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à la construction des cellules et à l'éducation des jeunes abeilles ; et, quand les élèves sont en état de pourvoir à leur subsistance, c'est elle encore qui en forme un essaim1, et les oblige de s'expatrier sous la conduite d'une abeille qu'elle a choisie ".

Plus loin, entre des collines enrichies de vignobles, s'étendait une plaine où nous vîmes plusieurs paires de bœufs, dont les uns traînaient des tombereaux de fumiers, dont les autres attelés à des charrues traçaient de pénibles sillons 2. On y sèmera de l'orge, disait Euthymène; c'est l'espèce de blé qui réussit le mieux dans l'Attique 3. Le froment qu'on y recueille donne à la vérité un pain très agréable au goût, mais moins nourrissant que celui de la Béotie; et l'on a remarqué plus d'une fois que les athlètes béotiens, quand ils séjournent à Athènes, consomment en froment deux cinquièmes de plus qu'ils n'en consomment dans leur pays 4. Cependant ce pays confine à celui que nous habitons : tant il est vrai qu'il faut peu de chose pour modifier l'influence du climat ! En voulez-vous une autre preuve ? L'île de Salamine touche presqu'à

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Xenoph. memor. lib. 5, p. 837 et 839. — a Voyez la note II à la fin du volume.— Ælian. var. hist. lib. 5, cap. 14.3 Theophr. hist. plant. lib. 8. cap. 8, p. 947. - 4 Id. ibid. cap. 4, p. 932.

l'Attique, et les grains y mûrissent beaucoup plus tôt que chez nous1.

Les discours d'Euthymène, les objets qui s'offraient à mes regards commençaient à m'intéresser. J'entrevoyais déjà que la science de l'agriculture n'est pas fondée sur une aveugle routine, mais sur une longue suite d'observations. Il paraît, disait notre guide, que les Égyptiens nous en communiquèrent autrefois les principes 2. Nous les fimes passer aux autres peuples de la Grèce, dont la plupart, en reconnaissance d'un si grand bienfait, nous apportent tous les ans les prémices de leurs moissons 3. Je sais que d'autres villes grecques ont les mêmes prétentions que nous 4. Mais à quoi servirait de discuter leurs titres? Les arts de première nécessité ont pris naissance parmi les plus anciennes nations; et leur origine est d'autant plus illustre, qu'elle est plus obscure.

Celui du labourage, transmis aux Grecs, s'éclaira par l'expérience; et quantité d'écrivains en ont recueilli les préceptes. Des philosophes célèbres, tels que Démocrite, Archytas, Épicharme, nous ont laissé des instructions utiles

Theophr. hist. plant. lib. 8, cap. 3, p. 913. - Diod. lib. 1, p. 13, 14 et 25; lib. 5, p. 336.— 3 Isocr. paneg. t. 1, p. 133, Justin. lib. 2, cap. 6. 4 Goguet, orig. des lois, t, 2, p. 177.

sur les travaux de la campagne1; et, plusieurs siècles auparavant, Hésiode les avait chantés dans un de ses poëmes 2; mais un agriculteur ne doit pas tellement se conformer à leurs décisions, qu'il n'ose pas interroger la nature et lui proposer de nouvelles lois. Ainsi, lui dis-je alors, si j'avais un champ à cultiver, il ne suffirait pas de consulter les auteurs dont vous venez de faire mention? Non, me répondit-il. Ils indiquent des procédés excellens, mais qui ne conviennent ni à chaque terrain, ni à chaque climat.

Supposons que vous vous destiniez un jour à la noble profession que j'exerce, je tâcherais d'abord de vous convaincre que tous vos soins, tous vos momens sont dus à la terre, et que plus vous ferez pour elle, plus elle fera pour vous 3; car elle n'est si bienfaisante que parce qu'elle est juste 4.

3;

J'ajouterais à ce principe, tantôt les règles qu'a confirmées l'expérience des siècles, tantôt des doutes que vous éclairciriez par vous-même, ou par les lumières des autres. Je vous dirais, par exemple : Choisissez une exposition favorable 5; étudiez la nature des terrains et des engrais

'Aristot. de rep. lib. 0.1, cap. 11, t. 2, p. 308. Var. de re rustic. lib. 1, cap. 1. Columell. de re rustic. lib. 1, cap. 1.-2 Hesiod. oper. et dies. Xenoph. memor. lib. 5, p. 868.— 4 Id. ibid. 832.p.

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5 Theophr. de caus. plant. lib. 3, cap. 1.

propres à chaque production 1; sachez dans quelle occasion il faudra mêler des terres de différentes espèces 2, dans quelle autre on doit mêler la terre avec le fumier 3, ou le fumier avec la graine 4.

S'il était question de la culture du blé en particulier, j'ajouterais : Multipliez les labours; ne confiez pas à la terre le grain que vous venez de récolter, mais celui de l'année précédente 5; semez plus tôt ou plus tard, suivant la température de la saison 6; plus ou moins clair, suivant que la terre est plus ou moins légère? : mais semez toujours également 8. Votre blé montet-il trop haut, ayez soin de le tondre, ou plutôt de le faire brouter par des moutons 9; car le premier de ces procédés est quelquefois dangereux : le grain s'allonge et devient maigre. Avez-vous beaucoup de paille, ne la coupez qu'à moitié ; le chaume que vous laisserez sera brûlé sur la terre, et lui servira d'engrais 10. Serrez votre blé dans un endroit bien sec"; et pour le garder long-temps, prenez la précaution, non de l'é

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Theoph. hist. plant. lib. 8, cap. 8, p. 946. - 2 Id. de caus. plant. lib. 3, cap. 25.- 3 Id. hist. plant. lib. 8. cap. 7. 4 Id. lib. 7, 5 Id. ibid. lib. 8, cap. 11, p. 962. Plin. lib. 18, 127. Geopon. lib. 2, cap. 16.— 6 Xenoph. memor. 7 Theophr. ibid. cap. 6, p. 939.- Xenoph. ibid. Xenoph. ibid. p. 862.— ''Id.

cap. 5, p. 792. cap. 24, t. 2, p. lib. 5, 861.

p.

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--9 Theophr. ibid. cap. 7, p. 942.-ibid. p. 844.

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tendre, mais de l'amonceler, et même de l'arroser I,

Euthymène nous donna plusieurs autres détails sur la culture du blé, et s'étendit encore plus sur celle de la vigne. C'est lui qui va parler.

Il faut être attentif à la nature du plant que l'on met en terre, aux labours qu'il exige, aux moyens de le rendre fécond. Quantité de pratiques relatives à ces divers objets, et souvent contradictoires entre elles, se sont introduites dans les différens cantons de la Grèce.

Presque partout on soutient les vignes avec des échalas 2. On ne les fume que tous les quatre ans, et plus rarement encore. Des engrais plus fréquens finiraient par les brûler 3.

La taille fixe principalement l'attention des vignerons. L'objet qu'on s'y propose est de rendre la vigne plus vigoureuse, plus féconde et plus durable 4.

Dans un terrain nouvellement défriché, vous ne taillerez un jeune plant qu'à la troisième année, et plus tard dans un terrain cultivé depuis long-temps 5. A l'égard de la saison, les uns soutiennent que cette opération doit s'exécuter de

Theophr. de caus. plant. lib. 4, cap. 15.-2 Xenoph. memor. lib. 5, p. 866. Theophr. de caus plant. lib. 2, cap. 25. — 3 Theophr. ibid. lib. 3, cap. 13. — 4 Id. ibid. cap. 19. —51d. ibid. cap. 18.

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