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et ce gaz, porté à une température très-élevée, forme une couche générale et continue autour du Soleil.

2o Cette couche a une épaisseur de 10 à 15 secondes; mais elle est très-irrégulière, et, dans les protubérances, elle atteint une grande hauteur.

3o Outre les raies de l'hydrogène, on en retrouve quelques autres qui correspondent peut-être à des substances inconnues.

4. En observant avec le spectroscope le contour du Soleil, on peut étudier les protubérances, déterminer leur position et leur forme, et les dessiner avec autant de fidélité que si elles étaient visibles.

5° M. Respighi, directeur de l'observatoire du Capitole, a perfectionné cette méthode en adaptant un verre rouge à l'oculaire de sa lunette. On voit alors les protubérances avec la plus grande facilité, et on peut les dessiner très-exactement en quelques instants. M. Respighi, qui s'est occupé particulièrement de cette étude, nous a communiqué le dessin d'une protubérance qu'il a observée à Rome, le 26 février 1870, à 10h 40m. La hauteur de cette protubérance (fig. 6) était de

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2'30". Ces masses présentent en général la forme de jets gazeux qui s'inclinent et retombent à partir d'une certaine hauteur. Les détails sont très-bizarres et prennent souvent l'aspect d'une véritable végétation.

VI

Nous avons déjà formulé les principales conclusions qui résultent des observations optiques et photographiques. Nous pouvons maintenant nous faire une idée assez exacte de l'atmosphère qui enveloppe le Soleil.

1° Au-delà de la limite apparente du disque solaire, il existe une

atmosphère transparente, mais jouissant d'un pouvoir absorbant assez considérable pour pouvoir arrêter une partie des rayons solaires.

2o Cette atmosphère n'a pas partout la même hauteur; elle atteint son maximum à l'équateur et dans la région des taches; elle devient minimum aux pôles.

3 Dans cette atmosphère flotte une couche gazeuse dont la température est très-élevée et de laquelle s'échappent les protubérances. L'hydrogène est le principal élément de ces appendices et de la couche rosée qu'on observe pendant les éclipses.

4. Cette couche enveloppe le Soleil de toute part, et son épaisseur est variable. Elle n'est pas exclusivement composée d'hydrogène; elle contient encore d'autres substances, et en particulier de la vapeur de sodium et de magnésium. Des observations délicates pourraient encore constater la présence de la vapeur d'eau.

Telles sont les conclusions relatives à l'atmosphère solaire. Nous voyons que, contre toute attente, il a été possible d'en déterminer jusqu'à la composition chimique, et ce résultat nous montre qu'il ne faut jamais désespérer de répondre à une question, quelque difficile qu'elle puisse paraître au premier abord. Puisque nous avons pu connaître la nature des substances qui composent le Soleil, espérons qu'un jour nous parviendrons à lui dérober tant d'autres secrets qu'il cache si habilement, non en les enveloppant de ténèbres, mais en les éclairant d'une lumière éblouissante.

A. SECCHI.

LE P. JEAN EUDES, MISSIONNAIRE ET FONDATEUR...

Le P. EUDES, missionnaire apostolique et ses instituts, sa vie et l'histoire de ses œuvres, par C. de MONTZEY, ancien officier. Paris, Lethielleux, 1869, in-12. Le R. P. Jean Eudes, apôtre des SS. Coeurs de Jésus et Marie, instituteur, etc. Ses Vertus, par le P. HERAMBOURG. Nouvelle édition, par le P. Le Doré, Ib., 1869, 4. vol. in-8°.

Le P.Eudes, premier apôtre des SS. Cœurs de Jésus et Marie, étude historique, par le P. ANGE LE DORÉ. Paris, Albanel, 1870, 1 vol. in-12. Prix: 2 fr,

On connaît assez généralement aujourd'hui les événements notables et marquants des deux derniers siècles; on retient les noms des personnages qui se sont rendus célèbres dans la guerre, dans la politique et la diplomatie, dans les lettres, les sciences et les arts, dans l'industrie même; on sait écrire et discourir sur certaines inventions et découvertes utiles, sur tout ce qui semble présager quelque progrès pour l'avenir. Sous ce rapport, le XVIIe siècle n'offre plus, depuis longtemps déjà, que de rares lacunes qui tendent chaque jour à se combler, surtout pour les faits qui regardent la France et pour les années qui appartiennent au règne de Louis XIV. Mais, sous le rapport moral, religieux, social, intérieur, connaît-on aussi bien, sinon les premières années de ce mémorable siècle, au moins les dernières, qui font partie du grand règne? A-t-on suffisamment étudié cet ordre de faits? Peut-on nommer les hommes supérieurs qui se sont vraiment illustrés souvent sans le vouloir, par leurs bonnes œuvres, leurs fondations pieuses, leur parole apostolique, leur éminente sainteté ? Si l'on n'a consulté que les historiographes royaux, on ne sait rien ou presque rien là-dessus. Donnons un exemple: le célèbre historien, François Eudes de Mézeray, n'a mentionné nulle part, excepté dans son testament, son frère aîné, le P. Jean Eudes, missionnaire très-éloquent, instituteur d'une congrégation de prêtres, fondateur d'un ordre de religieuses et premier apôtre des SS. Cœurs de Jésus et Marie.

Né la première année du XVII° siècle, dans un village de la BasseNormandie, de parents très-chrétiens, distingués par leurs vertus et leur foi, Jean Eudes ne mourut que dans l'année 1680 qui marque l'apogée de Louis XIV. Il fut connu, estimé, chéri, non-seulement par Richelieu, par le grand roi, par les personnages les plus illustres de l'Église et de l'Etat, par toutes les âmes d'élite de son temps; mais encore et surtout par le peuple qu'il sut pendant cinquante ans captiver toujours, instruire, toucher, convertir, à Paris comme en province, dans les villes les plus lettrées, comme dans les plus humbles campagnes.

On sait trop bien, par l'histoire de notre littérature, ce qu'était la

prose, et notamment l'éloquence en France, au moment même où Malherbe y « réduisait la muse aux règles du devoir. » Malgré le bon exemple d'une måle éloquence donné récemment par les Émond Auger, les Pierre Coton, les François de Sales, nos orateurs sacrés, pour ne nous occuper que de la chaire, en étaient encore aux divisions interminables, aux figures sans goût, aux citations païennes, aux allégories, aux jeux de mots, aux phrases boursoufflées, aux pensées subtiles, aux fades moralités. Il fallait être un grand génie ou un grand saint pour oser sortir de l'ornière. Un jour pourtant, dans l'année 4632, quand un jeune prêtre eut fini de prêcher, le célèbre J.-P. Camus, évêque de Belley, l'ami intime de saint François de Sales, ne craignit pas de s'écrier: « J'ai vu dans ma vie bien des prédicateurs; j'ai entendu tout ce qu'il y a de plus parfait dans ce genre, tant en Italie qu'en France; mais, je l'avoue, aucun n'entre plus avant dans le coeur de l'homme que ce bon Père. » Camus parlait du P. Eudes qui, sans aucun doute, méritait bien ces éloges, car il en reçut de pareils en mille circonstances de sa vie et par la bouche des juges les plus compétents. Si donc l'éloquence consiste essentiellement à pénétrer dans les cœurs, pour y faire naître la persuasion, le Père Eudes fut éloquent. D'ailleurs, le succès qui s'attacha constamment à lui, et les fruits durables qu'il produisit partout dans ses missions apostoliques, voilà les meilleures preuves de son talent naturel ou du don céleste qu'il avait reçu pour la chaire sacrée. Par talent naturel et par grâce divine, Jean Eudes recueillit, dans le nord de la France, à peu près les mêmes fruits que son admirable contemporain, saint Jean-François Régis, obtint dans nos provinces méridionales.

Eudes avait fait avec distinction ses études littéraires et philosophiques au collège des Jésuites, à Caen ; il avait étudié la théologie, les SS. Pères et la discipline ecclésiastique, à Paris, dans la maison de P'Oratoire. Il était donc orné de toutes les connaissances qui sont indispensables à l'orateur sacré. Mais ce n'est pas là qu'il trouva le ressort le plus puissant pour remuer les coeurs. L'ouvrage du P. Hérambourg nous initie au véritable secret de l'éloquence tout apostolique du missionnaire prédicateur. Il fut toujours pur comme un ange; sa foi, sa charité, sa piété sincère l'avaient fait respectueusement nommer, par ses condisciples de Caen, le dévot Eudes; sa douceur, son humilité, son mépris du monde, son zèle des âmes achevèrent en lui l'œuvre commencée par la nature, la grâce et le travail; il devint un homme puissant en paroles, un orateur populaire par excellence, un type parfait du missionnaire.

Nous n'avons pourtant pas encore révélé quelle fat la principale source de l'éloquence du P. Eudes, ni montré ce qui forma le trait caractéristique de sa sainteté. De bonne heure, les grandes amabilités des SS. Coeurs de Jésus et de Marie avaient vivement et profondément embrasé le cœur si pur, si aimant, si délicat du dévot serviteur de Dieu. Ordonné prêtre, il ne donna plus de bornes à sa dévotion aux

LE P. JEAN EUDES, MISSIONNAIRE ET FONDATEUR.

Le P. EUDES, missionnaire apostolique et ses instituts, sa vie et l'histoire de ses œuvres, par C. de MONTZEY, ancien officier. Paris, Lethielleux, 1869, in-12. Le R. P. Jean Eudes, apôtre des SS. Coeurs de Jésus et Marie, instituteur, etc. Ses Vertus, par le P. HERAMBOURG. Nouvelle édition, par le P, Le Doré, Ib., 1869, 4. vol. in-8°.

Le P. Eudes, premier apôtre des SS. Coeurs de Jésus et Marie, étude historique, par le P. ANGE LE DORÉ. Paris, Albanel, 1870, 1 vol. in-12. Prix: 2 fr.

On connaît assez généralement aujourd'hui les événements notables et marquants des deux derniers siècles; on retient les noms des personnages qui se sont rendus célèbres dans la guerre, dans la politique et la diplomatie, dans les lettres, les sciences et les arts, dans l'industrie même; on sait écrire et discourir sur certaines inventions et découvertes utiles, sur tout ce qui semble présager quelque progrès pour l'avenir. Sous ce rapport, le XVII° siècle n'offre plus, depuis longtemps déjà, que de rares lacunes qui tendent chaque jour à se combler, surtout pour les faits qui regardent la France et pour les années qui appartiennent au règne de Louis XIV. Mais, sous le rapport moral, religieux, social, intérieur, connaît-on aussi bien, sinon les premières années de ce mémorable siècle, au moins les dernières, qui font partie du grand règne? A-t-on suffisamment étudié cet ordre de faits? Peut-on nommer les hommes supérieurs qui se sont vraiment illustrés souvent sans le vouloir, par leurs bonnes œuvres, leurs fondations pieuses, leur parole apostolique, leur éminente sainteté ? Si l'on n'a consulté que les historiographes royaux, on ne sait rien ou presque rien là-dessus. Donnons un exemple: le célèbre historien, François Eudes de Mézeray, n'a mentionné nulle part, excepté dans son testament, son frère aîné, le P. Jean Eudes, missionnaire très-éloquent, instituteur d'une congrégation de prêtres, fondateur d'un ordre de religieuses et premier apôtre des SS. Cœurs de Jésus et Marie.

Né la première année du XVIIe siècle, dans un village de la BasseNormandie, de parents très-chrétiens, distingués par leurs vertus et leur foi, Jean Eudes ne mourut que dans l'année 1680 qui marque l'apogée de Louis XIV. Il fut connu, estimé, chéri, non-seulement par Richelieu, par le grand roi, par les personnages les plus illustres de l'Église et de l'Etat, par toutes les âmes d'élite de son temps; mais encore et surtout par le peuple qu'il sut pendant cinquante ans captiver toujours, instruire, toucher, convertir, à Paris comme en province, dans les villes les plus lettrées, comme dans les plus humbles campagnes.

On sait trop bien, par l'histoire de notre littérature, ce qu'était la

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