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loppé les uns et les autres dans la même haine. Nous pourrions peutêtre ne pas nous rappeler que la maison, où nous écrivons ces lignes, était au siècle dernier la maison mère des Eudistes; mais nous ne voulons pas oublier que le P. Eudes, par une règle formelle et par l'esprit même de son institut, a étroitement uni ses enfants avec les enfants de S. Ignace. La dévotion aux SS. Coeurs de Jésus et de Marie n'est-elle pas le gage commun de cette sainte fraternité ?

Nous avons dit que de solennelles procédures sont déjà commencées pour la béatification du vénérable Jean Eudes. Le P. Ange.Le Doré, premier Assistant des Eudistes, se trouvait dernièrement à Rome, comme postulateur de la cause, lorsque la mort prématurée de son supérieur général l'a rappelé pour présider l'Assemblée qui vient de le mettre lui-même à la tête de sa Congrégation. Il est à croire que les procédures vont néanmoins suivre promptement leur cours. Dans les trois ouvrages que nous annonçons ci-dessus et que nous recommandons, malgré plusieurs imperfections de détail, on trouvera tous les faits propres à donner une haute idée de la vie, des vertus, des dons surnaturels et de la salutaire influence du futur Bienheureux. En nous exprimant ainsi, nous ne croyons pas trop nous avancer. Pie IX, parlant un jour à un Eudiste, ne craignit pas de lui dire : « Je connais votre bon P. Eudes; je lis sa vie en ce moment. C'était un grand serviteur de Dieu, un digne fils de l'Église ; la science et la vertu se sont rencontrées en lui. » Sans doute ces paroles, même dans la bouche du pape, ne sont pas encore un décret de béatification; mais elles en donnent une espérance dont Pie 1X a semblé se porter lui-même garant, une autre fois qu'il s'adressait à plusieurs Eudistes: «Il faut vous hâter de travailler à la canonisation de votre bon Père. » On peut donc l'espérer notre pays comptera bientôt un saint de plus.

Elle est déjà belle la couronne de saints, de bienheureux et d'hommes vraiment vénérables qui, mieux que les célébrités mondaines, ornent la France du XVIIe siècle. Sans revendiquer saint François de Sales, nommons sa noble coopératrice, sainte Jeanne Françoise Frémiot de Chantal et leur digne fille, la bienheureuse Marguerite-Marie. Viennent ensuite, avec leurs mérites variés et leur auréole, saint JeanFrançois Régis, saint Vincent de Paul, sainte Germaine Cousin, le bienheureux Pierre Fourier, la bienheureuse Marie de l'Incarnation. Après eux s'avançent les Jean-Baptiste de la Salle, les Grignon de Montfort, les Julien Maunoir, les Claude de la Colombière, les Jean-Jacques Olier et d'autres parmi lesquels il faudrait compter M. le baron de Renty, M. de Bernières-Louvigny, madame de Budos, la mère Mechtilde du Saint-Sacrement, tous les quatre admirés pour leurs vertus et pleins d'admiration pour le P. Eudes. Loué de son vivant, cet homme de bien est loué davantage après sa mort par ses bonnes œuvres qui lui survivent, par sa postérité qui le vénère, pár Dieu lui-même qui l'honore comme un de ses meilleurs serviteurs.

A. JEAN.

BIBLIOGRAPHIE

DE D. N. JESU CHRISTI DIVINITATE ADVERSUS HUJUS ÆTATIS INCREDULOS, RATIONALISTAS ET MYTHICOS, libri tres, auctore Joanne Perroné, S. J., in collegio romano studiorum præfecto. (Taurini, ex typis Hyacinthi Marietti, MDCCCLXX.)

Un jour, lisons-nous au livre des saints Évangiles, Notre-Seigneur Jésus-Christ interrogea ses disciples: Qui dit-on que je suis? Et ils répondirent les uns pensent que vous êtes Élie, les autres JeanBaptiste. Mais vous, reprit Jésus, que croyez-vous ? Vous êtes, s'écria Pierre, le Christ, le Fils du Dieu vivant. »

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Cette même question a souvent été posée et résolue dans le cours des siècles, depuis bientôt deux mille ans. Aujourd'hui cependant, se rencontrent encore des esprits faibles ou aveuglés qui hésitent ou qui blasphèment. Jésus, répondent les uns, est un prophète comme Élie ou Jean-Baptiste. Jésus, disent les autres, est un philosophe, un sage, dont la superstition a fait un Dieu. Et les sceptiques de répliquer : Jésus n'est qu'un habile intrigant, un magicien, un magnétiseur, un spirite qui a su fasciner ses disciples et le peuple. Mais, au-dessus de ces confuses clameurs, éclate la grande voix de l'Église qui redit, avec ses deux ceut millions de fidèles, la profession de foi du Prince des apôtres.

Le P. Perrone vient de coordonner en un remarquable ouvrage, fruit de longs travaux et dédié à Sa Sainteté Pie IX, les merveilleuses preuves de la divinité de Jésus-Christ contre les incrédules et les rationalistes.

Nous n'avons point à remplir les fonctions de critique à l'égard d'un écrivain dont le nom jouit d'une incontestable autorité dans les matières théologiques. Il serait inutile aussi d'essayer l'analyse de preuves qui réclament un complet développement pour conserver leur valeur. Des conclusions formulées à la suite des divisions principales indiquent la marche générale de l'ouvrage. L'auteur a pu, grâce à la clarté de sa méthode, résumer en quelques lignes pleines de précision la profonde doctrine largement exposée en trois volumes par sa plume éloquente et infatigable. Notre tâche est plus facile : il ne nous reste qu'à exprimer brièvement toute la sincérité de notre appréciation.

Le livre du P. Perrone sur la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ nous paraît un travail d'une vaste érudition et très-approprié aux besoins de notre temps. Sans négliger l'exposition de la vérité qui ne

saurait changer, il faut opposer une réfutation directe à l'erreur ancienne qui revêt une forme nouvelle. Cette difficile alliance se trouve parfaitement réalisée dans l'ouvrage que nous annonçons à nos lecteurs. C'est un beau et solide monument élevé à la gloire du Pontife éternel, roi des rois, et à la mémoire de son vicaire et lieutenant sur la terre. On y admire le charme d'une diction noble et simple, uni à la vigueur d'une dialectique inflexible et toujours victorieuse.

Se plaçant sur le sommet du Calvaire, au pied de la croix, véritable centre du monde surnaturel, l'auteur a dominé toute l'histoire d'un regard sûr et perçant. Il a d'abord interrogé les siècles avant la naissance du Sauveur, puis l'époque témoin de ses œuvres, et enfin les temps qui ont vu l'établissement de la religion chrétienne et l'affermissement de la suprématie pontificale; et les générations humaines sont venues successivement, comme répondant à l'appel, se prosterner devant la croix et l'adorer.

On voit, d'après cette rapide esquisse, l'importance du sujet et la division des matières. Nous terminerons par le vœu le plus ardent du savant et pieux auteur; c'est celui qu'exprimait déjà l'illustre cardinal qui occupait naguère le premier siége des Gaules. « Hélas! s'écriait-il, beaucoup de grands esprits aujourd'hui contemplent les merveilles du christianisme, ils les admirent, ils les célèbrent; mais, comme s'ils avaient à rougir du nom immortel du Créateur de ce nouvel ordre de choses, ils ne le laissent pas tomber de leur plume une seule fois. Ils se retranchent sur les hauteurs de la philosophie, au milieu des nuages de toutes les opinions humaines; et là, croyant pouvoir garder une sorte de neutralité entre la croyance à la divinité de Jésus-Christ et la négation de ce dogme divin, ils tendent une main au rationalisme et l'autre au catholicisme. Ils vont de l'un à l'autre, disant à celui-ci que leurs hommages, pour être secrets, n'en sont pas moins sincères; à celui-là, qu'il ne peut pas douter de leur filial dévouement. Ils s'applaudissent de cette conduite et regardent comme le comble de la modération de ne pas se prononcer. >

Puissent ces savants, par des études sérieuses, par la prière et la pureté du cœur, faire des progrès dans la connaissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ! Pénétrés de la divinité du fondateur du christianisme, ils abandonneront alors ce système de tergiversations et de ménagements, et, dans la conviction de leurs âmes, ils éprouveront, comme le P. Perrone, que rien n'est plus doux que de proclamer bien haut la foi à la divinité de Jésus-Christ: Mihi, quoad vivam, nihil erit jucundius quam cum beatissimo apostolorum principe Petro ejusque successore Pio IX christianæ religionis studiosissimo propagatore conclamare: Tu es Christus, Filius Dei vivi.

V. MERCIER.

DU PAPE ET DU CONCILE, ou doctrine complète de saint Alphonse de Liguori sur ce double sujet. Traités traduits, classés et annotés par le P. Jules JACGQUES, de la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur. In-8°. Paris, P. M. Laroche. Prix : 6 fr.

En lisant ces traités, on doit dire: voici la science mise au service d'un grand cœur. Personne, que je sache, n'a osé protester contre le caractère du saint auteur. Sa science, récemment, a été mise en question; elle a eu ses contradicteurs, elle devait les avoir. Saint François de Sales avait une confiance particulière dans l'autorité des écrivains qui ont devant leur nom cette bienheureuse lettre S. Oui, les saints ont l'instinct de la vérité. Admettons que toutes leurs preuves ne soient pas à l'abri de la critique, l'ensemble tout au moins affirme et prouve ce qu'ils ressentent au plus intime de leur âme. Je ne dis pas qu'ils soient toujours inspirés, mais qui pourrait assurer qu'ils ne le sont jamais? Ballerini, qui ne me paraît pas suffisamment revivre dans les polémiques de nos jours, ne fait-il pas entendre, dans la préface de son grand ouvrage sur la primauté du Pontife Romain, que l'autorité des adversaires de l'infaillibilité pontificale, le succès que leur doctrine obtenait auprès d'écrivains très-savants et très-distingués, l'avait laissé d'abord dans une grande anxiété; mais au milieu de ce trouble (dum magna cum animi perturbatione versarer), l'autorité bien supérieure des écrivains saints et savants de son temps l'a soutenu et lui a persuadé que la doctrine favorable au saint-siége repose sur les fondements les plus solides de l'Ecriture et de la Tradition.

Melchior Cano, dans son ouvrage si justement célèbre, n'est point d'un sentiment différent. « Toutefois, voici ce que j'affirme, et je l'affirme avec assurance: Ceux-là introduisent la peste et la ruine dans l'Église, qui nient que le Pontife Romain soit le successeur de Pierre, quant à l'autorité en matière de foi et de doctrine, ou qui affirment que le suprême pasteur de l'Église, quel qu'il soit d'ailleurs, peut errer dans ses jugements sur la foi. Les hérétiques font l'un et l'autre ; ceux, au contraire, qui leur sont opposés sous ce double rapport, sont considérés comme catholiques dans l'Église. » De loc. theol., 1. VI, c. VII. Saint Alphonse de Liguori a pu lire ces deux auteurs et sa doctrine est la même.

Le P. Jacques a réuni dans ce volume cinq traités : le Suprême pontificat considéré dans sa nécessité, son autorité et son infaillibilité; défense du pouvoir suprême du Souverain Pontife contre Justin Fébronius; dissertation sur l'autorité du Pontife Romain, au sujet de la 29° proposition condamnée par Alexandre VIII: c'est une assertion vaine et bien des fois réfutée que celle qui établit l'autorité du Pontife romain sur le concile œcuménique et son infaillibilité dans la décision des questions de foi; - règles à observer dans l'emploi des décrets pontificaux; de l'autorité des Conciles généraux.

Tel qu'il est, ce volume présente une démonstration complète de la

IV série. T. VI.

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primauté du Souverain Pontife et de son infaillibilité. C'est indiquer assez l'intérêt et l'actualité de cette publication. Disons de plus que le P. Jacques a eu la patience de collationner tous les textes et que sa loyauté ne dissimule pas ceux qu'il n'a pu vérifier. Des notes trèsintéressantes tiennent l'ouvrage au niveau de la science; des préfaces, des notices biographiques permettent au lecteur de suivre chaque question en parfaite connaissance de cause. Quand le saint évêque a cru devoir abréger une citation en résumant la pensée de l'auteur, l'éditeur a souvent la précaution de donner la citation intégrale. Souhaitons donc un grand succès à cet ouvrage qui pourrait s'intituler: La doctrine catholique proposée et démontrée par un saint.

H. DE V.

MÉMOIRE SUR LES INSTRUMENTS DE LA PASSION DE N.-S. J.-C., par Ch. RoHAULT DE FLEURY. Paris, Lesort, 1870, in-4°, 414 p. et 23 planches. Prix: 40 fr.

Quel prix ne faut-il pas attacher à ces objets sacrés qui ont touché, qui ont percé le corps du Fils de Dieu fait homme, qui ont été imprégnés de son sang, qui ont été si mystérieusement associés enfin à sa divine personne, lorsqu'il accomplissait le grand ouvrage de son amour, l'œuvre de notre rédemption! » Ces paroles de Son Em. le cardinal archevêque de Bordeaux, tous les catholiques les prononcent, et tous, avec l'éminent prélat, applaudiront à l'oeuvre de science et de patience entreprise par M. Rohault de Fleury. Ce mémoire est sous tous les rapports à la hauteur du sujet qu'il traite: exactitude, perspicacité dans l'auteur; exécution splendide de la part de l'éditeur; tout est digne des saintes reliques dont il nous fait l'historique complet. Après avoir reproduit le récit de la Passion du Sauveur et indiqué sommairement ce qu'était le supplice de la croix chez les anciens et chez les Juifs en particulier, l'auteur raconte l'invention de l'arbre sacré sur lequel est mort le Rédempteur; il aborde ensuite les questions qui se posent naturellement à l'esprit. Quelle est la nature du bois de la croix? Quelle est la forme de la croix? Questions souvent discutées par les érudits de tous les temps.

La croix était, selon certains auteurs, de quatre sortes de bois : du 'buis pour l'inscription, du cyprès pour la partie verticale jusqu'à l'inscription, du pin au-dessus, du cèdre pour la traverse; selon d'autres, la tige était en cèdre, la traverse en pin, la tête en cyprès; d'autres n'y trouvent qu'un seul bois, le chêne, ou le cèdre, ou le pin. M. Rohault de Fleury, appuyé sur les observations au microscope faites par des savants, croit pouvoir affirmer que le bois provenait d'un conifère, pin ou autre. Les arguments de l'auteur n'étaient pas nécessaires pour faire justice des pieuses imaginations de certains écrivains. M. Rohault de Fleury a eu le bon esprit de ne pas même les mentionner: ils racontent que l'arbre de la croix fut planté par Seth, fils d'A

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