Sayfadaki görseller
PDF
ePub

«<d'un « bossuétiste », d'un admirateur enthousiaste, sans doute, mais merveilleusement informé et d'une impeccable érudition », en disant : « Autour de Bossuet aura une suite. Ce premier volume nous fait vivement désirer le second. ».

Voici ce << second » volume.

On y verra les Conférences que j'ai été invité à donner, comme membre du Comité du monument Bossuet, à Meaux d'abord, par Mer de Briey, évêque de cette ville; à Paris, par le Cercle catholique du Luxembourg; à Lyon, par l'Université catholique; à Aix, par le vaillant et regretté archevêque, Mr Gouthe-Soulard; à Verdun, par M Pagis; à Montpellier, par M de Cabrières.

Outre les rapports que Bossuet eut en son temps avec les autorités de ces villes diverses, Montpellier, Verdun, Aix et Lyon, j'ai dû, pour élargir le cadre de mes Conférences, parler ici de Bossuet et de la LETTRE de sa Sainteté Léon XIII au clergé de France, 8 septembre 1899; là, de Bossuet d'après sa Correspondance, sujet tout à fait nouveau, qui nous fait voir, sous un jour lumineux, Bossuet intime et ce qu'on pensait de lui au XVIIe siècle, où l'on prétend bien à tort que ses contemporains l'ont méconnu; ailleurs, de Victor Hugo contre Bossuet, qu'il a grossièrement insulté dans toutes ses œuvres à partir de 1862; et de Bossuet historien, contre lequel règnent des préjugés aussi tenaces qu'injustes.

Si l'on a pu trouver, dans le premier volume d'Autour de Bossuet, « quelque chose qui ressemble à l'odeur de la poudre », mais de la poudre « sans fumée », - Moniteur Bibliographique du 25 avril 1901, il ne faudra pas s'étonner que la même discussion, « chaude » et toujours loyale », se rencontre dans cette nouvelle série d'Études

[ocr errors]
[ocr errors]

critiques. L'auteur a dù montrer que le dernier historien de Bossuet, M. Rébelliau, ne nous donne pas un portrait ressemblant de ce grand homme, « le vrai Bossuet » qu'on était en droit d'attendre de lui.

J'ai cru devoir aussi venger Bossuet des accusations lancées contre lui par la Revue du clergé français, qui veut qu'il ait été « l'apologiste du P. Quesnel », et par la Revue d'histoire littéraire de la France, où M. Beaugrand a ressuscité sous forme nouvelle des calomnies inventées il y a deux siècles, à propos des rapports de Bossuet avec Mlle de Mauléon.

La conclusion de toutes ces Études historiques, critiques et littéraires, c'est celle qui se dégage de la peinture de « la grande âme sacerdotale et épiscopale de Bossuet», trop souvent méconnue par des critiques qu'absorbe l'étude de son génie et qui ne savent pas reconnaitre qu'il est encore plus grand par le cœur que par l'esprit.

Je serais cent fois payé du travail que m'ont coûté ces modestes Études, si je pouvais croire que tous les Français verront enfin en Bossuet « un prêtre », dans toute l'acception de ce mot, « et le plus grand des prêtres »>, comme l'a dit Paul Janet.

Th. D.

Lyon, fète de la Pentecôte, 26 mai 1901.

AUTOUR DE BOSSUET

I

Bossuet

ET LA LETTRE DE SA SAINTETÉ LÉON XIII
AU CLERGÉ DE FRANCE, 8 SEPTEMBRE 1899 (1).

Monseigneur,
Messieurs,

C'est avec une profonde émotion que je prends la parole dans cette ville de Meaux, dont le nom est à jamais inséparable du nom du génie immortel, que, pendant près de vingttrois ans, le xvII° siècle appela « Monsieur de Meaux », et qui, jusque dans la postérité la plus reculée de notre chère. et belle France, s'appellera « l'Aigle de Meaux ».

:

Ici, tout parle de ce grand homme vous, Monseigneur, qui, à deux siècles d'intervalle, occupez le même siège épiscopal, et qui, gardien pieux et zélé des gloires de votre diocèse, vous êtes mis à la tête d'un mouvement généreux et patriotique, nécessaire pour réparer une injustice ou un oubli, et donner un monument digne de la France à celui qui en est la plus haute et la plus belle gloire littéraire; cet évêché, qui partage avec Germigny l'honneur d'avoir été le théâtre du travail infatigable et des veilles fécondes de l'illustre prélat, dont le peuple de votre ville appelait la

(1) Conférence faite au Grand Séminaire de Meaux, le 14 décembre 1899, devant Sa Grandeur Mer de Briey, ses grands vicaires, les prêtres de sa ville épiscopale et du diocèse, les séminaristes, les élèves de rhétorique et de philosophie du Petit Séminaire et du collège Saint-Étienne, etc.

AUTOUR DE BOSSUET. T. II.

1

[ocr errors]

lampe, toujours allumée la nuit, où il se levait si souvent pour écrire et prier, « l'étoile de Monseigneur »; - ce vénérable Chapitre de Meaux, objet de ses « bontés continuelles, dit Le Dieu, et avec lequel il a vécu dans une parfaite intelligence, ne cessant de lui accorder sa protection et de lui rendre des services importants jusqu'à sa mort », en particuliér pour le logement des chanoines; cette splendide cathédrale Saint-Étienne, qui garde précieusement ses restes vénérés, dont Mgr Allou constatait l'identité le 9 novembre 1854; cette cathédrale où « il s'engagea, dit Le Dieu, à prêcher toutes les fois qu'il officierait pontificalement; et jamais aucune affaire, quelque pressée qu'elle fût, ne l'empêcha de venir célébrer les grandes fêtes avec son peuple et leur annoncer la sainte parole. Il ne s'en dispensa jamais, pas même pour l'exercice de sa charge de premier aumônier. Il prenait congé des princesses, auxquelles il était attaché, avec beaucoup de respect, et laissait à d'autres le soin de leur administrer la sainte communion aux grandes fêtes » (1), et cela jusqu'au 18 juin 1702, dimanche de l'octave du Saint Sacrement, où il fit entendre le chant du cygne à ce peuple, qui remplissait « entièrement la cathédrale toutes les fois que ce prélat prêchait » et qu'on sonnait trois fois la grosse cloche pour l'annoncer. <«< Protestants, nouveaux convertis de tout sexe, et catholiques, dit le médecin Rochard, avaient un extrême plaisir de l'entendre parler; car on l'aurait écouté une journée sans s'y ennuyer, tant il avait de facilité à prêcher; car il était très docte et très fécond en belles pensées; et il a été le seul en ce siècle qui ait annoncé la parole de Dieu à ses diocésains »; - ces églises de Meaux, Saint-Nicolas, Saint-Christophe, Saint-Remy, Saint-Saintin, où il prêchait pendant le Carême (2), les Missions, et où il prenait la parole à l'improviste, pour faire le prône à la place des curés, en traitant « les sujets qu'ils lui avaient recommandés », ainsi que nous l'atteste le curé de Saint-Jean-les-deux-Jumeaux, Raveneau, mort trop tôt à notre gré, tant ses notes

(1) Mémoires, I, p. 182.

(2) Ceux de 1683 et de 1684 en particulier.

« ÖncekiDevam »