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de s'en défaire par le meurtre. Ce prince | l'eut couché près d'elle dans la pierre du impitoyable, accompagné de gens arniés, mausolée qu'il lui avait fait élever au se rendit à Coimbre, où demeurait Inès, couvent d'Alcobaça. dans le palais de Sainte-Claire (1355). Les uns disent qu'Inès fut assassinée sous ses yeux, en vain défendue par les larmes de ses beaux enfants dont elle était entourée; d'autres rapportent qu'Alphonse, touché de ce spectacle, s'éloigna en pardonnant, mais qu'Inès tomba sous le fer des conseillers d'Alphonse, qui la tuèrent comme des bouchers, et dont lui-même sembla accepter le crime, car il ne le punit pas. L'époux d'Inès prit les armes et osa demander compte à son père et à son roi du sang si lâchement versé. Dans ce temps, une sœur d'Inès, Jeanne de Castro, séduite par un autre Don Pèdre, ce roi d'Espagne surnommé le Cruel, était devenue son épouse. Leur frère Fernand était dans la confiance intime de Don Pedre-le-Cruel. La Chronique rimée de Du Guesclin, récemment imprimée d'après un manuscrit de la Bibliothèque royale, donne sur ceci de curieux détails. Fernand de Castro et Don Alvarez Pirez de Castro, frères d'Inès, se joignirent à son époux pour ravager les domaines des grands seigneurs qui avaient commis le crime. Mais c'était leur vie qu'il fallait à Don Pèdre, et quand il monta sur le trône, en 1357, il fit périr, dans d'effroyables tortures, Pero Coelho et Alvaro Gonçalez, qui s'étaient réfugiés dans les états de Don Pèdre-le-Cruel, et que celui-ci lui livra.

L'amour passionné de l'époux d'Inès ne se contenta pas de cette réparation sanglante au supplice des meurtriers succéda le triomphe de la victime. Les restes d'Inès furent exhumés, et le cadavre, revêtu des ornements royaux, ceint du diademe de Portugal, reçut les hommages de la cour et des États assemblés. Ensuite, Don Pedre fit transporter Inès de Coimbre à Alcobaça, l'espace de 17 lieues, environnée d'un cortege royal et funèbre. Toute cette pompe étrange, mêlée de deuil et d'amour, était, de la part de Don Pedre, une satisfaction donnée, moins encore à la colère qu'à la tendresse: la fin tragique d'Inès n'avait fait qu'exalter sa passion, et il ne cessa de pleurer cette épouse chérie que lorsque la mort

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L'histoire d'Inès a été conservée par le chroniqueur Fernand Lopes, surnomme le Froissard portugais, qui écrivait vers 1434, et dont l'ouvrage, longtemps oablié, a été reproduit dans le recueil intitulé: Collecção de livros ineditos de historia portugheza, etc., Lisbonne, 1790. Fernand Lopes n'a point parle du couronnement du cadavre : c'est un fait raconté, d'après la tradition et les romances, par Duarte Nunez de Liao, ecrivain de la fin du xvi siècle, qui a copie et arrangé la chronique de Fernand Lopès. M. Ferdinand Denis a donné, dans ses Chroniques chevaleresques de l'Espagne et du Portugal (1839), un extrait de ces documents. « Ce serait presque l'œuvre d'un laborieux bibliographe, ditil, que de rappeler, même sommairement, tout ce qui a été écrit sur Inès de Castro. Poemes, romans, nouvelles, drames, tragédies, et jusqu'aux coplas de la romance populaire, toutes les formes littéraires et poétiques se sont épuisées sur cette grande catastrophe. » Aussi Inès de Castro doitelle sa renommée à la poésie bien plus qu'à l'histoire; sa vie offre un roman fort stérile en considérations politiques, mais fécond en émotions tendres et douloureuses. Parmi les poëtes portugais qui ont traité ce sujet national, nous nommerons seulement l'un des plus anciens et des plus illustres, Antoine Ferreira roy., auteur d'une tragédie qui passe pour un des chefs-d'œuvre de la littérature portugaise, et que sa date place, avec la Sʊfonisba du Trissin, parmi les premiers monuments du théâtre moderne. Le chantre des Lusiades doit à cette tragique histoire ses vers les plus touchants. Notre propre théâtre lui doit aussi l'Ines de Castro de Lamotte, tragédie dont l'im mense succès atteste le bonheur du sujet, beaucoup plus que le talent du poète. On a joué, de nos jours, mais avec un succes moins brillant, une autre tragedie sur le même sujet, Pierre de Portugal, par M. Lucien Arnault.* M. A.

() L'exhumation d'Inès de Castro est aussi le sujet d'un tableau estime de M. le comte de Forbin. Voy, son article.

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en résulta des conflits qui n'agitèrent longtemps que les classes éclairées, alors peu nombreuses; mais, lorsque la renaissance des lettres et la découverte de l'imprimerie eurent davantage répandu les lumières, ils devinrent le sujet de la discussion générale, et enfantèrent bientôt les doctrines de la réforme.

Plus d'un réformateur, sans doute, voulut d'abord substituer sa propre infaillibilité à celle de l'Église qu'il combattait; mais en définitive le véritable principe du protestantisme fut de ne reconnaître d'infaillibilité que dans la parole de Dieu (voy. BIBLE et INSPIRATION). Telle avait été probablement aussi la pensée primitive de l'Église catholique. Mais avec l'organisation compliquée de sa hiérarchie, elle fit du clergé une puissance usurpatrice tendant sans cesse à substituer ses innombrables règlements tempo

IN EXTENSO, expression latine qu'on emploie aussi en français et dans les autres langues modernes, pour dire dans toute son étendue. Donner cominunication d'une pièce in extenso, c'est la faire connaître dans toute sa teneur, sans l'abréger ni la résumer. X. INFAILLIBILITÉ, qualité de celui qui ne peut jamais faillir, c'est-à-dire se tromper ou errer; mot qui résume admirablement toutes les audacieuses prétentions de l'orgueil humain. Car ce n'est pas pour exprimer l'une des perfections de l'Etre-Suprême qu'il a été inventé : on ne dit pas l'infaillibilité de Dieu, parce qu'il n'est jamais venu dans la pensée de personne que celui qui voit tout, qui sait tout, pût être sujet à l'erreur. Mais l'homme, tout fier des moindres conquêtes de son intelligence, est facilement enclin à oublier la fragilité de sa nature; d'une autre part, le doute l'irrite ou l'ac-rels aux quelques articles de foi fondacable, et sa faiblesse cherche un appui mentaux dont elle avait voulu l'établir dans ce fantôme d'autorité infaillible. En gardien. religion surtout, ce principe offrait des avantages trop séduisants pour être négligé : lui seul pouvait forcer tous les esprits à l'unité de croyance et de culte. Aussi a-t-il été la base sur laquelle s'est élevée toute l'organisation catholique du christianisme. L'infaillibilité du pape ou des conciles était absolument nécessaire pour étouffer dans leurs germes toutes les velléités d'indépendance qui pouvaient menacer d'apporter la division dans l'Église. C'était la clef de voûte de l'édifice, et elle fut si solidement placée, qu'il a fallu bien des siècles pour l'ébranler.

Cependant, une fois l'opinion admise que l'infaillibilité pouvait résider dans un homme ou dans une assemblée, la conséquence la plus immédiate qui se présentait naturellement était que cette infaillibilité pouvait également résider dans un autre homme ou dans une autre assemblée. Et de là il n'y avait qu'un pas à faire pour arriver à lui opposer l'infaillibilité individuelle. D'ailleurs, au milieu même de ces siècles d'ignorance où la foi aveugle n'était qu'une espèce d'obéissance passive, l'Église ne parvint jamais à décider d'une manière bien satisfaisante si son infaillibilité appartenait aux conciles ou bien à la seule personne du pape. Il

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Ce principe d'autorité absolue a fortement contribué à la puissance et à la grandeur de la foi catholique. Considéré sous ce rapport, il a eu sans doute son utilité, et il est encore aujourd'hui l'ancre de salut auquel se rattachent les partisans de l'unité en matière de religior. Mais la doctrine du libre examen le rejette comme un obstacle au progrès, comme tout-à-fait incompatible avec la liberté de l'homme. Or, sans celleci, comment admettre la responsabilité sur laquelle repose tout l'ordre moral et religieux ? J. CH.

INFAMIE, INFAMANT. On entend par le premier de ces mots (infamia, de fama, réputation, avec l'in privatif) une flétrissure imprimée à l'honneur d'une personne, soit par la loi, soit par l'opinion publique. On nomme infamant ce qui entraîne infamie. En France, les peines criminelles sont ou afflictives et infamantes, ou seulement infamantes. Les peines afflictives et infamantes sont énumérées dans l'article 7 du Code pénal, de la manière suivante : 1o la mort; 2o les travaux forcés à perpétuité; 3o la déportation; 4o les travaux forcés à temps; 5o la détention; 6o la réclusion. Cet ordre indique leur gravité relative. Les peines

seulement infamantes sont : 1o le bannissement; 2° la dégradation civique. L'effet infamant des peines afflictives et des peines infamantes consiste dans la perte de l'honneur politique et civil, et dans celle du plein exercice des droits civiques et des droits civils et de famille. L'infamie, comme les autres peines, est personnelle, et n'atteint point la famille du condamné (loi du 21 janvier 1790). Voy. PEINES.

E. R. INFANT, INFANTE (du latin infans, enfant), titre d'honneur que l'on donne encore en Espagne et en Portugal aux princes puinés de la maison royale, l'héritier présomptif de la couronne portant un titre spécial: en Espagne, celui de prince des Asturies (voy.); dans le Portugal, c'était celui de prince du Brésil. Il serait bien difficile d'assigner l'époque à laquelle le titre d'infant s'introduisit en Espagne; il parait cependant certain qu'il y était déjà usité au x1o siècle de notre ère. C'est suivant le même ordre d'idées qu'un fils de noble s'appelle, en allemand, ein Junker, jusqu'au moment de son mariage. L. L-T.

Beauharnais, empêchèrent que cette sentence ne fût en effet prononcée. En 1808, le duc de l'Infantado accompagna Ferdinand VII à Bayonne, signa, le 7 juillet 1808, la constitution que Napoléon avait préparée pour l'Espagne, et entra comme colonel dans les gardes du roi Joseph. Mais il se démit bientôt de ses places, et appela la nation aux armes contre la France. Napoléon le proscrivit comme traître, le 12 novembre 1808. En 1809, placé à la tête d'un corps d'armée espagnol, il fut battu deux fois par le géneral Sébastiani, et ayant, malgré sa bravoure, perdu son commandement avec la confiance de la junte supérieure, il se retira à Séville. En 1811, les cortès le nommerent président du conseil d'Espagne et des Indes et le chargerent d'une mission extraordinaire auprès du prince regent d'Angleterre. En juin 1812, il revint à Cadix, et en 1813, après le départ des Français, il se rendit à Madrid; mais la junte lui intima l'ordre de quitter la capitale, comme un des chefs du parti des serviles. Alors Ferdinand VII l'appela auprès de lui, le nomma président du INFANTADO (duc DE L'), grand conseil de Castille et le traita avec une d'Espagne de 1e classe et d'une illustre faveur toute particulière. Après le rétafamille, en faveur de laquelle le duché blissement de la constitution, en 1820, le fut érigé en 1475, et affecté à une sei- duc de l'Infantado résigna ses fonctions et gneurie de la Castille qui prit le nom de se retira dans sa terre, près de Madrid, d'ou l'Infantado, parce qu'elle avait été jadis il fut exilé à Majorque. En 1823, il fut un apanage des infants d'Espagne. Le der- appelé à la présidence de la régence innier titulaire naquit en 1773, et fut élevé stituée à Madrid par les Français penen France sous les yeux de sa mère, qui dant la guerre; et au mois d'août, conétait une princesse de Salm-Salm. Dans jointement avec son collègue, le prelat la guerre de 1793, il leva en Catalogne Victor Saez, il remit, à Puerto-Santaun régiment à ses frais, et son aversion Maria, le gouvernement au roi, qui le pour le favori du roi Charles IV (voy. nomma membre du conseil d'état. Le due GoDoi) lui valut l'intimité du prince des conçut alors le plan de l'organisation des Asturies (voy. FERDINAND VII); mais, régiments des gardes, et il employa son en 1806, Godoi obtint contre lui un or credit à trouver la somme de 100,000 dre d'exil, ce qui le lia encore d'une ma- florins dont Ferdinand VII avait besoin nière plus étroite avec le prince. Ferdi- pour faire, en 1824, le voyage d'Arannand le désigna, en 1807, pour le poste juez. L'année suivante, il remplaça M. Zea de capitaine général de la Nouvelle-Cas- ou Cean-Bermudez à la tête du ministere. tille, en cas de mort du roi son père. Il transforma la junte délibérative de son Impliqué dans le procès de l'Escurial, le prédécesseur en un conseil d'etat; mais procureur général du roi demanda la ayant à lutter contre les intrigues incespeine de mort contre le duc de l'Infan- santes du parti apostolique, il ne put reatado et contre Escoïquiz (voy.); mais les liser ses projets de reforme, et se vit oblisentiments connus du peuple et l'inter-gé, en 1826, de rentrer dans la vie privention de l'ambassadeur de France, vée, après avoir fait à son pays l'abandon

de tous ses traitements. Il vécut depuis à
Madrid en simple particulier, mais tou-
jours sévèrement surveillé; on ne lui per-
mit même pas, en 1830, de partir pour
l'Italie. Cependant, après la mort de Fer-
dinand VII, il a quitté l'Espagne, et s'est
rendu en France. Depuis ce moment, il
n'a plus été parlé de lui.
C. L.

INFANTERIE. L'étymologie de ce mot est incertaine peut-être faut-il le rattacher au mot allemand Fahne, drapeau, ou à l'italien fante, valet, en sorte qu'il aurait signifié primitivement vale- | taille. De fante, qu'on retrouve dans l'allemand Fant, serait venu le mot français fantassin, que d'autres dérivent du celtique fan, marche, fantair ou fantais,

marcheur.

bat, se porter sur les ailes de l'ennemi et manœuvrer pour le tourner; ils ne portaient point de cuirasse; leur pique était moins longue que celle des oplites.

La phalange grecque, dont le choc était si redoutable et la résistance presque invincible, formait un tout compacte qui se fractionnait très difficilement, ne se mouvait que lentement et ne pouvait agir qu'en plaine.

Les Romains donnèrent à leur infanterie une plus grande mobilité; elle se prétait mieux aux mouvements de la tactique et surmontait facilement les obstacles du terrain. C'est avec leur infanterie que les Romains conquirent le monde connu.

La phalange grecque présentait un front plein et hérissé de piques; l'infanterie de la légion romaine, au contraire, était rangée sur trois lignes espacées entre elles, et dans chaque ligne il y avait autant de vides que de pleins, et le plein d'une

Quoi qu'il en soit, on donne généralement, dans les armées modernes, le nom d'infanterie à la totalité des troupes destinées, dans toutes les circonstances de leur service, à combattre à pied. Les dra-ligne couvrait le vide de celle qui précégons, qui mettent quelquefois pied à terre pour entrer en ligne comme infanterie, ont toujours été considérés comme troupes à cheval.

L'infanterie, comme tout ce qui tient aux institutions humaines, a eu ses vicissitudes et ses phases diverses.

dait. Par cette disposition, si, dans un engagement, la première ligne était refoulée, elle passait dans les intervalles de la deuxième, et se ralliait derrière celle-ci ; s'il fallait présenter à l'ennemi un front continu, les dernières lignes se portaient en avant et remplissaient les intervalles de la première. Les Romains mettaient en première ligne les hastaires par manipules ou carrés de 100 à 120 hommes, en

les hastaires, et en troisième ligne ou en réserve, les tertiaires par manipules de 60 hommes seulement. Ces trois classes de soldats formaient donc l'infanterie de ligne ou de bataille des Romains; tous portaient pour armes défensives le casque, la

Les Grecs donnèrent les premiers l'exemple de l'organisation d'une troupe à pied triomphant par son instruction et sa tactique, non-seulement d'une multi-seconde ligne les princes rangés comme tude armée et brave, mais encore des attaques de la cavalerie. L'infanterie grecque comprenait les psilites qui, armés à la légère et ne faisant usage que du ja- | velot, de l'arc et de la fronde, étaient chargés d'engager le combat et de poursuivre les fuyards; les oplites ou troupes pesamment armées, qui soutenaient le combat, véritable corps de bataille des armées et partie principale de la phalange (voy.): ceux-ci étaient armés de longues piques ou sarisses et de l'épée, et ils portaient, pour se garantir des coups de l'adversaire, le casque, la cuirasse, le bouclier ovale et des bottines garnies de fer; les peltastes, sorte d'infanterie mixte, moins lourde que les oplites, et qui tirait son nom d'un petit bouclier rond nommé pel ta: ils marchaient en seconde ligne, après les oplites; ils devaient, pendant le com

cuirasse, le bouclier, et une bottine pour couvrir la jambe qu'ils mettaient en avant dans le combat; et pour armes offensives, le pilum ou javelot et l'épée courte. Les hastaires avaient ordinairement deux javelots. Le pilum des tertiaires, plus long que celui des hastaires, ressemblait à une demi-pique.

Les vélites composaient l'infanterie légère des Romains: ils n'avaient point de place fixe dans la légion, ils se répartissaient sur le front et les flancs de la ligne, et, avec leurs armes de jet, escar mouchaient à l'instar de nos tirailleurs.

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mettre un peu d'ordre parmi ses troupes à pied; il institua et prit à sa solde les compagnies d'archers (voy. ce mot et surtout FRANC-ARCHER), premier noyau régulier de l'infanterie française. Louis XI organisa les archers en bandes; Fran|çois Ier, à l'instar des Romains, forma des légions, nommées régiments sous Charles IX. Mais déjà l'infanterie suisse était remarquable par sa formation en gros bataillons fraisés de piques et résistant aux attaques de la cavalerie, et les lansquenets allemands (Landsknechte, valets des terres, ou peut-être Lanzenknechte, valets armés de lances), organisés par l'empereur Maximilien, passaient pour une bonne infanterie.

Tite-Live, livre VI, nous a laissé une description exacte de la manière de combattre de l'infanterie romaine, et l'on sait que la légion était dans une position critique quand l'affaire en était aux tertiaires, expression devenue proverbiale. Marius changea l'organisation de la légion (voy.): aux manipules isolés il substitua les cohortes, formées chacune de trois manipules, une de chaque ordre; il plaça en première ligne dix cohortes espacées entre elles, et dix cohortes en seconde ligne; il supprima la troisième ligne. Nous ne rappelierons pas ici tous les changements que l'on fit subirà la légion, mais nous ferons remarquer, avec Montesquieu, que l'infanterie des légions levées en Europe valait mieux que celle des légions venant de l'Asie.

Les nations barbares qui envahirent l'empire romain n'avaient nulle notion de tactique ni d'organisation régulière; elles vainquirent par l'emploi des masses composées presque entièrement de combattants à pied; la force de leur armée résidait dans l'infanterie: omne robur in pedite, dit Tacite, en parlant des peuples de la Germanie.

L'invasion des Barbares et l'établissement du système féodal fit perdre à l'infanterie son importance: la chevalerie et la gendarmerie bardées de fer devinrent la force principale des armées; l'infanterie composée de serfs et de manants (de là peut-être son nom, suivant l'étymologie indiquée en tête de cet article) ne joua plus qu'un rôle secondaire dans les batailles et on ne lui donnait que les noms les plus avilissants. Brantôme traite les gens de pied de marauds, bellistres, mal armez, mal complescionnez, fainéants, pilleurs et mangeurs de peuples : c'est qu'à cette époque l'infanterie se composait de bandes appelées cotereaux (voy.), tard-venus, bandits, soudoyers, malandrins, routiers, brabançons, aventuriers, chaperons, etc., tous gens déterminés, se battant bien, mais qui, en temps de paix, étaient pour le pays un véritable fléau. Du Guesclin rendit un service signalé à la France en rassemblant ces bandes et en les conduisant en Espagne contre Pierrele-Cruel. Voy. COMPAGNIES (grandes).

Charles VII entreprit le premier de

L'abolition du système féodal, la creation des armées permanentes et l'adoption des armes à feu contribuèrent à donner une nouvelle physionomie aux forces militaires modernes; l'infanterie, organisee en régiments de ligne et en bataillons de chasseurs ou d'infanterie légère, redevint l'âme des armées. Henri IV, Louis XIV, les grands capitaines de son siècle et Frédéric II montrèrent tout le parti que l'on pouvait tirer de cette infanterie si meprisée dans le moyen-âge. Les guerres de la révolution et de l'empire vinrent jeter un nouvel éclat sur l'infanterie, et l'on peut dire d'elle maintenant qu'elle est véritablement la première de toutes les armes, la base et la force réelle des armees. Voy. ce mot et Bataille.

L'infanterie, dans sa formation actuelle, a pour unité de force ou de bataille le bataillon (voy.), composé en France de huit compagnies. La compagnie se fractionne en deux sections, la section en deux pelotons, le peloton en deux escouades. Le bataillon par ses sous-divisions acquiert une flexibilité et une mobilite qui permettent de le manier en toutes circonstances avec la plus grande facilite: rien de plus aisé que de passer en quel ques instants de l'ordre en bataille à l'or dre en colonne, et vice verså; de former le carré; de faire face dans toutes les directions, aussi bien deployé qu'en colonne ou serré en masse; en un mot, en tactique, un bataillon n'est qu'une unité, qu'un individu (si l'on peut s'exprimer ainsi'. La réunion de deux à quatre batail

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