Sayfadaki görseller
PDF
ePub

CATÉCHISME

DU DIOCÈSE DE MEAUX.

BOSSUET. VI.

AVERTISSEMENT

DE MONSEIGNEUR L'ÉVÊQUE DE MEAUX,

Aux Curés, Vicaires, aux Pères et aux Mères, et à tous les Fidèles de son Diocèse.

JACQUES-BENIGNE, par la permission divine, Evêque

:

de Meaux à tous les curés et vicaires de notre diocèse, salut et bénédiction.

Il y a long-temps qu'on nous demande de tous côtés et de toutes les paroisses, que, selon l'exemple de la plupart des évêques, nous ayons aussi à donner à notre diocèse un catéchisme un peu plus ample et plus expliqué que celui dont on s'est servi jusqu'à présent; et la grande ignorance où nous voyons la plupart des peuples, à l'égard de plusieurs vérités très-importantes, nous y invitoit d'ellemême. Outre que par les soins des évêques nos prédécesseurs, les instructions ayant été plus fréquentes et mieux faites que dans les temps précédens, il est juste que nous profitions de cette bonne disposition, pour donner des catéchismes plus étendus, à mesure que les fidèles en deviennent plus capables. Et enfin, le retour des hérétiques à l'Eglise, nous sollicite à donner des instructions plus amples, pour ôter tout-à-fait le vieux levain.

C'est, mes frères, ce qui nous a excité à vous donner ce nouveau catéchisme, où, si vous trouvez

quelquefois des choses qui semblent surpasser la capacité des enfans, vous ne devez pas pour cela vous lasser de les leur faire apprendre, parce que l'expérience fait voir que, pourvu que ces choses leur soient expliquées en termes courts et précis, quoique ces termes ne soient pas toujours entendus d'abord, peu à peu en les méditant on en acquiert l'intelligence : joint que, regardant au salut de tous, nous avons ⚫ mieux aimé que les moins avancés et les moins capables, trouvassent des choses qu'ils n'entendissent pas, que de priver les autres de ce qu'ils seroient capables d'entendre.

[ocr errors]

Il nous a aussi paru que le fruit du catéchisme ne devoit pas être seulement d'apprendre aux fidèles les premiers élémens de la foi, mais encore de les rendre capables, peu à peu, des instructions plus solides; de sorte qu'il a fallu commencer à leur en inspirer le goût, et leur donner quelque teinture du langage de l'Ecriture et de l'Eglise, afin qu'ils fussent en état de profiter dans la suite des sermons qu'ils entendroient.

Nous avons jugé nécessaire d'appuyer un peu plus sur la création de l'homme, sur sa chute, et sur les mauvaises dispositions où le péché nous a mis; comme aussi sur le mystère admirable de notre rédemption, et sur les saints sacremens qui nous en appliquent la vertu; afin que chacun connût plus distinctement les remèdes que Dieu a donnés à nos maux, et les dispositions avec lesquelles il les faut recevoir.

Et nous avons trouvé à propos de nous étendre davantage sur ces choses, que sur les vertus et les

vices particuliers, réservant cette instruction pour l'âge plus avancé, où l'on fait des réflexions plus sérieuses sur les obligations générales de tous les chrétiens, et sur les obligations particulières de son état.

Enfin, nous avons voulu principalement faire entendre les mystères et la vertu des sacremens, parce que ces vérités bien entendues contiennent la vraie semence venue du ciel, qui produit dans la suite les fruits des bonnes œuvres, quand la terre où on la jette est bien cultivée.

C'est pourquoi nous vous exhortons à répandre toujours dans vos prônes et dans vos sermons quelque chose du catéchisme, et d'y ramener souvent les mystères de Jésus-Christ et la doctrine des sacremens, parce que ces choses étant bien traitées, inspirent l'amour de Dieu, et avec l'amour de Dieu, toutes les vertus.

C'est aussi la véritable fin de tous les mystères, Dieu n'ayant pas fait des choses si admirables pour être la pâture des esprits curieux, mais pour être le fondement des saintes pratiques auxquelles la religion nous oblige.

Et il est clair, qu'en expliquant aux fidèles ce qui est opéré en nous par le baptême, et à quoi nous nous y sommes obligés; quelles sont les lois de la pénitence chrétienne; quel est le dessein de JésusChrist dans l'institution de l'eucharistie, et avec quel sentiment il faut entendre la messe et communier, on produit insensiblement dans les cœurs la véritable piété, et on rend les hommes capables de profiter du service divin auquel ils assistent.

Et il ne faut pas croire que les peuples, et même

« ÖncekiDevam »