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détruire tous les vrais croyants pendant 1260 ans, où alors son règne lui sera ôté, quoique son royaume ne soit détruit qu'à l'arrivée du règne du Seigneur (1).

Pour mieux nous faire comprendre toute l'importance de ce grand mystère d'iniquités révélé d'abord par le prophète Daniel, puis par l'apôtre Paul, Dieu a encore jugé nécessaire d'y ajouter le témoignage d'une troisième prophétie, celle de Jean, le disciple bien-aimé du Seigneur. Lorsque Jean était prisonnier dans l'île de Patmos, et que le Seigneur lui révéla par son Esprit tout ce qui devait arriver dans la suite des temps, jusqu'à la fin du monde, il vit en esprit « une bête qui « montait de la terre (d'entre les hommes). Elle avait deux «< cornes comme un agneau, et elle parlait comme un dragon. « Elle faisait de grands signes, jusqu'à faire descendre du feu du ciel (Dieu lui-même, Héb. XII, 29) sur la terre en présence des hommes. Et tous ceux qui n'adoraient pas cette « bête furent tués. Et tous, petits et grands, riches et pauvres, « libres et esclaves, devaient avoir l'empreinte de la bête sur a leur main droite ou sur le front, sous peine de ne pas avoir « le droit d'acheter ou de vendre. Ici est la sagesse: Que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête, car « c'est un nombre d'homme, et son nombre est six cent « soixante-six (2). »

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Si Jean trouve à propos d'entourer le nom de cette bête ou être malin de tant de mystères, c'est sans doute en partie pour exciter la perspicacité des intelligents, mais aussi et principalement parce que déjà il était prisonnier à cause de la parole de Dieu, et qu'il n'était pas libre de s'exprimer aussi clairement qu'il l'aurait désiré. Toutefois, puisqu'il dit : « Que « celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête, » nous ne devons pas douter qu'il ne soit possible d'en trouver la solution.

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Nous voyons en effet qu'au IIe siècle déjà, Irénée, disciple de Papias et de Polycarpe, en donne la solution pour certaine par le mot grec lateinos (λxtewo), dont voici la décomposition avec la valeur numérique représentée par chaque lettre:

Λα τ ε ι ν ο ς

30+1+300+5+10+50+70+200=666.

La diphthongue grecque ei (e), comme le fait remarquer Irénée, Grec lui-même et bien capable d'en juger, équivaut proprement à l'i long des Latins, de sorte que le mot grec AxTeos (correspondant au romain latinus) exprime aussi parfaitement que possible le nom propre de Latinus, ancien roi du Latium en Italie, et fondateur de l'empire des Latins (1).

Sans être reclus comme l'était Jean dans l'île de Patmos, il ne nous est cependant pas plus permis de nous expliquer à ce sujet, mais avec un peu d'intelligence nous découvrirons facilement encore de nos jours un royaume latin dont le souverain, les ministres, les officiers et les employés parlent latin et où tout en un mot se fait en latin. C'est donc bien ce roi latin, la bête à deux cornes (deux couronnes) (2), qui, selon Jean, tue tous ceux qui n'adorent pas l'image de la bête. C'est bien ce roi latin qui est l'homme de péché qui, selon Paul, s'oppose et s'élève contre tout ce qu'on appelle Dieu, et se donne lui-même pour être Dieu. Il est bien encore la petite corne, qui est aussi un roi différent de tous les autres rois, et qui, selon Daniel, devait détruire les vrais croyants en Christ pendant douze cent soixante ans. Si donc nous sommes du nombre des intelligents qui, selon Daniel, comprendront ces choses, nous comprendrons également que si Daniel a écrit un mystère aussi extraordinaire il y a déjà vingt-quatre siècles,

roi.

(1) W. Digby, p. 140, 141.

(2) Dans l'Écriture, une corne signifie également une couronne ou un

que si Paul et Jean, quoique sous d'autres figures et à six siècles d'intervalle, l'ont confirmé et l'ont même mieux précisé et plus développé, il est évident qu'ils ne le pouvaient que par l'inspiration du Saint-Esprit; et s'il leur a été donné de révéler ainsi l'avenir, comment pourrait-on supposer, comme le fait M. d'Eichthal, que les apôtres ne soient pas d'accord entre eux ou qu'ils se soient trompés en écrivant l'histoire ou les Evangiles du Seigneur?

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Cet exemple d'unité, malgré la diversité des figures sous lesquelles, tant de siècles à l'avance, Daniel, Paul et Jean ont révélé un mystère si important, doit nous faire comprendre, pour être logiques, que c'est dans l'unité de l'esprit non-seulement des Evangiles, mais de toute l'Ecriture même, que nous devons chercher « l'infaillibilité absolue du principe de concordance » avec lequel les Evangiles, ainsi que toutes les autres Ecritures, ont été composés, et non dans la rédaction de la lettre morte ou de quelques petits faits matériels, comme le voudraient M. d'Eichthal (1) et d'autres critiques, savants de ce monde; car il est certain qu'il importe fort peu à la doctrine de Christ, que Christ, comme le dit Matthieu, ait prononcé son discours sur la montagne, ou dans une plaine, comme le dit Luc. D'ailleurs, qui oserait affirmer que, pendant les trois années que le Seigneur est allé de lieu en lieu pour annoncer le règne de Dieu, il n'ait pas prononcé un discours sur une montagne et un autre (semblable quant au principe, mais différent quant à la forme) dans une plaine? Luc, en écrivant aux Gentils, aurait-il pu dire, comme le fait Matthieu qui écrivait aux Juifs: « Vous avez ouï qu'il a été dit « aux anciens (2), etc., etc.?» Non certes, puisque les Gentils ou les nations, ignorant la loi de Moïse, ne pouvaient conséquemment savoir ce qui avait été dit aux anciens.

Quelle importance encore y a-t-il pour l'Evangile de Christ,

(1) Intro., 196, 197. (2) Matth., v.

si Matthieu fait cheminer Jésus vers Jérusalem par la rive gauche du Jourdain, et que Luc au contraire le fasse passer par la rive droite et par le pays de Samarie? Est-il donc impossible que dans un laps de temps de trois années, le Seigneur soit allé à Jérusalem une fois par la rive gauche et une autre fois par la rive droite du Jourdain? Sont-ce là des raisons, et une foule d'autres semblables qu'il est inutile de citer, pour que M. d'Eichthal s'écrie: « C'est ainsi que Luc a compris l'histoire de Jésus, c'est ainsi qu'il a respecté la tra«dition de Matthieu? (1)»

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S'imagine-t-il donc que Matthieu ait rapporté tous les actes et tous les discours que le Seigneur a accomplis et prononcés pendant les trois années de sa manifestation comme fils de Dieu et fils de l'homme? Il ignore donc que Jean dit formellement à cet égard: «Jésus fit encore en présence de ses disciples beaucoup d'autres signes qui ne sont pas écrits << dans ce livre. Or ces choses sont écrites afin que vous « croyiez que JÉSUS est le « CHRIST », le « FILS de DIEU », «el afin qu'en croyant, vous ayez la « VIE » en SON NOM (2). » C'est donc là l'unique but des Évangiles ainsi que de toute l'Écriture, d'annoncer et de démontrer que Jésus est le Christ, le fils de Dieu.

Que nous importe donc, ou plutôt n'est-il pas très-logique même, que l'Évangile selon saint Jean, écrit le dernier, soit plus profond que celui de Luc; que celui-ci soit plus dogmatique que ceux de Marc et de Matthieu, et que celui de Marc soit plus détaillé ou plus historique que celui de Matthieu, qui n'écrivait qu'aux Juifs qui connaissaient les Écritures?

Sur quel principe donc M. d'Eichthal veut-il baser l'étrange idée qu'il se fait, que l'Évangile de Matthieu doive être l'original ou la base des Évangiles? Est-ce parce qu'il a écrit le premier? Cependant, bien que Pierre ait été le premier qui

(1) Introd., p., 197, 198.- (2) Jean, xx, 30, 31.

prêcha l'Évangile aux Juifs, en disant « que l'âme de Christ « n'a pas été laissée dans l'enfer, et que sa chair n'a pas vu «la corruption (1)», nous voyons aussi Paul l'annoncer aux Romains en disant: « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur « Jésus, et que tu croies dans ton cœur que Dieu le ressuscita a des morts (de l'abîme ou enfer), tu seras sauvé (2).»

Il est certain que, quoique le principe de l'Évangile démontré ici par Paul soit bien le même qu'exprime Pierre, l'exposé du Xe aux Romains est cependant d'une tout autre nature que celui du II° des Actes des apôtres; aussi Paul nous déclare-t-il à cet égard, qu'après avoir pendant quatorze ans prêché aux nations l'Évangile de Christ, il monta à Jérusa– lem, pour exposer à Jacques, à Pierre et à Jean, comment il le prêchait, et qu'ils ne lui communiquèrent rien de plus, mais qu'ils lui donnèrent à lui et à Barnabas la main d'association pour aller les premiers vers les Juifs et eux vers les nations (3). C'est donc dans l'exposé de l'esprit de l'Évangile de Christ (mort et ressuscité) qu'il faut chercher l'unité de l'esprit sous l'inspiration duquel les apôtres annonçaient cet Évangile et écrivaient les Évangiles et les Épîtres, et non dans un accord d'arrangement et de classification des faits et des discours, comme le voudrait M. G. d'Eichthal; car les apôtres n'écrivaient pas pour plaire aux savants du monde, mais seulement pour sauver l'âme des humbles qui se reconnaissent être des pécheurs, ainsi que Paul le déclare formellement dans le II chapitre de la première épître aux Corinthiens.

Voyons maintenant la singulière histoire que nous raconte M. d'Eichthal à la page 180 de son introduction, où il dit que << Jésus a entendu la parole de Jean-Baptiste, qu'il s'est fait « son disciple, et qu'il a reçu son baptême; mais, soit dis<<< sentiment avec le maître, soit besoin de solitude, Jésus <<< s'est éloigné de Jean. »

(1) Act., II, 31. — (2) Rom., x, 4-11.—(3) Gal., II, 1-10.

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