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Les ingénus jouissaient à Rome de certains droits dont les affranchis étaient exclus. D'un autre côté, ils ne pouvaient épouser des femmes qui étaient montess sur le théâtre, qui avaient mené une magvaise vie, ou qui avaient été condamnées par un jugement public (Ulpiani fragmenta, tit. XIII). E. B.

communes : au sortir de cette pépinière | Comme on le voit, l'ingénu était un d'ingénieurs, chacun embrasse une bran-homme libre; mais tout homme libre n'eche spéciale de cette science générale, et tait pas un ingénu. vient les compléter dans une école particulière (voy. Ecoles des MINES, des PONTS ET CHAUSSÉES, d'APPLICATION, etc.). Les ingénieurs militaires sont chargés des travaux de fortification (voy.) et d'attaque ou de défense des places fortes, et en général de tous les travaux de bâtiments qui se trouvent dans les attributions du ministre de la guerre (voy. Génie). Les ingénieurs - géographes sont destinés principalement à lever les plans d'un camp, d'un champ de bataille, la carte d'un pays, etc.; depuis 1831, cette spécialité a été réunie au corps royal d'état-major (voy. école d'APPLICATION et Dépôt général de la GUERRE). Les ingénieurs des ponts et chaussées tracent, réparent et entretiennent les routes, creusent les canaux, construisent les ponts, etc., sous la direction supérieure du ministère des travaux publics: ils forment le corps des ponts et chaussées (v.), dont nous aurons à nous occuper dans un article particulier, de même que des ingénieurs des mines qui en font partie. Les ingénieurs hydrographes ont dans leurs attributions la construction et l'entretien des ports, la reconnaissance des cótes, etc., dont ils relèvent les plans ainsi que les cartes maritimes (voy. HYDROGRAPHIE et Dépôt des cartes et plans de la MARINE): ils dépendent du ministère de la marine. D'autres ingénieurs s'occupent de la construction des vaisseaux voy. CONSTRUCTIONS NAVALES). C'est sous Louis XIV qu'on appliqua chaque membre de ce grand corps à des services X-N. spéciaux.

INGENUES. Jouer les ingénues, dans la langue du théâtre, c'est représenter les personnages de jeunes filles naives. Ces rôles, qu'on appelait autrefois rôles d'1– gnès (voy.), sont nombreux dans notre répertoire et produisent toujours beaucoup d'effet à la scène. Agnès dans l'Ëcole des femmes, Henriette des Femmes savantes, sont des types d'ingénues dramatiques; on cite aussi Victorine du Philosophe sans le savoir, de Sedaine. Favart s'est plu à placer ce caractère dans la plupart de ses opéras-comiques : il l'a souvent fait avec bonheur, notamment dans Rose et Colas et dans la Chercheuse d'esprit. L'expression des sentiments candides n'est pas ce qui distingue le théâtre contemporain; cependant le rôle de Mlle de Belle-Isle, dans la piece de ce nom, par M. Alexandre Dumas, peut, à quelques égards, passer pour un beau rôle d'ingénue.

Un air d'innocence intime et d'ignorance charmante, une grande franchise de langage, sont les principaux attributs de l'ingénuité. Elle sied bien à l'enfance, et elle se conserve longtemps chez les hommes de mœurs simples ou rigides, et babitués au seul langage de la vérite. La jeune fille ingénue dit sans rougir les choINGENU. Chez les Romains, les hom- ses les plus aventureuses; tout le monde mes étaient libres ou esclaves; mais parmi en rit, et personne n'est tenté de la conles hommes libres on distinguait les in- damner pour cela, quoique dans ce cas génus (ingenui) des affranchis (voy.). L'in- l'ingénuité présente de graves inconvegénu était celui qui, né libre, n'avait ja-nients. Ce qui serait une balourdise dans mais été dans un état de servitude légitime. L'affranchi, au contraire, était l'individu qui avait été libéré (manumissus) d'un esclavage légitime. Un homme libre pouvait, par erreur, se trouver in servitute, sans être réellement esclave. Dans ce cas, un ingénu, affranchi par son préendu maître, ne cessait pas d'être ingénu.

une autre bouche devient naïveté dans la
sienne: témoin cette réponse d'Agnes,
qui s'est toujours

Comme on voit, bien porten,
Hors les puces qui l'ont la nuit inquietee
V. R.

INGEVONS, VOY. GERMANIE.
INGRATITUDE, voy. GRATITUDE.

INGRES (JEAN-Auguste-Domini- | travaux à Rome, pendant les vingt ans de séjour qu'il y fit, après avoir fini son temps comme pensionnaire de l'école française, sont: Jésus-Christ remettant les clefs du paradis à saint Pierre, placé dans l'église de la Trinité-du-Mont; Virgile lisant l'Énéide à Auguste et à Octavie, à la villa Miollis; deux décorations du palais Quirinal, ayant pour sujet, l'une, Romulus triomphant rapportant des dépouilles opimes, l'autre, le Sommeil d'Ossian, que nous avons vu au salon du Louvre en 1817, ouvrage savant de forme et profondément pensé; OEdipe expliquant l'énigme au sphinx, et le Vou de Louis XIII (salon de 1824), de la cathédrale de Montauban, ont aussi été exécutés sous le ciel de l'Italie. Ce dernier tableau, ainsi que l'Odalisque, du salon de 1819, si élégante de pose, si faiblement modelée, si nulle d'expression, a fait, au moment de son apparition, non moins grand bruit que le saint Symphorien conduit au martyre, de l'exposition de 1834, et qui fut depuis donné à l'église d'Autun. Au dire des uns, celleci est la plus bizarre, et suivant les autres, c'est la plus savante des compositions de M. Ingres. En présence de ce tableau, l'esprit est tour à tour repoussé par des défauts choquants, et attiré par des beautés de premier ordre: aux premiers appartiennent la confusion des plans et l'exagération du dessin; aux secondes, l'admirable expression du saint martyr et celle des principaux personnages groupés autour de lui, et ce bel enfant nu, appuyé contre sa mère, digne de Raphaël. Homère recevant sur le seuil de son temple l'hommage des grands hommes qu'il a inspirés, tableau servant de plafond à l'une des salles du Louvre, est une page poétique, dans le genre de l'école d'Athènes, peinte au Vatican par Raphaël; elle offre, comme cette dernière, une série de personnages d'âges et de siècles différents, depuis Ménandre, Démosthène et Hérodote, jusqu'à Poussin, Shakspeare, Racine, Gluck et Mozart. Ainsi que le saint Symphorien, cet ouvrage a besoin d'être étudié longtemps avant d'être compris : son aspect est froid et terne, mais sa poésie est sévère, son style châtié; ce plafond sera, dans tous les temps, rangé au nɔmbre

QUE), le survivant des principaux élèves de David, est né à Montauban, en 1781. Son père, professeur de dessin dans cette ville, lui enseigna de bonne heure les premiers principes de son art, et, à 16 ans, le laissa partir pour Paris. Placé sous la direction de David, ses études marchèrent d'un pas rapide. A 19 ans, l'Institut lui décerna le second grandprix dont le programme était l'Arrivée des ambassadeurs envoyés par Antiochus à Scipion l'Africain pour lui remettre son fils qui avait été fait prisonnier sur mer; et à 20 ans, le premier grand-prix, sur le beau sujet des Députés envoyés à Achille par Agamemnon pour l'engager à reprendre les armes. Ces deux triomphes donnèrent la plus haute idée de l'avenir du jeune artiste dont le talent offrait déjà la réunion des parties essentielles de l'art, savoir: une pensée juste et déterminée, de la dignité, de l'expression, un dessin de bon goût et une sévère observation des convenances. Quant à la vérité de couleur, à la transparence, à l'harmonie des teintes qu'on regrettait de n'y pas voir, ces qualités pouvaient facilement être acquises par l'étude et par la persévérance. Mais le temps n'a développé qu'imparfaitement de si beaux germes, et les défauts remarqués dans les premiers tableaux de l'artiste déparent aussi les productions de son âge mûr. Les ouvrages de M. Ingres nous montrent moins l'art pris à son plus haut point de perfection et poussé en avant par les efforts du génie, que des réminiscences de maîtres du xve et du xvIe siècle. Il s'est attaché à imiter l'école florentine, mais peut-être ne l'a-t-il pas toujours bien comprise.

Pendant la tourmente de notre école, au moment où le classique et le romantique étaient aux prises et se disputaient l'empire de la peinture, M. Ingres était le champion des partisans des études fortes, de la peinture consciencieuse. Cependant son œuvre est peu nombreux en tableaux de grande dimension; il est en grande partie composé de figures d'études, on pourrait dire d'académies, de portraits et de quelques petits tableaux de chevalet. Les plus capitaux de ses

Encyclop. d. G. d. M. Tome XIV,

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des belles créations de notre école. Après
ces ouvrages capitaux, auxquels est venue
se joindre,en 1840, la Stratonice,du cabi-
net de M. le duc d'Orléans, citons, comme
ayant contribué à la réputation de l'artis-
te, la Mort de Léonard de Vinci et Hen-
ri IV jouant avec ses enfants, tableaux
qui font pendant et exécutés pour le duc
de Blacas; Roger délivrant Angélique,
placé dans la galerie du Luxembourg;
Francesca di Rimini, appartenant à
M. le comte de Turpin; Charles V dau-
phin entrant à Paris après l'expulsion
du duc de Bourgogne, du cabinet de
M. de Pastoret, et les portraits de Na-
poléon sur son trône (peint en 1806), de
M. Bertin aîné et d'une Dame romaine
du salon de 1833. Dans ses portraits
comme dans ses tableaux de haut style,
M. Ingres affecte la manière des anciens
maitres. - Ce peintre distingué, chef d'é-
cole, a trouvé une juste récompense de ses
travaux dans son admission, en 1826, à
l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut,
et dans le grade d'officier de la Légion-
d'Honneur auquel il fut promu en 1833.
En 1836, il fut nommé directeur de l'A-
cadémie de France à Rome, poste où il
vient d'être remplacé par M. Schnetz. Il
est correspondant de l'Institut de Flo-
rence et membre des académies du Puy
et de Montauban.
L. C. S.

montant plus haut, il leur assigne à tous
les deux une commune origine. Suivant
lui, le territoire dont nous avons indiqué
les limites fut appelé par les Finnois In-
gerin-maa, terre d'Ingerid ou Ingeri,
en l'honneur d'Ingegerd, fille du roi de
Suède Olof Skötkonung. Demandée en
mariage par le grand-prince de Russie
Iaroslaf, en 1018, cette princesse lui fut
accordée à condition que la viile d'Al-
deiaborg (Aldoga ou Ladoga) avec son
territoire, alors encore en la possession des
Russes, lui serait assuré comme douaire,
et remise immédiatement. Les Russes ayant
consenti à cette clause, non-seulement le
pays, mais aussi le village d'Ingeris ou In-
gris et l'Ingerin-ioki (rivière d'Inger}
qui le conservent toujours dans la lan-
gue finnoise, prirent dès lors le nom de
la royale fiancée de Iaroslaf. Les Russes,
qui ne pouvaient rendre le son nasal de
ng, changèrent ce nom d'Ingeris en Ijora.
D'après cette opinion, qui n'a rien d'in-
vraisemblable, l'Ingrie serait le pays
d'Ingegerd.
J. H. S.
INHUMATION, du latin inhumatio,
fait d'in, dans, et de humus, terre, ac-
tion de mettre en terre un cadavre.

En France, aucune inhumation ne doit être faite sans une autorisation de l'offcier de l'état civil, qui ne peut la delivrer qu'après constatation de la mort par un médecin délégué à cet effet, et que 24 heures après le décès, excepté dans les cas prévus par les règlements de police. Ceux qui, sans autorisation préalable, enterrent un individu décédé sont punis de six jours à deux mois d'emprisonnement, et de 16 fr. à 50 fr. d'amende (Code pénal, art. 358).

INGRIE, Ingermannland, nom sous lequel était connue, pendant la domination suédoise à laquelle Pierre-leGrand mit fin, la province très anciennement russe qui s'étend entre le lac Peipous et la Narova, d'une part, et le Ladoga jusque vers l'embouchure de la Voxa dans ce lac, de l'autre; province aujourd'hui transformée dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg (voy. ce nom). Arrosée par la Néva (voy.), elle offre, outre ce beau fleuve, plusieurs rivières, dont l'une, l'Ijora, est appelée Inger dans la langue des indigènes,qui est le finnɔis. Le nom d'Ingrie s'explique ainsi tout naturellement, et longtemps cette étymologie fut généralement admise. Mais quoique le nom d'Ijora, qui est la traduction russe d'Inger, se rencontre déjà vers l'an 1240, un savant académicien, M. Sjoe-bation des préfets. Les fabriques voy, des gren, regarde ce nom comme moins ancien que celui de la province, et, en re

Dans les cimetières publics, chaque inhumation doit avoir lieu dans une fosse de 1 mètre 5 décimètres à 2 mètres de profondeur, sur 8 décimètres de largeur. Les fosses sont distantes les unes des antres de 3 à 4 décimètres sur les côtés, et de 3 à 5 décimètres à la tête et aux pieds (Décret du 23 prairial an XII).

Le mode le plus convenable pour le transport des corps au lieu de l'inhumation est réglé par les maires, sauf l'appro

églises et les consistoires jouissent seuls du droit de fournir les voitures, tentures,

ornements, et de faire toutes les fourni- | à rassurer et à contrebalancer l'affreux ta

tures nécessaires pour les enterrements. A Paris, ce soin est confié à l'administration des pompes funèbres.

Les corps des suppliciés ne sont délivrés à leurs familles qu'à la charge par elles de les faire inhumer sans aucun appareil.

bleau qu'on s'est plu à faire d'un malheureux qui, dans son cercueil, s'agite, se retourne, et, dans sa rage impuissante, se dévore les bras. Mais est-il bien sûr que l'infiniment petite quantité d'air renfermée dans un cercueil puisse ranimer et entretenir la vie, ainsi qu'on le prétend? A-t-on constaté un changement de position? N'a-t-on pas pris pour un soupir ou pour un cri étouffé quelque déplacement de gaz ou de liquide? Enfin, quel est le fait constaté authentiquement, d'une personne enfermée dans un cercueil et enterrée, qui ait pu vivre assez pour manger quoi que ce soit? N'est-il pas probable que ces histoires ont pris naissance dans des imaginations frappées et doivent être reléguées avec celles des revenants et des loups-garoux? Est-il donc besoin d'épouvanter et de tromper pour instruire?

Le Code pénal (art. 360) prononce un emprisonnement de trois mois à un an et une amende de 16 fr. à 200 fr. contre celui qui se rend coupable de violation de tombeaux ou de sépultures. E. R. La disposition des fosses isolées, prescrites par le décret du 23 prairial an XII (1804), ne peut recevoir son application dans les cimetières de Paris et d'autres grandes villes. Là sont des fosses communes, toujours béantes jusqu'à ce qu'elles soient remplies, où les morts gisent côte-à-côte, par centaines et par mille, sur plusieurs lignes ou étages, recouverts de terre et quelquefois de chaux Il n'en est pas moins vrai que les vive; immenses barathres (voy.) d'où inhumations précipitées sont de vérital'œil de l'homme se détourne avec un bles meurtres, indépendamment des cirsentiment qui n'est pas celui qu'inspire la constances qui les ont accompagnées queltombe d'un parent ou d'un ami. Dans ces quefois (voy. ENTERREMENT); elles peulongues et affreuses tranchées, semblables vent aussi soustraire à la justice la connaisà celles qui s'ouvrent sur les champs de sance d'un crime dont elles dérobent la bataille, où la mort entasse et confond ses preuve matérielle. Les signes de la mort victimes, on ne voit souvent ni croix, ni❘ réelle sont trop peu connus du vulgaire monuments, ni couronnes, ni fleurs, ni pour que l'autorité ne doive pas commettre femme agenouillée; et ces fosses commu- des hommes spéciaux chargés de les connes n'ont bientôt d'autres larmes que les stater d'une manière certaine, et n'accoreaux du ciel et la rosée de la nuit. Voy. der le permis d'inhumation que quand Enterrement, Cimetière, FunÉRAIL- toute incertitude est levée. L'organisation V-VE. actuelle en France, comme dans les autres INHUMATIONS (méd. légale). Des pays de l'Europe, ne laisse rien à désirer: mesures de police municipale prescrivent la déclaration du médecin vérificateur des les formalités et les délais qui doivent être décès suffit pour faire suspendre l'inhuobservés dans les inhumations (voy. l'art.mation autant que cela peut être néces

LES.

précéd.), et cependant des accidents assez nombreux sont rapportés chaque année; accidents auxquels l'impéritie des uns et la négligence des autres a pu donner lieu. Les anciens multipliaient les précautions destinées à constater la mort, et différaient jusqu'au septième jour l'inhumation ou la crémation du cadavre. Cet excès de précaution se rattachait à un sentiment religieux trop respectable pour être blamé légèrement. Les dispositions actuelles, basées sur de judicieuses observations, lorsqu'elles sont bien exécutées, sont de nature

saire. Voy. MORT APPARENTE, ASPHYXIE, LETHARGIE.

D'ailleurs le respect religieux et une sollicitude intelligente qui veillent au chevet du mourant et protégent son existence, ne doivent pas s'éloigner avec son dernier soupir. Il faut que la personne décédée soit gardée à vue, maintenue dans des conditions convenables jusqu'au mo ment, au moins, où l'homme de l'art a bien reconnu les signes de la mort ; à plus forte raison doit-on s'abstenir de la déposer sur le sol, de l'envelopper dans un lin

ceul, en un mot de faire quelque chose qui puisse nuire à une personne vivante. L'usage de laver les corps, de les revêtir de leurs habits de fête, et de les porter à découvert jusqu'au lieu de l'inhumation proprement dite, avait cetavantage de faire bien constater la mort, par le temps que ces cérémonies demandaient et par le nombre de personnes qu'elles attiraient auprès du défunt, et qui auraient pu saisir quelque reste de vie qui se serait manifesté.

Dans les temps et les circonstances ordi- | naires, les inhumations précipitées ne sont donc plus à craindre; nous profitons de l'expérience de nos devanciers. Dans les grands bouleversements, comme les épidémies pestilentielles ou autres, la précipitation et la difficulté de faire exécuter la loi entraînent des malheurs qui passent inaperçus.

La question des inhumations précipitées se réduit donc à peu de chose. S'il est vrai que ce malheur ait encore eu lieu de nos jours, il est évident que dans l'état | actuel de la science et de la civilisation, il ne peut être qu'excessivement rare. F. R.

INITIALES (LETTRES). Dérivé du mot latin initium, commencement, ce terme s'applique surtout aux lettres par lesquelles commencent les divers chapitres ou autres subdivisions d'un ouvrage. Ces lettres, toujours majuscules, sont souvent, dans nos anciens manuscrits, ornées de figures, d'emblèmes, etc., par la peinture, le dessin ou la calligraphie:usage renouvelé de nos jours par la typographie, dans les éditions qu'on désigne sous le nom d'illustrées.

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INITIATIVE. Le droit de proposer la loi, dans les pays, où, pour être rendue, elle besoin du concours de plusieurs pouvoirs, n'est pas un droit sans importance. On l'appelle initiative. Ce qui semble le plus naturel et le plus juste, c'est que l'initiative soit également attribuée à chacun des pouvoirs qui sont appelés à consentir la loi. Aussi en est-il à peu près ainsi dans les états constitutionnels. Seulement, suivant que la prépondérance de fait appartient, dans une contrée, à la puissance exécutive ou aux assemblées délibérantes, la constitution, résultat de cet état de choses, réserve au plus fort l'initiative directe, et n'accorde que l'indirecte au plus faible. Ainsi, lorsque le gouvernement de discussion fut introduit en France par l'Assemblée constituante, elle s'attribua l'initiative par la constitution de 1791. Le roi pouvait seulement inviter le corps législatif par un message à prendre un objet en considération. Ses ministres avaient entrée dans l'assemblée; mais ils n'avaient droit de parler que sur les objets relatifs à leur administration, quoiqu'ils pussent être entendus sur d'autres questions, si l'assemblée y consentait. Sous la constitution de l'an III, l'initiative était également dans les conseils, et le Directoire ne pouvait non plus que provoquer par un message l'action de la puissance législative La constitution de l'an VIII, qui cherchait à déguiser sous des formes bizarres et compliquées un retour complet vers la monarchie, vint rendre aux consals, représentés par les orateurs du conse d'état, une influence décisive sur la legislation, jusqu'à ce que l'empire eut successivement tout réduit à l'unité despoti

Nous avons encore un autre genre d'initiales, qui sont également au service de la modestie ou de la malignité pru-que. La Charte de 1814, transaction entre dente. Ce sont les lettres initiales des noms, voile transparent sous lequel tantôt l'on cache à demi le sien, tantôt ceux que l'on veut faire deviner au lecteur. Parfois aussi ces initiales forment, pour remplacer les prénoms, de commodes abréviations.

Quelquefois, enfin, notre langue pudique emploie l'initiale pour éviter la transcription entière d'un jurement. M. O. INITIATION, voy. MYSTÈRES et SOCIÉTÉS SECRÈTES.

les idées de pouvoir et celles de liberté, comme l'avait été la constitution de 179!, laissa pencher la balance dans le sens opposé. La Constituante s'était fait la part de lion: la royauté restaurée agit de même. Le roi seul proposait la loi; les Chambres avaient seulement la faculté de le supplier de faire présenter un projet de loi sur une matière, et (ce qui était important d'indiquer ce que ce projet devait contenir. Enfin en 1830, le droit d'initiative de recte fut indistinctement attribué par ia

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