négative, & le foufre une pofitive; mais fi l'un des deux avoit été privé de fon électricité, tandis qu'ils étoient féparés, tous les deux, après leur réunion, donnoient les fignes de cette électricité qui n'avoit point été détruite. Il obferva que cette électricité n'exiftoit que fur la furface du foufre (a). M. Wilke a pareillement rapporté plufieurs expériences curieufes, qu'il a faites fur le frottement de diverfes fubftances, qui jettent auffi un grand jour fur la matiere que nous trai tons. Le foufre & le verre frottés enfemble produifirent une forte électricité, pofitive dans le verre & négative dans le foufre. Le foufre & la cire à cacheter étant frottés ensemble, la cire devint pofitive & le foufre négatif. Le bois frotté avec une étoffe fut toujours négatif. Le bois frotté contre du verre poli devint négatif, mais contre du verre dépoli il devint politif. (a) Epini tentamen, pag. 66-70. Le foufre frotté contre des métaux fut toujours pofitif, & ce fut le feul cas où il fe trouva tel : cependant étant frotté contre du plomb, il devint négatif, & le métal pofitif ; le plomb paroiffant par-là n'être pas un fi bon conducteur que les autres mé taux. Après avoir rapporté ces expériences, M. Wilke donne le catalogue fuivant des principales fubftances dont on fe fert dans les expériences électriques, placées dans l'ordre fuivant lequel elles font difpofées à acquérir l'électricité pofitive ou négative; toutes ces fubftances devenant électriques pofitivement quand elles font frottées avec quelqu'une de celles qui les fuivent dans la lifte; & négativement, quand on les frotte avec celles qui les précédent. Le verre poli. Les plumes. Le papier. La cire à cacheter. La cire blanche. M. Wilke dit que dans toutes les expériences que l'on fait pour déterminer l'ordre de ces fubftances, il faut beaucoup de foin pour diftinguer l'électricité originelle, d'avec celle qui eft communiquée, ou qui eft la fuite du frottement (a). M. Wilke dit auffi que le verre poli eft pofitif dans tous les cas; & il en infére que c'eft de toutes les fabftances connues celle qui attire le plus le fluide électrique. Mais M. Canton m'a dit avoir éprouvé que le verre le plus poli acquiert une électricité négative, fi on le traîne fur le dos d'un chat. Les expériences fuivantes de M. Epinus, font de la même nature que celles de M. Wilke. I preffa enfemble très-intimément deux morceaux de glace de miroir, qui contenoient chacun quelques pouces quarrés, & obferva que quand on les fépara fans les laiffer toucher à aucun conducteur, ils acquirent chacun une électricité très-forte, l'un la pofitive & l'autre la négative; quand on les (a) Wilke, pag. 69. rejoignit enfemble de nouveau l'électricité difparut dans tous les deux ; ce qui n'arrivoit pas fi l'un ou l'autre des deux avoit été privé de fon électricité dans le temps de leur féparation; car dans ce cas-là, les deux, quand ils furent réunis, eurent l'électricité de Pautre. La même expérience, dit-il, peut fe faire avec le verre & le foufre, ou avec d'autres corps électriques quelconques, ou avec tout corps électrique & un morceau de métal (a). (a) Æpini tentamen, pag. 65. Fin du Tome I. |