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Au cri de détresse poussé par les populations indignées, Sourdéac, gouverneur de Brest, vint assiéger La Fontenelle avec du canon et un corps de troupes régulières; l'audacieux brigand força les royalistes à la retraite, après leur avoir fait éprouver des pertes considérables. Cette levée de boucliers, de la part de gens qui ne savaient pas leur métier, » ne produisit d'autre résultat que d'accélérer la ruine du pays et évêché de Cornouaille. La ville de Quimper eut d'autant plus à souffrir qu'elle demeura seule responsable de tous les frais de la guerre ; « il en fallut passer par là, soit par force ou par justice, par exécution et par prison'. »

Nous aurons occasion, en reprenant l'histoire générale de la Ligue, de rappeler les tentatives de La Fontenelle sur la ville de Quimper, ainsi que le second siége de Douarnenez par le seigneur de Sourdéac. Mais auparavant, une légère esquisse d'Anne de Sanzay, comte de la Maignane, achèvera de nous peindre, dans toute son horrible vérité, la désolation que le diocèse de Cornouaille eut à souffrir de la part de ces brigands de haute lignée qui, pour assurer à leurs crimes l'impunité, se proclamaient faussement défenseurs des intérêts catholiques.

V. MERCIER.

Moreau, p. 291.

LA VIE PASSÉE ET LA VIE FUTURE

LE LENDEMAIN DE LA MORT, OU LA VIE FUTURE SELON LA SCIENCE, par Louis FIGUIER, Paris, 1874, in-18 jés.

Après avoir lu attentivement l'ouvrage de M. Louis Figuier, nous nous sommes un instant demandé s'il fallait le prendre au sérieux. N'est-ce pas une gageure? une plaisanterie? plaisanterie de bien mauvais goût assurément, mais nous savons par expérience que la littérature du XIXe siècle est capable de tout. Comment admettre, en effet, qu'un homme puisse, dans la plénitude de sa raison, entasser en quatre cents pages autant d'idées paradoxales, de conceptions bizarres, de rêves fantastiques, et qu'il ait la singulière pensée de présenter à ses contemporains, comme la synthèse la plus complète qu'ait produit l'esprit humain, un amas d'assertions sans preuves, d'inductions sans fondement, de théories hasardées. où les sciences physiques sont presque aussi maltraitées que la théologie et la philosophie?

Et cependant, l'auteur nous assure que son livre est le fruit de méditations sérieuses. C'est auprès de la tombe d'un fils tendrement aimé qu'il a réfléchi sur tous les grands problèmes de la vie : D'où vient l'homme? Que devient-il après sa mort? Il a trouvé dans ces études, non la consolation de sa douleur, mais l'apaisement de son esprit; il a cru bien faire en offrant à ses concitovens le résultat de ses méditations pour les aider à supporter les coups de la fortune. « J'ai pensé, dit-il, que ceux qui souffrent et ceux qui pleurent éprouveraient, en lisant ces pages, les mêmes sentiments d'espérance qui ont relevé mon cœur abattu. »

Comment ne pas écouter sérieusement un homme qui prend ainsi le public pour confident de ses plus intimes douleurs, et qui, avec cet inimitable accent de la sincérité, vient offrir à ceux qui sont malheureux comme lui, des consolations auxquelles il a cru reconnaître quelque efficacité sur son propre cœur? Oui, nous nous sentons remplis d'une profonde sympathie pour une douleur dont nous comprenons si bien l'inconsolable amertume, et notre première pensée serait de mettre sur ces plaies encore saignantes et douloureuses un baume capable de les guérir et de les fermer pour toujours. Toutefois, en présence d'un livre semblable, n'avons-nous pas d'autre devoir à remplir? Ce livre ne contient-il pas des idées fausses et jusqu'à un certain point dangereuses? La religion catholique n'y est-elle pas attaquée ouvertement dans ses dogmes fondamentaux? Pouvons-nous alors faire taire les réclamations de notre conscience, et, sous prétexte de respecter la douleur d'un père si cruellement éprouvé, le laisserons-nous prêcher l'erreur et blasphemer le Dieu que nous adorons? Non, sans doute! Quoi qu'il puisse nous en coûter, nous ferons connaître notre pensée sur la doctrine de M. Figuier; après l'avoir exposée sommairement, nous la jugerons avec la plus grande liberté. C'est notre droit, car l'auteur, en prenant le public pour confident de ses pensées, l'a constitué le juge de ses théories; c'est notre devoir, car l'honneur de la religion catholique est attaqué, et quiconque touche à l'honneur de l'Église, notre mère, nous touche à la prunelle de l'œil.

I

Quel est donc cet ensemble d'idées et d'affirmations que M. Figuier appelle sa théorie de la nature, sa philosophie de l'univers ? C'est ce que nous allons apprendre au lecteur le plus brièvement possible.

4° Les plantes et les zoophytes sont doués de la vie et de la sensibilité. Les plantes elles-mêmes contiennent une âme capable, non-seulement de vivre, mais de sentir, c'est-à-dire d'éprouver, comme l'homme et les animaux, des sensations

de plaisir et de douleur. Ces àmes ne sont qu'à l'état de germe et pour ainsi dire d'embryon, elles doivent se développer dans une série d'existences successives qu'elles parcourent avant d'arriver à leur état définitif.

2o Des plantes et des zoophytes, ces germes animés passent dans le corps d'un mollusque; à la mort du mollusque, l'àme passe dans le corps d'un animal articulé, puis elle habite successivement le corps d'un poisson, d'un reptile, d'un oiseau, d'un mammifère. A mesure qu'il communique la vie à un organisme plus perfectionné, le principe spirituel se perfectionne lui-même ; il acquiert successivement les facultés intellectuelles, la conscience, la volonté, le jugement. Alors il est apte à s'incarner dans un corps humain. D'un animal mammifère appartenant aux ordres supérieurs, il passe dans corps d'un enfant nouveau-né.

le

3o C'est dans l'homme que l'âme acquiert à proprement parler ses facultés intellectuelles : l'imagination, la pensée se développent; la raison se fortifie, la mémoire s'affermit et s'étend. Si l'enfant meurt avant l'âge de raison, son âme entre une seconde fois dans le corps d'un nouveau-né, pour essayer une nouvelle existence. Il en sera de même des âmes qui, dans leur vie humaine, ne se seront pas suffisamment épurées et ennoblies elles recommenceront une nouvelle vie, et même, si cela est nécessaire, une série de nouvelles existences, jusqu'à ce qu'elles soient parvenues à un degré convenable de perfectionnement moral.

4° Lorsque l'âme humaine est suffisamment épurée par la pratique de la vertu, elle s'élève, à travers notre atmosphère, jusque dans les régions éthérées qui environnent notre planète : là, elle s'unit à un corps d'une grande subtilité, et constitue l'être surhumain; dans ce nouvel état, elle jouit de nouvelles facultés et de sens nouveaux, et continue à se perfectionner, tout en jouissant du fruit de ses travaux antérieurs.

5o L'être surhumain n'est pas immortel; il meurt, et l'âme s'incarne de nouveau dans un corps plus subtil et plus éthéré que le précédent, et constitue alors l'être archi-humain. Après une longue série d'existences toujours plus parfaites les unes que les autres, l'âme complétement transformée et quintes

senciée arrive à l'état de pur esprit, qui est un état définitif, et elle a pour séjour, également définitif, l'astre lumineux qui nous éclaire le soleil. Il est difficile, on le comprend, de dire d'une manière précise en quoi consiste la félicité de ces esprits bienheureux; mais l'auteur leur assigne une fonction de la dernière importance: ce sont eux qui entretiennent la permanence des radiations solaires ; ou plutot ce sont eux qui produisent ces mêmes radiations en agissant directement sur l'éther pour le mettre en mouvement vibratoire. La lumière, la chaleur et la vie qui nous arrivent du soleil sont donc immédiatement produites par les élus qui, parvenus à leur état définitif, contribuent par une action bienfaisante à féconder la terre qu'ils ont habitée. Avec chaque rayon de soleil, ces bienheureux esprits nous envoient des émanations de leur essence, c'est-à-dire des germes animés, destinés à vivifier les plantes et les zoophytes, et à parcourir ensuite la longue série d'existences successives et progressives qui les amènera eux-mêmes à l'état de purs esprits habitant le soleil.

6o Ce qui se passe sur la terre, se passe également sur toutes les autres planètes de notre système solaire. Ce que nous avons dit de notre soleil est également vrai de toutes les étoiles, puisque ce sont de véritables soleils, environnės comme le nôtre de leurs cortéges visibles de planètes et de leurs cortèges invisibles d'êtres surhumains, d'êtres archihumains, etc.

II

Telle est la doctrine de M. Figuier. Si vous lui parlez de religion, il vous dira que, quant au culte, toutes les religions sont bonnes, parce qu'elles permettent de rendre à l'auteur de la nature l'hommage de la reconnaissance et de la soumission de nos cœurs; parce que, dans nos religions modernes, le culte, généralement bien conçu, est en harmonie avec les habitudes, les mœurs, la dose d'imagination de chaque peuple...

Quant au dogme, une fatalité déplorable veut que, chez les peuples des deux hémisphères, il repose sur les bases les plus

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