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lons sous un même chef forme le régiment; la brigade se compose de deux régiments; la division de deux brigades; le corps d'armée de plusieurs divisions; et, par cette formation, une masse de 20 à 30,000 hommes d'infanterie obéit à l'impulsion d'un seul chef avec la même précision qu'un bataillon, parce que les bataillons sont à la division et au corps d'armée ce que les compagnies ou les pelotons sont au bataillon.

L'infanterie a quatre modes principaux d'action : 1o en bataille et rangée sur trois rangs de profondeur pour donner à son feu le plus grand développement; 2o en colonne, pour faire route, manœuvrer, attaquer, résister; 3o en carré, pour combattre la cavalerie; 4o en tirailleurs, pour commencer l'action, pour harceler l'ennemi et n'offrir que peu de prise à ses coups. Voy. ces mots.

Depuis la reconstitution des armées, on a prétendu avoir, à l'instar des anciens, une infanterie de ligne ou de bataille et une infanterie légère ou d'escarmouche; mais cette distinction introduite dans toutes les armées modernes est plus nominale que réelle : des différences dans la coupe et la couleur de l'uniforme ne donnent point, quand l'armement est le même, une constitution et une manière d'être différentes; cela est tellement vrai, qu'en campagne le service des deux infanteries est identiquement le même.

L'on fait dans ce moment, en France, par la création de bataillons de chasseurs armés de carabines à percussion et exercés au tir, de nouveaux essais pour tâcher d'avoir réellement une infanterie légère.

Quelques mots sur l'armement en gé néral de l'infanterie des temps modernes. Les archers de Charles VII portaient la salade, espèce de casque sans crête, la jacque composée de 20 à 30 vieilles toiles fortement battues et renfermées entre deux cuirs de cerf; ils étaient armés de l'épée, de l'arbalète ou de l'arc. Les bandes de Louis XI étaient composées de piquiers et d'arquebusiers; dans les légions de François Ier, il y avait un quart d'arquebusiers, un quart d'arbalétriers, et moitié de piquiers. La lourde arquebuse ne tarda pas à être remplacée par le mousquet plus portatif; et au comEncyclop. d. G. d. M. Tome XIV.

mencement du règne de Louis XIV un bataillon se composait de mousquetaires et de piquiers dans le rapport de 2 à 1. Vers 1680, les compagnies de grenadiers (voy.) furent armées de fusils à silex et de baionnettes à manches de bois que l'on enfonçait dans le canon du fusil lorsqu'on voulait aborder l'ennemi (voy. FUSIL et BAÏONNETTE). L'invention de la baïonnette à douille fit disparaître les piquiers des rangs de l'infanterie, ils s'y étaient maintenus jusqu'au commencement du xvine siècle. Depuis cette époque, l'infanterie n'a plus eu pour armes défensives et offensives que le fusil à silex armé de sa baionnette. Les compagnies d'élite seules ont continué à porter le sabre avec lequel elles montaient à l'assaut, avant que l'on connût la baionnette; aujourd'hui le sabre ou briquet de l'infanterie ne peut plus être considéré comme une arme, c'est un instrument, un outil à couper le bois, ou, suivant l'expression si vraie du soldat, un coupe-chou.

L'on s'occupe partout actuellement de substituer au fusil à silex le fusil à percussion, arme plus parfaite et d'un tir plus assuré. Ce changement entraînera de graves conséquences; les batailles deviendront plus meurtrières en exigeant de nouvelles combinaisons de tactique pour parer à de plus grands dangers. C. A. H.

INFANTICIDE (du mot latin infanticidium, composé d'infans, enfant, et de cædes, meurtre) est le meurtre d'un enfant, et le même mot se dit aussi de l'auteur de ce crime. Cependant, dans le langage ordinaire, l'infanticide est le meurtre d'un enfant nouveau-né commis par le père ou la mère. Ce crime est d'autant plus atroce que la victime est une faible créature sans défense, immolée par ceux-là même qui lui doivent secours et protection suivant les lois de la nature, de la société et de la religion. Le cœur se soulève d'une juste indignation à l'idée qu'une mère, chez qui les premiers vagissements de l'enfant auquel elle voulut donner la vie doivent éveiller un sentiment de joie et de tendresse, puisse se résoudre à le faire périr de ses mains. Le plus souvent, c'est le désespoir d'une infortunée fille devenue mère à la suite d'une union à laquelle la loi civile n'avait

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en termes généraux, tout meurtre d'an enfant nouveau-né; il punit de mort ceux qui s'en rendent coupables (art. 300 et 302). Une loi du 25 juin 1824, art. 5, avait réduit la peine à celle des travaut forcés à perpétuité, lorsque c'était la mère qui avait donné la mort à l'enfant, Cette loi a été abrogée par celle du 28 avril 1832; mais la faculté qui est accordée au jury d'apprécier les circonstan ces atténuantes des crimes, fournit les moyens de céder à un sentiment de compassion et de faire grâce de la vie à la mère criminelle. J. L. C.

pas accordé sa sanction, et dont la faute peut trouver une excuse dans la faiblesse de son sexe et dans l'abandon où l'aura laissée son lâche séducteur ; c'est la honte de sa position, qui la rend un objet de mépris aux yeux de ceux dont elle est entourée; c'est l'état de misère dans lequel la surprennent les douleurs de l'enfantement, qui la poussent, dans l'égarement de sa raison, au crime qu'un long et déchirant remords accompagne bientôt : et c'est après une lutte affreuse entre le sentiment du déshonneur et celui de la tendresse maternelle, où ce dernier a succombé à l'ascendant de l'opinion, que la justice des hommes vient l'atteindre.

La mère qui a eu la force d'étouffer en❘ elle les sentiments de la nature, tandis qu'elle n'avait pas eu celle de résister à la séduction, est bien criminelle sans doute; mais la société, qui réclame sa mort à titre de réparation de celle qu'elle a donnée à son enfant, n'a-t-elle donc aucun reproche à se faire? Nous avons l'intime conviction que l'infanticide deviendrait non-seulement moins fréquent, mais encore qu'il cesserait de figurer dans les annales du crime, si la société ouvrait au repentir des asiles où celles qu'une union illégitime a rendues mères pussent aller cacher leur honte et faire pénitence de leur faiblesse, où elles seraient assurées d'obtenir les secours que leur état exige et les consolations que la religion ne refuse jamais, même aux plus grands coupables; si l'on multipliait les établis sements destinés à recueillir les enfants trouvés, au lieu d'en restreindre le nombre*.

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L'infanticide présente une des questions les plus graves et les plas fréquentes de la médecine légale. L'expert est en effet appelé à décider, 1o si l'enfant était mort ou vivant au moment de l'accouchement; 2o si sa mort doit être attribues à un accident; 3o si la mère jouissait de la liberté morale dans ce cruel moment.

En tout ce qui constitue l'appréciation des faits, le médecin est disposé à entrer dans l'esprit de l'article qui precede, et a penser que l'infanticide est le plus soavent le résultat malheureux du désespoir, et rarement celui d'une dépravation qu'on devrait, dans l'intérêt de la morale pablique et de l'humanité, assimiler à la folie. F. R.

INFECTION. On appelle ainsi ou bien l'altération plus ou moins profonde de toute l'économie qui succède a l'action locale des virus (voy.), comme a l'introduction dans les voies circulatoires de matières putrides ou vénéneuses, ou in saturation d'une localité par des miasmes (voy.) morbifiques.

Lorsqu'une maladie virulente, comme la variole, la vaccine ou la syphilis, vient à être inoculée sur une partie, des symp

L'infanticide, quoiqu'il ne soit ainsi nommé qu'en parlant du meurtre d'un enfant qui vient de naître, a lieu aussi lorsqu'il n'existe encore que sous la for-tômes locaux se manifestent à l'endroit me d'embryon, et lorsque la mort lui est portée dans le champ de la génération. Il prend alors le nom d'avortement. Voy. ce

mot.

Notre Code pénal qualifie infanticide, (*) On peut lire, sur cette matière, les obser

de la piqûre, et une secretion morbide virulente s'y établit. Tant que le produt n'en est pas absorbé et porté dans le torrent circulatoire, l'affection reste locale et bornée aux points d'inoculation (voy. ce mot); mais une fois que le venin s'est insinué partout, des phenomron généraux et caractéristiques se manifes tent, qui indiquent une modification pro

vations consignées dans l'art, ENFANTS TROUVES, T IX. p. 522 et 523; et pour l'infanticide chez les anciens, nous renvoyons le lecteur a l'ouvrage de M. de Gouroff, Recherches sur les enfants trouvés et les enfants illegitimes, t. Jer, fonde et intime de l'organisme. C'est ar

Paris, 1839, in-8°.

S.

que le vulgaire signale en disant que la

hasse du sang est altérée ou corrompue. La doctrine de l'infection, relativement ux maladies épidémiques ou endémiques voy. ces mots), consiste à considérer que, ans les cas où un grand nombre de persones sont affectées simultanément ou sucHessivement de la même maladie, cela déend de ce qu'elles l'ont puisée à la même urce, et non pas de ce qu'elles se la sont tansmise les unes aux autres; fait imporant sous le rapport de la police médineale, des lazarets, des quarantaines et des Fordons sanitaires.

L'expérience paraît avoir prouvé que pertaines maladies, telles que le typhus es hôpitaux et des prisons, loin de méiter le nom de contagieux qu'on lui a ngtemps donné, pouvaient être déveppés, pour ainsi dire, à volonté, sous influence de l'encombrement, de la mitre et de la malpropreté; de même que s conditions inverses pouvaient le faire isparaître, et qu'il suffisait, pour se prérver, de ne point entrer dans le foyer infection. La fièvre jaune, longtemps ɔnsidérée comme contagieuse, est mainnant regardée comme dépendant d'une fection du littoral: aussi faut-il, rsqu'elle règne et qu'on n'est pas acimaté, émigrer dans l'intérieur des rres. La peste épargne d'ordinaire le uartier des Francs à Constantinople, et on sait qu'on peut traverser impunéent pendant le jour les Marais-Ponns, tandis qu'en y couchant on prend évitablement une fièvre intermittente e la plus mauvaise nature. Le choléraorbus, qui a ravagé le monde en 830-32, était évidemment une infecon. Voy. CONTAGION.

La ténuité des miasmes les rend inisissables à nos moyens actuels d'inestigation, et c'est par hypothèse qu'on dmet leur existence dans l'air, et, par onséquent, leur introduction par les oies respiratoires. Mais l'air en est-il le eul véhicule? c'est ce qu'il est impossile de préciser. Voy. DÉSINFECTION, SSAINISSEMENT, Ventilation.

Des précautions sages et utiles résulent cependant des connaissances imparites qu'on possède à ce sujet, et les rogrès de la santé publique font penser qu'on est dans une voie salutaire.

Quant à l'infection virulente dont il a été parlé précédemment, on s'y oppose d'une manière efficace en détruisant le plus tôt possible ou le germe de la maladie ou le foyer contagieux; ou bien en enlevant avec soin les produits virulents pour en empêcher l'absorption et les effets consécutifs. De même aussi dans les morsures d'animaux enragés ou venimeux, et dans les grandes plaies, on doit prévoir, craindre et prévenir l'infection que ces agents produisent plus tôt ou plus tard. Voy. PLAIE, RAGE, VIRUS. F. R.

INFÉODATION et Sous-INFÉODATION, voy. Fief, Droit fÉODAL et FÉO

DALITÉ.

INFERNALE (PIERRE), voy. NITRATE

D'ARGENT.

INFIBULATION, opération qui consiste à placer une boucle (fibula) ou tel autre obstacle mécanique, aux parties qui servent à la reproduction, pour en entraver l'exercice.

Cette pratique, qui n'est plus en usage que pour les animaux dont on craint l'épuisement, était chez les anciens (les écrits et les monuments en font foi) une garantie pour la virginité à laquelle ils attachaient tant de prix, et à laquelle pourtant leurs mœurs, jointes à l'exem ple de leurs dieux mêmes, faisaient courir tant et de si grands dangers.

Plus humaine que la castration (voy.), l'infibulation, sans détruire les organes, leur imposait une salutaire contrainte, dont on pouvait toujours les débarrasser par la volonté de l'ayant droit. Quelquefois, dans le sexe féminin, c'était, au lieu de la boucle, une véritable couture qui réunissait les parties dans une certaine étendue; à tel point que, le temps venu, il fallait les séparer au moyen de l'instrument tranchant.

Cette coutume, qui ôte le mérite à la vertu sans détruire le vice, est originaire de l'Asie; les voyageurs modernes l'ont retrouvée dans l'Inde, en Circassie, en Turquie, etc. Malgré l'influence si libérale du christianisme, la jalousie au midi de l'Europe l'a, dit-on, adoptée, moins barbare cependant, sous la forme de la ceinture de virginité (voy. au mot CEINTURE).

On est convaincu généralement que

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de borne (finis) et n'en saurait avoir. L'infini n'est pas un fait. Il n'est rien dans le domaine de la sensation et de l'empirisme qui nous le puisse révéler. De toutes parts, au contraire, le fini (ce qui est lmité) nous entoure, et nos sens ne nous attestent rien qui n'en porte les caractères. Les faits sur lesquels l'induction OY.) se repose étant tous dans la sphère du fini, il nous est impossible d'en déduire légitimement la notion de l'infini.

Ce ne sont ni l'espace ni l'étendue qui pourront nous en rendre raison. Nous pouvons bien, il est vrai, ajouter un ob

INFILTRATION. Ce mot, dont la racine est facile à reconnaître (voy. FILTRE), désigne le passage, le plus souvent anormal, d'un liquide à travers des pores plus ou moins perméables. C'est ainsi qu'on dit que les eaux se sont infiltrées dans une cave, etc. En médecine, cette dénomination s'applique à l'is-jet étendu à un autre, répéter cette opesue des liquides à travers les parois de leurs vaisseaux, soit que leur densité ait diminué, soit que le tissu propre des conduits ait perdu de sa consistance. C'est en général dans le tissu cellulaire que s'infiltrent les liquides, et cela s'explique par la communication de toutes les aréoles entre elles. Aussi lorsque du sang, de la sérosité, du pus, de l'urine, s'épanchent dans une portion de cette trame des corps vivants, on les voit bientôt s'infiltrer de proche en proche et se montrer à des distances souvent très considérables du point de départ.

L'infiltration de la sérosité constitue l'œdème ou l'anasarque (voy.); celle du sang, du pus, du lait, de l'urine, de la bile, etc., qui ont lieu souvent, sont d'antant plus sérieuses que le liquide sorti des voies naturelles jouit de propriétés plus irritantes. D'ordinaire, l'absorption s'empare, dans un délai plus ou moins court, du liquide infiltré, lorsque sa quantité ou sa qualité ne sont pas un obstacle. Dans ce dernier cas, un mouvement de décomposition qui s'y développe suscite bientôt une inflammation et une suppuration éliminatoires, dont les conséquences ne sont pas toujours favorables.

Le traitement des infiltrations consiste dans les moyens propres à en provoquer l'absorption toutes les fois qu'elle peut avoir lieu sans inconvénient, et, dans le cas contraire, à ouvrir par l'instrument tranchant une voie facile aux liquides, dont la stagnation prolongée deviendrait une cause de désordre dans l'économie. F. R. INFINI. L'infini est ce qui n'a point

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ration de manière à nous représenter une série sans terme; toutefois nous n'arriverons point à l'infini, mais seulement à l'indéfini, qui en diffère essentiellement. En effet, l'indéfini commence; car une série, quoiqu'on la suppose sans terme, a toujours son point de départ; l'infini ne commence pas. L'indéfini se cırconscrit dans le phénomène; l'infini se place en dehors. La notion de l'étendue ne peut donc pas engendrer la notion de l'infini, qui ne peut pas non plus nous être fournie par la notion de l'espace; car l'espace, c'est l'infini introduit dans l'étendue. On peut multiplier l'étendue a volonté, mais on n'en constituera pas plus l'espace, que l'on ne pourra en constituer l'infini. Les notions d'espace et d'étendue étant toujours essentiellement différentes, on ne peut les conclure l'une de l'autre. Quoique la notion de l'infini puisse se conclure de la notion de l'espace, celle-ci présuppose la notion de l'infini; elle l'implique nécessairement. Il serait même plus conséquent de conclure l'espace de l'infini, que l'infini de l'espace; mais, en dernière analyse, induire l'infini de l'espace, c'est induire l'infia de l'infini: c'est une pétition de principes; c'est ne rien prouver.

Puisque tout ce qui nous entoure est fini, l'idée de l'infini ne peut avoir sa cause première dans la perception de nos seus. A quelle source l'homme l'a-t-il done puisée? N'est-ce qu'une forme de notre manière de sentir, ou est-ce une idée positive et innée? Prise en dehors de la sphère du monde matériel, inseparabin de notre conception même, l'idee de l'in

pensée humaine. C'est grâce à l'infinité de son principe intelligent, que l'homme a pu puiser dans sa conscience la pensée de l'infini. L'infini se révèle à l'humanité par la raison qui est la faculté, non de l'apercevoir, mais d'en concevoir l'existence nécessaire.

fini est un fait primitif ou une loi de la | elle a puisé les principes dans celles de ses devanciers. En tête des matérialistes parut dans le dernier siècle le célèbre Hobbes (voy.). Le philosophe anglais consacra sa profonde dialectique à soutenir qu'il existe une substance unique, infinie, toutà-fait matérielle et intelligente; que la pensée et le mouvement sont inséparables de la matière, que Dieu est le tout, et le tout Dieu; en dernière analyse, qu'un Dieumatière, ou le monde-Dieu, est le grand tout infini. La doctrine spiritualiste reconnaît que la matière n'est composée que d'éléments propres à construire les mondes; que la pensée, la puissance organisatrice ne sont les attributs que d'un être infini, libre, indépendant, agissant par sa propre volonté, remplissant l'espace et le temps, non pas comme les corps, mais comme une essence immatérielle. L'être ainsi défini, c'est Dieu: de ce principe intelligent, la matière inerte, passive de sa nature, reçoit l'organisation, la pensée et l'activité.

Il y a nécessairement un principe de toutes choses, une cause première qui a créé la matière élémentaire de tous les corps, qui a donné la vie et le mouvement à tout ce qui vit et se meut; principe nécessairement un, sans limites, sans commencement et sans fin. Ce principe, c'est l'infini. Ainsi a pensé l'humanité entière. Mais ce concert de la pensée humaine, de la rai- | son, a été bientôt interrompu, quand on a voulu pénétrer dans l'essence de cette cause première. L'orgueil philosophique, qui avait décidé cette recherche, s'irrita contre les obstacles imprévus qui se présentèrent à sa rencontre.

Sans tenir compte de l'impossibilité de renfermer dans les limites de la pensée ce qui ne peut avoir de bornes, on voulut n'écouter que la raison, et au nom de la raison on soutint les opinions les plus extravagantes et les plus contradictoires. Pour nous en convaincre, ne citons, parmi les écoles de l'antiquité, que l'école ionienne. L'infini n'est qu'un mélange de toutes choses, où tous les éléments sont confondus, et la création ne s'est opérée que par la séparation des contraires et la réunion des homogènes. Tantôt l'infini est un être actif, intelligent, tantôt c'est un principe matériel; c'est une unité immortelle, quoiqu'il existe plusieurs dieux dont quelques-uns naissent et meurent. Enfin pour expliquer ces définitions contradictoires, Anaximandre avoue n'avoir choisi ce principe de toutes choses, que pour ne pas laisser sans explication la naissance de toutes choses.

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Une doctrine dont les éléments appartiennent à diverses écoles philosophiques, modifiée, présentée sous des formes nouvelles, le panthéisme, ne nie pas directement l'infini; mais il ne semble en soutenir l'existence que pour arriver à le détruire. En effet, il dépouille l'infini de toute manière d'être. L'infini absorbe le fini: l'infini est tout; seul il est; il n'y a point de réalité véritable dans les êtres finis, ils ne sont qu'une illusion, une apparence; il n'y a qu'une seule réalité, c'est l'infini. Cet idéalisme panthéistique qui refuse aux corps extérieurs toute réalité subjective, qui ne vit que d'abstractions, ne mériterait peut-être pas une réfutation sérieuse. L'infini, il est vrai, comprend tout; toute la réalité de l'être est en lui; mais déduire de ce principe que l'infini est seul, que hors de lui il n'existe pas d'êtres distincts et réels, ce n'est pas tirer une conclusion logiquement rigoureuse.

L. D. C.

INFINI (math.), Infiniment petit, ANALYSE OU CALCUL INFINITÉSIMAL, Voy. CALCUL différentiel.

INFINITIF, voy. Verbe.

INFIRMERIE, INFIRMIERS, lieux et personnes destinés d'une manière spéciale au soin des malades. Dans toutes les ag

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