PREFACE. TABLE DES MATIÈRES Bossuet et la Lettre de Sa Sainteté Léon XIII au clergé Tout parle de Bossuet à Meaux l'évêque, l'évéché, le chapitre, la I. — Léon XIII, après son admirable Lettre du 4 décembre 1898 au - Le latin était si familier à Bossuet qu'en 1651 il put plaider dans cette langue devant le Parlement de Paris. Il s'y perfectionna pendant son préceptorat du Dauphin, et ses œuvres latines forment près du tiers de ses ouvrages: quelques-unes sont très belles, les Lettres à F. de Furstemberg, à Innocent XI, la Dissertatio de Psalmis, etc... Quant au grec, il l'avait appris à fond à Na- varre. Il l'accentuait très bien et faisait même des vers grecs. C'est au grec et au latin surtout qu'il doit la perfection de son IV. Les sciences physiques et naturelles, pour lesquelles il prit des leçons du Suédois Stenon, lui paraissaient, comme à Léon XIII, utiles pour faire sentir et admirer la grandeur de Dieu dans ses V. — La théologie positive et scolastique lui était si familière qu'on S'il a été gallican et s'est trompé comme bien des Pères et des doc- Après huit ou neuf ans de préparation à Navarre, à l'école de saint Bossuet méritait d'être regardé comme « l'oracle » du clergé de France. VI. Pour l'Écriture sainte, Bossuet fut toujours « l'homme de la Il s'indigna contre les hardiesses de Richard Simon, ce qui n'est pas << une rupture avec l'exégèse », mais une conformité parfaite avec les Conciles de Trente et du Vatican et l'Encyclique de Léon XIII L'Histoire ecclésiastique est une des gloires de Bossuet, dans la seconde partie du Discours sur l'Histoire universelle, la Confé- rence avec M. Claude, les Traités de la communion, les Remar- ques sur l'Histoire des Conciles d'Éphèse et de Chalcedoine, l'His- toire des Variations surtout, modèle de récits, de portraits, de documentation scientifique, et qui n'a point, quoi qu'en dise M. Ré- VIII. Le droit canon, que Bossuet avait appris à Navarre, lui ser- vit pour les affaires de Sainte-Glossinde, de Faremoutiers, de Rebais, de Jouarre, où il n'y eut rien qui ressemble aux « crochetages >> officiels des Freycinet et des Ferry, ni rien de ce dont parle M. l'abbé Bossuet possédait donc toute la science ecclésiastique et il en II Victor Hugo contre Bossuet. Bossuet a eu des adversaires au XVIIe, au XVIIe, au XIXe siècle. Mais personne, en notre siècle, ne s'est montré violent contre lui comme Victor Hugo, non pas le Victor Hugo de la Restauration, du Gouver- nement de Juillet, mais le Victor Hugo d'après 1849 et 1852, notre poète « le plus extraordinaire », mais malfaisant, très dangereux et 1. -- En 1862, dans les Misérables, il compare Bossuet à Marat. En 1865, dans les Chansons des rues et des bois, il dit que « Bossuet Les Travailleurs de la mer, 1866, racontent quatre ou cinq traits « des prouesses de Bénigne Bossuet », « de cet aigle » persé- III. L'Année Terrible, 1872, représente Bossuet jetant Jéhovah Dans l'Art d'être grand-père, 1877, Bossuet est dépeint « poussant La Pitié suprême, 1879, fait de Bossuet le « livret » du « noir musée Religions et Religion, 1880, montre Bossuet « prenant note >> des L'Ane, 1880, le dépeint « féroce »>, exterminé » par l'almanach et versant sur les rois « des pleurs de crocodile ». Dans Les quatre vents de l'esprit, 1881, « Bossuet, sinistre, applau- Dans la troisième Légende des siècles, il « bénit Montrevel ». Dans le Théâtre en liberté, il « restaure Montespan >>.. IV. — Francisque Sarcey, Edmond About, M. Jules Lemaitre ont fait Bossuet orateur n'a pas versé « de larmes de crocodile », mais fait Bossuet historien n'a rien à envier à Tacite et ce n'est pas une « vague déclamation théocratique » que le Discours sur l'Histoire univer- selle et l'Histoire des Variations, « le plus beau livre de notre Bossuet prétre et évêque ne fut ni « pleutre »>, ni courtisan jusqu'à jeter Jéhovah sous les pieds d'un monarque, ni surtout « dé- Il n'a pas davantage «< chanté le Te Deum sur les dragonnades ». « poussé Boufflers » à les faire, « béni Montrevel », « applaudi » les bourreaux, en persécuteur « sinistre, féroce ». — Les protestants, Jurieu lui-même, le proclament. Il n'est pour rien dans la révo- cation de l'Édit de Nantes, et, s'il l'a glorifiée, c'est avec tous ses contemporains, d'après des principes acceptés par les protestants - VI. En septembre 1685, il recommandait à ses prêtres « beaucoup Les 3, 4, 9 novembre, 8,,16, 19, 21, 22, 23, 25, 30 décembre 1685, Bossuet garda à l'évêché et convertit M. et Mme de Séguier, Saurin, Papin et leurs femmes. Il n'y eut dans son diocèse ni dragonnades ni « tourments », comme il l'affirmait le 24 mars et le 26 mai 1685, VII. Par ses prédications, missions, conversations particulières Il a demandé un asile aux Nouvelles Catholiques pour les demoiselles Il obtint en 1698 une Declaration et une Instruction du roi en fa- En 1700, il l'emporta sur Basville et les évêques du Midi, qui enten- Il ne voulait que des conversions volontaires et se justifiait d'une tolérance qui scandalisait ses collègues.... VIII. — L'histoire fait justice de toutes les calomnies entassées par Victor Hugo, et les lettres de Lemoyne, de milord Perth, d'un mi- nistre du diocèse de Meaux exilé en Hollande, de M. de Menize, de M. du Saussan, rendent à la douceur de Bossuet l'hommage le plus III Bossuet et Lyon, d'après des documents du XVIIe siècle. Bossuet, qui appartient avant tout à la ville de Meaux, appartient aussi à quelques autres villes, Dijon, Metz, Verdun, Stenay, Brissac, Strasbourg, Marly, Fontainebleau, Compiègne, Plombières-les-Dijon, Arc-sur-Tille, Saint-Germain-en-Laye, Versailles, le Plessis-Gri- moult, Gassicourt-les-Mantes, Beauvais, Granvilliers, Saint-Denis, I. La grande Église de Lyon a écrit à Bossuet, en 1693, pour « le Beauvais l'avait demandé en 1679; mais le prélat n'avait pas voulu C'est Meaux qui l'obtint et le recut triomphalement, avec encore trop Le chapitre de Sens le demanda en 1685. Celui de Lyon en fit autant, en 1693, à la mort de Mar de Neuville de Bossuet, dont la gloire était alors si grande, aurait dignement porté Nous n'avons plus la lettre qui lui fut écrite; mais on peut recons- tituer l'histoire de ses relations avec les Lyonnais... II. Bossuet avait été commensal, au doyenné de Saint-Thomas du Il fut en relations avec Jacob Spon, le célèbre épigraphiste lyonnais, et avec de Carcavi, bibliothécaire du roi. C'est à l'abbé Nicaise, de Dijon, que Bossuet écrivit d'abord ses remarques, aussi justes qu'obligeantes, sur les ouvrages de Jacob Spon. Il lui adressa ensuite à lui-même en 1679 deux lettres très gracieuses, sauf à blåmer en 1681 « les pauvretés» de sa Lettre au P. de La Chaise..... III. A l'Assemblée de 1682, dont il fut, non pas l'àme, comme le disent ses détracteurs, mais « le modérateur », en empêchant « un schisme», Bossuet eut des rapports avec un Lyonnais distingué, qui n'était pas l'archevêque Mgr de Neuville de Villeroy, noté comme trop indépendant, mais le chanoine Claude de Saint-Georges, qui put admirer, dans le Sermon sur l'unité de l'Église, le passage fameux sur Lyon, saint Pothin et saint Irénée, et plus tard le rôle - IV. Bossuet était encore en relation avec les imprimeurs lyonnais, |