communiquer avec de puissants empires et avec les nombreuses îles du voisinage. Dans le nord, il se fait un trafic entre l'Hindoustan et les tribus des montagnes qui cultivent du riz, du tabac, du coton, et engraissent des porcs et des volailles. Un commerce plus important se fait par caravanes et en transports par le moyen de bœufs. Dans l'empire birman, les caravanes s'arrêtent auprès d'Ava, apportent de la soie écrue de Laos, de la laque, de la cire, de l'ivoire, des métaux, tels que or, étain et plomb; elles rapportent dans le nord du riz, du sel, des marchandises de l'Inde. Les caravanes de la Chine qui consistent en chevaux, ânes et mulets, importent également beaucoup de soie écrue et de métaux, entre autres de l'or et de l'argent, du vif-argent, du fil de cuivre; puis du musc, de la rhubarbe, du papier, des vêtements et chaussures, des faisans, des chiens et autres animaux. En retour, la Chine reçoit des Birmans du coton, des pierres précieuses, des nids d'oiseaux mangeables, et des

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