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lagé mon esprit obstiné et ferme, comme une pierre dure (fine), à retenir une image de pierre tendre (1).

II. Des sables de l'Éthiopie s'élève le vent pélerin (voyageur) qui trouble l'air dans la sphère que le soleil brûle; puis traverse la mer d'où il entraîne une si grande quantité de nuées, que si un autre vent ne s'oppose à lui, il bouche et rend solide en quelque sorte l'hémisphère opposé. Puis il se dissout et tombe en blanches guirlandes de froide neige, ou en pluie nuisible dont l'air est attristé et semble se plaindre. Mais Amour qui retire ses filets au ciel lorsque le vent s'élève, ne m'abandonne jamais; tant est belle celle qui m'est donnée pour souveraine.

(1) Malgré l'obscurité de ce passage, causé par le jeu de mots sur Pietra pierre ; on croit entrevoir que Dante veut dire : Que son esprit conserve obstinément le souvenir de sa dame, comme un cachet, une pierre dure gravée, retient l'image qu'elle reproduit sur une matière molle.

La mente mia, ch' è più dura che pietra
In tener forte immagine di pietra (1).

II. Levasi della rena d'Etiopia

Lo vento pellegrin, che l'aer turba,
Per la spera del Sol ch' ora la riscalda;
E passa il mare, onde conduce copia
Di nebbia tal, che s'altro non la turba,
Questo emispero chiude, et tutto salda;
E poi si solve, e cade in bianca falda
Di fredda neve, ed in noiosa pioggia;
Onde l'aer s'attrista, e tutto piagne;
Ed Amor, che sue ragne

Ritira al ciel per lo vento che pioggia,
Non m'abbandona; sì è bella donna

III. L'oiseau qui cherche la chaleur, a fui l'Europe, d'où l'on ne perd jamais de vue les sept étoiles glacées; et les autres (oiseaux) donnent trève à leurs chants pour ne plus les faire entendre qu'au temps de la verdure, à moins que ce ne soit quand ils souffrent. Tous les animaux, gais par nature, se trouvent délivrés momentanément du servage envers l'Amour, parce que le froid amortit en eux l'Esprit (vital); tandis que le mien est toujours vivement excité par l'Amour. Car les doux pensers qu'il m'inspire ne me sont pas accordés ou enlevés par le changement des saisons; c'est une Dame toute jeunette qui me les donne.

IV. Les feuillages ont fourni leur temps, depuis que l'influence du Bélier (Avril) les a fait naître pour orner le monde; et l'herbe est morte. Toute verdure se cache

Questa crudel, che m'è data per donna.

III. Fugito è ogni augel che'l caldo segue
Dal paese d'Europa, che non perde
Le sette stelle gelide unque mai ;

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E gli altri han posto alle lor voci triegue,

Per non sonarle infino al tempo verde,

Se ciò non fosse per cagion di guai:

E tutti gli animali, che son gai

Di lor natura, son d'amor disciolti,
Perocchè il freddo lor spirito ammorta:
E 'l mio più d'amor porta;

Che gli dolci pensier non mi son tolti,
Nè mi son dati per volta di tempo:
Ma donna gli mi dà, c'ha picciol tempo.
IV. Passato hanno lor termine le fronde,
Che trasse fuor la virtù d'Ariete,

Per adornare il mondo, e morta è l'erba ;
Ed ogni ramo verde a noi s'asconde,

à nos yeux, si ce n'est celle du pin, du sapin, du laurier et de quelques autres arbres qui la conservent. La saison est si dure, que toutes les fleurs qui ne peuvent supporter même la gelée blanche, sont mortes sur les rives. Et cependant l'épine amoureuse n'a point été retirée de mon cœur par l'Amour, parce que je suis résolu à la porter tant que je serai en vie; dussé-je ne mourir jamais!

V. Les veines versent les eaux fumantes de vapeurs que la terre renferme dans son sein et qu'elle tire des abîmes pour les faire jaillir à sa surface. Aussi cette route qui me plaît tant pendant les beaux jours, estelle maintenant une rivière qui restera telle, tant que le grand assaut de l'hiver durera. La terre se fait un sol dur comme de l'émail, et l'eau se convertit en cristal à

Se non se in pino, in lauro, od in abete,
Od in alcun, che sua verdura serba :
Ed tanto è la stagion forte ed acerba,
Ch' ammorta gli fioretti per le piagge,
Gli quai non posson tollerar la brina :
E l'amorosa spina

Amor però di cor non la mi tragge;
Per ch'io son fermo di portarla sempre
Ch'io sarò in vita, s'io vivessi sempre.

V. Versan le vene le fumifere acque

Per li vapor che la terra ha nel ventre,
Che d'abisso gli tira suso in alto,
Onde cammino al bel giorno mi piacque,
Che ora è fatto rivo, e sarà, mentre
Che durerà del verno il grande assalto :
La terra fà un suol che par di smalto,
E l'acqua morta si converte in vetro
Per la freddura che di fuor la serra:

cause du froid qui la resserre. Et cependant, dans le grand combat que je livre, je n'ai pas fait un pas en arrière, ni ne veux rétrograder; parce que si le martyre (d'Amour) est doux, la mort (qu'il procure) doit surpasser tout en douceur.

VI. Chanson, qu'adviendra-t-il de moi au temps doux et du renouveau, quand Amour pleut sur la terre de tous les cieux, puisque, dans ces temps de glace, Amour est en moi seul, et nulle part ailleurs? Il en sera de moi comme d'un homme de marbre, si dans le cœur d'une petite fille il y a un cœur de la même matière.

Ed io della mia guerra

Non son però tornato un passo arretro,
Nè vo' tornar; chè se'l martiro è dolce,
La morte de' passare ogni altro dolce.
VI. Canzone, or cbe sarà di me nell' altro
Dolce tempo novello, quando piove
Amor in terra da tutti li cieli ?

Quando per questi geli

Amore è solo in me, e non altrove?
Saranne quello ch'è d'un uom di marmo,
Se in pargoletta fia per cuore un marmo.

CHANSON. II.

I. Certain de n'avoir obtenu aucune pitié, mon esprit cependant, qui se reporte vers le temps passé, livre combat à mon cœur de deux côtés. De l'un, par le désir amoureux qui me ramène et m'entraîne vers le doux pays que j'ai laissé; de l'autre, par la force de l'Amour que j'éprouve. Et je ne sens pas en mon cœur une puissance suffisante pour faire une longue résistance à ces attaques, à moins qu'elle ne me soit communiquée par vous, ô noble Dame! Aussi, dans le cas où il vous conviendrait de me donner cette assistance, qu'il vous plaise de m'envoyer votre Salut, afin que sa vertu devienne le soutien de ma force !

CANZONE. II.

I. La dispietata mente, che pur mira
Di dietro al tempo che se n'è andato,
D'all' un de' lati mi combatte il core;
E'l disio amoroso che mi tira
Verso 'l dolce paese c'ho lasciato,
Dall' altra parte è con forza d'amore :
Nè dentro a lui sent'io tanto valore,
Che possa lungamente far difesa,
Gentil Madonna, se da voi non vene :
Però (se a voi convene

Ad iscampo di lui mai fare impresa)
Piacciavi di mandar vostra salute,
Che sia conforto della sua virtute.

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