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Troisième Partie.

« Si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant

<< nous ne le connaissons plus ainsi. »

(II Cor., v, 16.)

EXAMEN DE LA VIE DE JÉSUS PAR ERNEST RENAN.

Si Dieu a permis que par sa parole quelques-uns de nos lecteurs sérieux aient pu se convaincre : 1° que, s'il a permis à l'esprit de l'erreur d'obscurcir le sens de sa parole écrite, il a aussi accordé son esprit pour pouvoir en pénétrer le vrai sens à ceux qui d'un cœur droit et sincère méditent cette parole, afin qu'ils ne soient pas trompés dans leur espérance;

2o Que les quatre Évangiles, loin d'être une quadruple répétition du même texte, comme le voudrait M. d'Eichthal, forment au contraire un seul Évangile, ou l'histoire progressive de Jésus, que Matthieu a commencée par la chair et que Jean a terminée par l'Esprit; de sorte que c'est dans l'esprit d'ensemble des quatre Évangiles qu'il faut chercher le principe de concordance, et non dans une monotone et inutile. répétition de la lettre morte, comme se l'imagine M. d'Eichthal;

3° Que tout le long et pénible travail auquel s'est livré M. d'Eichthal pour démontrer que les Évangélistes se trouvaient en contradiction entre eux, est dépourvu de tout fondement, et prouve à l'évidence qu'il n'a pas la moindre notion du sens et de l'esprit des Écritures;

4° Que la principale et seule base des Évangiles aussi bien que de toute l'Écriture consiste à démontrer que Jésus-Christ est mort et ressuscité, selon les Écritures, pour le salut des croyants; il sera très-facile maintenant de démontrer, nous osons l'espérer du moins, que le roman pompeusement intitulé « Vie de Jésus,» par Ernest Renan, n'est qu'une parodie écrite avec toute la suffisance d'un sage de ce monde qui ignore complétement que « la sagesse de ce monde est ren<< due folie par Dieu (1), qui résiste aux orgueilleux, mais « qui fait grâce aux humbles (2), » et que c'est pour cette dernière raison que le Seigneur « s'est d'abord manifesté aux << bons Galiléens à l'imagination riante, populations encore jeunes, que le pédantisme des docteurs n'avait pas desséchées, » comme le dit M. Renan à la page 139; et que c'est encore pour cela que depuis cette époque, comme de nos jours, « le Seigneur a daigné se révéler aux humbles, et qu'il « s'est caché aux sages et aux intelligents (3). »

Si tout livre de science a des expressions ou un langage qui lui est propre, qu'y a-t-il d'étonnant à ce que l'Écriture ou le Christ (ce qui est un seul et même principe, puisque l'Esprit de Christ parlait par ceux qui ont écrit sa parole) (4), << en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la <«< connaissance (5) » (ou science), ait aussi un langage entièrement spirituel, approprié pour ceux qui ont l'esprit, et semblant être une folie pour ceux qui n'ont que l'âme (6)?

Ce que nous voyons, lorsque le Seigneur dit aux Juifs qui

(1) I Cor., 1, 20.—(2) Jacq., iv, 6.—(3) Matth., x1, 25.—(4) I Pier., 1, 11. (5) Col., II, 3.-(6) I Cor., II, 13, 14.

se glorifiaient d'être enfants de Dieu : « Si Dieu était votre << Père, vous m'aimeriez; car c'est de Dieu que je suis sorti « et que je viens; car je ne suis point venu de moi-même, <«< mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne connaissez-vous « pas mon langage pour pouvoir écouter ma parole? C'est « que vous êtes d'un père, le diable, et vous voulez exécuter «<les désirs de votre père (1). »

Pour bien nous pénétrer de ce principe et comprendre combien il est essentiel de bien connaître le langage du Christ ou des Écritures, si nous désirons en pénétrer le sens, il suffit d'écouter l'observation de Paul, quand il dit : « Il y a, « selon qu'il se rencontre, tant d'espèces de mots dans le << monde, et aucun d'eux n'est sans signification. Si donc je << ne connais pas la force du mot, je serai barbare pour celui « qui parle, et celui qui parle sera barbare pour moi (2). Est-il donc surprenant que M. Renan, qui ignore entièrement le langage tout spirituel des Écritures (ce que nous démontrerons bientôt), en torde le sens à sa propre perdition (3), et que sa Vie de Jésus n'ait d'autre mérite que de révéler au monde l'incrédulité de celui qui en est l'auteur?

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Nous allons essayer de convaincre tout lecteur sérieux qu'en parlant ainsi, nous n'avançons que la vérité dans sa plus simple expression, comme nous le verrons en examinant quelques-unes des réflexions que fait M. Renan sur des questions relatives au principe de l'esprit des Écritures et du dogme du salut par grâce, résultant du sacrifice de JésusChrist homme (4); mais, ainsi que nous l'avons déjà dit, n'ayant nullement l'intention d'écrire un volume, et désirant au contraire abréger autant que possible, nous ne le suivrons pas dans toutes ses réflexions plus ou moins erronées, dont le chiffre énorme s'élève à plus de trois cents.

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(1) Jean, vIII, 43, 44. (2) I Cor., xiv, 10, 11. (3) II Pier., III, 16. (4) Rom., v, 15.

Examinons d'abord la déclaration qu'il fait à la page 6, où il dit « qu'une loi, très-anciennement écrite sur des tables de pierre, et qu'ils (les Juifs) rapportaient à leur grand libé<< rateur Moïse, était déjà le code du monothéisme et ren<«< fermait, comparée aux institutions d'Égypte et de Chaldée, « de puissants germes d'égalité sociale et de moralité. Un « coffre ou arche portative, etc. Cette loi, dit-il (page 10), « était l'œuvre d'hommes pénétrés d'un haut idéal de la vie « présente, et croyant avoir trouvé les meilleurs moyens de «la réaliser. »>

Que signifient ces paroles extravagantes, et sur quelle base les appuie-t-il?

Comment! cette loi sur laquelle repose tout le principe d'un Livre, dont tous ceux qui l'ont successivement composé se disent tous inspirés de Dieu même, serait l'œuvre d'hommes ?

Quel est donc le prophète qui ne dise cependant formellement : « Et Dieu me parla, disant : » ou « Et la parole me « fut adressée »; ou encore : « Fils d'homme, parle aux en«fants d'Israël, » etc., etc.?

L'apôtre Paul, à qui M. Renan lui-même accorde (page 13) un sentiment délicat, et à qui il rend hommage (page 72) en disant que son éducation avait été très-soignée », nous déclare formellement que « la bonne nouvelle qu'il a annon«cée n'est point selon l'homme, car il ne l'a reçue ni ap« prise d'aucun homme, mais par une révélation de Jésus« Christ (1). »

Ce même Paul dit encore également, en parlant de la loi : << Si quelqu'un a violé la loi « de Moïse », il meurt sans misé« ricorde, sur la déposition de deux ou trois témoins (2). Néhémie, que M. Renan cite, à la page 11, parmi les hommes pieux qui se succédèrent pour la défense des an

(1) Gal., 1, 11, 12.- (2) Heb., x, 28.

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tiques institutions, déclare de même que Dieu donna sa loi par Moïse (1).

Le Seigneur lui-même ne dit-il pas aux incrédules : « Si « vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car il a écrit « de moi; mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment «< croirez-vous mes paroles (2)?

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Outre ces témoignages, il en est un autre qui contribue encore considérablement à rendre ce livre supérieur à tout autre, c'est de pouvoir toujours subsister, malgré l'envie et la persécution des docteurs de ce siècle, dont les uns le faisaient brûler, les autres s'en moquaient, en cherchant, par des critiques plus ou moins fausses et souvent ridicules, à le trouver en contradiction avec lui-même; d'autres enfin, même de nos jours, en défendent la lecture, sous peine d'être incarcéré. Et cependant, malgré tout, il triomphe plus que jamais, puisque, grâce à la Société biblique de Londres, il se multiplie même chaque année en toutes langues.

Mais ce qui en prouve encore mieux l'origine divine que tous ces témoignages, ce sont les prophéties qu'il renferme. Sans parler des prophéties concernant la destruction de Ninive, de Babylone, de Tyr, de Jérusalem, etc., etc., dont plus d'un historien, sans s'en douter, rend un éclatant hommage, nous nous bornerons simplement à citer la prophétie la plus importante et la plus extraordinaire de l'Ancien Testament, celle du prophète Daniel au sujet du songe de Nébucadnetsar.

Quel autre esprit, en effet, que celui de l'Éternel seul, pouvait révéler à Daniel que ce puissant royaume de Babylone formait la tête, que celui des Mèdes et des Perses formait les deux bras, et la Perse restée seule, la poitrine d'argent; que la Macédoine constituait le ventre d'airain, et que les deux jambes de fer figuraient l'empire des Latins ou des Ro

(1) Néh., Ix, 14. (2) Jean, v, 46, 47.

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