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si timide, n'a réalisé aucune de ces nombreuses et brillantes promesses. Il agonise aujourd'hui, après avoir jonché le sol de ruines, sans avoir rien entrepris, rien fait que révéler le talent et l'habileté déplorables de quelques spéculateurs déhontés.

Une des causes du progrès si lent de l'industrie en France est la mauvaise situation de la plupart de nos usines et de nos grands établissements d'industrie. Le plus grand nombre d'entre eux, établi dans des anciens bâtiments qui avaient appartenu autrefois à des couvents ou à des communautés religieuses, ont nécessité de coûteuses dépenses d'appropriation qui ont absorbé une partie du capital et du fonds de roulement, et, en définitive, n'ont donné pour la plupart que des constructions nullement en harmonie avec une bonne distribution du travail. Nous devons ajouter que tous les anciens édifices, appropriés à grands frais à une destination si nouvelle pour eux, sont presque toujours situés dans une position peu favorable au commerce. Les proprié

le royaume, la moitié de ce qu'elle est en Angleterre. Aujourd'hui que l'industrie est devenue la première puissance da monde, que c'est à elle qu'est donnée la mission de réaliser les merveilles de la civilisation nouvelle, les regards du gouvernement se sont tournés vers elle; mais ses efforts, paralysés par la routine qui croit ne pouvoir se passer de protection et souvent d'une protection exagérée, n'ont eu d'autres résultats que de neutraliser chez nous l'intelligence des hommes pratiques, et de paralyser les efforts des capitaux et des grandes associations. Le système français a été basé, du moins jusqu'ici, sur une impossibilité évidente. Il peut se résumer en deux mots : Vendre à tout le monde, et n'acheter de personne (voy. IMPORTATIONS, ExporTATIONS). Pour arriver à un résultat impossible, on a faussé, comme à plaisir, toutes les notions de la science et du bon sens. Depuis le retour de la paix, en 1815, l'industrie française a fait des progrès sans doute. Mais combien ces progrès n'auraient-ils pas été plus rapides sans la position critique où la létaires ont trop souvent oublié qu'une des gislation a mis la plupart de nos fabricants. Tandis que presque partout l'industrie reçoit ses matières premières à bon marché, en France elles sont grevées de droits élevés encore accrus par la cherté des transports. Un système semblable force beaucoup d'industries à des luttes sans profits qui amènent le découragement, tandis que, dans d'autres, des prohibitions irrationuelles ont pour conséquence l'imperfection de la fabrication, la paresse et la nonchalance du fabricant. Malgré les vices de ce système et les effets désastreux qu'il a produits, il serait injuste de dire que l'industrie française est restée stationnaire (voy. EXPOSITION), seulement elle n'a pas autant marché que celle de quelques autres peuples. Dans la science des machines, dans l'industrie métallurgique, on a, dans ces dernières années, fait d'assez grands progrès; cependant là même il reste encore beaucoup à faire, tant pour répondre aux besoins de la consommation intérieure que pour mettre cette industrie à la place qu'elle devrait occuper. L'esprit d'association, si lent à naitre en France,

premières conditions était d'avoir des arrivages et des débouchés faciles; qu'il fallait autant que possible se placer près d'un cours d'eau, d'un confluent de grandes routes, dans des endroits accessibles en tous temps, de manière à pouvoir se procurer le combustible et les matières premières facilement, à point nommé, à bon marché, et pouvoir aussi exporter, entreposer, commissionner ses produits avec la même facilité.

Une autre cause, c'est l'imperfection des voies de communication (voy.) de toute nature. Si les besoins de la circulation sont aujourd'hui une nécessité de premier ordre, elles le sont d'autant plus encore pour la France, pays plus agricole au fond qu'industriel, et qui, à cause de sa position géographique, donne passage à un transit considérable. Les routes sont presque toujours mauvaises, souvent impraticables; les canaux, encore inachevés malgré des sacrifices énormes, ne sont pas reliés entre eux : beaucoup sont toutà-fait isolés et par conséquent inutiles; les époques de chòmage y sont trop longues et trop rapprochées. Des tarifs trop

élevés éloignent le commerce, car c'est le | auraient pu marcher seuls. Qu'est-il répropre de ces voies artificielles de communication d'attirer à elles les marchandises encombrantes qui, sous un grand volume, représentent souvent peu de valeur. Les rivières sont souvent ensablées, innavigables, et nécessiteraient aussi d'importants travaux. L'imperfection des voies de circulation a pour résultat immédiat de renchérir les transports et d'influer ainsi d'une manière fâcheuse sur le prix des matières premières indispensables à toute industrie. Quant aux chemins de fer, la France en est encore aux essais.

Une troisième cause est la petite quantité de forces motrices. La difficulté, souvent même l'impossibilité des transports devait réagir d'une manière funeste sur un produit aussi lourd, aussi encombrant que le combustible. De là ce fâcheux ré sultat, que le nombre des machines, surtout des machines à vapeur, bien qu'en progrès, est loin d'être parvenu au chiffre qu'il devrait atteindre. Ajoutons encore qu'une ressource précieuse, et qui se trouve abondamment sur tous les points du territoire, celle des chutes d'eau, est trop souvent négligée.

sulté de ce système inintelligent? Diminution dans la consommation; nécessite pour plusieurs fabriques d'acheter certains produits de mauvaise qualite à des prix élevés, quand on pourrait en avoir de bons à meilleur marché; impossibilité de créer par des mélanges des combinaisons nouvelles, et par conse quent de jeter des produits nouveaux sur les marchés étrangers. L'agriculture et l'industrie, qui devraient être deux utiles auxiliaires et se prêter un mutuel appui, sont devenues deux ennemies du moment qu'on a cru que l'une ne pouvait être favorisée qu'au détriment de l'autre.

En troisième ligne, au nombre des pays industriels, il nous faut ranger l'Allemagne. Si nous ne consultions que ses progrès, nous aurions peut-être dû lui donner la première place, car aucun pays en Europe n'a plus marché depuis 25 ans. EnAllemagne, l'industrie repose sur deux bases fort avantageuses, une agriculture très avancée et une bonne division de la propriété. Si elle n'a pas assez de charbon, et en général assez de combustible, elle y supplée par de nombreuses chutes d'eau, Nous mentionnerons ensuite comme qui, dans beaucoup de localités, remplaune des causes les plus nuisibles au pro- cent les machines à vapeur. Depuis surgrès de l'industrie, la cherté, l'intérêt éle- tout que l'association des douanes allevé des capitaux, et, par suite, l'absence de mandes (voy. DOUANES a réuni sous une bons établissements de crédit. Le capita- législation uniforme la plus grande parliste, habitué à réaliser dans des jeux ha- tie de ces pays autrefois morcelés, elle fast sardeux de bourse, ou même dans des pla- sur certains objets, notamment sur la boncements, un intérêt élevé et à peu près neterie et la quincaillerie ordinaire, consùr, ne se trouve guère porté à risquer ses currence aux marchandises anglaises.Cette fonds dans les spéculations de l'industrie, association a commencé pour elle une où ils lui donneraient des bénéfices trop nouvelle ère, celle de l'emancipation inmodiques. De là l'éloignement des hom-dustrielle; l'argent n'y manque pas, seumes d'argent pour l'industrie agricole oulement les capitaux n'ont pas encore toute manufacturière; de là conséquemment l'impossibilité de monter sur une vaste échelle de ces établissements industriels où la division du travail est à la fois une garantie de bon marché, de célérité et de bonne fabrication.

Enfin nous mentionnerons encore, et peut-être comme la cause la plus importante, le régime économique établi en France. Basé sur la prohibition ou sur une fiscalité exagérée, le régime dit protecteur n'a rien protégé du tout, sinon quelques intérêts qui depuis longtemps

la mobilité désirable. Les Anglais ont plus d'habileté dans la fabrication, plus de perfectionnement dans les methodes; mais le bas prix des salaires donne sur certains points à l'Allemagne des éléments faciles de concurrence. Elle a maintenant tout ce qui peut activer l'industrie : des ateliers de construction de machines, des chemins de fer, des bateaux à vapeur. Ea somme, on peut dire qu'aucune branche d'industrie ne lui est étrangère. Les tissus de lin de la Saxe, les tissus de laine de la Prusse sont justement renommes;

la fabrication des cuirs et celle des verres
et cristaux sont considérables: la Bohême
à elle seule produit des derniers pour 2
millions de florins (5 millions de fr.). On
travaille en Allemagne le bois et les mé-
taux en assez grande quantité, non-seu-
lement pour satisfaire aux besoins du
pays, mais encore pour fournir à une ex-
portation importante. Pour les tissus de
soie et de coton, l'Allemagne dépend
encore, il est vrai, de l'étranger; ce-
pendant la Saxe, plusieurs parties de la
Prusse et l'Autriche ont, depuis quelque
temps,fait, dans cette fabrication, des pro-
grès extraordinaires, bien que leurs pro-
duits soient moins élégants que ceux de la
France et plus chers que ceux des Anglais.
Quelques articles de coton, cependant,
comme par exemple les objets brodés ou
tricotés, de même que les grosses soieries
unies, commencent à se répandre avec
avantage sur les marchés du continent. Les
blondes etdentelles de l'Erzgebirge ont une
réputation justement méritée, et les pro-
vinces rhénanes sont depuis longtemps un
grand foyer de richesses et d'industrie.
Les rubans d'Elberfeld et de Barmen,
leurs tissus, les velours de Crefeld (v. ces
noms) se répandent, même à présent, avec
avantage sur les marchés d'Europe; les
toiles de la Westphalie trouvent partout
à se bien placer, et ce mouvement est de-
venu bien plus actif depuis l'association
douanière dont nous avons parlé*. L'Au-
triche et la Bohême, bien que soumises
à une législation exceptionnelle et même
prohibitive, mais dont la contrebande se
charge, moyennant une prime modérée,
d'annuler les effets, sont aussi en voie de
progrès. A Vienne, les émaux, les aciers,
l'ivoire sont parfaitement travaillés; les
soieries, la carrosserie, les tissus de laine
légers trouvent une exportation facile;
des mines riches et nombreuses donnent
à l'industrie métallurgique une puissante
impulsion. Les faux, les limes et les aciers
de la Styrie sont renommés dans toute
l'Europe. Mais, de toute l'Allemagne,
la Prusse et la Saxe sont les deux pays
(*) L'auteur de cet article, conjointement
avec M. Beres, en a fait connaître l'organisation
et les résultats dans un ouvrage fort instructif
intitulé: L'association des Douanes allemandes ;
son passé, son avenir, Paris, 1841, in-8°, avec
S.

cartes.

les plus avancés. Le midi, qui était assez en arrière, n'a commencé à recevoir un peu de vie industrielle que depuis l'association douanière. La fabrication des draps commence à se développer dans le Würtemberg. Aux confins de l'Allemagne, Hambourg, place de commerce importante, est surtout livré à ses spéculations; cependant cette ville contient aussi des raffineries considérables. L'industrie de l'Allemagne est à la veille de se développer sur une grande échelle, et même, un jour qui n'est pas éloigné, peut-être, elle pourra devenir menaçante pour les pays qui ne voudront pas adopter une politique commerciale plus libérale et plus rationnelle.

Après les états que nous venons de nommer, il faut citer la Belgique, pays d'autant plus digne de toute notre attention, qu'avec un territoire borné et une population limitée, elle participe à la fois de l'aptitude industrielle de l'Angleterre, de la France et de l'Allemagne. Son agriculture est aussi avancée que celle d'aucun pays de l'Europe. Pour la perfection de la main-d'œuvre, l'apprêt, le poli, l'apparence, elle égale la France; pour la partie mécanique, l'art de construire et d'employer les machines, elle est presqu'au niveau de l'Angleterre. Les branches principales de son industrie sont les métaux, surtout la fabrication des armes et celle des machines, celle des tulles, des cotons, des toiles, des draps légers et des cuirs. Liége, Courtrai, Gand, Verviers sont ses plus grands centres d'industrie et de fabrication. Des mines abondantes de charbon de terre, un admirable système de canaux et de chemins de fer y versent partout le combustible à bon marché. Les capitaux y sont abondants, pas trop chers. Depuis sa séparation d'avec la Hollande, la Belgique ne doit plus penser qu'à accroître, à étendre ses débouchés. Quant au royaume des Pays-Bas, adonné surtout au commerce, il n'a guère conservé que la fabrication des toiles et des draps.

La Suisse montre aussi une grande activité; l'industrie y a un caractère tout particulier. La Suisse est du petit nombre de pays qui, non-seulement sans le secours des prohibitions, mais encore sans celui des droits et des douanes, ont su se créer

une industrie florissante; excepté un léger droit qu'on acquitte sur certains objets, droit destiné à subvenir aux besoins de la caisse militaire fédérale, tout entre en franchise. Ensuite l'industrie y est plutôt exercée par les métiers que par les manufactures; elle est en quelque sorte un auxiliaire de l'agriculture. Chaque chef de famille y est à la fois laboureur et fabricant : c'est ce qui rend, dans ce pays, les crises commerciales si rares et si difficiles. L'horlogerie de Genève, les dentelles et tulles de Rheineck, les foulards de Saint-Gall, les soieries et les cotons de Zurich, les rubans de Båle sont, en produits fabriqués, ses principaux articles d'exportation.

développe ses forces, et les gouvernements du centre, celui de Saint-Pétersbourg et d'autres, offrent déjà des fabriques et des manufactures très importantes. Toutefois on ne peut pas dire que la Russie ait acquis jusqu'à ce moment ce qu'on peut appeler une industrie nationale, bien que le gouvernement ait fondé lui-même ou encouragé par ses subventions la création de grands et nombreux établissements par exemple la manufacture d'Alexandrofsk, gouvernement de Saint-Pétersbourg,qui, à proprement parler, ne sont que de grands modèles.

Enfin il nous faut dire un mot de l'in

qui y sont en grande abondance, surtout le coton et le tabac. Toutefois nous devons dire qu'aucun pays n'est mieux place pour voir prochainement se développer dans son sein une industrie colossale. La plupart des produits bruts y sont abondants, et le pays jouit d'un système de viabilité tout-à-fait perfectionné. Les moyens de transport ordinaire y sont les bateaux à vapeur et les chemins de fer. Des fleuves gigantesques, semblables à des mers, traversent le pays comme des artères bienfaisantes, et portent partout l'abondance. Encore ne parlons-nous pas de ces admi

dustrie dans les États-Unis de l'Amérique du Nord*. Elle est encore trop morcelee, Quant aux pays du Nord de l'Europe, trop isolée, pour qu'on puisse s'en faire ils donnent surtout des produits bruts. une idée exacte et générale. Elle se rapLa Suede possède des trésors en bois et proche un peu de l'industrie anglaise, en en fer, mais elle sait peu les travailler. ce qu'elle cherche de préférence à imiter Sa production moyenne annuelle, qui n'é- des modèles anglais. A l'exception des matait, avant 1695, que de 223,147 skep-chines, elle n'exporte aucun produit fapund, ou 33,467 tonneaux de 1,000 ki-briqué, mais seulement des produits bruts logr., était, en 1831, de 463,501 skeppund ou 69,526 tonneaux. Du fer, un peu d'argent, du cuivre, du cobalt, du soufre constituent ses principales richesses minérales. Une mine de houille, la seule du royaume, celle de Hoganès, a donné, en 1831, 23,198 tonneaux. On y a fait dernièrement quelques efforts pour perfectionner la fabrication des métaux. On a réuni aux charbonnages des fabriques de potasse, de salpêtre, de résine; mais, à tout prendre, on ne peut guère mentionner, en fait de métiers industriels, que la fabrication des draps communs. Le Danemark est, à l'exception toute-rables canaux auxquels nous n'avons rien fois de la production métallurgique, à peu près dans une position analogue. L'auteur de cet article a vu à Copenhague, en l'automne de 1834, une exposition des produits de l'industrie : sauf quel ques instruments de musique et quelques objets de sellerie assez bien confectionnés, tout le reste semblait véritablement indiquer que, sous le rapport industriel, le pays était encore dans l'enfance.

La Russie enfin a des richesses naturelles immenses. Sur son vaste territoire, le chanvre, le lin, les blés, les laines, les métaux, la poix, la résine, la potasse sont en abondance. De son côté, l'industrie y

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à comparer en Europe. Sur ce vaste territoire, des espaces immenses restent encore à défricher, et la population y est à l'aise, bien que partout en progression constante.

Ainsi tous les peuples s'élancent à l'envie dans cette voie nouvelle; nous les verrons peut-être encore plus d'une fois prendre les armes soit pour s'ouvrir, sout pour conserver des marches; cela est surtout à craindre pour les pays purement industriels et commerçants, comme l'Angleterre. Cependant l'industrie ne peut fleurir qu'à l'ombre de la paix. Chaque ) Voy. ETATS-Unis, T. X, p. 145.

peuple doit comprendre, d'ailleurs, que l'industrie n'est pas la seule source de richesse; qu'elle ne doit pas l'empêcher de cultiver son sol, et d'en exploiter tous les produits. Puissent enfin l'éducation industrielle devenir un garant de moralité, l'activité des peuples se montrer dans la création de bonnes voies de communication, les relations amicales s'affermir partout et s'étendre, la liberté des échanges (voy.) amener une ère nouvelle, où le progrès profite à tous et se fasse sentir dans toutes les conditions de la vie. L. N.

n'a vu un corps en repos se mettre de luimême en mouvement. On comprend que l'état de repos dont il est question ici n'est qu'un repos relatif, car il n'y a pas une seule particule en repos dans tout l'univers. Un exemple remarquable de l'inertie dans l'état de mouvement se présente dans le cours des planètes. La vitesse de la lune autour de la terre, celle de la terre autour du soleil, ne paraissent pas avoir diminué depuis l'origine des observations astronomiques. Mais si les planètes restent animées des mêmes vitesses qui leur ont été imprimées, c'est qu'elles se meuvent dans le vide ou du moins dans un milieu de résistance inappréciable, car c'est dans cette hypothèse seulement que le mouvement peut être inaltérable et persister éternellement. V. MOUVEMENT. V. S.

INDUSTRIE (ÉCOLES D'), voy. ÉcoLES (T. IX, p. 93) et DIMANCHE. INDUSTRIEL (SYSTÈME), voy. ÉcoNOMIE POLITIQUE, T. IX, p. 116 et 120. INERTIE, propriété de la matière par laquelle un corps ne peut rien changer au mouvement qu'il possède actuellement, ni passer d'une position à une autre dans l'espace, sans une cause extérieure. On ne conçoit pas, en effet, qu'un corps purement matériel puisse altérer de luimême le mouvement qu'il aurait reçu par une force (voy.) quelconque, ni passer de l'état de repos à celui de mouvement. Un corps mu ou stationnaire reste donc dans cet état, à moins qu'une force étrangère ne surmonte celle de l'inertie. C'est ce qui arrive toutes les fois qu'un corps mis en mouvement semble diminuer graduellement de vitesse et enfin s'arrêter de lui-même. Ce changement dans l'état du corps résulte de l'action incessante de deux résistances qui s'op-mère de Don Pèdre, à la naissance de son

posent au mouvement : l'une est la résistance du milieu où se meut le corps, tel que l'air ou l'eau; l'autre est celle du frottement (voy.). Tout corps porte ou pose sur un autre corps; en d'autres termes, tout corps qui se meut frotte un autre corps, et celui-ci oppose une certaine résistance. Ce qui prouve la double résistance dont nous parlons, c'est que si le milieu est moins dense, et par conséquent moins résistant (tel est, par exemple, l'air relativement à l'ean), ou si le plan sur lequel se meut une bille est plus poli qu'un autre (telle est une table de marbre relativement au tapis du billard), le mouvement imprimé se conserve bien plus longtemps. L'inertie, à l'état de repos, est offerte par une observation constante; jamais on

INÈS DE CASTRO, fille naturelle de Pierre Fernand de Castro, noble Castillan, dont la maison tenait, par d'antiques alliances, aux maisons royales d'Espagne et de Portugal, était auprès de Constance, épouse de Don Pèdre, fils d'Alphonse IV de Portugal, moins comme demoiselle d'honneur qu'en qualité de parente. A la beauté noble et gracieuse qui l'avait fait surnommer port de héron, elle joignait tout le charme de l'esprit le plus séduisant, et Don Pèdre ne tarda pas à en être captivé. Constance, qui surprit le secret de cette passion naissante, imagina, pour élever un obstacle entre son époux et Inès, de la choisir pour com

premier enfant*. Ce lien spirituel ne fit, au contraire, qu'ajouter quelque chose de plus intime à la tendresse des deux amants; et lorsque Constance mourut (1345), leur liaison devint plus étroite, sans cesser d'être mystérieuse; plus tard, elle fut secrètement consacrée par Don Gil, prieur da Guarda, que le pape avait, dit-on, autorisé à la bénir, vers 1354. Ce mariage ne tarda pas à être révélé à Alphonse, chez qui la sévérité du roi laissait peu de place à la tendresse du père. Les grands lui firent craindre que la puissante famille d'Inès ne parvint à mettre ses fils sur le trône, et lui persuadèrent

(*) Ruy de Pina, Chronica de el rey de Alfonso o quarto, etc. Lisbonne, 1653. Ruy de Pina est un chroniqueur de la fin du xve siècle.

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