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ne repose davantage sur un droit traditionnel, un fait immémorial. L'entendez-vous ainsi? Hélas! non-seulement les impies et les fous, mais des honnêtes gens, religieux d'une religion sans foi déterminée, sans symbole et sans pratique, songent à séculariser l'école, pour la mieux prussianiser. Estce ignorance, inconséquence, connivence?

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L'école allemande est asservie à l'État comme l'Église protestante, dont l'empereur Guillaume est le singulier pontife; de là l'obligation légale de l'instruction primaire. En France où règne la liberté de conscience, où l'on jouit, paraitil, de la liberté de l'enseignement, vous voulez introduire pour l'école ce système de contrainte dont l'existence entraîne nécessairement, on a beau dire, le monopole de l'enseignement et l'oppression, plus ou moins dissimulée, des consciences? La religion chez nous divise à cette heure les hommes en deux grandes catégories, composées, l'une de ceux qui ont une religion, l'autre de ceux qui n'en ont pas. Or, ceux qui n'ont pas de religion professent néanmoins un dogme, et s'unissent dans une pratique; ce dogme est la négation universelle; cette pratique, la destruction par tous moyens de tout culte et de toutes croyances. Une fois au pouvoir, et l'hypothèse est loin d'être impossible, ces hommes-là, maîtres de l'école, armés de la contrainte légale, que feront-ils? Ce qu'ils ont fait et ce qu'ils font partout où ils sont les plus forts... Et vous ne voyez pas qu'en déclarant l'instruction obligatoire, vous leur mettez entre les mains le plus puissant instrument de tyrannie, que vous leur livrez ainsi ce qu'il y a de plus sacré au monde, les consciences de vos enfants?

Ils n'espèrent point, il est vrai, se faire du clergé catholique français un docile esclave; ils savent qu'ils ne sauraient le plier à leur volonté, et que le seul moyen d'en avoir raison, c'est de s'en défaire, et de lui arracher de force les âmes, cette divine proie qu'ils disputent à Dieu. Eh bien! de telles circonstances étant données, je vous demande si l'obligation scolaire n'aura pas en France ce résultat lamentable, de ruiner ce qui reste de religion et de morale, au profit de la révolution.

Le Schulzwang, dit un Allemand, serait une oppression des consciences, un Gewissenszwang, si un parti dans l'État ou l'État lui-même voulait forcer les parents à confier leurs

enfants à des écoles, dans lesquelles ils seraient élevés sans religion ou seraient aliénés de la croyance paternelle'.

Et il en serait ainsi chez nous.

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Que les catholiques ne se laissent donc ni séduire par ce que cette théorie d'obligation légale peut avoir de spécieux, ni surtout intimider par les banales accusations d'ignorantisme et autres barbarismes que les prétendus amis des lumières leur jettent niaisement à la face. Établis sur le solide terrain de la liberté d'enseignement, de la liberté de l'Eglise, de la liberté de la famille, qu'ils repoussent énergiquement tout ce qui compromet ce triple droit, et n'acceptent que sous bénéfice d'inventaire les projets de loi que certains fabricants d'institutions nouvelles voudraient introduire en France à la faveur de l'étiquette prussienne : ce sont marchandises de contrebande, qui coûteraient cher et ne profiteraient qu'à ceux qui ont intérêt à les débiter.

CH. CLAIR.

Theologisches Literaturblatt, 1866, p. 243.

A LA COMPAGNIE DE JÉSUS

A LA MÉMOIRE DU R. P. OLIVAINT ET DE SES COMPAGNONS

Non, ils ne savent pas, les heureux de la terre
Le charme souverain que te donna Jésus.
Non, ils ne savent pas, ce qui te rend si chère
Au cœur de tes humbles élus.

Je connais tes bienfaits, tes gloires, tes vertus,
Je les aime, je les vénère,

Je te dois tout, je t'appelle ma Mère,

Et pourtant j'aime en toi quelque chose de plus.

Non, ce n'est pas cette grandeur humaine.
Dont l'amour des puissants t'environnait parfois.
Tu n'entras qu'à regret dans le palais des rois ;
Au triomphe enivrant tu préférais la peine,
Aux honneurs dangereux le mépris et la haine,
A la prospérité l'amertume et la croix.

Non, ce n'est pas ta puissance féconde,
Tes conquérants épars sur les plages du monde,
Enchaînant la victoire à ton noble drapeau.
Je recueille en tremblant leur sublime héritage.
Pour mon faible courage

La gloire de leur vie est un pesant fardeau.

Non, ce n'est pas ce reflet du génie
Qui consacre leurs noms à l'immortalité.
Quand la science aux vertus réunie

Couronnait de splendeur leur sainte obscurité,
Quand le monde ébloui marchait à leur lumière,
Ces hérauts de la vérité

Se prosternaient dans la poussière

Et contre leurs honneurs s'armaient de la prière,
De la souffrance et de l'humilité.

Non, ce n'est pas l'éclat de ton histoire,
Trois siècles de travaux, d'héroïsme et de gloire;
Des rivages lointains où disparaît le jour

Jusqu'aux rivages de l'aurore

Les peuples à ta voix s'ébranlant tour à tour.....
J'admire, je frémis, et je demande encore
Quel charme plus puissant a ravi mon amour.

Mais quand tu m'as montré le cruel diadème
Que Jésus déposa sur ton front radieux;

Quand je te vois souffrir, comme Il souffrit lui-même,
Pour le salut du monde et pour l'honneur des cieux;
Tu brilles à mes yeux

D'une beauté suprême.

Ah! je comprends pourquoi je t'aime,
Je comprends de mon coeur l'attrait mystérieux.

Je t'aime comme on aime une mère affligée
Belle de ses vertus, belle de ses douleurs;
Je t'aime comme on aime une mère outragée
Plus grande sous les coups de ses persécuteurs,
Qui ne demande à Dieu, témoin de leurs fureurs,
Que le pardon pour se croire vengée,
Que l'amour de ses fils pour essuyer ses pleurs.

Oui, je t'aime plus que ma vie,

Parce que

le mensonge et la haine et l'envie

Sans relâche t'ont poursuivie

Dans le champ de labeur que le ciel t'a fixé;

Parce qu'avec Jésus proscrit ou délaissé

Tu marches sous la croix, meurtrie et chancelante, Et que sous tous les cieux une trace sanglante Marque tous les chemins où tes fils ont passé.

L'enfer en t'abhorrant ne t'a pas méconnue;
Mais que de fois, hélas! la vertu prévenue
Seconda de l'enfer le sacrilége effort!

Leurs coups n'ont point lassé ta divine constance :
Tu devais sans faiblir, dans ta longue existence,
Épuiser l'amertume et connaître la mort.

Un jour entre les rois ta perte fut jurée.

Mais que pouvaient des rois pour te mettre au tombeau? -
Il fallut à leur haine une main plus sacrée,
Un glaive plus puissant que celui du bourreau.
Un pontife en pleurant condamna leur victime:
Et toi, pleurant aussi mais toujours magnanime,
Sans crainte et sans remords tu marchas à l'autel.
Le nouvel Abraham offrit le sacrifice :
Docile, tu bénis l'auteur de ton supplice
En inclinant ton front sous le glaive mortel.

Et les rois de l'enfer avaient servi la rage;
L'impie applaudissait, content de leur ouvrage;
Il voulait qu'avec toi Jésus fût immolé.........
Mais bientôt tous ces rois, au souffle de l'orage,
Tressaillirent d'effroi sur leur trône ébranlé.
La main du Dieu vivant avait brisé l'impie,
Et tu reparaissais brillante et rajeunie;

Tu sortais de la mort ainsi que d'un sommeil.
Jésus t'avait légué son amère agonie:

Il te léguait son triomphant réveil.

Mais la douleur, ta compagne fidèle,

Sur tes destins nouveaux n'abdiquait point ses droits.
En te rendant le jour, Dieu te rendait la croix :

La croix est ta force immortelle;

Tu ne peux vivre que par elle,
C'est la plus sainte de tes lois.

J'entends gronder les fureurs populaires,

J'entends les cris du meurtre et le bruit des combats.

On te gardait l'honneur des plus âpres colères;
Tu vas pleurer tes fils marqués pour le trépas.....

Mais non, sur nos tombeaux chante un chant de victoire:
Ah! Jésus t'aime encore, et, jaloux de ta gloire,
Avec ton sang, ô mère, il écrit dans l'histoire
Que tes derniers enfants ne dégénèrent pas.

G. LONGHAYE.

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