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mère ou sa nourrice, jamais par son père. En ce sens, l'induction se rapproche un peu de l'analogie: il nous arrive même souvent de confondre ces deux méthodes. Elles different pourtant. Par l'induction, nous allons de ce qui est ou a été à ce qui sera; nous prévoyons l'avenir, et nous nous conduisons en conséquence. Par l'analogie, nous bornant au présent, nous concluons de ce qui a lieu dans une chose ou qui lui convient, à ce qui a lieu dans une autre ou lui convient, uniquement à cause de certaines ressemblances préalablement remarquées entre l'une et l'autre. Ainsi, en vertu de l'analogie, nous nous autorisons de certains rapports trouvés entre la terre et les planètes pour conclure que celles-ci sont habitées comme la terre. On peut dire de la médecine tout entière qu'elle est une science analogique; car ce que l'observation a fait constater de commun entre tous les hommes, les médeeins l'étendent à toutes les qualités qui n'ont point été comparées; et de ce qui se trouve ou se passe dans un homme, ils concluent ce qui doit se trouver ou se passer dans un autre. Les deux procédés conduisent donc du connu à l'inconnu, mais avec cette différence que, d'un côté, l'inconnu est un fait ou un événement futur, et que, de l'autre, c'est une propriété ou un état qu'on affirme d'un sujet sans avoir égard à l'avenir: aussi les résultats du second ne supposent-ils pas, comme ceux du premier, la permanence des lois de la nature. L-F-E. INDULGENCE (morale). L'indulgence est une disposition bienveillante envers autrui, qui se fonde sur le sentiment de la faiblesse et de l'imperfection inhérentes à notre nature*. En effet, si les défauts des autres ne rencontraient jamais en nous que sévérité, à quel titre pourrions-nous attendre de leur part plus de tolérance pour les nôtres? Une concession mutuelle à cet égard n'est donc pas moins d'accord avec l'intérêt de tous que conforme aux lois de l'équité; et c'est ainsi que l'indulgence devient le lien

(*) Le Christ nous en offre le plus parfait modele lorsqu'il dit ces paroles à ceux qui voulaient lapider la femme adultère : « Que celui d'entre Vous qui est sans péché lui jette la première pierre!(S. Jean, VIII, 7.)

| le plus doux et le plus fort à la fois de la société humaine. Cette qualité ne diffère de la générosité de caractère, qu'en ce que celle-ci touche de plus près au dévouement, qui lui-même tend à l'abnégation. L'indulgence bien réglée admet et suppose même l'élévation des sentiments, mais elle ne doit s'exercer qu'envers la faiblesse et l'erreur; et l'on ne saurait trop en réprouver l'abus, lorsqu'elle va jusqu'à couvrir le vice de sa protection. Excuser une action ou une conduite vraiment coupables, c'est presque s'en rendre complice, et l'indulgence pour le mal est un encouragement à mal faire.

En général, cette qualité domine chez ceux qui, pour leur propre compte, ont moins de besoin de la rencontrer chez les autres. En revanche, elle n'est jamais aussi rare que chez ceux qui offrent le plus de prise à la critique. Qu'un homme de cœur éprouve un seul mouvement de faiblesse à l'aspect du danger, et tous les poltrons de profession vont se récrier sur sa làcheté; qu'un homme d'une probité reconnue éprouve quelque gêne dans sa position, et tous les fripons vont lui jeter la pierre; qu'une femme d'honneur paraisse un seul instant prêter à la médisance, et l'essaim de coquettes va, plus haut encore que celui des prudes, crier au scandale! En un mot, dans la réalité, c'est toujours comme dans la fable des Animaux malades de la peste; et Haro sur le baudet! est le cri universel. Surtout, n'espérez guère trouver l'éloge d'une jeune femme dans la bouche d'une vieille; mais rapportez-vous-en aux laides du soin de faire valoir les moindres défauts des jolies.

Le grand peintre Molière a, dans le Misanthrope, fait de Philinte et d'Éliante les types parfaits de l'homme et de la femme indulgents; car le Philinte égoïste de Fabre d'Églantine ne ressemble nullement à l'homme aimable dont Molière avait fait le portrait.

Quant à l'indulgence trop naturelle et trop dangereuse avec laquelle on juge ses défauts, elle est l'ennemie du progrès et du perfectionnement moral. Mieux vaut suivre ce conseil de Boileau :

Soyez-vous à vous-même un sévère censeur. Voy. DÉFAUT. P. A. V.

INDULGENCES. Selon Bossuet, dans son Exposition de la foi catholique, & quand l'Église impose aux pécheurs des œuvres pénibles et laborieuses, et qu'ils les subissent avec humilité, cela s'appelle satisfaction; et lorsqu'ayant égard à la ferveur des pénitents ou à d'autres bonnes œuvres qu'elle leur prescrit, elle relâche quelque chose de la peine qui leur est due, cela s'appelle indulgence. » Nous voyons ici la doctrine des indulgences à son premier degré, et appliquée seulement aux vivants. Elle suppose implicitement le sacrement de la pénitence, et reconnaît aux hommes le droit de remettre les péchés. Mais l'Église catholique ne s'en est pas tenue là: elle a étendu le profit des indulgences jusque sur les morts; elle croit que les souffrances des âmes qui ont quitté la vie peuvent être soulagées et abrégées par les prières des vivants et par les mérites des saints. Cette croyance suppose en outre l'existence du purgatoire et la doctrine de la réversibilité.

Les luthériens, les calvinistes, les anglicans, qui n'admettent ni la pénitence à titre de sacrement, ni le purgatoire, ni la réversibilité des mérites, rejettent par conséquent les indulgences. Selon eux, les Écritures ne parlent point du purgatoire; l'Évangile ne reconnaît pas aux hommes le droit de remettre les péchés; la foi aux indulgences s'oppose à la sanctification des pécheurs, en leur faisant croire qu'ils peuvent compter sur les mérites d'autrui; elle est contraire à l'idée de la justice divine, et à l'Écriture, qui déclare que chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même; Dieu jugera les hommes selon les lumières qu'ils auront pu se procurer, en ayant égard à leurs propres œuvres, et non à celles d'autrui, qui ne peuvent leur être imputées.

Les catholiques ont cherché dans les Écritures des passages pour autoriser les indulgences. Ainsi l'abbé Bergier, dans son Dictionnaire de théologie, cite un mot de saint Paul, qui, dans sa première épitre aux Corinthiens, leur avait ordonné de retrancher de leur société un incestueux; puis au chapitre II, verset 10, de la seconde épitre, il consent à user d'indulgence envers lui, de peur qu'un excès

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de tristesse ne le porte au désespoir et à l'apostasie; « Ce que vous avez accorde, je l'accorde aussi; et si j'use d'indulgence, je le fais à cause de vous, et dans a la personne de Jésus-Christ. Sans vouloir chicaner sur la manière dont le savant théologien traduit κεχάρισμαι, comment n'a-t-il pas vu que le mot indulgence, exprimant ici un sentiment recommandé par la prudence humaine autant que par la charité chrétienne, n'a rien de commun avec cette croyance a l'efficacité des mérites d'autrui, qu'il fallait justifier? Imitons sur ce sujet la sage réserve de l'abbé Fleury, qui, dans ses Discours sur l'histoire ecclésiastique, fait ces réflexions judicieuses sur la multiplicité des indulgences et la facilité de les gagner: « Il était difficile de persuader des jeûnes et des disciplines à un pécheur qui pouvait les racheter par une legere aumône, ou la visite d'une église. Car les évêques du x11o et du x111° siècle accor daient des indulgences à toutes sortes d'œuvres pies, comme le bâtiment d'une église, l'entretien d'un hôpital, un pont, une chaussée, le pavé d'un grand chemin. Ce sont ces indulgences que le 4o concile de Latran appelle indiscrètes et superflues, qui rendent méprisables les clefs de l'Église et énervent la satisfaction de la pénitence... Prenons un exemple sensible: Que diriez-vous d'un prince qui, par une fausse clémence, offrirait a tous les criminels des moyens faciles pour éviter le supplice, des amendes modiques, de légères taxes pour contribuer aux dépenses de ses bâtiments ou à l'entretien de ses troupes; enfin, pour l'abolition de toutes sortes de crimes, quelques années de service dans ses armees? A votre avis, l'état de ce prince serait-il bien gouverné? y verrait-on régner l'inno cence des mœurs, la bonne foi dans le commerce, la sûreté des chemins, la tranquillité publique? n'y verrait-on pas, au contraire, un débordement général de tous les vices, une licence effrenée, et toutes les plus funestes suites de l'impunite? • (4° Discours, no XVI.)

A la première prédication des croisades, le concile de Clermont preside par Urbain II, en 1095, accorda une indulgence plénière, une rémission complete

de tous les péchés à ceux qui prendraient | signe, en général, une grâce, une faveur, un privilége. En France, l'usage l'a restreint aux concessions de ce genre faites par le pape au roi, aux communautés, ou même à des particuliers, soit pour les dispenser du droit commun, soit pour les replacer sous l'empire de ce droit, lorsque ses dispositions leur sont plus favorables. Ce mot s'applique aussi quelquefois à toute espèce de grâces émanées du SaintSiége, par exemple, aux brefs que des religieux obtiennent pour être admis dans un ordre moins rigoureux que celui dans lequel ils ont fait profession; aux permissions de lire les livres défendus (voy. INDEX), etc. Enfin, dans un sens limité, on donnait le nom d'indult à un privilége accordé par le souverain pontife, relativement à la disposition des bénéfices.

les armes pour le recouvrement de la Terre-Sainte. Cette indulgence tenait lieu de solde aux Croisés. Il est trop aisé de voir combien une pareille arme prêtait aux abus. Pendant les schismes, les antipapes accordaient des indulgences les uns contre les autres. Alexandre VI s'en servit pour payer l'armée qu'il destinait à la conquête de la Romagne. Lorsque Jules II voulut bâtir Saint-Pierre de Rome, il battit monnaie avec des indulgences. Son successeur Léon X continua ouvertement ce trafic. On en fit un monopole qui s'affermait à un très haut prix; les commissaires préposés au recouvrement des sommes achetaient du pape leur commission, et se livraient à des exactions rigoureuses. Le mécontentement des peuples devint plus grand, lorsqu'on sut l'uage auquel ces sommes étaient destinées: presque tout l'argent qui se levait en Allemagne tournait au profit de la sœur du pape. Ces excès préparèrent les voies à la réforme qui jusque là, et depuis la guerre le Bohême, n'avait eu pour adhérents qu'un petit nombre d'hommes éclairés Jui gémissaient en silence sur tous les ibus introduits dans l'Église.

Le concile de Trente, qui venait à la suite des grands orages de la réforme, garda sur les indulgences une ligne de modération. Dans sa 25e session, il s'exprime ainsi à ce sujet : « Quant aux abus qui s'y sont glissés, le concile ordonne d'en écarter d'abord toute espèce de gain ordide; il charge les évêques de noter tous les abus qu'ils trouveraient dans leurs diocèses; d'en faire le rapport au concile provincial, et ensuite au souverain pontife... » Le concile maintient que la puissance d'accorder les indulgences a été donnée à l'Église par Jésus-Christ, et que l'usage en est salutaire; mais qu'il convient d'en user avec discrétion, de peur que la discipline ecclésiastique ne soit énervée par une excessive facilité. Sur quoi Bossuet remarque, dans l'ouvrage que nous avons cité en commençant, que la manière de disposer des indulgences regarde la discipline. A-D.

INDULT. Ce terme du droit canonique vient du latin indultum, privilége (fait d'indultus, grâce, pardon), et dé

E. R. INDUS OU SIND, fleuve qui arrose la partie nord-ouest de l'Inde, et qui prend naissance dans les monts Himalaya (voy.), près du lac Manasarovar, où ses sources ont été visitées, en 1815, par l'Anglais Moorcroft. Dans le Karakorum ou GrandTibet, non loin de la ville de Leh, il recoit à droite, la rivière de Chayouk, venant du nord. Il longe une chaîne de montagnes couvertes de neige qui le sépare du Cachemyr; reçoit, encore à droite, la rivière d'Abousin, puis celle de Lundi ou Kaboul, au-dessus de la forteresse d'Attok et toujours du même côté. Ce n'est qu'à partir de ce dernier confluent que le fleuve, auparavant nommé SanPou, prend le nom de Sind; on l'appelle aussi lui-même Attok, mot qui signifie prohibé; car il est défendu aux Hindous par leurs lois religieuses, de traverser le fleuve pour se hasarder dans les contrées situées au-delà, où dominent les Afghans. C'est aussi après la jonction de l'Indus et du Kaboul, que le premier devient navigable. Il se grossit successivement des cinq rivières du Pendjab, dont le Setledj est la plus considérable. Du Pendjab, il entre dans le Moultan, et ensuite dans le Sindhi, gardant toujours la direction vers le sud qu'il suit depuis sa sortie de l'Himalaya. Il passe à Sehwan*, et, sous la latitude de 25° 30', il commence à se partager en plusieurs

(*) M. Ritter écrit Sehwan, Geogr. de l'Asie, t. V, p. 161. S.

branches; mais c'est au-dessous de Tattah | Sindhi, en grande partie couvert d'esflorescences salines, ne serait guère susceptible de culture. Des canaux de derivation y conduisent une partie de ses eaux. Les bas-fonds du fleuve n'admettent pour la navigation que des bateaux plats. Sur la côte du Delta ont lien des pêcheries considérables : on prend deur variétés de morues, des requins et beaucoup d'autres poissons. Bauder-Vikkar, port situé sur une des branches de l'Indus, appelé Hajamari, à 4 ou 5 lieues de la mer, est maintenant l'entrepôt d'un commerce assez considérable* : il en sort environ 400 bateaux par an avec les productions du Sindhi, que l'on transporte dans le Guzerate, à Mascate, à Bombay, etc. Ces bateaux, appelés dingys, jaugent 10 à 15 tonneaux, et sont très propres au cabotage; toutefois ceux qui viennent de la côte de Malabar et du port de Mascate, jaugent le double des plus grands bateaux côtiers, et même davantage. En 1837, le capitaine anglais Carless a fait un levé du Delta de l'Indus tel qu'il est actuellement **. Selon sa remarque, le Hajamari commence à s'ensabler à son embouchure, en sorte qu'il pourra bien ne pas rester longtemps la principale bouche du fleuve. D-G.

que le fleuve disparaît en se divisant en onze rivières qui, se rendant à la mer, forment un grand delta dans le pays appelé Sindhi, sur le golfe d'Oman. La première brauche qui se détache du fleuve est le Fulaili, appelé aussi successivement Gunni, Pharan et Cori, et passant à l'est de la ville d'Hydrabad. Le Pinyari se sépare de l'Indus auprès de Jerk; dans le Delta, cette rivière prend les noms de Gungra et de Sir: l'une et l'autre branche, traversées par des digues pour l'irrigation des terres, n'envoient à la mer que peu d'eau douce; et c'est la mer qui remplit leurs embouchures. Au-dessous de Tattah, l'Indus se divise encore en deux autres branches, Bugguar et Sata, dont le premier se rend dans la mer par deux canaux, et dont le dernier se partage en sept ramifications. Voilà les onze branches par les quelles l'Indus se jette ou plutôt se jetait dans la mer. Des changements considérables se sont opérés dans le Delta, par suite de tremblements de terre et de dé- | bordements qui ont transformé en marais ou en dunes une partie de ces embouchures. Ainsi, dans la saison sèche, il n'y a plus que deux ou trois bouches par lesquelles l'Indus se décharge actuellement dans l'Océan les autres sont remplies d'eau salée et communiquent à peine avec le fleuve. La principale bouche est maintenant le Kakawéri. Tandis que quelquesunes des vieilles embouchures sont envahies par les marais, d'autres sont bordées de dunes qui s'élèvent déjà au-dessus des marées les plus fortes*.

L'Indus est un fleuve vaseux et rempli de bas-fonds, quoique sa profondeur soit généralement de 12 pieds. Semblable au Nil, il est sujet, par suite de la fonte des neiges dans l'Himalaya, à des croissances périodiques, depuis le mois de mars jusqu'à celui de septembre; elles augmentent du triple la largeur du fleuve, dont le lit, souvent considérablement rétréci, n'est, dans les endroits les plus larges, que d'un demi – mille anglais. Quelques-uns des affluents de l'Indus surpassent de beaucoup en largeur d'assez grands fleuves de l'Europe. Sans l'Indus, le territoire du

(*) Voir sur tout cela Ch. Ritter, Geogr. de l'Arie, t. V, p. 5 et suiv., et p. 165 et suiv, S.

INDUSTRIE. L'industrie, dans le sens qu'aujourd'hui on attache ordinairement à ce mot, appartient aux temps modernes, car elle ne date guère que de 200 ans, et n'a réellement existé que depuis qu'on a élevé des fabriques, des manufactures et des usines. Chez les Romains, industria, mot qui, suivant Festus, avait d'abord la forme d'indostruum (de inda, intus, intro, au dedans, et struo, je prepare, j'élabore), signifiait simplement activité, application d'esprit, habileté à confectionner; et c'est dans ce sens qu'on dit encore: tel homme a beaucoup d'industrie, ou bien il n'a pas assez d'industrie pour faire telle chose. Dans son acception générale,l'industrie est donc le travail, l'ac tivité, mais l'activité productive. Maintenant on y réunit habituellement la signifi

(*) M. Ritter appelle le principal part da Sindhi Kourakhi (Curachi), t. V, p. 1-6. §.

petite carte, dans le tome VIII du Journal of (**) Voir son memoire, accompagné d'une the roy. geograph, Society, 1835.

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lui abandonne.

cation accessoire d'une fabrication quel- | dépendamment des grands bénéfices qu'il =conque, car les produits de l'agriculture, des bestiaux, des mines, tous ceux enfin que donnent les différents règnes de la nature, ne suffisent pas à eux seuls aux besoins de l'homme. Les matières premières doivent être modifiées, perfection=nées, séparées ou réunies; elles arrivent ainsi à recevoir des formes nouvelles que la nature ne leur a pas données, souvent même de nouvelles propriétés; tout est alors le produit de l'homme, de son intelligence: c'est ce qu'on nomme l'industrie. Ceux qui s'en tiennent à la première signification du mot préfèrent le nom = d'industrie manufacturière, pour la distinguer de ce qu'ils appellent l'industrie agricole. Le plus généralement, on comprend sous la dénomination d'industrie tout ce qui ajoute une valeur à la matière première, et l'industrie d'un pays est ainsi la réunion des efforts de ses habitants pour mettre en œuvre, de la manière la plus lucrative à la généralité, tous ses produits naturels; elle se manifeste ordinairement par les ateliers, les fabriques, les manufactures (voy. ces mots), et constitue ainsi un des plus puissants moyens connus d'augmenter la richesse des états. On introduit à bas prix des produits bruts, et on élève assez leur valeur par le travail pour pouvoir les réexporter sous une autre forme avec bénéfice: c'est sur ces principes que reposent, en Angleterre, l'industrie de la laine, de l'acier, de la toile, et dans tous les pays celle du coton. Mais pour produire des bénéfices suffisants, l'industrie 1 pour conséquence forcée une perfection mécanique extraordinaire et des débouchés nombreux et favorables à l'extérieur.

L'industrie s'exerce de deux manières, dans des ateliers isolés ou dans des manufactures. Dans le premier cas, un maitre avec l'aide de quelques apprentis ou compagnons exécute les travaux qui lui ont été commandés; ordinairement obligé de se conformer au goût et au caprice de chacune de ses pratiques, il ne travaille guère en grand et ne produit que par exception une certaine quantité d'un objet tant soit peu coûteux. L'ouvrier a besoin pour ses travaux de beaucoup d'outils différents; mais à cause de la diversité même de ses travaux, ces outils doivent être simples, et se plier à une foule d'usages. Chez lui, donc, on ne voit pas de ces puissantes machines, organisées d'une manière si intelligente, qui travaillent beaucoup plus vite, beaucoup mieux peut-être, mais qui ne sauraient donner qu'une seule espèce de produits, et d'un moule uniforme. Chez lui aussi, la division du travail est bien difficile à réaliser un habile ouvrier doit connaitre toutes les nuances de son métier, car à chaque instant il est appelé à les exécuter toutes, les unes après les autres. Telle est donc la différence qu'il y a entre les fabriques et les manufactures, bien qu'un simple atelier d'artisan ne mérite même pas encore le nom de fabrique, réservé à une industrie plus compliquée et employant plus de forces. Cependant, la fabrication c'est la production réalisée par un petit nombre d'individus; la manufacture, au contraire, implique l'idée d'un grand nombre de travailleurs. Dans les manufactures, il faut à la tête de l'entreprise un homme d'une capacité éprouvée, d'une éducation bien supérieure à celle de ses subordonnés, et qui ait d'abondants capitaux. C'est lui qui a la direction mécanique et commerciale; il ne songe pas à se mêler au travail, peut-être en serait-il tout-àfait incapable; le nombre de ses ouvriers est considérable, et s'élève quelquefois à

Un peuple qui se bornerait à l'agriculture, ou à l'exploitation des mines, aurait infiniment moins de bien-être que celui qui y réunirait l'exercice des métiers. Pour nous en convaincre, il nous suffira de jeter un coup d'œil comparatif sur le Mexique, la Pologne, la Sicile d'un côté, de l'autre sur l'Angleterre, la Bel-plusieurs centaines; les commandes sont gique et le nord de la France. Un pays toutes très fortes, et ordinairement les sans industrie voit s'enlever ses produits objets de la fabrication sont faits d'après naturels, qu'il est ensuite obligé de rale choix du maître et en grandes masses, cheter manufacturés au peuple industriel puis ensuite par l'intermédiaire de mardont il devient lui-même tributaire, in-chands ou de commissionnaires, disper¬ Encyclop. d. G. d. M. Tome XIV,

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