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pas de faire connaître quelle a été sa vie jusqu'à ce jour, parce que nous n'aVODs pour tout renseignement que les bruits et les on dit du monde, où le faux doit se mêler avec le vrai, et où une part revient sans doute à la malignité, qui se plaît à exagérer le scandale.

Il y a dix ans que madame Dudevant, dont nous avons fait connaître ailleurs les ancêtres (voyez DUPIN [Claude ]), publia son premier livre, Rose et Blanche, puis Indiana, qui lui assura aussitôt un rang parmi nos premiers romanciers et nos meilleurs écrivains. La brillante réputation qu'elle acquit dès lors s'accrut encore dans les années suivantes par la publication de Valentin, Jacques Lélia. Tâchons de donner une juste idée de l'esprit dans lequel elle composa ses premiers ouvrages. Son intention avouée était de protester au nom des passions contre la société, au nom des libres penchants et de la logique impétueuse du cœur contre les usages et les institutions qui les compriment, et menacent des flétrissures de l'opinion quiconque s'y abandonne sans contrainte. A ses yeux, l'amour, l'amour véritable, est une chose sainte et divine; le cœur où il prend naissance lui doit un culte religieux. C'est la première des passions de l'homme, celle qui l'élève le plus au-dessus de sa nature terrestre et bornée : c'est une passion irrésistible, et qui déjoue, lorsqu'elle est complétement développée, tous les efforts de la volonté. Presque toujours la société lui fait obstacle: les lois sociales ont été inventées pour mettre dans l'existence de l'imparfaite et malheureuse espèce humaine un peu d'ordre et de régularité. Pour atteindre ce but, elles froissent et contrarient sans scrupule les plus vives affections, les plus nobles élans du cœur. Le cœur a le droit d'entrer en rébellion contre ce joug aveugle souvent, d'ailleurs, l'obéissance lui est impossible, et la résignation est au-dessus de ses forces. La lutte est belle et glorieuse, quand même on devrait encourir les mépris d'un monde frivole et esclave. En vain

la société allègue qu'elle est nécessaire, et que ses lois sont encore ce qu'il y a de mieux pour sauver l'humanité de la confusion et du chaos: rien ne peut prévaloir contre la puissance d'un sentiment sacré, et le plus impérieux devoir est de rester fidèle à ses impulsions spontanées.

Telle est la pensée qui anime les premiers ouvrages de madame Dudevant; telle est la thèse qu'elle y déve loppe avec le prestige de sa riche imagination et de son beau style. Les personnages d'Indiana, de Bénédict, de Valentin, de Jacques, sont autant de lutteurs infatigables et généreux aux prises avec les tyranniques décrets de la nécessité sociale. L'institution du mariage elle-même n'impose pas à leurs esprits libres de préjugés. Ils se font

une obligation de combattre aussi contre elle dès que la sainte flamme d'une passion énergique et profonde s'est allumée dans leur cœur.

Ainsi tout, dans cette théorie, repose sur une sorte de religion fanatique et mystique de l'amour. Or, ce fanatisme, si noble et si sublime qu'il soit, ne fera pas illusion aux esprits qui, sans être pour cela insensibles ou desséchés, réfléchissent de sang-froid sur la constitution de la nature humaine et sur les nécessités de la vie. D'abord est-il vrai de dire que l'amour d'un sexe pour l'autre est la passion la plus sainte que l'homme puisse éprouver? Que ce soit la plus enivrante et la plus douce, tout homme né sensible en conviendra: mais, pour la sainteté et la noblesse, l'ardeur de la charité, le dévouement envers la famille humaine et envers la patrie, l'amour paternel, la passion du savoir peuvent, on ne le niera pas, soutenir avantageusement la comparaison avec lui. Est-il vrai aussi que, contre l'amour, la volonté soit impuissante? Personne plus que madame Dudevant ne croit à la puissance de la volonté humaine : pourquoi donc lui refuse-t-elle en ce seul point toute espèce d'action et d'énergie? N'y a-t-il donc jamais eu d'exemples de grandes passions domptées, de flammes violentes éteintes par

une résolution courageuse? La volonté qui fait des prodiges, la volonté qui surmonte les plus affreuses douleurs physiques, qui triomphe des plus fortes agitations morales, réprime la colère, anéantit l'ambition, calme la haine, la volonté serait faible et désarmée contre l'amour? Nous invoquons ici la conscience de tous, même des âmes les plus passionnées: nous ne doutons pas que son temoignage, s'il est sincère, ne venge la volonté humaine d'une telle injure.

La société, selon madame Dudevant, méconnaît trop souvent les instincts du cœur, et les comprime rudement sous son inflexible niveau. Mais plus d'une fois il arrive à madame Dudevant d'avouer que la société est nécessaire si elle est nécessaire, c'est qu'il ne peut y avoir de meilleure combinaison de l'existence humaine. Si elle est ce qu'il y a de mieux, elle est utile à l'ensemble des individus dès lors, au lieu de s'irriter et de se révolter contre elle, toute âme généreuse devra se conformer à ses lois, et, au besoin, s'imposer des sacrifices pour lui obéir. A ce point de vue, l'obéissance n'est plus une lâcheté, c'est un dévouement, c'est un noble effort d'abnégation, car ce que la société veut, c'est l'intérêt général qui le

veut.

Mais, d'ailleurs, la société et les passions sont-elles aussi souvent en lutte que madame Dudevant semble le croire? Nous ne voulons point tomber dans ce niais optimisme, qui trouve le monde arrangé avec une parfaite harmonie, et n'est le plus souvent qu'un froid égoïsme contemplant avec indifférence les misères d'autrui et les imperfections des choses humaines. Mais la société est-elle toujours coupable de ces déchirements que causent dans les cœurs les passions contrariées ? Souvent l'individu accuse la société des maux qu'il souffre, quand il ne devrait en accuser que lui-même. Ainsi, un grand nombre des plaintes qu'on élève contre l'institution du mariage portent sur des misères et des scandales résultant de mariages mal

assortis, et les plus sérieuses seraient sans fondement si le divorce n'eût pas été rayé de notre code.

Devant ces simples réflexions dictées par le bon sens, la pensée de madame Dudevant ne tient pas, quelles que soient les séductions de la forme sous laquelle elle l'enveloppe, quelle que soit la puissance que son riche génie et sa parole éloquente donnent au paradoxe. D'ailleurs, nous réfutons, nous ne proscrivons pas : nous laissons à l'étroite pruderie ou à la vertu hypocrite les arrêts flétrissants portés contre cette femme, les violents anathèmes qui l'accusent d'immoralité et de dévergondage dangereux et corrupteur. Les livres de madame Dudevant ne corrompront jamais personne, à moins qu'on ne les lise avec un esprit malsain: les passions qu'ils nous présentent sont toujours élevées, nobles, sérieuses; elles exaltent l'âme, mais ne l'avilissent point. Jamais cet écrivain ne réclame notre sympathie pour de honteux penchants, pour de grossières ou frívoles ardeurs. Ses leçons égareront peut-être, jetteront peut-être une âme impétueuse hors du cercle des obligations et des convenances sociales, mais ne produiront jamais la dépravation ni le vice. Encore ne craignons-nous pas d'assurer que si l'élan qu'elles peuvent donner aux passions est un danger, ce danger est bien diminué par la peinture énergique de toutes les souffrances et de tous les malheurs que les passions entraînent à leur suite comme un inévitable cortége. Dans ces romans, l'amour est une obligation redoutable, une promesse solennelle d'absolu dévouement, un plaisir cruellement expié par de pénibles combats, des persécutions amères, souvent par de douloureux mécomptes. S'il se présente avec ses séductions, il se présente aussi avec ses périls les plus menaçants et ses souffrances les plus décourageantes. Par là, la force de la séduction est bien affaiblie. Comme l'auteur le remarque lui-même dans la préface d'Indiana, la route où l'on est jeté par de telles passions est semée de tant d'é

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pines, que peu de gens seront tentés de s'y engager.

Lélia est un ouvrage à part parmi les premières productions de madame Dudevant. Là, ce n'est pas contre la société seulement qu'elle élève une voix hardie, c'est contre la nature humaine et contre la création tout entière, dont les désolantes imperfections et les incompréhensibles mystères déchirent son cœur et révoltent sa raison. Lélia fut composée par elle dans un de ces accès d'angoisse et de dégoût produits par l'ardeur du savoir et par la fatigue du doute: c'est son œuvre sceptique et inspirée, c'est son Faust, c'est son Manfred. Mais dans le poëme de Goethe, les plaintes du découragement et les dédaigneux anathèmes du scepticisme se mêlent à l'enthousiasme du beau et à l'ardeur des passions. Chez Manfred, le scepticisme, prenant la forme d'une mélancolie orageuse et funèbre, devient une lutte sombre et terrible entre les puissances de l'âme. Ce qui domine dans Lélia, c'est l'ennui: le scepticisme s'y produit comme une satiété profonde de toutes choses, une lassitude incurable qui ne laisse plus de place à aucune passion, qui finit même par rendre l'âme inaccessible à toute agitation, et par l'endormir en quelque sorte du sommeil des tombeaux. Par là, le drame s'affaiblit, et l'œuvre est exposée à languir. De là, dans Lélia, ces parties traînantes, vagues et vides qui semblent trop longues au lecteur refroidi. Et cependant Lélia est peut-être, avec le roman de Jacques, l'ouvrage qui atteste le plus de puissance, et où se révèlent avec le plus d'éclat la mâle vigueur, la poétique imagination, la vive éloquence de cette femme admirable et singulière.

Dans la seconde période de ses publications, madame Dudevant est descendue de cette sphère élevée et orageuse où s'agitait son génie : elle a déposé les armes avec lesquelles elle battait en brèche l'édifice social, et quitté le rôle d'avocat des grandes passions méconnues; elle en est venue à des peintures plus douces et plus

paisibles, à des sujets moins hostiles, moins ambitieux et moins étendus. Dans ces nouveaux essais composés avec plus de calme, elle a porté le même art d'émouvoir, la même magie de style, le même entraînement. Quelle délicieuse nouvelle que l'histoire d'André! quel talent descriptif! quelle science profonde du cœur humain! quelle délicatesse d'observation! quelle vérité de mœurs! Leone Leoni est un véritable chef-d'œuvre digne en tout d'être comparé à Manon Lescaut, dont il est l'habile et touchante contrepartie. Mauprat est une preuve étonnante de la souplesse de cet heureux talent; car l'auteur y est plus éloquent que jamais en s'y réfutant lui-même, en peignant les joies innocentes de la famille, la résignation aux lois despotiques de la société et les douceurs d'une union légitime, de cette même main qui nous retraçait naguère les fiévreux transports du cœur, les mouvements rebelles des passions réprouvées par le monde, et leurs luttes fougueuses et terribles avec l'opinion.

Dans deux ouvrages plus récents, Spiridion et le Compagnon du tour de France, madame Dudevant a fait l'application de la forme romanesque à deux genres nouveaux. Spiridion est un roman philosophique, où en faisant le récit des travaux et des méditations d'un solitaire, elle développe une sorte de doctrine spiritualiste et humanitaire dont elle semble vouloir faire la religion de ce temps-ci; mais cette religion est bien vague: la conclusion du livre laisse l'esprit en suspens. L'intérêt du récit languit quelquefois dans des pages où règne une confusion évidente d'idées : le merveilleux symbolique dont l'auteur a fait usage pour poétiser son sujet ne produit pas une illusion suffisante. Dans le Compagnon du tour de France, madame Dudevant a voulu appeler l'intérêt sur les mœurs et l'esprit des classes ouvrières, et résoudre quelques-uns de nos problèmes sociaux en faveur de la démocratie; mais son livre ne prouve rien, parce que les hommes du peuple qu'elle met en scène n'ont ni le langage, ni

les habitudes, ni les idées du peuple. Ce sont des esprits élégants, cultivés, profonds, qui parlent comme des orateurs, qui dissertent à merveille, mais souvent trop longuement. Malgré le mérite réel de ces deux ouvrages, on a droit d'attendre mieux de madame Dudevant. Au reste, quand même elle ne devrait plus ajouter à ses premiers titres, quand même, ce qu'à Dieu ne plaise, sa carrière littéraire serait finie, assurément ce qu'elle a fait suffirait pour sa gloire et pour celle d'une époque qu'elle a charmée par ses créations, et qui garde à son beau génie une reconnaissance dont la postérité héritera.

DUDON (N.), chanoine de la collégiale de Saint-Quentin au onzième siècle, a laissé en prose, mêlée de vers, une histoire des premiers ducs de Normandie, qui va depuis le baptême de Rollon, en 912, jusqu'à la mort de Richard en 996. Guillaume de Jumiéges a donné une suite au travail de Dudon, que Duchesne a inséré dans ses Historiæ Normanorum scriptores antiqui, Paris, 1619, in-fol.

DUEBNER OU DUBNER (Jean-Frédéric), né à Hœrselgau, en Saxe, le 21 décembre 1802, après avoir fait de brillantes études à Gotha et à l'université de Goettingen, sous Dissen et K. O. Muller, fut appelé comine professeur à Gotha, où il donna, en 1831, une édition critique de Justin, qui appela sur lui l'attention de l'Allemagne savante, et lui assura un rang distingué parmi les latinistes de notre époque. Attiré en France par la douceur de nos mœurs, et fixé à Paris par les facilités que nos grandes collections pouvaient lui offrir pour ses études, il a successivement fait paraître à Leipzig, en 1833, une nouvelle édition du Commentaire de Perse, par Casaubon, qu'il a enrichie de ses propres recherches; et, à Paris, en 1837, les fragments des Orateurs romains, depuis Appius Cæcus jusqu'à Symmaque, travail publié précédemment par Henri Meyer, mais que M. Duebner a su rendre beaucoup plus complet et beaucoup plus correct. Quand ce livre si remarquable parut, M. Duebner était

déjà, depuis plusieurs années, chargé de diriger deux vastes entreprises littéraires de MM. Didot, l'impression du nouveau Trésor de la langue grecque, et la collection des Classiques grecs, grand in-8°. Les bornes de ce livre ne nous permettent pas d'exposer ici tout ce que ces deux publications doivent à l'érudition si vaste et si sûre de M. Duebner. On peut, à cet égard, consulter ce qu'en a dit M. Letronne, dans le Journal des savants, de dé. cembre 1839 et avril 1840. Bornonsnous à rappeler que, dans la collection des Classiques grecs, M. Duebner s'est particulièrement chargé des œu vres morales de Plutarque, dont le texte laissait tant à désirer, même après les travaux de Reiske et de Wyttenbach, pour le rendre moins défectueux; des dissertations de Maxime de Tyr, des Caractères de Théophraste, des fragments de Ménandre et de Philémon, et des fragments d'Antimaque. Ajoutons que, dans tous ces travaux, on peut apprécier la critique éclairée et judicieuse de l'éditeur, la pureté de son goût, l'étendue de ses connaissances; et qu'en se consacrant avec tant de zèle au développement de la philologie en France, il a bien mérité de sa nouvelle patrie; car de pareils services sont les plus beaux titres à cette naturalisation que, chez nous, l'estime publique a toujours décernée aux hommes de talent qui sont venus joindre leurs efforts aux nôtres pour propager le goût des études sérieuses.

DUELS. Les duels proprement dits commencent à l'époque où cessent les tournois et les duels judiciaires. Quelques-uns même des derniers combats judiciaires peuvent être rangés dans la classe des simples duels. (Voyez CoмBAT OU DUEL JUDICIAIRE.) Et bien que les premiers exemples de combats singuliers entre particuliers ne datent guère que du règne de Charles VIII, nous croyons qu'on a eu tort d'en rapporter l'origine à une expédition d'Italie. Quoi qu'il en soit, voici un résumé des règles que les duellistes reconnaissaient au seizième siècle; nous les empruntons au curieux Discours de Bran

tôme sur les duels. L'auteur commence par recommander de bien se garder de combattre sans témoins, d'abord pour ne pas priver le public d'un beau spectacle, et ensuite pour ne pas être exposé à être recherché et puni comme meurtrier. « Les combattants, ajoutet-il, doivent être soigneusement visités et tastés pour savoir s'ils n'ont drogueries, sorcelleries ou maléfices. Il est permis de porter reliques de NotreDame de Lorette et autres choses saintes. En quoi pourtant il y a dispute, si l'un s'en trouvoit chargé et l'autre non; car en ces choses, il faut que l'un n'ait pas plus d'avantage que l'autre... Il ne faut point parler de courtoisie ; celui qui entre en champ-clos doit se proposer vaincre ou mourir, et surtout ne se rendre point; car le vainqueur dispose du vaincu tellement qu'il en veut, comme de le traîner par le camp, de le pendre, de le brûler, de le tenir prisonnier; bref, d'en disposer comme d'un esclave.

<< Tout galant chevalier doit soutenir l'honneur des dames, soit qu'elles l'aient forfaict, soit que non; si c'est forfaicture à une gentille dame d'aimer bien son serviteur et amant.

« Un soldat peut combattre son capitaine, mais pourvu qu'il ait servi deux ans, et demande à sortir de la compagnie.

« Si un père accuse son fils de quelque crime dont il puisse être déshonoré, le fils peut appeler justement le père en duel; d'autant que le père lui fait plus de mal de le déshonorer, qu'il lui a fait de bien de le mettre au monde et donner vie. »

Nous extrairons encore du même ouvrage quelques récits de duels qui offrent la peinture la plus originale des mœurs du seizième siècle.

La dernière année du règne de Henri II, un duel eut lieu entre un jeune homme nommé Châteauneuf et Lachesnaye, son tuteur, vieillard âgé de quatre-vingts ans, à l'occasion d'un procès pour compte de tutelle. « Les champions, dit Brantôme, s'étant donné rendez-vous à l'île Louviers à Paris, Châteauneuf demanda à Lachesnaye

«

s'il avoit tenu des propos qu'on lui attribuoit; celui-ci les nia sur sa foi de gentilhomme. « Je suis doncques con« tent, dit Châteauneuf. -Non pas « moy, répliqua l'autre; car puisque « vous m'avez donné la peine de venir icy, je me veux battre. Que diroient « de nous tant de genz assemblez d'un « costé et d'autre deçà et delà l'eau << d'estre icy venus pour parler et non « pour se battre. Il yroit trop de nostre « honneur. Ça battons-nous. » S'étant donc mis en présence avec l'espée et la dague, aucuns ouyrent ledict Lachesnaye cryer haut: « Ah! paillard! tu es «< armé (cuirassé)!» l'ayant tasté vainement d'un grand coup tiré au corps.

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Ah! je t'aurai bien autrement. » Et se mit à luy tirer à la teste et à la gorge, et il ne faillit rien qu'il luy coupast le sifflet, dont ledict Châteauneuf ne s'estonna nullement. Ains redoublant son courage, luy tira une grande estocade au corps et le tua. »

« Un jour que le roy François II, après quelques jours de la mort du roy son père, estoit allé au bois de Vincennes à la chasse aux dains, avec le jeune Achon dit Mouron, nepveu du mareschal de Sainct-André, celui-cy s'estant retiré à part du roy, se mit à se battre sur la motte qui est là avec un vieux routier d'armes nommé Matas, lequel vint à mener et pourmener le jeune Achon de tel poinct qu'il luy fit voller l'espée hors des mains, et luy dit : « Va, jeune homme, apprends « une autre fois à tenir mieux ton espée, « et à ne t'attaquer point à un homme « tel que moy. Amasse ton espée et va t-en, je te pardonne. » Et s'en tournant pour monter à cheval sans y penser, Achon ayant ramassé son espée, courut après luy, et luy en donna un grand coup à travers le corps, duquel Matas tomba tout roide mort par terre... Si est-ce qu'il ne laissa à estre bien plaint et regretté... Il ne faut pas aussi que les bravasches et vieux routiers abusent de leur fortune et gourmandent un jeune homme qui ne fait que venir car Dieu s'en attriste. »

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« Du temps du feu roi Charles IX, fut faict un combat en l'isle du Palais,

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