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Charte corrigée au roi et aux deux Chambres.

dont il doit nécessairement être membre,
puisque l'initiative financière est réservée
à la chambre élective. Mais pour être exer-
cée ainsi dans les deux chambres par cha-
que ministre isolément et en son propre
et privé nom, l'initiative du cabinet
n'en est pas moins une et moins effi-
cace.
O. L. L.
INJECTION, de injicere, jeter de-
dans, action de pousser un liquide, au
moyen d'une pompe foulante, dans une
cavité quelconque. Les anatomistes, pour
suivre plus facilement les artères, les vei-
nes et les vaisseaux lymphatiques, les in-

L'initiative du roi s'exerce, comme tous les actes de sa prérogative constitutionnelle, par l'intermédiaire de ses ministres, et sous la forme d'une ordonnance qui prescrit que le projet de loi dont la teneur suit sera présenté à telle chambre au nom du roi. Le droit de retirer un projet présenté, non écrit dans la Charte et contesté d'abord à la couronne, lui est actuellement reconnu par tout le monde. Quant à l'initiative des Chambres, elle s'exerce par voie de proposition individuelle, émanée d'un de leurs membres.jectent avec un mélange de suif et de réPour qu'une proposition soit lue à la tribune et que la prise en considération en soit discutée en séance publique, il faut d'abord qu'un certain nombre de bureaux (trois au moins sur neuf, dans la Chambre des députés) en aient autorisé la lecture. Si la proposition est convertie en résolution de la chambre, elle est transmise par elle à l'autre chambre qui, après lui avoir donné son assentiment, la fait porter par son président et ses secrétaires au roi, qui la sanctionne ou la laisse de côté, suivant les cas. Depuis dix ans que dure cet état de choses et quoique les deux Chambres aient fait un usage fréquent de leur initiative, tout ce qui est intervenu d'important en législation est dû à l'initiative de la couronne. Il ne serait pas difficile d'expliquer ce fait remarquable.

sine fondus, diversement coloré, qui, se solidifiant par le refroidissement, les rend très distincts. On injecte les artères par l'aorte (voy.), tronc commun dont elles partent toutes. Pour les veines, dans lesquelles le cours du sang a lieu en sens inverse, on pousse le liquide par une branche, et, par suite des anastomoses (voy.), il pénètre partout. D'après le même principe, les vaisseaux lymphatiques s'injectent par un point de la circonférence; mais, à raison de leur ténuité, on se sert de mercure que son poids et sa compressibilité font pénétrer sans qu'il soit néces saire de lui donner d'autre impulsion.

Ces injections demandent quelques préliminaires que nous ne décrirons pas ici; et, quand elles réussissent bien, elles pénètrent et rendent apparents des vaisseaux d'une finesse extrême. Ruysch(voy.), anatomiste hollandais, a attaché son nom aux plus belles injections qui aient été faites et dont le secret est, dit-on, mort avec lui. Mascagni, dans le siècle dernier, a poussé au plus haut point de perfection l'injection des vaisseaux lymphatiques.

En Angleterre, les choses se passent de même au fond, quoique la forme soit très différente. Là, point de lois présentées au nom du trône. L'initiative n'existe que pour les membres du parlement; les ministres n'ont entrée que dans la chambre dont ils font partie; ils n'y présentent leurs mesures que par voie de motion individuelle, comme le pourrait faire tout autre membre. Si le bill (voy.) présenté par l'un d'eux est adopté par la chambre où il siége, il ne peut aller en soutenir la discussion dans l'autre : ce soin est réservé à ceux de ses collègues qui appartiennent à la chambre saisie la dernière. Ainsi cement imputrescibles. sera le premier lord de la trésorerie qui devra défendre devant les pairs les mesures financières que le chancelier de l'échiquier aura fait passer dans les communes,

C'est au moyen d'une injection de sulfate d'alumine que M. Gannal conserve les corps d'une manière si remarquable. Les cadavres ainsi préparés peuvent servir pendant plusieurs mois aux études anatomiques, sans exhaler la moindre mauvaise odeur, et ceux qui sont renfermés dans un cercueil deviennent véritable

Les vaisseaux, pendant la vie, sont susceptibles d'une injection naturelle et spontanée, dont on voit un exemple frappant dans les arborisations rouges qui se mani

festent souvent sur le blanc de l'œil. C'est le fait de la congestion et de l'inflammation, qui font pénétrer dans les vaisseaux blancs les globules rouges du sang. Cette injection peut être rouge ou bleuâtre, suivant qu'il s'agit de sang artériel ou veineux.

La médecine fait un grand usage des injections, soit pour porter des aliments dans l'estomac, lorsqu'il existe des obstacles mécaniques à la déglutition, soit pour extraire de cet organe les substances vénéneuses qu'il ne peut expulser de luimême, soit pour faire agir, sur diverses surfaces intérieures, des médicaments qui ne sauraient y arriver autrement, ou dont on craindrait l'action sur les parties qui les précèdent, soit enfin pour évacuer les matières contenues dans des réservoirs naturels ou dans des cavités accidentelles.

On donne également le nom d'injection au liquide injecté, et l'on dit injection émolliente, astringente, nutritive.

Uu mode particulier d'injection, dont la thérapeutique a fait son profit, est l'injection dans les veines. On l'appelle transfusion en ce qui concerne l'injection du sang. Ordinairement les substances médicamenteuses n'arrivent à destination, si l'on peut ainsi dire, que par la voie indirecte des organes digestifs, qui les altèrent plus ou moins: on pensa donc qu'on pourrait, en les portant dans les veines, rendre leur action plus prompte et plus certaine; et l'expérience confirma cette opinion. Des injections d'eau pure semblèrent procurer aux enragés un notable soulagement; de l'émétique introduit ainsi provoqua des vomissements au bout de quelques instants; l'opium et d'autres médicaments opérèrent d'une manière tout aussi subite. Malheureusement, à côté de ces avantages se trouvent la difficulté et le danger de l'opération, consistant dans l'introduction de l'air dans le système circulatoire, introduction qui peut devenir mortelle.

Quoi qu'il en soit, pour injecter un liquide, on ouvre une veine, ordinairement au pli du bras; introduisant dans l'ouverture le tube effilé d'un petit entonnoir, qu'on dirige dans la partie supé- | rieure du vaisseau vers le cœur, on y verse le liquide avec précaution, afin qu'il ne s'introduise pas de bulles d'air.

L'action circulatoire fait le reste; et l'on voit l'injection pénétrer si bien qu'on s pu introduire plusieurs litres de liquide en peu de temps. On doit éviter d'employer des substances huileuses qui ne sauraient se mêler au sang, ou de celles qui exerceraient sur ce liquide une action chimique très énergique.

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Diverses précautions doivent être prises suivant la nature des injections, qui se font ou dans les cavités tapissées par les membranes muqueuses ou séreuses, dans les trajets fistuleux. Pour celles qui sont de nature acide ou alcaline, il faut employer des vases de verre sur lesquels ces substances ne peuvent avoir d'action. Relativement au but qu'on se propose et aux parties sur lesquelles on opère, l'injection doit tantôt ètre poussée avec force, tantôt conduite avec ménagement. Le choix des liquides dont on se sert demande également beaucoup d'attention. F. R.

INJURE, du latin injuria, fait da privatif in, sans, et dejus, droit. Ce mot, pris dans son sens le plus large, s'applique à tout ce qui est contre la justice; mais, dans une acception moins étendue, il signifie un outrage de fait ou de paroles.

Suivant la législation française sur les délits de la presse, toute expression ou trageante, terme de mépris ou invective qui ne renferme l'expression d'aucun fait, est une injure. C'est en cela que l'injure diffère de la diffamation, qui est l'aliegation ou l'imputation d'un fait portant atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé.

Il faut distinguer l'injure publique de l'injure simple. La première est celle qui est proférée publiquement, et qui renferme l'imputation d'un vice détermine. Elle se poursuit devant les tribunaux de police correctionnelle et est punie d'une amende de 16 fr. à 500 fr. La seconde est celle qui ne réunit pas les deux conditions dont nous venons de parler. Elie se poursuit devant les tribunaux de simple police et est punie d'une amende de 1 fr. à 5 fr. Ajoutons que l'injure simple n'est punissable qu'autant qu'elle n'a pas été motivée par une provocation préziable (Code pénal, art. 471).

Celui qui se rend coupable de diffamation envers un particulier est passible d'un emprisonnement de cinq jours à un an et d'une amende de 25 fr. à 2,000 fr., ou de l'une de ces deux peines seulement, selon les circonstances. L'emprisonne ment est de huit jours à dix-huit mois, et l'amende de 50 fr. à 3,000 fr., lorsque la diffamation est dirigée contre les dépositaires ou agents de l'autorité publique, pour des faits relatifs à leurs fonctions. L'emprisonnement et l'amende peuvent aussi, dans ce cas, être prononcés cumulativement ou séparément (lois des 17 mai 1819, 25 mars 1822 et 9 septembre 1835). E. R.

INJUSTICE, voy. Justice. INNOCENCE. Pris dans son acception la plus étendue, ce mot exprime un état de perfection morale qui ne peut pas, ou du moins, qui ne peut plus être le partage de l'homme sur la terre. Suivant nos livres sacrés, et d'après les codes et les traditions sur lesquels se fondent diverses autres croyances religieuses (voy. ÉDEN, AGE D'OR, etc.), l'état primitif d'innocence et de pureté dans lequel l'homme avait été créé fut bientôt suivi de la chute, dont les effets, étendus à toute la race humaine, nous marquent, au moment de notre naissance, d'un sceau de réprobation (voy. PÉCHÉ ORIGINEL). L'étude des mystères de la religion chrétienne nous initie aux grands moyens de réhabilitation qu'elle a ajoutés aux pénibles épreuves de la vie pour nous rendre dignes d'une existence meilleure et supérieure, dans ses félicités éternelles, aux terrestres jouissances de l'Éden (voy. REDEMPTION). Mais ce n'est pas dans ce sens mystique, ni sous un point de vue aussi absolu, que nous devons considérer l'innocence, et ce qui nous appartient ici, c'est de l'envisager dans les conditions actuelles de l'humanité.

La moralité des actions ne pouvant résulter que de la connaissance du bien et du mal, l'âge où ce discernement ne saurait encore avoir lieu est appelé l'age d'innocence, dont en religion on fait remonter le principe au baptême (d'où in- | nocence baptismale), et dont on a fixé le terme à sept ans. Dans l'âge de raison, cette qualité quasi-négative prend un ca

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ractère positif et devient une vertu. Sous un autre nom, c'est la virginité dans le célibat et la chasteté dans le mariage. Dans les relations de la vie sociale, l'honnêteté et la délicatesse en sont les indices, et, dans le langage, la candeur en est l'expression. C'est de l'ensemble de ces mérites que résulte l'innocence des mœurs, dont le monde offre malheureusement trop peu d'exemples, mais à laquelle le monde même le plus corrompu refuse rarement son hommage.

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« L'innocence de la vie, dit Saint-Évre« mont, ôte la frayeur de la mort, et quand on n'a point de plaisirs crimi«nels à quitter, on va sans crainte vers << l'autre vie. >> Dans un sens plus restreint, le mot innocence signifie un état exempt de faute ou de péché, selon qu'on l'envisage sous le rapport moral ou religieux. Enfin, dans l'acception judiciaire, ce même mot exprime l'absence du crime chez tel individu qui en est accusé; l'innocence n'est plus alors que la non-culpabilité. C'est de cette situation que La Bruyère a dit, dans son style pittoresque et non moins philosophique : « Un coupable << puni est un exemple pour la canaille; « mais un innocent condamné est une «< affaire pour tous les honnêtes gens. »

Racine fait dire à Andromaque, parlant de son fils Astyanax :

Hélas, il mourra done! il n'a pour sa défense Que les pleurs de sa mère et que son innocence. Innocence ici se rapporte à l'âge d'Astyanax, et non à son caractère. C'est encore dans ce même sens qu'Athalie dit, à propos de Joas:

Cet âge est innocent: son ingénuité
N'altère point encor la simple vérité,

Il y a loin de cette acception à celle dans laquelle le même mot est employé dans ce vers d'Oreste (Andromaque) :

Mon innocence enfin commence à me peser! Phèdre dit aussi, en parlant d'elle-même :

Je respirais, OEnone, et, depuis son absence,
Mes jours moins agités coulaient dans l'inno-

cence.

Ici, dans la bouche d'Oreste parricide, et de Phèdre adultère, incestueuse, le mot innocence n'exprime qu'un temps d'arrêt en dehors du crime. Innocence, au

contraire, est synonyme de vertu, dans ces deux vers d'Hippolyte :

... L'on ne vit jamais la timide innocence
Passer subitement à l'extrême licence.

Innocence signifie aussi quelquefois trop grande simplicité. On dit d'un homme gauche par timidité, ou trop crédule par confiance ou par ignorance, que c'est un grand innocent. Enfin, la même épithète s'applique aux choses inanimées, pour exprimer qu'elles sont inoffensives (innocuæ, et non plus innocentes). Les productions littéraires la reçoivent aussi, et l'on dit de vers sans malice, mais sans esprit, que ce sont des vers innocents, ce qui ne signifie pas que leurs auteurs ne soient pas coupables pour les avoir faits de la sorte.

En personnifiant l'Innocence, on l'a représentée sous la figure d'une jeune fille vêtue en blanc, couronnée de palmes, ayant une main posée sur son cœur et les yeux levés vers le ciel; un agneau était couché à ses pieds. P. A. V.

INNOCENT, nom sous lequel ont régné treize papes, dans l'intervalle de 402 à 1724. Nous les passerons tous rapidement en revue; mais deux pontifes de cette série étant du nombre des plus remarquables qui aient occupé le SaintSiége, nous devrons faire connaitre avec quelques détails les événements de leur règne ou de leur vie en général.

INNOCENT 1er né à Albano, fut élu en mai 402, par le choix du clergé et du peuple. Sous son pontificat, la catholicité fut troublée par l'hérésie et par l'invasion. I obtint d'Honorius, empereur d'Occident, des lois de bannissement contre les donatistes, et il frappa d'anathème les doctrines de Pélage, doctrines que les illustres contemporains de ce pape, saint Augustin et saint Jérôme, avaient déjà frappées d'une éloquente réprobation. Il soutint contre les évèques d'Orient la cause de saint Jean Chrysostome, que l'empereur Arcadius avait chassé du siége de Constantinople. S'il faut en croire l'historien Zosime, ce pape aurait permis que des sacrifices aux faux dieux fussent célébrés, par les païens, dans Rome épou vantée de l'approche d'Alaric; mais Sandini a traité cette assertion de calomnie. Rome fut prise et saccagée par Alaric. In

nocent était alors à Ravenne, où il pressait en vain Honorius de traiter avec le roi des Goths, ou de secourir Rome. Innocent, de retour dans la capitale du monde chrétien, s'occupa de réparer les désastres de la ville, et de combattre les ennemis de la religion. Ses lettres et ses décrétales ont pour objet des matières de théologie ou de discipline. Il mourut en mars 417, après un pontificat de 15 ans. L'Eglise l'a placé au rang des saints.

INNOCENT II était Romain et se nommait Grégoire avant son exaltation. Il fut élu le 14 février 1130, le surlendemain de la mort de son prédécesseur, Honorius II. Le même jour, une minorité de cardinaux élut Pierre de Léon, qui prit le nom d'Anaclet II. Trop faible pour resister dans Rome à l'anti-pape ( voy.), Innocent II se retira en France aupres de Louis VI, qui alla au-devant de lui et lui prodigua toutes les marques d'un respect filial. Saint Bernard (voy.) qui le reçut a Clairvaux, en anachorète et dans toute l'austérité de sa règle, lui fut longtemps utile dans les traverses de sou pontificat. Innocent se rendit ensuite à Liège, ou l'attendait le roi Lothaire. Celui-ci prenant en main la bride du cheval que montait le pape, marchait à pied pres de lui, en écartant la foule. Bientôt Lothaire se mit à la tête de son armée, et conduisit le pape à Rome; de son côté, Innocent le sacra empereur avec toutes les solennités d'usage (1133). Il lui donna en outre le fief de la comtesse Mathilde, sous la double condition d'une redevance annuelle de cent livres d'argent, et du retour à l'Église romaine après la mort de Lothaire. Mais lorsque l'Empereur fut parti, la faction de l'anti-pape prevalu! de nouveau; Innocent se retira à Pise et attaqua son rival, à la fois, avec ses propres armes, en l'excommuniant de nouveau (1134), et avec les armes de l'Empire, ayant obtenu de Lothaire qu'il amenerait une nouvelle armée à son secours (1137). Cependant Innocent fut oblige de resterà Pise jusqu'à la mort d'Anaclet. Cette mort n'éteignit pas le schisme. Un nouvel anti-pape fut élu, qui prit le nom de Victor IV; trois mois apres, il abdiqua, et la paix fut rendue à l'Eglise, 1138. De retour à Rome, Innocent assembla un

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concile où plus de mille évêques se trouverent réunis; et, dans la violence de ses reproches contre ceux qui s'étaient montrés fauteurs du schisme et qui avaient reçu leur titre de l'anti-pape, il leur arracha la crosse et le pallium; puis il se mit à la tête d'une armée pour faire la guerre au roi Roger, qui s'était emparé de la Pouille. Devenu prisonnier de ce prince, il fut traité par lui avec toutes sortes d'honneurs, mais cependant contraint de lui accorder la principauté de Capoue, la Pouille, la Calabre et la Sicile (1139). A ce prix, le pape put retourner à Rome. De nouvelles luttes l'y attendaient : après quelques démêlés avec le roi de France Louis VII, au sujet d'un évêque de Bourges, une révolte éclata à Rome; le peuple victorieux rétablit le sénat au Capitole, et cette espèce de guerre civile n'était pas encore finie quand Innocent II mourut, le 13 septembre 1143.

C'était alors une grande époque pour l'Église et pour le monde. La lutte du sacerdoce et de l'Empire, et celle de la chrétienté contre les Sarrazins étaient arrivées à une violente crise. L'indépendance spirituelle de l'Église et aussi son empire temporel étaient menacés par l'Empereur, et Jérusalem venait de tomber sous les coups de Saladin. Le sépulcre du Christ était la proie des Infidèles. Toute l'Europe était livrée à une agitation profonde, couverte d'un deuil universel. A l'enthousiasme religieux des croisades se joignaient la colère de la défaite et la soif de la vengeance. Ce fut au milieu de ces impressions diverses que Lothaire commença sa carrière publique. Son oncle Clément III le créa cardinal-diacre, et, sous le règne de ce pape, il prit une grande part à l'administration des États romains. Oublié ensuite de Célestin III, auquel il devait succéder, Lothaire, éloigné un instant des affaires, composa son livre de pieuses méditations: Du mépris du monde ou des misères de la condition hu

miseriis humanæ conditionis). Et ce fut pour Lothaire comme une préparation à cette carrière de gloire et de puissance où il était sur le point d'entrer, et dans laquelle il devait, pontife, s'ériger en dominateur de ce monde, dont, simple écri

Telle était la réputation de Lothaire que, même dans sa retraite et avant la mort du faible Célestin, les yeux des dis

INNOCENT III était le plus jeune des quatre fils du comte Trasmondo et de Claricia, de l'illustre maison des Scotti. Le comte Trasmondo était issu de la puis-maine (De contemptu mundi, sive de sante famille des Conti, qui, depuis plu- | sieurs siècles, brillait à Rome d'un vif éclat. On ignore la date et le lieu précis de la naissance de cet enfant qui devait un jour tenir l'univers dans sa main. Il naquit probablement à Rome, en 1161, et il reçut au baptême le nom de Lothai-vain, il avait prêché le mépris. re. On croit qu'il fit ses premières études dans la célèbre école de Saint-Jean-deLatran. De Rome, il se rendit à Paris pour se perfectionner dans cette univer-pensateurs de la tiare se tournaient vers sité qui était alors la première école de lui; il fut élu par le choix unanime théologie du monde chrétien. Lothaire des cardinaux, le 9 janvier 1198, le jour y puisa de profondes connaissances. Avec mème des funérailles de Célestin. Il était l'Écriture et l'Histoire saintes, il étudiait alors dans sa 37 année. Il n'accepta la Boèce, le maître de la philosophie de ce couronne qu'après une longue résistance, temps-là; il lisait les poètes grecs et latins, et en versant des larmes, sincères aux yeux et on l'a cru l'auteur du Veni Sancte des uns, hypocrites selon d'autres. LoSpiritus, et du Stabat. Bientôt il quitta thaire alors n'était que diacre : il reçut les écoles de théologie de Paris pour se les ordres supérieurs et l'épiscopat seurendre aux écoles de droit de Bologne. Lelement le 22 février suivant. La situadroit canon était alors la science universelle; Bologne comptait dix mille étudiants. De là, vers 1181, il revint à Rome, où il reçut les premiers ordres sacrés; il ne tarda pas à se dévouer au gouvernement politique de l'Église, sous le pontificat de Luce III; il avait environ 24 ans.

tion critique où se trouvait l'Église fit abandonner, pour cette fois, la règle de ne pas nommer un jeune pape.

L'Italie presque entière était sous la domination allemande. La puissante maison des Hohenstaufen (voy.) avait tout envahi, sauf quelques républiques du

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