Sayfadaki görseller
PDF
ePub

vanciers, les observateurs de la dernière éclipse ont éprouvé les mêmes émotions; les savants ont beaucoup de peine à faire leurs travaux, et à se détacher de la contemplation passive du grand spectacle que leur offre la nature. M. de la Rue nous disait, et il l'a imprimé dans son Mémoire, qu'à la première occasion il se déplacerait volontiers pour aller contempler une autre éclipse, mais en simple amateur et sans instruments, afin de jouir à son aise des impressions qu'il a été obligé de maîtriser en 1860.

II

Lorsqu'on observe une éclipse à l'œil nu, le phénomène le plus remarquable est celui de la couronne. Les anciens observateurs la mentionnent toujours comme un phénomène extraordinaire et constatant avec certitude l'existence d'une atmosphère lunaire: mais nous sommes certains maintenant qu'il faut en chercher la cause dans le Soleil lui-même.

L'observation la plus ancienne où l'on trouve ce phénomène décrit avec quelques détails remonte à l'année 1239; elle est citée par Muratori (Ann. Rer. Ital., t. XIV, col. 1097). Le chroniqueur dit qu'on vit un cercle autour du Soleil, avec un trou enflammé dans la partie inférieure. Il s'agit sans doute d'une protubérance. Clavius l'observa aussi à Coïmbre le 21 août 1560, et il en parle avec surprise.

La première description faite d'une manière scientifique est due à Wassenius, qui l'observa le 2 mai 1733; il remarqua en même temps les protubérances et les regarda comme des nuages flottant dans l'atmosphère de la Lune. A partir de cette époque, tous les observateurs sont d'accord dans leurs descriptions. C'est toujours une auréole formée de rayons divergents; ces rayons partent d'un anneau qui environne la Lune, dont l'éclat très-vif, d'un blanc argentin ou nacré, s'étend à une distance variable avec les circonstances atmosphériques, mais ordinairement égale au diamètre lunaire.

D'après notre évaluation, le pouvoir éclairant de la couronne ne doit pas être inférieur à celui que possède la pleine Lune dans les circonstances les plus favorables. En effet, la Lune permet de voir les étoiles de première et même de seconde grandeur, tandis que pendant les éclipses on distingue à peine les plus brillantes. Ce qui fait alors paraître les ténèbres si affreuses, c'est la rapidité avec laquelle elles se produisent.

L'éclat de la couronne dépend beaucoup de l'état du ciel. Sous le beau ciel des Indes, pendant la dernière éclipse, sa lumière était trèsbelle, et à sa clarté on pouvait facilement lire des caractères de moyenne grandeur. En 1842, pendant que Baily observait à Pavie une couronne très-brillante, M. Airy la voyait très-pâle à Turin, où

• Quoddam foramen erat ignitum in circulo solis ex parte inferiori.

1

le ciel était brumeux. En 1851, à Gottembourg en Suède, elle était trèsbelle, tandis qu'à Lilla-Edet, en Suède également, elle était faible et peu étendue.

A part ces différences, elle est toujours composée de la même manière, et on y distingue trois parties bien définies, quoique les lignes. de séparation ne soient pas nettement tranchées. La première est une zone très-vive, ayant 3 ou 4 minutes de largeur, possédant la couleur et l'éclat de l'argent. Autour se trouve une zone dont la lumière présente une gradation très-rapide, et dont le bord extérieur se confond avec le ciel. Enfin, de la première zone partent un certain nombre d'aigrettes lumineuses, composées de lignes brillantes entrelacées, et dont la longueur, variable suivant les circonstances, atteint quelquefois le double du diamètre de la Lune.

La fig. 1 montre l'aspect de la couronne telle que nous l'avons

[graphic][merged small]

observée au Desierto de las palmas, en 1860; mais cet aspect est loin d'être constant dans une même éclipse, et il varie beaucoup plus encore d'une éclipse à l'autre. Il suffit, pour s'en convaincre, de comparer ce dessin avec celui du P. Cappelletti que nous reproduisons plus loin (fig. 4).

La partie la plus vive de la couronne se trouve immédiatement en

contact avec la photosphère, et la matière rose paraît être en suspension dans cette couche elle-même. Son éclat est tellement vif, qu'il peut occasionner des doutes sur l'instant précis de la totalité (Cappelletti, Stéphan, Tisserand, etc.). Lorsque les circonstances atmosphériques sont favorables, cet anneau, quoique très-affaibli, possède encore un éclat remarquable. On peut évaluer sa largeur à 15 ou 20 secondes. Autour de cette première couche, et en contact immédiat avec elle, se trouve une autre région, où la lumière est encore assez vive, dans laquelle se produisent les protubérances, et qui s'étend jusqu'à une distance de 4 ou 5 minutes. Elle est d'un blanc d'argent, et tellement brillante qu'elle présente un aspect nacré. Quelques observateurs parlent de couches de lumière, mais cette expression n'est pas exacte, car l'intensité lumineuse diminue par gradation insensible, sans qu'on puisse assigner de limite précise entre les différentes couches.

La couronne est parfaitement concentrique au Soleil; les apparences qu'elle présente pendant l'éclipse ne permettent pas d'en douter, car elle est beaucoup plus brillante dans la partie où le Soleil est plus voisin du bord lunaire. On ne peut donc plus l'attribuer à l'atmosphère de la Lune, et il faut nécessairement la regarder comme appartenant au Soleil.

Elle n'est cependant pas uniforme dans toutes les parties de son

[graphic][subsumed][merged small]

contour, comme on pourrait le croire au premier abord. Plusieurs observateurs ont déjà fait cette remarque, et surtout Gillis, en Amérique, où il étudia l'éclipse de 1858. Les parties les plus vives corres

[ocr errors]

le ciel était brumeux. En 1851, à Gottembourg en Suède, elle était trèsbelle, tandis qu'à Lilla-Edet, en Suède également, elle était faible et peu étendue.

A part ces différences, elle est toujours composée de la même manière, et on y distingue trois parties bien définies, quoique les lignes de séparation ne soient pas nettement tranchées. La première est une zone très-vive, ayant 3 ou 4 minutes de largeur, possédant la couleur et l'éclat de l'argent. Autour se trouve une zone dont la lumière présente une gradation très-rapide, et dont le bord extérieur se confond avec le ciel. Enfin, de la première zone partent un certain nombre d'aigrettes lumineuses, composées de lignes brillantes entrelacées, et dont la longueur, variable suivant les circonstances, atteint quelquefois le double du diamètre de la Lune.

La fig. 1 montre l'aspect de la couroune telle que nous l'avons

[graphic][merged small]

observée au Desierto de las palmas, en 1860; mais cet aspect est loin d'être constant dans une même éclipse, et il varie beaucoup plus encore d'une éclipse à l'autre. Il suffit, pour s'en convaincre, de comparer ce dessin avec celui du P. Cappelletti que nous reproduisons plus loin (fig. 4).

La partie la plus vive de la couronne se trouve immédiatement en

contact avec la photosphère, et la matière rose paraît être en suspension dans cette couche elle-même. Son éclat est tellement vif, qu'il peut occasionner des doutes sur l'instant précis de la totalité (Cappelletti, Stéphan, Tisserand, etc.). Lorsque les circonstances atmosphériques sont favorables, cet anneau, quoique très-affaibli, possède encore un éclat remarquable. On peut évaluer sa largeur à 15 ou 20 secondes. Autour de cette première couche, et en contact immédiat avec elle, se trouve une autre région, où la lumière est encore assez vive, dans laquelle se produisent les protubérances, et qui s'étend jusqu'à une distance de 4 ou 5 minutes. Elle est d'un blanc d'argent, et tellement brillante qu'elle présente un aspect nacré. Quelques observateurs parlent de couches de lumière, mais cette expression n'est pas exacte, car l'intensité lumineuse diminue par gradation insensible, sans qu'on puisse assigner de limite précise entre les différentes couches.

La couronne est parfaitement concentrique au Soleil; les apparences qu'elle présente pendant l'éclipse ne permettent pas d'en douter, car elle est beaucoup plus brillante dans la partie où le Soleil est plus voisin du bord lunaire. On ne peut donc plus l'attribuer à l'atmosphère de la Lune, et il faut nécessairement la regarder comme appartenant au Soleil.

Elle n'est cependant pas uniforme dans toutes les parties de son

[graphic][subsumed][subsumed][merged small]

contour, comme on pourrait le croire au premier abord. Plusieurs observateurs ont déjà fait cette remarque, et surtout Gillis, en Amérique, où il étudia l'éclipse de 1858. Les parties les plus vives corres

« ÖncekiDevam »