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gneur et Hugues II, évêque de Grenoble; mais on en ignore complétement l'origine; on pense seulement, et cette hypothèse est assez probable, qu'il venait d'un dauphin que Guigues portait dans ses armoiries. Quoi qu'il en soit, les terres soumises à Guigues IV prirent dès lors le nom de Dauphiné. (Voy. Viennois. )

Lorsque Humbert II céda, en 1349, le Dauphiné à Charles-Philippe de Va lois (depuis Charles V), il ne fut point stipulé que cette province appartiendrait toujours au fils aîné du roi de France. Cet usage ne s'établit que lorsque le nouveau dauphin Charles fut devenu roi à son tour. Voici la liste des dauphins de France, depuis ce prince jusqu'à nos jours:

1. Charles Ier (depuis Charles V).

2. Charles II (depuis Charles VI) eut jusqu'à 12 ans le titre de dauphin, que ses cinq fils portèrent successivement, savoir :

3. Charles III, né et mort en 1386.

4. Charles IV, né en 1388, mort en 1401.

5. Louis Ier, duc de Guienne, né en 1396, mort en 1415.

6. Jean, duc de Touraine, né en 1398, mort en 1416.

7. Charles V, duc de Touraine (depuis Charles VII), dauphin en 1417.

8 Louis II (depuis Louis XI), né en 1423. Son père Charles VII lui céda le Dauphiné en 1426, et cette cession fut confirmée en 1440; mais Louis s'étant révolté contre son père, Charles VII prit possession du Dauphiné, et par une ordonnance du 8 avril 1457, il ordonna que cette province serait désormais régie au nom du roi Mais elle n'en resta pas moins l'apanage des fils aînés des rois de France. 9. Charles VI (depuis Charles VIII).

15. Charles-Orland, fils de Charles VIII et d'Anne de Bretagne, mort en 1495, à l'âge de trois ans. 11. N...... né et mort en 1496.

12. N....., né et mort en 1497.

13. François, fils aîné de François 1er et de Claude de France, né en 1519, mort en 1536.

14. Henri (depuis Henri II), second fils de François Ier, né en 1518, roi en 1547.

15. François (depuis François II), fils de Henri II et de Catherine de Médicis.

16. Louis III (depuis Louis XIII), fils de Henri IV et de Marie de Médicis.

17.

Louis IV (depuis Louis XIV), fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche.

18. Louis V, fils de Louis XIV, nommé Monseigneur, né en 1661, mort en 1711.

19. Louis VI, fils du précédent, nommé duc de Bourgogne, dauphin en 1711, mort en 1712.

20. Louis VII (depuis Louis XV), duc d'Anjou, fils du précédent, né en 1712; devenu dauphin la même année.

21. Louis VIII, fils unique de Louis XV, né en 1729, mort en 1765.

22. Louis IX (depuis Louis XVI), dauphin en 1765, roi en 1774.

23. Louis X, fils aîné de Louis XVI et de MarieAntoinette, né en 1781, mort en 1789.

24. Louis XI, second fils de Louis XVI, me en 1785, mort au Temple en 1794.

25. Louis-Antoine, duc d'Angoulême, fils aine de Charles X, né en 1775, prit le titre de dauphin en 1824, après la mort de Louis XVIII.

DAUPHINÉ. Cette province, l'une des plus considérables de l'ancienne monarchie, avait Grenoble pour capi tale, et était bornée au nord par la Bresse et la Savoie; au midi, par la Provence; à l'ouest, par le Rhône, qui la séparait des Cévennes et du Lyonnais; et, à l'est, par la Savoie et le Piémont. Le Rhône, l'Isère, le Drac, la Drôme, la Durance, la Bourbe et la Romanche, étaient ses principales rivières.

Anciennement comprise dans la Gaule celtique, elle forma, après la conquête romaine, la province viennoise, qui dépendait en partie de la seconde Narbonnaise, en partie du gouvernement des Alpes maritimes. La partie septentrionale, de l'Isère au Rhône, était habitée par les Allobroges. Lors de l'invasion des barbares les Burgondes s'en emparèrent, et leur

roi établit sa résidence à Vienne. Plus tard, le royaume de Bourgogne passa sous la domination des Francs, qui le possédèrent jusqu'à la mort de Louis le Bègue. Envahi au huitième siècle par les Arabes, il fut bientôt après reconquis par Charles - Martel. Le royaume de Bourgogne fit ensuite partie du royaume d'Arles, lequel se démembra au onzième siècle, et fut divisé en un grand nombre de petits États. Le plus puissant de ces États fut le comté d'Albon, dont les seigneurs acquirent successivement le Graisivaudan, l'Embrunois, le Gapençois et le Briançonnais. Lorsqu'ils prirent, au douzième siècle, le titre de dauphin, ils donnèrent le nom de Dauphiné à l'assemblage des provinces qu'ils possédaient. (Voy. VIENNOIS.

Humbert II, dauphin de Viennois, fut le dernier souverain national du Dauphiné. Ce prince, qui n'avait pas d'enfants et qui était perdu de dettes, fit, le 23 avril 1342, avec Philippe VI, un traité qui assura le Dauphiné à la

en

France. Par cet acte, Humbert, cas de mort sans enfants, reconnaissait, pour héritier de tous ses Etats, Philippe, duc d'Orléans, second fils du roi de France, qui s'engageait, de son côté, à lui payer 120,000 florins en trois ans.

« Humbert se réservait la jouissance de ses États pendant sa vie; mais il remettait immédiatement au roi plusieurs forteresses pour garantie de ses engagements. Il se réservait, en outre, 10,000 livres de rente perpétuelle sur plusieurs terres du Dauphiné, et quelques autres avantages. Il fut même stipulé, par un traité spécial, que « le Dauphiné ne seroit et ne pourroit ja« mais estre uni et adjousté à la « couronne de France, fors tant que l'empire y seroit uni. Et ledit monseigneur Philippe fut tenu de garder << et maintenir à tous-jours-mais, perpétuellement toutes les libertés, <«< franchises, priviléges, bons us et « coustumes du Dauphiné. »>

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En 1344, ce traité reçut une importante modification, par laquelle l'héritage du Dauphiné était transféré sur la tête de Jean, duc de Normandie, fils aîné de Philippe VI. Enfin, le 30 mars 1349, Humbert abandonna, par une donation entre-vifs, ses États à Charles, fils aîné du duc de Normandie. Ce traité fut ratifié dans une assemblée solennelle, tenue à Lyon le 16 juillet 1349, et le prince Charles, le premier fils de France qui ait porté le titre de dauphin, y recut, des mains même d'Humbert, l'investiture du Dauphiné par le sceptre, l'anneau, la bannière et l'épée. Il jura d'observer fidèlement les franchises et les libertés de ses nouveaux sujets, mentionnées dans un acte de cinquante et un articles, qui fut, jusqu'en 1789, la base du droit public de la province (*). »

Louis XI ayant reçu le Dauphiné en apanage, y réforma de nombreux abus, et y établit une excellente organisation; aussi lorsque son père, inquiet

(*) Extrait de la notice sur Jacques Brunier, par J. de Pétigny, Bibliothèque de l'école des chartes, t. I, p. 264 et suiv.

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des airs d'indépendance qu'il affectait, eut envoyé contre lui une armée qui le força de se réfugier auprès du duc de Bourgogne, les états du Dauphiné, assembles à Grenoble le 15 octobre 1456, députèrent à Charles VII l'évêque de Valence, pour l'assurer de leur soumission, et le prier en même temps de ne pas changer l'organisation que son fils avait donnée à la province. Charles VII prit pacifiquement possession du Dauphiné, en faisant son entrée à Vienne avec quelques troupes; mais, par une ordonnance datee de Saint-Priest, en 1457, il régla que le Dauphiné serait désormais régi sous sa main; et il donna commission à Louis de Laval, que le dauphin en avait nommé gouverneur, d'exercer cet office en son nom. Ce fut l'époque de la réunion définitive du Dauphiné à la monarchie; mais il n'en resta pas moins indépendant de nom, et continua à former l'apanage des fils aînés des rois de France.

Le Dauphiné eut cruellement à souffrir durant les guerres de religion du seizième siècle. Montbrun et le baron des Adrets, à la tête des protestants, y commirent d'horribles cruautés, qui donnèrent lieu à de sanglantes représailles de la part des catholiques.

Cette province montra toujours un grand esprit d'indépendance et de patriotisme. Sous l'ancienne monarchie, elle protesta vivement contre les différentes atteintes portées par les rois à ses libertés; et, plus d'une fois, le pouvoir recula devant ces énergiques protestations. En 1788, le parlement de Grenoble refusa l'enregistrement des édits du timbre et de la subvention territoriale. La cour envoya des troupes chargées d'arrêter les membres du parlement; mais le peuple entier se souleva et s'opposa à l'exécution des lettres de cachet lancées contre ses magistrats. La journée où éclata cette émeute est connue dans l'histoire par le nom de journée des Tuiles, à cause des projectiles que le peuple employa contre les troupes du roi. Depuis la révolution, le Dauphiné a été divisé en trois départements: l'Isère, la

T. VI. 24° Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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Drôme et les Hautes-Alpes. Ses principales villes sont, outre Grenoble, Valence, Vienne, Romans, Montélimar, Dié, Embrun, Gap et Briançon.

Le Dauphiné renfermait deux archevêchés, celui de Vienne et celui d'Embrun; cinq évêchés, un grand nombre de couvents des deux sexes et de différents ordres, sept commanderies de l'ordre de Malte et deux universités.

On suivait, dans l'administration ci vile, le droit écrit, c'est-à-dire les lois romaines. On n'y admettait pas la maxime Nulle terre sans seigneur.

Parmi les hommes célèbres nés dans cette province, nous citerons Barnave, Mounier, Vaucanson, Condillac, Mably, etc.

DAUPHINÉ (monnaies du). —- Les dauphins de Viennois ont possédé, au moyen âge, le droit de battre monnaie, et ils ont transmis ce droit aux fils des rois de France et aux rois qui leur ont succédé dans la souveraineté du Dauphiné. Nous ignorons à quelle époque on peut faire remonter l'origine de cette prérogative; mais il est certain que dès le douzième siècle, ces seigneurs étaient maîtres de plusieurs ateliers monétaires. La ville de Césanne possédait un de ces ateliers. L'empereur Frédéric Barberousse ayant, de sa propre main, armé chevalier le dauphin Guigues V, lui donna, dans le Briançonnais, une mine d'argent, et lui permit de forger des espèces à Césanne.

La plus ancienne monnaie du Dauphiné, qui ait été retrouvée de nos jours, ne date que du quatorzième siècle. Elle est de Jean II (1307-1319); c'est donc une imitation du cavalier armé de Valenciennes. D'un côté, Jean y paraît à cheval, ayant au bras l'écu chargé d'un dauphin, et portant un pennon; l'autre côté est occupé par une croix entourée de deux légendes concentriques: 1o COMES ALBONIS; 2° SIT NOMEN DOMINI Benedictv.

Guigues VIII, fils de Jean II, imita les chaises d'argent de Robert de Provence, et les florins d'or de Florence. Sur les premières on lit la légende :

GVIDO DALPhIN VIENENS, et dans le champ on voit un prince couronné, armé d'un sceptre, accosté de deux dauphins, et assis dans une chaise ornée de têtes de lions. Au revers on lit : ET COMES ALBONIS; une croix fleuronnée occupe le champ. Les florins sont semblables à ceux de Florence; seulement, autour de la fleur de lis épanouie on lit: GDPH VIENNES. Guigues VIII fit aussi forger des liards, portant pour type une croix fleuronnée et un dauphin, avec la légende GDALPH'S VIEN' COMES ALBON'.

Son fils, Humbert II, qui lui succéda en 1133 et céda ses États à la France en 1143, fit faire des blancs semblables aux deniers de son père; il fit aussi frapper des florins. Cette dernière monnaie fut continuée par Charles V, le premier fils de roi de France qui ait porté le titre de dauphin. Louis XI et plusieurs de ses successeurs, qui ajoutèrent au titre de roi de France le titre de dauphin, firent de même; et ce fut seulement vers le temps de Henri IV que le type des monnaies du Dauphiné fut rendu semblable à celui du reste de la France. Jusqu'à cette époque, les écus d'or, les liards, les deniers et toutes les pièces de cette province portaient un écu écartelé de France et de Dauphiné.

VERGNE.

DAUPHINE ET DAUPHINS D'AUGuillaume VIII, comte d'Auvergne, ayant été dépouillé de son comté en 1155, par son oncle, Guillaume le Vieux, conserva néanmoins une petite portion de ce pays, avec le comté de Velai, et prit dès lors le titre de dauphin d'Auvergne. Il paraît qu'il le fit à l'imitation de Guigues, son aïeul maternel, qui, ainsi que nous l'avons vu, fut le premier qui se qualifia de dauphin de Viennois. Guillaume VIII lutta longtemps contre son oncle, et finit par conclure avec lui, en 1169, un traité de partage; il mourut la même année. Il avait quitté les armes d'Auvergne, qui étaient un gonfalon frangé de sinople en champ d'or, pour prendre un dauphin aussi en champ d'or.

1169. Robert, comte de Clermont,

fils de Guillaume, prit aussi le titre de dauphin; il se fit connaître surtout comme poëte, et il nous reste de lui quelques couplets satiriques et cinq sirventes, dont deux ont été imprimés par M. Renouard, dans le Choix des poésies originales des troubadours. Ses successeurs furent :

1234. Guillaume-Dauphin II, son fils aîné, comte de Clermont et de Montferrand.

1240. Robert II, comte de Clermont, fils de Guillaume.

1262. Robert III, comte de Clermont, fils de Robert II, eut de Mahaut, fille de Guillaume X, comte d'Auvergne, trois fils et trois filles.

Gui, le troisième de ses fils. commandeur des Templiers, en Auvergne, fut enveloppé dans la ruine de son ordre, et brûlé vif en 1313, dans l'île du Palais, à Paris.

1282. Robert IV, fils de Robert III. 1324. Jean, surnommé Dauphinet, fils de Robert IV, fut gouverneur de Saint-Omer, sous Philippe de Valois, et alla combattre le duc de Derby en Gascogne.

1351. Béraud Ier, fils de Jean.

1356. Béraud II, comte de Clermont et seigneur de Mercœur, surnommé le comte camus, fut l'un des plus braves et des plus magnifiques seigneurs de son temps. Il assista à la bataille de Poitiers, et fut, en 1360, l'un des otages donnés aux Anglais par le roi Jean, lors du traité de Brétigny. Il accompagna, en 1390, le duc de Bourbon dans sa croisade contre Tunis, et mourut en 1400.

1400. Béraud III, comte de Clermont et de Sancerre, dauphin d'Auvergne, fut tué en plein conseil du roi par Tannegui du Châtel, en 1426.

1426. Jeanne, comtesse de Clermont, de Sancerre et de Montpensier, dauphine d'Auvergne, sa fille, lui succéda. A sa mort, en 1433, elle légua le Dauphiné d'Auvergne à son époux. 1436. Louis I, de Bourbon, comte de Montpensier, dauphin d'Auvergne, dit le Bon.

1486. Gilbert, comte de Montpensier, portait, dès avant la mort de son

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père, le titre de comte-dauphin; il servit fidèlement Louis XI et Charles VIII, qui, après la conquête du royaume de Naples, le laissa dans ce pays, avec les titres de vice-roi et de généralissime des armées françaises. Il mourut à Pouzzoles en 1496: « Il << étoit, dit Comines, bon chevalier «<et hardi, mais peu sage; il ne se le« voit point qu'il ne fût midi. »

1496. Louis II, son fils, mourut à Naples en 1501.

1501. Charles, duc de Bourbon, comte de Montpensier et de la Marche, frère et successeur du précédent, fut le fameux connétable de Bourbon, dont tous les biens furent confisqués et réunis au domaine de la couronne. [Voy. BOURBON (maison de).]

DAUSSY (Joseph-Parfait-Amand), néen 1769, à Pavilly (Seine-Inférieure), entra au service comme simple soldat, en 1788, et fut nommé chef de bataillon en 1792. Il commandait en cette qualité le 14 de ligne à la bataille d'Eylau, le 8 février 1807, où ce régiment fit des prodiges de valeur et perdit 28 officiers et 590 sous-officiers ou soldats. L'emplacement de chaque peloton était marqué par des monceaux de cadavres; ces intrépides soldats n'étaient pas morts sans vendre chèrement leur vie; ils étaient entourés par une multitude de Russes, étendus morts autour d'eux. Daussy, homme d'une stature colossale et d'une force prodigieuse, reçut plus de quarante blessures avant de succomber. On le vit, pendant l'action, tomber trois fois et se relever avec une nouvelle énergie pour combattre les assaillants, et à chaque fois plusieurs ennemis tombaient sous ses coups. L'empereur, pour honorer sa mémoire, porta, par un décret du 2 juillet 1807, la pension de sa veuve à 800 fr. au lieu de 450 que lui accordaient les règlements.

DAUVET (Jean), seigneur de Clagni, premier président du parlement de Paris en 1465, avait été successivement conseiller de René, roi de Sicile, ambassadeur de Charles VII et premier président du parlement de Tou

louse. Il mourut en 1471. Il était petit-fils de Simon Dauvet, seigneur de la Bourgongni re en Anjou, de Basoches et du Plessis, conseiller de Charles V. Ses descendants, divisés en plusieurs branches et devenus seigneurs des Marests, de Rieux, d'Esraines, de Montigni, de Saint-Valérien, barons de Pins, etc., figurèrent presque tous dans la robe jusqu'au dix-septième siècle, époque où ils embrassèrent la carrière des armes. Les Dauvet des Marets possédaient aussi, depuis cette dernière époque, la dignité héréditaire de grands fauconniers de France.

DAVID (Jacques-Louis), l'un de nos plus grands peintres, naquit à Paris, fe 30 août 1748. Son père, qui exerçait la profession de marchand de fer, ayant été tué dans un duel, M. Buron, son oncle, entrepreneur des bâtiments du roi, l'adopta et prit soin de lui comme d'un fils. Le jeune orphelin fut placé au collége des Quatre-Nations, où il fit d'assez bonnes études qu'il poussa même jusqu'en rhétorique. Et cependant déjà se manifestait en lui une ardente vocation pour les arts: tout en écoutant les leçons du maître, il couvrait de dessins ses cahiers et les marges de ses livres. Aussi, au sortir de ses classes, déclara-t-il à sa mère qu'il voulait être peintre. Sa mère désirait qu'il fût militaire; Buron, de son côté, destinait son neveu à l'architecture, carrière dans laquelle il pouvait lui servir de guide; la vocation de David l'emporta il fut décidé qu'il serait peintre. On consentit à lui donner un maître, et le maître qu'on choisit fut Boucher, son parent, et alors le peintre à la mode. Boucher engagea la mère de David à envoyer son fils chez Vien, qui commençait à réformer notre école; ce n'était pas qu'il se crût inferieur à cet artiste : l'anecdote que nous avons citée à l'article BOUCHER le prouve trop bien; mais il se sentait vieux, fatigué, et incapable d'entreprendre l'éducation d'un jeune homme aussi ardent que l'était David. Vien s'intéressa vivement à son jeune élève, dans lequel il reconnut les germes d'un grand talent,

et qui fit bientôt des progrès remarquables. « Il a deviné l'art, » disait-il, et il ajoutait que le disciple surpasserait le maître.

Sedaine, secrétaire de l'Académie d'architecture, et parrain de David, lui donna un logement au Louvre, et ce fut là que le jeune artiste exécuta ses premiers travaux. Cinq ans de suite, il concourut pour le grand prix; la seconde fois, en 1772, il obtint le second prix.le sujet était le Combat de Minerve contre Mars et Vénus. S'il faut en croire un biographe, les juges avaient d'abord été d'avis que son ouvrage méritait le premier prix; mais Vien, piqué de la conduite mystérieuse de son élève, qui s'était mis sur les rangs sans l'en avertir, fit réformer la sentence, et David descendit ainsi au deuxième rang. Les deux années suivantes, il échoua complétement. Le premier échec lui parut tellement injuste, que, s'abandonnant au désespoir, il résolut de se laisser mourir de faim; et sans l'intervention affectueuse de Doyen et de Sedaine, il eût réalisé ce funeste projet. Sa disgrâce de 1774, au contraire, ne fit aucune impression fâcheuse sur lui: il convint franchement qu'elle était méritée, et que son ouvrage était mauvais.

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Ce fut dans cet intervalle que David fut chargé d'exécuter les peintures qui devaient décorer le salon de la maison bâtie par Ledoux pour mademoiselle Guimard. On raconte, à l'occasion de ces peintures, un trait qui fait honneur à la célèbre danseuse. Un jour, David étant venu chez elle pour y travailler comme de coutume, lui parut triste. « Qu'as-tu donc, David?» lui dit-elle. Ah! mademoiselle, c'est demain que s'ouvre le concours. » bien! il faut concourir. »> Mais, mademoiselle, je suis obligé de travailler pour avoir de l'argent! »-« Tu manques d'argent ! en voilà.» « Il semble, ajoute l'écrivain auquel nous empruntons cette anecdote (*), il semble que mademoiselle Guimard ait deviné

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(*) M. Coupin, Essai sur J.-L. David, p. 10.

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