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ténèbres; l'air se sépara de la terre et de l'eau 1. Ces quatre élémens furent destinés à la composition de tous les corps 2.

Pour en diriger les mouvemens, Dieu, qui avait préparé une âme, composée en partie de l'essence divine, et en partie de la substance matérielle 3, la revêtit de la terre, des mers, et de l'air grossier au-delà duquel il étendit les déserts des cieux. De ce principe intelligent, attaché au centre de l'univers, partent comme des rayons de flamme, qui sont plus ou moins purs, suivant qu'ils sont plus ou moins éloignés de leur centre, qui s'insinuent dans les corps et animent leurs parties, et qui, parvenus aux limites du monde, se répandent sur sa circonférence, et forment tout autour une couronne de lumière 5.

A peine l'âme universelle eut-elle été plongée dans cet océan de matière qui la dérobe à nos regards, qu'elle essaya ses forces en ébranlant ce grand tout à plusieurs reprises, et que, tournant rapidement sur elle-même, elle entraîna tout l'univers docile à ses efforts.

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Si cette âme n'eût été qu'une portion pure de

Plat. in Tim. t. 3, p. 53- Id. ibid. p. 32.

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Voyez la note IV &

la fin du volume.- 3 Tim. de anim. mund. ap. Plat. t. 3, p. 95. Plat. ibid. p. 34. 4 Tim. ibid. Plat. ibid. p. 36.

bell. lettr. t. 32, p. 19.6 Plat. ibid. p. 36.

5 Mém. de l'acad. des

la substance divine, son action, toujours simple et constante, n'aurait imprimé qu'un mouvement uniforme à toute la masse. Mais, comme la matière fait partie de son essence, elle jeta de la variété dans la marche de l'univers. Ainsi, pendant qu'une impression générale, produite par la partie divine de l'âme universelle, fait tout rouler d'orient en occident dans l'espace de vingt-quatre heures, une impression particulière, produite par la partie matérielle de cette âme, fait avancer d'occident en orient, suivant certains rapports de célérité, cette partie des cieux où nagent les planètes 1.

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Pour concevoir la cause de ces deux mouvemens contraires, il faut observer que la partie divine de l'âme universelle est toujours en opposition avec la partie matérielle; que la première se trouve avec plus d'abondance vers les extrémités du monde, et la seconde dans les couches d'air qui environnent la terre 2 ; et qu'enfin, lorsqu'il fallut mouvoir l'univers, la partie matérielle de l'âme, ne pouvant résister entièrement à la direction générale donnée par la partie diviné, ramassa les restes du mouvement irrégulier qui l'agitait dans le chaos, et parvint

Tim. de anim, mund. ap. Plat. t. 3, p. 96. Plat. in Tim, t. 3, p. 58, 2 Tim. ibid. p. 96.

à le communiquer aux sphères qui entourent notre globe.

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Cependant l'univers était plein de vie. Ce Fils unique, ce Dieu engendré1, avait reçu la figure sphérique, la plus parfaite de toutes 2. Il était assujetti au mouvement circulaire, le plus simple de tous, le plus convenable à sa forme 3. L'Etre suprême jeta des regards de complaisance sur son ouvrage1; et, l'ayant rapproché du modèle qu'il suivait dans ses opérations, il reconnut avec plaisir que les traits principaux de l'original se retraçaient dans la copie.

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Mais il en était un qu'elle ne pouvait recevoir, l'éternité, attribut essentiel du monde intellectuel, et dont ce monde visible n'était pas susceptible. Ces deux mondes ne pouvant avoir les mêmes perfections, Dieu voulut qu'ils en eussent de semblables. Il fit le temps, cette image mobile 5 de l'immobile éternité ; le temps qui, commençant et achevant sans cesse le cercle des jours et des nuits, des mois et des années, semble ne connaître dans sa course ni commencement ni fin, et mesurer la durée du monde sensible, comme l'éternité mesure celle du monde

'Tim. de anim. mund. ap. Plat. t. 3, p. 94. Bruck. hist. phil. t. 1, p. 705.-2 Plat. in Tim. t. 3, p. 33. —31d. ibid. p. 34. —4Id. ibid. p. 37. -5 Tim. ibid. p. 97. Plat. in Tim. p. 37,-a J. B. Rousseau, dans son ode au prince Eugène, a pris cette expression de Platon.

intellectuel; le temps enfin, qui n'aurait point laissé de traces de sa présence, si des signes visibles n'étaient chargés de distinguer ses parties fugitives, et d'enregistrer, pour ainsi dire, ses mouvemens 1. Dans cette vue, l'Être suprême alluma le soleil 2, et le lança avec les autres planètes dans la vaste solitude des airs. C'est de là que cet astre inonde le ciel de sa lumière, qu'il éclaire la marche des planètes, et qu'il fixe les limites de l'année, comme la lune détermine celles des mois. L'étoile de Mercure et celle de Vénus, entraînées par la sphère à laquelle il préside, accompagnent toujours ses pas. Mars, Jupiter et Saturne ont aussi des périodes particulières et inconnues au vulgaire 3.

Cependant l'auteur de toutes choses adressa la parole aux génies à qui il venait de confier l'administration des astres . «Dieux, qui me « devez la naissance, écoutez mes ordres souve<< rains. Vous n'avez pas de droits à l'immortalité; « mais vous y participerez par le pouvoir de ma volonté, plus forte que les liens qui unissent les parties dont vous êtes composés. Il reste, « pour la perfection de ce grand tout, à remplir « d'habitans les mers, la terre et les airs. S'ils me

** Plat. in Tim. t. 3, p. 38.-2 Id. ibid. p. 39.-3Tim. de anim. mund. ap. Plat. t. 3, p. 96. Plat. in Tim. p. 39. 4 Plat. ibid. p. 40 et 41.

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«

« devaient immédiatement le jour, soustraits à l'empire de la mort, ils deviendraient égaux << aux dieux mêmes. Je me repose donc sur vous « du soin de les produire. Dépositaires de ma puissance, unissez à des corps périssables les « germes d'immortalité que vous allez recevoir « de mes mains. Formez en particulier des êtres qui commandent aux autres animaux, et vous soient soumis; qu'ils naissent par vos ordres,

«

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qu'ils croissent par vos bienfaits; et qu'après « leur mort ils se réunissent à vous, et partagent « votre bonheur. »

Il dit, et soudain, versant dans la coupe où il avait pétri l'âme du monde les restes de cette âme tenus en réserve, il en composa les âmes particulières; et, joignant à celles des hommes une parcelle de l'essence divine, il leur attacha des destinées irrévocables.

Alors il fut réglé qu'il naîtrait des mortels capables de connaître la Divinité et de la servir; que l'homme aurait la prééminence sur la femme; que la justice consisterait à triompher des passions, et l'injustice à y succomber; que les justes iraient dans le sein des astres jouir d'une félicité inaltérable; que les autres seraient métamorphosés en femmes; que si leur injustice 'Tim. de anim. mund. ap. Plat. t. 3, p. 99.

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