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Deuxième Partie.

<< Malheur au pot de terre qui s'élève du milieu des << autres pots pour contester avec son Créateur! L'argile << dira-t-elle à celui qui la forma: Que fais-tu? L'œuvre « de tes mains ne témoigne point de ton adresse. >> (Esaie, XLV, 9.)

EXAMEN DES ÉVANGILES DE G. D'EICHTHAL.

Toute personne sérieuse qui aura pris la peine de lire attentivement ce qui précède sera déjà convaincue que M. d'Eichthal, malgré ses nombreuses recherches et les comparaisons successives qu'il fait des Écritures, n'a cependant aucune idée du vrai sens qu'elles renferment. Toutefois, afin de mieux faire comprendre l'esprit de l'erreur sous lequel M. G. d'Eichthal a écrit ses Évangiles, nous allons, autant que Dieu le permettra, les commenter, non dans tous les détails, car cela demanderait trop de temps, et nous n'avons nullement l'intention de publier un volume, mais seulement dans les questions qui dénaturent le sens des Écritures. Qu'avons-nous à faire, du reste, des observations critiques, qui reposent plutôt sur des principes de grammaire, d'élégance de style et de rédaction qui ne peuvent trouver de place dans un sujet aussi grave que l'est celui de l'examen des Évangiles « selon les Écritures » ?

Dès les premières lignes de sa préface, M. d'Eichthal prétend que la réponse de Jésus à Pilate : « Mon royaume n'est « pas de ce monde », et celle qu'il fait aux pharisiens : << Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à << Dieu », ont particulièrement influé sur le développement du christianisme.

Au premier texte, dit M. d'Eichthal, « se rattache le chri«stianisme mystique. Puisque le royaume de Jésus n'est pas «'de ce monde, que le chrétien se détache donc de la terre <«<et tourne ses regards vers le ciel, sa véritable patrie ; que, « pour mériter l'éternelle béatitude, il expie dans l'humilité « et la souffrance, par la pénitence et la mortification, les « fautes de ses pères et ses propres fautes; que les agitations « et les intérêts de la société ne viennent point le troubler « au fond de sa retraite. Qu'il sauve son âmè! C'est là sa grande affaire. La vie du moine, de l'anachorète, tel est « pour le chrétien mystique le terme suprême de la per«fection!

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Si Christ a dit : « Mon règne (ou royaume) n'est pas de ce << monde », il a dit également, et cela dans le même moment: « Mais maintenant mon règne n'est point d'ici (1).

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Ces mots « mais maintenant » démontrent, il nous semble, que si alors le règne de Christ n'était pas de ce monde, il viendrait une époque où il le serait cependant. En effet, Christ n'a-t-il pas dit à ses disciples en leur donnant la coupe, lorsqu'il institua la Cène : « Prenez-la, et la distribuez << entre vous. Car je vous dis que je ne boirai plus du pro<«<duit de la vigne que le règne de Dieu ne soit venu (2). Et encore « Amen, je vous dis qu'il y en a quelques-uns de «ceux qui sont ici présents qui ne goûteront point la mort << qu'ils n'aient vu le règne de Dieu venir avec puis«sance (3). "

(1) Jean XVIII, 36-38.- (2) Luc, xxII, 14-18. (3) Marc, IX,

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N'est-ce pas aussi clair que formel ? N'a-t-il pas encore dit : « Où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis «<là au milieu d'eux (1). Voici, je me tiens à la porte et je

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frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, << j'entrerai chez lui, et je souperai avec lui et lui avec << moi (2). >>

Toutes les fois donc que quelques vrais disciples ou croyants en Christ se réunissent pour communier, il est au milieu d'eux et soupe avec eux, et conséquemment boit de la vigne par la communion de la coupe; ce qui se trouve confirmé quand il dit que « quelques-uns de ceux qui étaient alors ་་ présents n'auraient pas goûté la mort qu'ils n'aient vu le << règne de Dieu », et cela parce que aussitôt après sa résurrection et la prédication de son Évangile, ses disciples et ceux qu'ils convertirent, « persévérèrent dans la doctrine « des Envoyés, et dans l'union mutuelle, et dans la fraction << du pain, et dans les prières (3). »

Ceux-là, en effet, virent le règne de Dieu ou de Christ, qui évidemment est le même règne. Depuis cette époque, des siècles d'épreuves et de persécutions se sont succédé, mais bientôt le temps viendra, et tout démontre qu'il ne peut être éloigné, où le règne de Christ sera universellement établi dans le monde et pour mille ans (4).

Le règne de Christ sera donc de ce monde! car s'il ne devait pas en être ainsi, pourquoi le Seigneur aurait-il commandé de dire en priant: « Que ton règne vienne! que ta « volonté soit faite sur la terre comme au ciel! (5) »

Il est certain que « ceux qui sont ressuscités avec le Christ « doivent affectionner les choses d'en haut, où le Christ est << assis à la droite de Dieu, et non celles qui sont sur la « terre (6). Toutefois, « ceux qui sont fidèles et qui ont

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«< connu la vérité doivent user librement de toutes les choses «< que Dieu a créées, dont aucune n'est à rejeter lorsqu'elle « est prise avec actions de grâces, car elles sont sanctifiées « au moyen de la parole de Dieu et de la prière (1).

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Quant à ce principe que M. d'Eichthal appelle le « christianisme mystique », il est évident que l'Écriture nous a démontré, par ce qui précède, qu'il ne saurait exister devant le principe du salut par la foi en Christ, puisque ce dernier repose entièrement sur la grâce, « car c'est par la grâce, dit « Paul, que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela « ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu; cela ne vient « pas « DES OEUVRES », afin que « PERSONNE NE SE GLORIFIE » « car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-« Christ pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées, afin « que nous y marchions (2). »

Après cette déclaration de l'Écriture, M. d'Eichthal peut-il encore établir que le chrétien, pour « mériter » l'éternelle béatitude, ait à expier dans l'humilité et la souffrance, par la pénitence et la mortification « les fautes de ses pères et ses propres fautes ? » Ne serait-ce pas outrager la sainteté, la justice et la miséricorde de Dieu autant que l'amour du Christ, qui s'est livré à la mort afin d'en délivrer tous ceux qui croiraient dans ce sacrifice? Car, si ce n'est pas par grâce que le croyant est sauvé, il est impossible qu'il y arrive par aucune œuvre, comme le démontre Paul, quand il dit : « Si « c'est par grâce, ce n'est plus d'après des œuvres, autre«ment la grâce n'est plus une grâce; et si c'est d'après des « œuvres, ce n'est plus une grâce, autrement l'œuvre n'est plus une œuvre (3).

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Personne donc ne pouvant contester ce principe, il en résulte qu'il est impossible à l'homme de mériter par lui-même le salut de son âme, puisqu'il ne peut l'obtenir que par grâce.

(1) I Tim., iv, 1–5. — (2) Eph., 11, 8-10.- (3) Rom., x1, 6.

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Toutefois, comme l'Écriture exige avant tout que nous raisonnions juste et non en insensés, il ne faudrait pas dire : << Pécherons-nous parce que nous ne sommes pas sous la «<loi, mais sous la grâce? Qu'ainsi n'advienne! Ne savez« vous pas, dit Paul, que si vous vous présentez à quelqu'un comme esclaves pour obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché pour la mort, soit de « l'obéissance pour la justice? (1) »

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Ce que vient confirmer l'apôtre Jacques : « Or, veux-tu << savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est « morte? Abraham notre père ne fut-il pas justifié par les « œuvres, quand il offrit Isaac son fils sur l'autel? Tu vois « que la foi agissait avec les œuvres, et que par les œuvres la foi fut consommée. Ainsi fut accomplie l'Écriture qui dit : « Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté pour justice, et « il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez donc que l'homme « est justifié par les œuvres et non par la foi seulement. «Car, de même que le corps sans l'esprit est mort, de même << aussi la foi sans les œuvres est morte

>>

Voilà donc ce principe « des œuvres » qui a provoqué tant de discussions entre les diverses écoles de théologie, rendu aussi simple qu'il soit possible. Car de quelles œuvres est-il ici question? Abraham crut Dieu! Son œuvre était donc une œuvre de foi. Or, qu'est-ce que la foi? L'Écriture nous l'a démontré : c'est une parfaite connaissance de tout le conseil de Dieu. Abraham donc, « étant éprouvé, offrit Isaac, « et celui qui avait reçu les promesses offrit son unique, à l'égard duquel il avait été dit : C'est en Isaac que te sera « appelée une semence, ayant estimé que Dieu était puissant, « même pour le ressusciter d'entre les morts; c'est pourquoi << aussi il le reçut en figure (3) (c'est-à-dire comme étant ressuscité). » De sorte que pour que l'œuvre du croyant soit

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(1) Rom., vi, 15, 16.—(2) Jacq., 11, 20, 26.-(3) Heb., xi, 17-19.

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