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mation franche et brève, pour leur ordonner de rentrer sous l'autorité de leurs chefs respectifs; puis il les fit défiler devant lui, alla en grande pompe arborer à la préfecture et à la mairie des drapeaux blancs, confectionnés par son ordre, et lui-même donna aussitôt l'exemple de la soumission. Deux jours après, les armes furent déposées à l'arsenal, et tous les corps furent licenciés.

Dalousi, comme chef de révolte, avait encouru la peine capitale; mais la sagesse, l'intelligence et la fermeté qu'il avait déployées dans l'exercice de son commandement éphémère, le bon ordre qu'il avait su maintenir au milieu de l'insurrection, lui firent trouver grâce aux yeux des plus sévères appréciateurs de la discipline, et il fut renvoyé dans ses foyers comme tous ses autres camarades.

Le 22 avril 1816, il fut rappelé au service comme sergent et placé dans le 1er bataillon colonial, considéré à cette époque comme un corps de punition. Cependant, sa bonne conduite soutenue ayant complétement démenti la fausse idée que l'on avait prise de son caractère, il fut, un an après, placé avec son grade dans la légion du Morbihan. Cette légion ayant formé, en 1820, le 46 régiment d'infanterie de ligne, Dalousi fut compris dans l'organisation des cadres de ce corps; mais, le 29 mars 1822, il fut envoyé en congé illimité, par suite d'une dénonciation du colonel Jourdan de Saint-Sauveur, commandant la 22o légion de gendarmerie, qui, en opposition à tous les rapports des officiers généraux et supérieurs sous lesquels servait Dalousi, présenta ce brave sousofficier comme un homme fort dangereux. Cet acte d'iniquité ne fut pas de longue durée, et, cédant bientôt aux vives instances du lieutenant général commandant la 1re division militaire, le ministre de la guerre, par une décision du 18 juillet 1822, replaça Dalousi comme sergent dans la 23 compagnie de fusiliers sédentaires.

Les rapports favorables des chefs de Dalousi, et les propositions réité

une

rées dont il fut l'objet, déterminèrent
le grade d'officier. En 1823,
enfin le gouvernement à lui accorder
ordonnance royale le nomma sous-
Bourbon; l'année suivante, il fut ap-
lieutenant dans le bataillon de l'île
pelé, en qualité de lieutenant en se-
cond, à faire partie de la 26 compa-
gnie de fusiliers sédentaires. Après la
révolution de juillet, Dalousi fut
d'infanterie légère.
nommé lieutenant au 4 régiment

gion d'honneur en 1832, et promu au
Il a été nommé chevalier de la Lé-
grade de capitaine en 1835. C'est en
cette qualité qu'il a été admis à la re-
traite, le 21 juin 1836, après 31 ans
s'est retiré à Orléans.
de service effectif et 11 campagnes. Il

DALTON.-L'adjudant général Dal-
ton faisait partie, en 1801, de la ré-
serve du général de division Boudet,
lorsqu'on apprit que les Autrichiens,
prendre position sur les hauteurs en
au nombre de 10,000, venaient de
avant de Valeggio. Il fallait les débus-
ayant sous ses ordres le capitaine de
quer à tout prix. L'intrépide Dalton,
grenadiers le Bannier, un des hommes
les plus braves de l'armée d'Italie,
que à la baïonnette, les enfonce, les
s'avance contre les ennemis, les atta-
disperse, leur enlève quatre pièces
Valeggio, en tue un grand nombre et
de canon, les poursuit au travers de
leur fait 600 prisonniers. Ce glorieux
avantage ne contribua pas peu au suc-
général Dalton fut blessé mortellement
cès de la campagne; mais l'adjudant
à la tête de ses soldats, au moment où
la victoire la plus complète venait de
couronner les efforts des Français.

répondait autrefois à notre mot mon-
DAM, DAMP, titre d'honneur qui
sieur; ainsi l'on disait dam Dieu,
Dieu, seigneur chevalier; et de là
dam chevalier, pour dire: seigneur
sont venus, en France, un grand nom-
bre de localités où la syllabe dam pré-
Dampierre, etc.
cède un prénom, comme Dammartin,

DAMANHOUR (combat de). Vers le
milieu d'avril 1799, un ennemi nou-
veau,
suscité par la Porte et l'Angle-

terre, menaçait les Français en Egypte. Un homme venu du fond de l'Arabie débarque tout à coup à Derneh, réunit des Arabes du désert, et se dit l'ange el Mahdy annoncé dans le Koran. Il prétend être descendu du ciel. Tous les jours il trempe ses doigts dans une jatte de lait, et se les passe sous les lèvres : c'est sa seule nourriture. Son corps est immatériel, et les balles des infidèles, loin de l'atteindre, retourneront contre eux. D'abondantes largesses, aussi tombées d'en haut, contribuent encore à grossir sa petite armée. Bientôt Mahdy se porte sur Damanhour, près du lac Maréotis, en basse Égypte; il y surprend soixante hommes de la légion nautique, et les livre aux flammes, avec la mosquée où ils s'étaient retirés. Encouragé par ce succès, il marche vers le Nil pour pénétrer dans le Delta. Cependant le chef de brigade Lefebvre part de Rhamanié avec 500 hommes, et attaque, le 3 mai 1799, la bande des fanatiques, à quelque distance de Damanhour. Ils étaient environ 15,000. Les Français, rangés en bataillon carré, tuent pendant plus de sept heures ces insensés, qui se précipitent sur les canons, persuadés qu'une foi robuste les rend invulnérables. Ce n'est qu'à la nuit que, comptant plus de mille morts et un grand nombre de blessés, ils comprennent qu'ils ont été abusés. Le général Lanusse, qui se portait avec activité partout où il y avait des ennemis à vaincre, arrive à Damanhour, passe 1,500 hommes au fil de l'épée, et bientôt un monceau de cendres indique la place où était cette ville. Ensuite il poursuit les disciples du saint el Mahdy, qui lui-même tombe atteint par les balles françaises.

DAMAS (siéges de). Louis VII vint, en 1148, avec l'empereur d'Allemagne et une multitude de croisés, faire le siége de Damas. Cette ville incommodait Antioche, Jérusalem et Tripoli; c'était un motif suffisant pour tenter de s'emparer d'une cité dont la richesse promettait d'ailleurs un immense butin. On voulait aussi terminer avec quelque éclat une expédition jus

qu'alors désastreuse. La ville était bien fortifiée à l'orient et au midi; inais au nord, une multitude de jardins fermés de haies, de murs de terre et de canaux, formaient son principal boulevard. Il fallut cinq jours pour enlever toutes ces positions, qui furent défendues avec intrépidité. Bientôt la discorde se mit entre les croisés, relativement au souverain à donner à une ville dont on n'était pas encore maître; et les conseils perfides des barons de Syrie, joints à la fatigue des combats journaliers qu'on était forcé de livrer, décidèrent les assiégeants à renoncer à l'attaque du nord pour se reporter vers l'orient et le midi. Les Sarrasins reprirent les jardins, et au bout de peu de temps, vaincus par la chaleur, la faim et la soif, les croisés levèrent honteusement le siége.

Les revers de Saint-Jean d'Acre empêchèrent Napoléon de s'emparer de Damas, qui, en 1798, était le centre de la domination turque en Syrie.

DAMAS OU DALMAS (famille de). L'auteur de cette maison, l'une des plus anciennes de la France, paraît être Dalmas Ier, seigneur de Cousan en Forez, qui est nommé dans un acte de 1063. Les Mémoires du treizième et du quatorzième siècle nous la montrent déjà puissante par ses alliances (*) et investie de hautes fonctions. Gui de DAMAS, seigneur de Cousan, de Lagni, de la Perrière, de la Baumed'Autun, etc., conseiller et chambellan du roi, servit en 1359 en Auvergne, où il conduisit 4 chevaliers bannerets, 50 bacheliers, 383 écuyers, 400 archers à cheval, et 800 sergents à pied. Il fut fait prisonnier la même année, et reçut du roi 942 moutons d'or pour payer sa rançon. Dix ans après, son fils étant également tombé entre les mains des Anglais, le roi envoya de nouveau à Gui une somme considérable. Il devint, en 1385, grand échanson de France, et fut nommé, l'année sui

(*) Un Hugues Dalmas, qui vivait à là fin du douzième siècle, épousa l'unique héritière de Robert, vicomte de Châlons, seigneur de Marcilli. Ces deux titres passé, rent à ses descendants.

vante, souverain maître d'hôtel du roi; il servit en Flandre à la suite de Charles VI, auquel il amena 8 chevaliers et 120 écuyers; accompagna ce prince en 1388, dans sa guerre contre le duc de Gueldre, et fut pourvu, en 1401, de la charge de grand chambellan. Son fils, Hugues V, laissa un fils qui mourut sans postérité, en 1423, et une fille qui hérita des biens de sa maison, et fut mariée à Eustache de Levis, seigneur de Villeneuve. Ce fut une branche cadette, qui date de la fin du treizième siècle, qui perpétua le nom des Damas.

Le petit-fils du fondateur de cette branche, que distinguaient les titres de seigneur de Marcilli et de vicomte de Châlons, épousa une fille d'un seigneur de Montagu, et d'un cadet issu de ce mariage descendirent les seigneurs de Montagu, de Brèves et de Digoine. Hugues, l'aîné, épousa, en 1462, l'héritière d'un seigneur de Crux, d'où vint la distinction qui existe encore aujourd'hui entre les Damas et les Damas-Crux. Érard, fils de Hugues, chambellan de Jean, duc de Bourgogne, et lieutenant général pour le roi dans les pays de Mâconnais et Auxerrois, épousa l'héritière d'un seigneur d'Anlezi, et fut la souche d'un autre rameau dont les membres se nommèrent seigneurs d'Anlezi. Une alliance conclue en 1472 valut aux seigneurs de Marcilli le titre de seigneurs de Thianges. Presque tous les membres de la branche cadette, subdivisée, comme on voit, en plusieurs rameaux, servirent dans les armées. Le dernier marquis de Thianges mourut lieutenant général en 1708. Les Damas d'aujourd'hui descendent tous des Damas, barons d'Anlezi, vicomtes de Drui, seigneurs de Montigny et Pierrefitte.

Le comte, puis duc, Charles de DAMAS, lieutenant général, pair de France, etc., né en 1758, mort en 1829, n'est connu que pour son dévouement à l'ancienne dynastie, qu'il commença à servir en 1777, époque où il fut nommé gentilhomme d'honneur de Monsieur, comte de Provence. Ainsi on le trouve arrêté à Varennes avec

Louis XVI, combattant ensuite dans l'armée des princes, puis fomentant nos discordes civiles dans l'Ouest, et accompagnant le comte d'Artois dans son expédition de l'île Dieu; enfin, partageant l'exil de Gand, etc.

Le comte Roger de DAMAS, son frère, eut une carrière plus agitée encore, s'il est possible, et plus remplie que celle du comte Charles. Né en 1765, inscrit dès l'âge de douze ans sur le contrôle des officiers du régiment du Roi, il alla chercher dans l'armée de Catherine II des aliments à son activité et à son ambition, et signala en plusieurs occasions son audacieuse valeur. Il alla offrir, en 1790, son épée aux princes, suivit le comte d'Artois en Champagne, puis en Russie et en Angleterre, et entra successivement dans l'armée de Condé et dans celle du roi de Naples. En 1814, il reçut, en récompense de ses services dans les rangs de l'étranger, le grade de lieutenant général. Émigré à Gand, il revint en 1815. à la suite de l'armee autrichienne, fut élu aussitôt député par les départements de la Côte-d'Or et de la Haute-Marne, commanda en 1816 à Lyon, et déploya un grand zèle à l'époque des troubles de Grenoble. Il mourut en 1823, au château de Cirey,

Étienne-Charles, chevalier, puis duc de Damas-Crux, pair de France, lieutenant général, né au château de Crux, en Nivernais, en 1753, a joué dans les événements de la révolution à peu près le même rôle que les précédents; comme eux, il a émigré, il a servi dans l'armée des princes, et suivi les Bourbons dans leurs pérégrinations. Il a cessé en 1830 de faire partie de la chambre des pairs, par suite de son refus de serment.

Son frère aîné, Louis-Étienne François, comte de Damas-Crux, né vers 1750, servit aussi contre les armées républicaines, et ne rentra en France qu'en 1814. Créé pair de France le 2 juillet de cette même année, il mourut le lendemain.

DAMAS (le baron Ange-Hyacinthe-Maxence de) est issu d'une fa

mille autre que celle des précédents, mais également ancienne, et originaire de Bourgogne. Né à Paris, en 1785, il suivit sa famille, qui émigra en Allemagne, et passa ensuite en Russie, entra dans la garde du tzar, et combattit dans les rangs des Moscovites à Austerlitz, à la Moskowa, à Leipsick, à Brienne, et sous les murs de Paris. Aussi le tzar Alexandre lui donna-t-il, en 1814, une épée d'honneur enrichie de diamants, portant sur la lame cette inscription: Pour la valeur. Après de tels services, la restauration lui devait aussi une récompense: il fut nommé maréchal de camp, et bientôt après élevé au grade de lieutenant général. Après le 20 mars, il suivit le duc d'Angoulême dans le Midi et en Espagne. Il rentra en France avec lui, après la journée funeste de Waterloo. Nommé peu de temps après commandant de la 8 division militaire (Marseille), il eut, en 1823, le commandement d'une division dans le corps d'armée de Catalogne, fut appelé, le 19 octobre de la même année, au département de la guerre, en remplacement de M. de Bellune, et passa bientôt, par un effet de la toute-puissance de M. de Villèle, au département des affaires étrangères, d'où l'on venait d'expulser M. de Châteaubriand (4 août 1824). Quand il eut rendu son portefeuille, en 1828, il fut nommé gouverneur du duc de Bordeaux, qu'il suivit dans l'exil. Il fut cependant depuis remplacé auprès de ce prince, et rentra en France. Depuis, il n'a plus pris part aux affaires publiques.

DAMAS (François-Etienne), lieutenant général, naquit à Paris, en 1764. Comme Kléber, il se destinait à l'architecture; mais les dangers de sa patrie lui firent aussi préférer l'épée à l'équerre. Ses connaissances mathématiques déterminèrent le général du génie Meunier à le choisir pour aide de camp. Il le suivit à l'armée du Rhin, commandée par Custine, fit partie du corps assiégé dans Mayence, en 1793, et se trouva auprès de son géneral lorsque celui-ci fut blessé mortelle ment, en traversant le Mein. Peu de

jours après, le général en chef et le conseil de guerre de Mayence nommèrent M. Damas adjudant général, et il fut aussitôt employé comme chef d'état-major de Kleber. Devenu général de brigade le 6 décembre, il fut chargé du commandement de la brigade de gauche, au blocus de Mayence, et livra plusieurs combats dont le succès répondit à sa bravoure. A l'armée de Sambre et Meuse, en 1795, sous les ordres de Jourdan, il commanda la brigade d'avant-garde de la division Lefèvre, formant la gauche du corps dirigé par Kléber. Lors du passage du Rhin, il enleva à la baïonnette une position des Autrichiens, et eut la jambe traversée par une balle, au moment où, suivant les termes d'une lettre du général Jourdan, il montrait à l'armée le chemin de la victoire. Dès le mois de novembre, le général Damas avait repris le commandement d'une brigade dans la division Championnet. Il força, en 1796, le passage du Rhin à Neuwied, et bientôt celui de la Lahn à Runckel. Enfin il figura dans toutes les actions importantes de cette campagne. Au commencement de l'année 1798, Damas fut appelé en qualité de chef d'état-major à l'aile gauche de l'armée d'Angleterre, commandée par Kléber, qu'il suivit en Égypte. Il était à la tête des grenadiers de sa division à l'assaut d'Alexandrie, le lendemain du débarquement. S'étant emparé de Rosette, le 8 juillet, il assista au combat de Chebreiss, ainsi qu'à la bataille des Pyramides, et, en septembre, au combat de Ghemelié. En 1799, il prit part à la destruction du camp des mameluks devant le fort d'El-Arich, reçut plus tard une blessure sur le champ de bataille, et fut atteint de la peste à Jaffa. Nommé général de division et chef de l'état-major, le général Damas commanda une province de la haute Égypte, après la mort de Kléber. Après la bataille imprudemment livrée par Menou, au mois de mai 1801, fut dénoncé dans les rapports que ce général envoyait au gouvernement. De retour en France, le général Damas n'ayant pas trouvé le premier consul

il

disposé à écouter sa justification, resta dans la non activité durant cinq années. Si même il ne fut détenu que vingt-quatre heures au moment du procès de Moreau, il le dut à l'intervention de Murat, avec qui il avait servi en Égypte, et qui, devenu grandduc de Berg, se fit autoriser à employer M. Damas en qualité de commandant militaire et de conseiller d'État. En 1808, le roi Joachim désirait que M. Damas le rejoignît à Naples, mais l'empereur voulut que ce général conservât ses fonctions dans le pays de Berg. C'est avec les corps de troupes qui lui devaient leur formation qu'il fit, en 1812, la campagne de Russie. Il s'y montra digne de sa réputation. Ayant repris ensuite le commandement du grand-duché de Berg, où il était généralement estimé, il y resta jusqu'à l'évacuation totale de la rive droite du Rhin, s'arrêta dans Mayence, et y commanda une division jusqu'au jour où il fallut livrer cette place aux troupes alliées, dans le mois de mai 1814. Après avoir ramené sa division jusqu'à Metz, il fut nommé, par le roi, colonel d'armes, commandant la garde royale de Paris (depuis, gendarmerie royale de Paris). Au mois de mars 1815, Damas prêta de nouveau serment à Napoléon, devint inspecteur général d'infanterie, et resta à Rouen jusqu'après la journée de Waterloo. En 1816, la restauration lui rendit ses fonctions d'inspecteur, avec le titre de président du comité consultatif de gendarmerie, et l'employa jusqu'en 1828, où il mourut à Paris.

DAMASSÉ (linge). La fabrication des nappes et serviettes damassées est probablement originaire de Flandre; mais la France s'appropria de bonne heure cette industrie, et en 1429, la ville de Reims, lorsque Charles VII y fit son entrée, présenta à ce prince des serviettes à ramage, qui ne peuvent s'entendre que de linge damassé. D'ailleurs, dans l'Isle des hermaphrodites, il est question de linge mignonnement damassé. C'est donc à tort que André Graindorge, tisserand, né à Caen, dans le seizième siècle, est considéré

généralement comme le premier qui ait imaginé de figurer sur la toile des carreaux et des fleurs. Cependant, il est certain que la famille de Graindorge perfectionna cette industrie. Richard, fils d'André, parvint à dessiner sur le linge, non-seulement des oiseaux et des plantes, mais des scènes trèscompliquées, comme des tournois et batailles. En effet, on sait qu'il fut chargé de présenter à Marie de Médicis, au nom de la ville de Caen, une pièce de toile sur laquelle il avait représenté une des victoires de Henri IV. Michel, son fils, établit plusieurs manufactures de toiles de ce genre, que l'on nommait depuis longtemps toiles damassées, à cause de leur ressemblance avec le damas blanc. Cependant il faut que la fabrication de ces toiles se soit perdue assez vite parmi nous, car la veuve de Scarron raconte, dans une lettre de l'année 1682, que lorsqu'elle eut acheté la terre de Maintenon, elle voulut y établir une manufacture de linge de table ouvré comme celui de Tournai, mais qu'elle fut obligée de faire venir des ouvriers de Flandre.

Sous l'empire, lors de la conquête de la Prusse, le ministre de l'intérieur fit venir de la Silésie un modèle de métier, avec un ouvrier qui sût le monter et le manoeuvrer. On déposa ce modèle au Conservatoire, où l'on forma des élèves pour le tissage des toiles damassées. Cette nouvelle fabrication se répandit bientôt d'un bout à l'autre de la France, et dès 1819 plusieurs départements envoyèrent à l'exposition des produits remarquables par la beauté des dessins et la finesse des tissus. Ces résultats, depuis, ont été encore dépassés, et laissent maintenant bien peu de chose à désirer, ainsi qu'on a pu s'en convaincre à l'exposition de 1839. Les toiles damassées sont faites aujourd'hui au moyen de métiers à la Jacquart.

DAMAZAN, petite ville de l'ancien Bazadais, auj. comprise dans le dép. de Lot-et-Garonne (arrondissement de Nérac), et qui passe pour avoir été bâtie et fortifiée par les Anglais. L'é

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