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des maisons et des fourneaux, on a besoin de beaucoup d'esclaves, dont le prix varie à tout moment. Suivant qu'ils sont plus ou moins forts plus ou moins âgés, ils coûtent trois cents ou six cents drachmes, et quelquefois davantage 1. Quand on n'est pas assez riche pour en acheter, on fait un marché avec des citoyens qui en possèdent un grand nombre, et on leur donne pour chaque ésclave une obole par jour.

Tout particulier qui par lui-même, ou à la tête d'une compagnie, entreprend une nouvelle fouille, doit en acheter la permission, que la république seule peut accorder 2. Il s'adresse aux magistrats chargés du département des mines. Si sa proposition est acceptée, on l'inscrit dans un registre, et il s'oblige à donner, outre l'achat du privilége, la vingt-quatrième partie du profit 3. S'il ne satisfait pas à ses obligations, la concession revient au fisc, qui la met à l'encan +.

Autrefois, les sommes provenues, soit de la vente, soit de la rétribution éventuelle des mines, étaient distribuées au peuple. Thémistocle obtint de l'assemblée générale qu'elles seraient destinées à construire des vaisseaux 5. Cette res

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• Deux cent soixante-dix livres, ou cinq cent quarante livres. 'Demosth. in Aphob. 1, p. 896. Trois sous. a Demosth. in Panten. p. 992.3 Suid. in 'Aye. — 4 Demosth. in Phoenip.

P. 1022.5 Plut. in Themisth. t. 1, p. 113.

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source soutint la marine pendant la guerre du Péloponèse. On vit alors des particuliers s'enrichir par l'exploitation des mines. Nicias, si malheureusement célèbre par l'expédition de Sicile, louait à un entrepreneur mille esclaves, dont il retirait par jour mille oboles ou cent soixante-six drachmes deux tiers a. Hipponicus, dans le même temps, en avait six cents, qui, sur le même pied, lui rendaient six cents oboles ou cent drachmes par jour 1. Suivant ce calcul, Xénophon proposait au gouvernement de faire le commerce des esclaves destinés aux mines. Il eût suffi d'une première mise pour en acquérir douze cents, et en augmenter successivement le nombre jusqu'à dix mille. Il en aurait alors résulté tous les ans, pour l'état, un bénéfice de cent talens c. Ce projet, qui pouvait exciter l'émulation des entrepreneurs, ne fut point exécuté; et vers la fin de cette guerre, on s'aperçut que les mines rendaient moins qu'auparavant 3.

Divers accidens peuvent tromper les espérances des entrepreneurs, et j'en ai vu plusieurs qui s'étaient ruinés, faute de moyens et d'intelligence 4. Cependant les lois n'avaient rien négligé

rat.

a Cent cinquante livres.

redit.

2

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p. 925. — 2 Id. ibid. p. 926. — c Cent quarante mille livres. 3 Xenoph. memor. lib. 3, p. 773.-4 Demosth. in Phœnip. p. 1022 et 1025.

pour les encourager. Le revenu des mines n'est point compté parmi les biens qui obligent un citoyen à contribuer aux charges extraordinaires de l'état1: des peines sont décernées contre les concessionnaires qui l'empêcheraient d'exploiter sa mine, soit en enlevant ses machines et ses instrumens, soit en mettant le feu à sa fabrique ou aux étais qu'on place dans les souterrains?, soit en anticipant sur son domaine; car les concessions faites à chaque particulier sont circonscrites dans des bornes qu'il n'est pas permis de passer 3.

Nous pénétrâmes dans ces lieux humides et malsains. Nous fûmes témoins de ce qu'il en coûte de peines pour arracher des entrailles de la terre ces métaux, qui sont destinés à n'être découverts et même possédés que par des esclaves.

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Sur les flancs de la montagne, auprès des puits 5, on construit des forges et des fourneaux 6 où l'on porte le minerai, pour séparer l'argent des matières avec lesquelles il est combiné 7. II l'est souvent avec une substance sablonneuse,

6 De

'Demetr. in Phoenip. p. 1022 et 1025.- 2 Poll. lib. 7, cap. 23. §. 98. Pet. leg. attic. p. 549.- 3 Demosth. in Pantan. p. 992. Xenoph. memor. lib. 3, p. 773.— 5 Vitruv. lib. 7, cap. 7.· mosth. ibid. p. 988. Suid. et Harpoer. in Kfx. Phot. lex, man. in Kex.

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rouge, brillante, dont on a tiré, pour la première fois dans ces derniers temps, le cinabre artificiel I

On est frappé, quand on voyage dans l'Attique, du contraste que présentent les deux classes d'ouvriers qui travaillent à la terre. Les uns, sans crainte et sans danger, recueillent sur sa surface le blé, le vin, l'huile, et les autres fruits auxquels il leur est permis de participer ; ils sont en général bien nourris, bien vêtus; ils ont des momens de plaisir, et, au milieu de leurs peines, ils respirent un air libre et jouissent de la clarté des cieux. Les autres, enfouis dans les carrières de marbre ou dans les mines d'argent, toujours près de voir la tombe se fermer sur leurs têtes, ne sont éclairés que par des clartés funèbres, et n'ont autour d'eux qu'une atmosphère grossière et souvent mortelle; ombres infortunées, à qui il ne reste de sentimens que pour souffrir, et de forces que pour augmenter le faste des maîtres qui les tyrannisent! Qu'on juge, d'après ce rapprochement, quelles sont les vraies richesses que la nature destinait à l'homme.

I

Theophr. de lapid. §. 104. Plin. lib. 33, cap. 7, t. 2, p. 624. Corsin. fast. attic. t. 3, p. 262.—a Cette découverte fut faite vers l'an 405 avant J. C.

Nous n'avions pas averti Platon de notre voyage aux mines; il voulut nous accompagner au cap de Sunium (Atlas, pl. 56), éloigné d'Athènes d'environ trois cent trente stades 1a on y voit un superbe temple consacré à Minerve, de marbre blanc, d'ordre dorique, entouré d'un péristyle, ayant, comme celui de Thésée, auquel il ressemble par sa disposition générale, six colonnes de front et treize de retour 2. Du sommet du promontoire on distingue au bas de la montagne le port et le bourg de Sunium, qui est une des fortes places de l'Attique 3.

Mais un plus grand spectacle excitait notre admiration. Tantôt nous laissions nos yeux s'égarer sur les vastes plaines de la mer, et se reposer ensuite sur les tableaux que nous offraient les îles voisines; tantôt d'agréables souvenirs semblaient rapprocher de nous les îles qui se dérobaient à nos regards. Nous disions: De ce côté de l'horizon est Ténos, où l'on trouve des vallées si fertiles, et Délos, où l'on célèbre des fêtes si ravissantes. Alexis me disait tout bas : Voilà Céos, où je vis Glycère pour la première fois. Philoxene me montrait en soupirant l'île

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Strab. lib. 9, p. 390. • Environ douze lieues et demie. 2 Le Roi, ruines de la Grèce, part. 1, p. 24.—3 Demosth. de cor. P. 479. Pausan. lib. 1, cap. 1, p. 2.

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