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pomme de l'arbre défendu, et qu'en cela consista son péché, qu'on se plaît à appeler le péché originel.

D'autres, pensant être plus sages, prétendent qu'il ne faut considérer ce passage qu'au figuré, et s'imaginent que le péché d'Adam consista en ce qu'il connut Ève en qualité de femme. Cette imagination, entièrement maligne, est d'abord inadmissible, parce que Dieu les créa « mâle et femelle, et << les bénit et leur dit : Croissez et multipliez et remplissez la << terre (1) ». On ne peut donc admettre qu'Adam et Ève aient péché en obéissant au commandement qu'ils avaient reçu de Dieu.

Vouloir établir sur ce fait l'invention du péché originel, expression que d'ailleurs on ne peut trouver dans toute l'Écriture, c'est faire preuve d'une ignorance parfaite du sens et du principe des Écritures.

Quant à la première imagination, qu'Adam ait mangé une pomme de l'arbre dont Dieu lui avait défendu de manger, sachons enfin que l'Écriture déclare que cet arbre était celui de la connaissance du bien et du mal. Or la connaissance ne se mange pas physiquement au moyen d'une bouche matérielle, mais bien moralement par l'intelligence; ce n'est donc pas à Adam créé de la terre que ce commandement fut donné, mais bien à son âme vivante, créée à l'image de Dieu. C'est donc cet Adam invisible et spirituel, et non l'Adam visible et terrestre, qui, le jour où il désobéit au commandement de Dieu, mourut de mort, c'est-à-dire dont la vie éternelle fut changée en mort éternelle; ou mieux qui, en désobéissant à Dieu, cessa d'être son sujet, méconnaissant son autorité, et, obéissant à Satan, il en devint le sujet, car « on se constitue « esclave de celui à qui l'on obéit, soit du péché pour la mort, « soit de l'obéissance pour la justice (2) ». Or, comme la vie spirituelle est éternelle, de même la mort spirituelle est un

(1) Gen., 1, 27, 28. (2) Rom., vi, 16.

ver qui ne meurt point et un feu qui ne s'éteint point (1). Il est donc certain qu'il ne s'agit pas ici de l'Adam terrestre : car, loin de mourir en son corps le jour qu'il mangea de l'arbre défendu, il fut au contraire chassé de la présence de Dieu, et condamné à manger son pain à la sueur de son front jusqu'à ce qu'il retournât en poussière d'où il avait été pris (2); autre sentence qui cette fois se rapportait à Adam créé de la terre comme tous les animaux, desquels il diffère en ce que son âme, quoique morte de mort, n'est cependant pas détruite, car elle est créée éternelle; mais au lieu de jouir de la vie, elle souffre de la mort éternelle.

De là donc, ce que maintenant nous pouvons facilement comprendre, viennent toutes les misères, les discordes et les souffrances qui règnent dans ce monde depuis tant de siècles, parmi les descendants d'Adam; car, dit Paul : « Par « un seul homme, le péché entra dans le monde, et par le péché la mort, et la mort parvint sur tous les hommes, parce « que tous péchèrent (3).

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Ce n'est donc pas parce qu'Adam a péché que tous les hommes sont condamnés à mourir, mais bien parce que tous sans exception pèchent. En effet, quelle est la cause de la mort d'Adam? n'est-ce pas la désobéissance? Or, où trouver un homme qui n'ait jamais désobéi? Mais la cause qui nous excite à désobéir vient de ce qu'Adam et Ève ne se connurent qu'après avoir désobéi et s'être fait chasser de la présence de Dieu (4): il était donc tout naturel que leurs enfants, ainsi que toute leur génération, fussent enclins à désobéir. N'est-il pas évident qu'un homme qui a le sang impur ne peut engendrer des enfants ayant le sang pur? Or l'Écriture nous déclare que l'âme ou la vie de toute chair est dans le sang (5), et la vie de l'âme, c'est de garder les commande

(1) Marc, ix, 43. (2) Gen., II, 17, 24. (4) Gen., III, 23; IV, 1. — (5) Lévit., xvi, 11.

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ments de l'Éternel, et que d'y désobéir, c'est la mort (1). Maintenant donc, ayant compris

1° Que ce n'est pas le corps physique qui constitue l'homme, mais bien cet être spirituel et immortel qui l'habite et le gouverne, et qu'ainsi il n'est nullement créé pour ce monde temporel mais uniquement pour celui qui est spirituel et éternel;

2° Que cet homme immortel tombe au pouvoir de la mort éternelle dès sa première désobéissance, que sciemment il commet à l'exemple d'Adam, dans lequel aussi tous les hommes meurent;

Cherchons à comprendre comment l'homme peut être rendu vivant en Christ (2).

Dans le monde, l'on croit à tant de Christs divers, et les doctrines du salut en ces Christs sont si incompréhensibles, que l'homme sérieux, qui aime à connaître avant de choisir et à comprendre avant de croire, est très-embarrassé pour savoir auquel de ces Christs il doit croire pour le salut de son âme.

Voyons donc si le Christ des Écritures n'est pas plus exclusif pour se faire connaître, et si la doctrine de son salut n'est pas plus claire et plus positive pour être comprise. Examinons.

Avant de l'oser toutefois, sachons que la semence ou la parole de Dieu (3) contiendra les plus grands mystères du royaume de Dieu.

« Prenons donc garde à ce que nous entendrons, car de «la mesure dont nous mesurerons il nous sera aussi me« suré, et à ceux qui entendent ou comprennent déjà, il leur « sera ajouté; car à celui qui a, il lui sera donné; et à celui qui n'a pas, cela même qu'il a lui sera ôté (4); » c'est-à<«< dire celui qui, au lieu de comprendre le vrai sens de

:

(1) Prov., II, 1, 22..— (2) I Cor., xv, 22. (4) Marc, Iv, 24, 25.

(3) Luc, VIII, 11.

l'Écriture, en a une fausse idée, s'il est attentif à ce qu'il va entendre, la fausse idée que jusqu'à présent il s'en était faite lui sera ôtée par la connaissance de la vérité qu'il re

cevra.

M. d'Eichthal ignorant que toute parole du Seigneur (qui est une folie pour l'homme animal, n'ayant que l'âme) renferme un sens caché et profond, qui n'est compris que par ceux qui ont l'Esprit (1), il n'est pas étonnant qu'il pense que ce passage n'ait aucun rapport avec le précédent et le suivant, dont il trouve que Luc aurait pu remarquer le décousu (2). Ce passage, au contraire parfaitement en rapport avec celui qui précède, nous démontre que : si notre mesure d'attention et d'humilité pour écouter est abondante, la mesure de connaissance que nous recevrons sera proportionnée et viendra augmenter encore celle que déjà nous avons pu recevoir par ce que nous avons lu jusqu'ici; car rien n'est caché, même les plus grands mystères, que pour être mis en évidence, et l'on n'allume pas une lampe pour la cacher, mais bien pour qu'elle éclaire (3).

Ne serait-ce d'ailleurs pas un non-sens de s'imaginer que Dieu, pour se révéler aux hommes, ait fait écrire un livre. qui serait tellement obscur qu'il ne devrait être compris que par un petit nombre d'hommes plus ou moins instruits, quand ce livre même dit positivement « que Dieu révèle ses mystères aux enfants, et que précisément il les cache aux savants (4)? Nous rappelant que Dieu résiste aux orgueilleux, mais qu'il fait grâce aux humbles (5), considérons maintenant ce que nous dit l'Écriture.

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« Au commencement était la Parole; et la Parole était au<< près de Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au com«mencement auprès de Dieu. Toutes choses ont été faites par

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« son moyen, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans «< elle (1). »

Tout ce qui se fait dans un gouvernement, supposons en France par exemple, n'est-ce pas par le pouvoir de l'Empereur, au moyen de sa parole dite ou écrite?

Ainsi en est-il et en était-il dans le gouvernement divin; avec cette différence immense toutefois que Dieu est tout-puissant, que ses décrets sont éternels et immuables, tandis que les monarques les plus puissants même sont temporels de même que leurs décrets.

Or, dès le commencement des Écritures, nous lisons au troisième verset de la Genèse: « Et Dieu dit : « Que la lumière soit,» et la lumière fut. Voilà donc la lumière créée au moyen de la Parole de Dieu, de sorte que la « Parole » fut encore avant la lumière, qui ainsi était en elle, puisqu'elle en était sortie. C'est donc dans cette Parole, la lumière du monde (2), que nous devons reconnaître le Christ et conséquemment Dieu même, parce que c'est de Dieu qu'elle est sortie (3), et c'est avec justice que le Christ a dit: «Moi et le Père sommes un (4); » ce qui ne peut être compris du monde, de M. Renan lui-même, parce qu'il ne voit le Christ que dans sa personne humaine, venant de Marie.

Ainsi donc, « la Parole était Dieu; en elle était la vie, et « la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans « les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue » (parce que les hommes ne croient point en elle). « Elle est venue << chez elle (chez les Juifs), et les siens (les Juifs) ne l'ont « point reçue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue (tous ceux « qui la reconnaissent) elle leur a donné le droit d'être faits « enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, lesquels « ont été engendrés non du sang, ni de la volonté de la

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