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« donné, et à celui qui n'a pas, cela même qu'il croit avoir «<lui sera ôté. »

Cette conclusion vient encore à l'appui de ce que nous venons d'exposer.

Si la semence est la parole de Dieu, représentée ici sous la figure d'une lampe qui doit être mise sur un chandelier, afin d'éclairer tous ceux qui entrent, parce qu'il n'y a rien de caché qui ne doive être manifesté, il est évident que, si cette parole se présente d'abord à nous d'une manière si obscure et si cachée, nous n'en devons pas conclure qu'il en soit ainsi pour que nous n'en puissions pas pénétrer l'esprit. Bien au contraire, puisque tout ce qui y est caché doit nous venir en évidence; pas toujours immédiatement, il est vrai, car c'est ainsi qu'il est progressivement ajouté à notre connaissance, à la condition toutefois que nous prenions garde comment nous écoutons, car à celui qui a, etc....; de sorte que tout homme qui a quelques notions du vrai sens des Écritures (en faisant toujours, bien entendu, une entière abnégation de toute la science qu'il pense avoir acquise), s'il persévère à les méditer sérieusement, en acquerra peu à peu plus de connaissance, et arrivera même à en pénétrer les plus grands secrets, car c'est à celui-là qu'il sera donné.

Mais celui, comme M. Gustave d'Eichthal par exemple, qui a la prétention non-seulement de commenter les Écritures, mais encore celle de critiquer ceux que Dieu a inspirés pour les écrire, si Dieu daigne un jour lui ouvrir les oreilles pour qu'en entendant il comprenne à son tour le vrai sens des Ecritures, il reconnaîtra qu'il s'était entièrement abusé lui-même, en ce qu'il croyait savoir, et ainsi ce qu'il avait, ou, comme s'exprime Luc, ce qu'il croyait savoir lui sera ôté, c'est-à-dire son erreur lui sera ôtée et sera

remplacée par la vérité.

Ceci peut déjà nous servir d'explication anticipée sur l'exposé erroné que fait M. d'Eichthal sur Luc viii, 18; dans son second volume des Evangiles, pages 253 à 254, où il dit « que ce passage est la reproduction d'une interpo«lation de Marc IV, 21-25, dont, à son annexe A, il a pré<< senté les observations qui s'appliquent au fond même de « cette rapsodie, et dont il pense qu'avec plus de critique, «< Luc eût pu remarquer le décousu, et en même temps le « peu de rapport que ce passage a avec ce qui précède; » de sorte qu'en rendant justice à Luc de ce qu'il appelle s'être débarrassé de deux versicules superflus de Marc IV, 23-24, il avoue cependant « qu'il trouve que Luc n'a pas « grand'chose de gagné, parce qu'à celui qui n'a pas, il ne «<lui paraît pas plus facile d'ôter ce qu'il croit avoir que ce qu'il a. >>

"

Bien qu'au fond le sens soit toujours le même, il nous semble cependant que Luc s'exprime plus clairement par ce qu'il croit avoir que Marc en disant : « Pour celui qui n'a « pas, on lui ôtera même ce qu'il a, » parce qu'ici il faut avoir assez de jugement pour savoir que le sens est : Celui qui n'a aucune connaissance de la vérité, on lui ôtera l'erreur, qu'il croyait la vérité, et il arrivera à connaître cette dernière en recevant la semence, qui est la parole de Dieu.

Ces simples réflexions suffiront, nous l'espérons du moins, à convaincre M. d'Eichthal lui-même, ainsi que ses adepies, que ce passage de Luc VIII, 16-18, loin d'être la reproduction. d'une interpolation qu'il traite de rapsodie et de passage décousu, sans rapport à ce qui précède, est au contraire, chez Marc IV, 21-25 (les versicules compris), aussi bien que chez Luc, la lumière la plus vive, par laquelle le Saint-Esprit éclaire l'obscurité de la parabole du semeur qui précède.

Ce seul passage des Evangiles par M. d'Eichthal nous donne déjà un aperçu du jugement et de la connaissance qu'il possède sur le sens des Ecritures.

Quant à nous, si, sous la condition à laquelle l'Ecriture veut bien se laisser pénétrer, nous reconnaissons que la semence est la parole de Dieu, et que tout ce qu'il y a de secret et de caché doive être manifesté et venir en évidence pour ceux qui d'un cœur honnête et bon entendent cette parole et la retiennent, redoublons d'attention afin de connaître, si Dieu veut bien nous le permettre, quelle est «< cette sagesse de Dieu qui est cachée, que Dieu avant les << siècles avait déterminée d'avance pour la gloire des apôtres et préparée pour ceux qui l'aiment (1). »

Mais ces choses qui y ont rapport provenant de l'esprit de Dieu, et par cela même étant exposées spirituellement, ne peuvent se comprendre que spirituellement, ce qui est entrer dans le domaine de la foi, du sens de laquelle, selon les Écritures, il est indispensable, avant tout, que nous essayions à nous pénétrer, car, dans le monde, on entend vulgairement par la foi une croyance aveugle, qui admet sans le moindre raisonnement ou réflexion tout ce qu'en matière de religion on appelle mystère ; mais, selon les Ecritures, le sens en est diamétralement opposé, car il en est dit : « Or, la foi est une substance (base, ferme attente), « en allemand gewisse Zuversicht des choses qu'on espère, une « démonstration de celles qu'on ne voit point. Car c'est par <«<elle que les anciens ont reçu témoignage. Par la foi nous « comprenons que les siècles (le monde) ont été formés par « une parole de Dieu, pour que les choses que l'on voit ne << fussent point faites de choses qui parussent. Par la foi, « etc. (2). »

Or, qu'est-ce qu'une substance, une base, une démonstration? C'est évidemment quelque chose de positif, et non de chimérique ; mais comme il y a des substances ou démonstrations physiques qui sont produites par les sens,

il

y a de

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même des substances morales (telles que la conviction et la conception) qui se produisent par le raisonnement ou le jugement.

Ainsi, si par la vue, le toucher et le goût, qui sont la substance ou la démonstration servant à nous faire comprendre ou à nous convaincre que le pain ou le vin, etc., est réellement de la qualité qu'on nous le dit, et que pour croire ou comprendre que deux et deux font bien quatre (ce dont, il est vrai, nous pourrions nous convaincre au moyen d'objets), la substance ou la démonstration provient déjà en partie du raisonnement qui est confirmé, si, en comprenant la valeur, nous savons compter jusqu'à quatre. Un astronome de même, pour déterminer l'époque à laquelle une éclipse de soleil ou de lune aura lieu, ne peut l'obtenir que par un calcul mathématique, dont le résultat devient pour lui la substance, la base, « la foi » enfin, par laquelle il attend avec une patience inébranlable l'époque prévue par lui où cet événement aura lieu.

Ainsi en est-il pour que nous concevions mathématiquement que le monde a été créé par la parole ou la puissance de Dieu, et non point par le moyen de matières qui existaient déjà.

Une forêt, aussi étendue qu'elle soit, d'où et comment est-elle venue? De semence d'arbres de même espèce, nous répondra-t-on peut-être. Cela est vrai; mais cette semence elle-même ne fut-elle pas formée d'une parcelle de séve, qui elle-même n'existait pas encore avant que la végétation fût réveillée de son sommeil d'hiver? Il est donc bien certain que cette immense forêt n'a pas été faite de choses que l'on voyait ou qui existaient déjà. Si pourtant l'on voulait objecter que l'arbre qui a fourni la semence était au contraire trèsvisible, nous demanderons simplement, en remontant d'arbre en arbre jusqu'au commencement de la création, d'où venait le premier arbre. Enfin, à ceux qui même aiment à contester

l'évidence, si celui qui est assez puissant pour créer nonseulement la forêt la plus étendue, mais encore tout ce que le monde contient ou a produit depuis tant de siècles, lentement et progressivement, selon l'ordre établi dans la nature, n'est pas assez puissant, si telle est sa volonté, pour créer le premier arbre comme il a fait de tout le reste de la création, c'est-à-dire par sa parole toute-puissante, le verbe, le Christ enfin, qui est encore et sera toujours celui qui a inspiré tous ceux qui ont composé les Ecritures.

Avant d'essayer à démontrer la révélation de ce grand mystère, si toutefois Dieu daigne le permettre, reconnaissons du moins d'une manière positive que la foi selon les Ecritures, bien loin d'être une croyance aveugle, est au contraire la possession ou le résultat d'un raisonnement serré et logique à toute épreuve.

Pour nous en convaincre entièrement nous n'avons plus qu'à citer l'apôtre Paul, qui certainement est le prédicateur de la foi par excellence, et qui cependant dit : « Je parle «< comme à des personnes intelligentes, jugez vous-mêmes « de ce que je dis... (1). » N'est-ce pas nous dire qu'il ne veut pas être aveuglement cru, mais bien être logiquement compris?

Si cela ne nous suffit pas encore, écoutons Jean, qui nous transporte même dans les visions célestes, et qui pourtant nous dit aussi : « Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits, s'ils sont de Dieu, parce que beauconp de faux prophètes sont venus dans le monde (2). » Après cet ordre formel de l'apôtre Jean, « le disciple que le Seigneur aimait (3), » il ne nous est plus permis de douter que nous ne soyons pleinement autorisés par l'Ecriture même à admettre enfin qu'il y a tout un abîme entre le principe d'ignorance professé par le monde, que la foi est une croyance

(1) I Cor., x, 15.- - (2) I Jean, iv, 1.— (3) Jean, xx, 2.

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