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épée, etc. A la corporation des couteliers appartenaient les émouleurs, qui vivaient sous la même règle, et qui ne pouvaient, à moins d'avoir reçu la maîtrise, travailler de leur métier dans les rues, places et marchés de Paris.

COUTELIERS FAISEURS DE MANCHES.-Ces artisans fabriquaient les manches de couteaux en os, en bois et en ivoire. Ils fabriquaient également les peignes en ivoire, et emmanchaient les lames que faisaient les couteliers proprement dits, les fèvres couteliers. Leur profession était libre. Ils ne pouvaient avoir, à l'exception de leurs enfants nés en légitime mariage, que deux apprentis à la fois, qui devaient rester chez eux huit ans. Le contrat d'apprentissage devait être passé en présence des deux prud'hommes ou de trois maîtres du métier. Le coutelier faiseur de manches ne pouvait mettre de l'argent sur des manches en os. Les manches couverts de soie, de fil d'archal ou d'étain, de plomb ou de fer, étaient réputés œuvre fausse, et devaient être détruits, parce que, disent les statuts, on met dessous du bois de saule ou de tremble, ce qui n'est pas convenable.

L'infraction aux statuts de la corporation était frappée d'une peine pécuniaire, laquelle, laissée d'abord à l'arbitraire du prévôt de Paris, fut ensuite fixée à une amende de 4 sous, dont 3 revenant au roi et 1 aux maîtres qui gardaient le métier, pour leur poine.

Les manches de couteaux sculptés et ornés de figures, comme on en voit dans les cabinets des curieux, n'étaient point l'ouvrage des couteliers faiseurs de manches. Ils sortaient des ateliers des imagiers-tailleurs, qui étaient des sculpteurs en bois, en os et en ivoire. COUTEPOINTiers. Cette classe d'artisans, qui confectionnait au moyen du cendal, du bougueran (*) et d'autres étoffes, des objets d'habillement ou de literie (**), reçut, en 1290, de

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(*) Cendal, soie; bougueran, étoffe trèsusitée au moyen âge pour meubles et pour vêtements.

(**) De couste-pointiers est venu notre

premiers règlements, qui furent moJean de Montigny, prévôt de Paris, ses difiés et confirmés en 1303 et en 1326. Le prix de la maîtrise était, à cette dernière époqne, de 20 sous parisis.

La confection des coutes ou lits de plumes occupait les COUSTIERS, dont les statuts ne remontaient pas plus haut que le quatorzième siècle. COUTHON (George). L'un des cratique pendant la révolution, Couchefs les plus célèbres du parti démothon ne commença à jouer un rôle important qu'à l'époque de l'Assemblée législative, sur les bancs de laquelle il siégea. Il fit ensuite partie de la Convention, qui le nomma membre du comité de salut public. Dans ce poste élevé, Couthon déploya une activité extraordinaire et un talent de parole assez remarquable pour lui assurer un rang parmi les meilleurs orateurs de ce comité, qui en comptait de si éloquents. Lorsque la division éclata dans le sein du gouvernement, il se prononça pour Robespierre et SaintJust, avec lesquels il avait toujours été intimement lié, et il devint l'un de ces triumvirs si sévèrement jugés, qui portèrent leur tête sur l'échafaud pour avoir voulu introduire dans le pouvoir exécutif cette force de concentration, cette unité dont il manquait, et qui seule pouvait consolider l'établissement de la république.

C'est à tort que les ennemis de Couthon ont voulu lui faire une réputation d'homme sanguinaire et de terroriste sans entrailles. Aucun signe n'indiquait en lui un penchant à la cruauté; au contraire, il était natuphysionomie, aussi noble que spirirellement porté à la douceur, et sa tuelle, respirait la bonhomie bien plutôt que la méchanceté. Ce ne fut qu'en qu'il se porta à des actes de rigueur faisant un pénible effort sur sa nature gouvernement républicain qu'il aimait envers ceux qui voulaient détruire le d'un amour enthousiaste. Son premier mouvement était un appel à la conci

mot courte-pointe. C'est coute-pointe qu'il

faudrait dire.

liation, et il ne fallut rien moins que les conspirations incessantes des partisans de l'ancien régime, et les odieuses trahisons des émigrés, pour le décider à les combattre avec leurs propres armes, et à leur rendre blessures pour blessures.

Il naquit à Orsay, en Auvergne, l'an 1756. Lorque la révolution commença, il exerçait avec distinction la profession d'avocat à Clermont. En 1789, il fut nommé président du tribunal de cette ville, aux premières élections qui suivirent la réorganisation du pouvoir judiciaire par l'Assemblée constituante. En 1791, le collége électoral du Puy-de-Dôme l'envoya à l'Assemblée législative.

Il s'y fit bientôt remarquer par son éloquence et par ses opinions démocratiques. Perclus des deux jambes, il parlait le plus souvent de sa place, mais avec autant de dignité et de succès que s'il eût occupé la tribune. Dans l'une des premières séances, lorsqu'il fut question d'établir un nouveau cérémonial à l'égard du roi, qui n'avait pas daigné venir en personne ouvrir la session de l'Assemblée législative, Couthon prononça des paroles sévères qui furent couvertes d'applaudissements. « Messieurs, dit-il, je « me suis trouvé présent lorsque l'As« semblée constituante a pris dans son << sein des mesures pour recevoir le « roi, et je vous avouerai, Messieurs, « que trois choses m'ont bien étonné << dans les mesures qu'elle arrêta: la « première, que lorsque le roi se pré<< senterait dans la salle, tous les mem«bres seraient debout. Jusque-là,

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il

n'y avait pas de mal; mais ces me«<sures ajoutaient que le roi, une fois « arrivé à sa place, tant qu'il reste«rait debout, tout le monde resterait << également debout; quand il resterait << decouvert, tout le monde resterait « également découvert, comme si, en « présence du premier fonctionnaire « du peuple, les représentants de ce << peuple se transformaient tout à « coup en véritables automates, qui << ne peuvent agir, qui ne peuvent « penser, parler et se mouvoir que par

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« la volonté d'un homme! Une seconde «< chose qui m'étonna beaucoup, ce fut << de voir qu'au moment où le roi ar<< rivait au bureau, l'on expulsât, si je puis me servir de cette expression, « le fauteuil du président, pour y subs«tituer le fauteuil couvert de dorure, << comme si le fauteuil national ne va<< lait pas le fauteuil royal! Enfin, << Messieurs, une troisième chose porta << dans mon âme plus que de l'étonne«ment, ce fut de voir le président,

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qui parlait au roi, se servir encore « de mots proscrits. Une loi porte ex<< pressément que le titre de seigneur « et de monseigneur ne sera donné ni pris par personne; et la constitu«tion, qui nous rend tous égaux et << libres, ne veut point qu'il y ait d'au« tre majesté que la majesté divine « et la majesté du peuple. » Ensuite il demanda, 1° que tous les membres de l'Assemblée reçussent le roi debout et découverts, mais qu'ils pussent s'asseoir et se placer comme bon leur semblerait, dès qu'il serait arrivé au bureau; 2° qu'il ne lui fût pas présenté un fauteuil scandaleux par sa richesse, mais qu'il se crût honoré de s'asseoir et de se placer sur le fauteuil du président d'un grand peuple; 3° que le président de l'Assemblée nationale, s'adressant au roi, ne lui donnât d'autre titre que celui qui était porté par la constitution : roi des Français. Ces différentes propositions furent adoptées; mais le lendemain la Législative révoqua sa propre décision. Pendant le reste de la session, Couthon ne cessa d'être un des avocats les plus ardents du parti républicain. Il s'éleva contre les prêtres réfractaires, accusa les ministres, provoqua la déchéance de Monsieur, de ses droits à la régence, censura le veto attribué au roi par la constitution. Le 29 mai 1792, il attaqua directement la cour: « Le moment est venu, s'écria-t-il, où « l'Assemblée doit déployer un grand « caractère contre le château des Tuileries, foyer de toutes les conspira<tions contre le peuple.

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Vers le milieu de l'année 1792, Couthon quitta Paris dans l'espoir de

rétablir sa santé, sérieusement compromise. Il se trouvait à Saint-Amand à l'époque du 10 août. Il ne prit donc aucune part à cette journée célèbre où le trône fut renversé; mais elle répondait trop bien à ses voeux pour qu'il s'abstînt d'y applaudir. Également étranger aux massacres de septembre, il se garda bien de leur donner la même approbation qu'à la révolution du 10 août, et il eut même le courage de les blâmer hautement.

Le département du Puy-de-Dôme, qui l'avait envoyé à l'Assemblée législative, le choisit pour son représentant à la Convention. Dès l'ouverture de la session, Couthon, fidèle à ses principes républicains, se prononça pour l'abolition de la monarchie. Dans sa haine contre la tyrannie, il ne voulait alors ni dictature, ni tribunat, ni triumvirat. Peut-être même n'admettait-il pas la nécessité d'une présidence. Plus tard, il sut comprendre combien l'unité est nécessaire dans un gouvernement quelconque, et il fit de vains efforts pour l'introduire dans l'organisation de la république. Lors du procès du roi, il vota la mort sans appel et sans sursis.

Lorsque la lutte engagée entre la Montagne et la Gironde mit tous les membres de la Convention dans l'obligation de prendre un parti, il hésita un instant. Les massacres de septembre, publiquement défendus par Tallien, Marat, et plusieurs autres membres appartenant au parti dantoniste, lui faisaient craindre de se lier trop étroitement avec les montagnards. Mais quand il se fut convaincu que la modération des girondins ne reposait que sur de belles paroles, et que le plus grand nombre d'entre eux inclinait vers le fédéralisme, il cessa de douter. Bientôt les excès de la commission des douze le désabusèrent complétement sur le compte des girondins, et il leur déclara ouverte ment la guerre. Voilà pourquoi on le voit figurer parmi les principaux instigateurs de la révolution du 31 mai, qui perdit les girondins. Cependant il

voulut qu'on usât de modération envers les vaincus, et il s'offrit lui-même comme otage pour tranquilliser Bordeaux sur le sort de ses députés.

Le 10 juillet, la Convention le nomma membre du comité de salut public. Dès le 11, il lut à la tribune nationale un rapport sur la révolte de Lyon. Il provoquait des mesures énergiques; mais il s'opposait à ce que la ville fût déclarée en état de rébellion, parce que, disait-il, les bons citoyens pourraient être confondus avec les mauvais. Bientôt après (21 août), il fut chargé avec Châteauneuf- Randon et Maignet d'aller à Lyon pour faire rentrer cette ville dans le devoir. Il s'acquitta de cette terrible mission avec une fermeté qui dut beaucoup lui coûter, si l'on en juge par les larmes involontaires qui trahirent son émotion dans une cruelle circonstance. A la tête d'une armée de 60,000 hommes qu'il avait levée dans son département et dans les départements voisins, il parvint à forcer les murs de la ville révoltée, et il fit durement expier aux contre - révolutionnaires le meurtre de Châlier. La colère des vainqueurs s'exerça jusque sur les monuments, et, comme on sait, le nom de Lyon fut remplacé par celui de Commune-Affranchie.

De retour à Paris, où il reçut les félicitations de l'assemblée, il poursuivit avec une nouvelle activité ses travaux de membre du comité de salut public. Il contribua fortement à déjouer le parti des hébertistes et le parti des dantonistes. Le 18 floréal, il proposa que le discours de Robespierre sur l'Etre suprême fût traduit dans toutes les langues et envoyé à tout l'univers. Le 26, il vint, au nom du club des jacobins, remercier la Convention, et la bénir d'avoir consacré par son décret cette vérité sainte que le juste retrouve toujours dans son cœur que le peuple français reconnaît l'Etre suprême et l'immortalité de l'âme. » Puis il ajouta : « Oh! qu'ils << savent bien, les monstres qui ont « prêché l'athéisme et le matérialisme, « qu'ils savent bien que le moyen le

a plus sûr de tuer la révolution, c'est a d'enlever aux hommes toute idée « d'une vie future, et de les désespé« rer par celle du néant. »

Un des actes qui a été le plus reproché à Couthon, c'est d'avoir proposé la loi du 22 prairial. Mais il faut dire qu'il ne prévoyait pas l'usage qui allait en être fait par les partisans systématiques de la terreur; il y a plus: tout porte à croire que, dans la pensée de ses auteurs, cette loi, loin d'avoir pour but d'augmenter l'effusion du sang, était destinée à y mettre un terme, et ne donnait une si grande latitude au tribunal révolutionnaire que pour qu'il pût atteindre quelques grands coupables qui s'étaient arrogé une espèce d'impunité, et qui voulaient éterniser à la fois l'anarchie et la terreur. Malheureusement, ces mêmes hommes parvinrent à s'emparer de l'arme qui était dirigée contre eux, et, après en avoir abusé au delà de toute expression, ils firent peser la responsabilité de leurs crimes sur ceux qui voulaient en arrêter le cours. (Voy. les ANNALES, t. II, page 314 et suiv.) Dans la fameuse séance du 9 thermidor, Couthon fut décrété d'accusation avec Robespierre aîné, Saint-Just, Le Bas et Robespierre jeune. Fréron alla jusqu'à dire que Couthon avait voulu monter au trône sur le cadavre des représentants du peuple. Pour toute réponse, Couthon, regardant ses membres perclus, s'écria avec l'accent de la plus profonde indignation: « Je voulais me faire roi, moi!» Il n'en fut pas moins arrêté, et transféré dans la prison de Port-Libre.

Délivré par le peuple, il se rendit à l'hôtel de ville, où il fut bientôt saisi avec ses quatre collègues, après avoir été mis hors la loi par un décret de la Convention. Au moment où les troupes conventionnelles entrèrent à la Commune, Couthon se donna un coup de poignard, qui le blessa sans le tuer. Le 10 thermidor (28 juillet), il fut livré aux mains de l'exécuteur, n'étant encore âgé que de 38 ans.

Dans sa proclamation du 9, la Commune parlait de lui en ces termes :

Couthon, ce citoyen vertueux, qui n'a de vivant que la tête et le cœur, mais qui les a brûlants de patriotisme. Cet éloge était mérité. Couthon avait adopté la même devise que Condorcet: Guerre aux tyrans, paix aux chaumières. S'il se montra animé de sentiments quelquefois trop violents contre les puissants de la terre, il ne faut pas oublier qu'il défendit toujours avec amour et avec désintéressement la cause des faibles et des malheureux.

à

COUTILLIER. Nom que l'on donnait au quinzième siècle à des soldats qui avaient, pour arme offensive, une épée nommée coutille, plus longue que les épées ordinaires, fort menue trois faces ou pans, et tranchante depuis la garde jusqu'à la pointe. Lors de la création des compagnies d'ordonnance par Charles VII, le coutillier était un des six hommes armés composant ce que l'on appelait une lance garnie, ou simplement une lance. (Voyez ce dernier mot.)

COUTRAS, Corterate, petite ville de l'ancienne Guyenne, auj. chef-lieu de canton du département de la Gironde, à 20 kil. de Libourne, est célè'bre pour avoir été le théâtre de la victoire remportée en 1587, par Henri IV, encore roi de Navarre, sur l'armée de Henri III. Sa population est aujourd'hui de 3,200 habitants.

COUTRAS (bataille de).- Le 20 octobre 1587, l'armée de Henri III, commandée par le duc de Joyeuse, rencontra près de Coutras, en Périgord, le roi de Navarre, suivi de ses deux cousins, Condé et Soissons, et de toys ses plus vieux capitaines, et comptant sous ses ordres 2,500 chevaux et 4,000 fantassins, pauvrement équipés, mais vieillis et éprouvés dans les batailles. Avant la charge, les calvinistes s'étaient agenouillés pour faire la prière. Quelques catholiques s'écrièrent: « Par «la mort! ils tremblent, les poltrons, << ils se confessent! » Mais ceux qui les connaissaient mieux répondirent qu'ils n'étaient pas disposés à se rendre.

Le roi Henri de Navarre avait formé sa ligne de bataille en demi-cercle; les cavaliers, sur six de hauteur, étaient

entremêlés d'arquebusiers, dont le premier rang s'était couché ventre à terre; les autres s'inclinaient à des hauteurs différentes, de sorte que cinq rangs pussent tirer à la fois. Ils avaient ordre de ne tirer que lorsque l'ennemi serait à vingt pas. Joyeuse, accompagné de sa brillante et présomptueuse noblesse, dont les armes étincelaient d'or et de pierreries, s'élança avec impétuosité dans cette enceinte. Ses chevaux furent reçus jusqu'à bout pourtant par le double feu des arquebusiers à pied et des cavaliers armés de pistolets; plus de la moitié furent jetés à terre dès le premier choc, et après une heure de combat et de mêlée terrible, commença la débandade, qui devint générale lorsque la nouvelle de la mort de Joyeuse se fut répandue dans l'armée. Les catholiques laissèrent plus de 400 gentilshommes et de 3,000 soldats sur le champ de bataille. Leurs drapeaux, leurs canons, leurs bagages tombèrent entre les mains des huguenots. Ce fut la première grande victoire que ces derniers gagnèrent depuis le commencement de la guerre civile.

COUTUME. On entend en général par ce mot un droit non écrit dans son origine, et introduit seulement par l'usage, mais qui, avec le temps, a acquis force de loi. Cependant, la coutume diffère de la loi proprement dite, en ce que celle-ci est ordinairement émanée de l'autorité publique et rédigée par écrit au moment de sa publication, tandis que la première n'a été écrite que longtemps après avoir été consacrée par l'usage.

Il y a beaucoup de rapport, mais non pas une complète synonymie, entre les mots coutume et us ou usage. Ces derniers, en effet, ne signifient autre chose qu'une coutume non encore rédigée par écrit.

Quelle a été l'origine des coutumes ? Cette question a été longuement traitée par plusieurs habiles jurisconsultes, entre autres par de Laurière, Bretonnier, le président Bouhier et Grosley. Mais ces quatre écrivains étaient sous l'influence des sentiments de rivalité qui existaient au dix-sep

tième et au dix-huitième siècle, entre les pays de coutume et les pays de droit écrit. De Laurière et Grosley étaient grands partisans du droit coutumier. Bretonnier et le président Bouhier rapportaient tout au droit romain. Mais il est deux points sur lesquels les jurisconsultes sont d'accord; le premier, c'est que les coutumes sont différentes du droit romain, que souvent elles lui sont opposées, et qu'en un mot ce n'est pas de lui qu'elles tirent leur origine; le second, c'est que les coutumes ne viennent pas des lois barbares ni du droit germanique.

On trouve dans plusieurs monuments, entre autres dans les formules de Marculfe, dans la loi des Lombards, et dans la vie de S. Léger, la preuve qu'il y avait des coutumes locales dès la première et la seconde race. Il est en effet question, dans ces monuments, de la coutume du lieu, de l'usage ancien, de la coutume, des lois et des coutumes. D'ailleurs, Pepin ordonna que partout où il n'y aurait point de loi, on suivrait la coutume, mais que la coutume ne serait pas préférée à la loi.

Lorsqu'à la chute de la dynastie carlovingienne, la féodalité fut établie sur des bases plus solides, les usages particuliers de chaque seigneurie en devinrent le droit civil, et la multiplicité de ces usages devint telle, que, suivant Beaumanoir, il n'y avait pas au treizième siècle, dans tout le royaume, deux seigneuries qui fussent gouvernées par la même loi.

« Ces coutumes, dit Montesquieu, étaient conservées dans la mémoire des vieillards, mais il se forma peu à peu des lois ou des coutumes écrites.

« 1o Dans le commencement de la troisième race, les rois dounèrent des chartes particulières et en donnèrent même de générales. Tels sont les établissements de Philippe-Auguste et ceux que fit saint Louis. De même, les grands vassaux, de concert avec les seigneurs qui tenaient d'eux, donnèrent, dans les assises de leurs duchés ou comtés, de certaines chartes ou établissements, selon les circonstan

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