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daient complètement nulle l'acceptation de la veille. En même temps, vingt-huit curés de Paris adressèrent au nouvel archevêque une lettre, dans laquelle ils se montraient fort opposés à la constitution. Ce prélat se crut donc obligé de publier un nouveau mandement d'acceptation. L'opposition était si forte dans le clergé de Paris, qu'il n'osa l'adresser aux curés, et il se contenta de le faire afficher. Une opposition formidable se manifesta; Vintimille y répondit par des interdits multipliés. Les curés lui envoyèrent une seconde lettre; un grand nombre de docteurs de la Faculté les appuyèrent; cent dix de ces docteurs furent exilés par lettres de cachet; ils protestèrent et en appelèrent au Parlement; mais la cour dominait le Parlement et lui enlevait les causes, en les évoquant au conseil. Vintimille, de son côté, sévissait contre les opposants; Fleury soutenait ses sentences de lettres de cachet. Le diocèse de Paris était dans une entière désolation.

Ce fut en ces circonstances que mourut le pape Benoît XIII, le 21 février 1730. Ce pape avait d'excellentes intentions; mais dominé par la cabale des Jésuites, il n'osa ou ne put suivre les inspirations de sa conscience.

APPENDICE.

Nous avons averti que nous donnerions dans l'appendice la constitution Unigenitus, accompagnée des principaux textes allégués pour la défense des propositions condamnées, et les qualifications de chaque proposition. Ces qualifications sont imprimées pour la première fois. Elles ont été tirées des Archives de Rome, titre Francia, Constit. Unigenitus, et écrites par Clément XI, ou sous sa dictée, au bas des procès-verbaux de la commission.

Nous n'avons pu, dans le corps de l'histoire, entrer dans la discussion des propositions et des défenses du P. Quesnel. Cependant, il nous a semblé nécessaire d'offrir au lecteur ces documents, afin qu'il puisse se former une idée exacte de cette polémique qui a remué si longtemps l'Église de France.

« CLÉMENT, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu,

» A tous les fidèles chrétiens, salut et bénédiction apostolique. » LORSQUE le Fils unique de Dieu, qui s'est fait Fils de l'homme pour notre salut et pour celui de tout le monde, enseignoit à ses disciples la doctrine de la vérité, et lorsqu'il instruisoit l'Église universelle dans la personne de ses apôtres, il donna des préceptes pour former cette Eglise naissante; et prévoyant ce qui devoit l'agiter dans les siècles futurs, il sut pourvoir à ses besoins par un excellent et salutaire avertissement: c'est de nous tenir en garde contre les faux prophètes, qui viennent à nous revêtus de la peau des brebis ; et il désigne principalement sous ce nom ces maîtres de mensonge, ces séducteurs pleins d'artifices, qui ne font éclater dans leurs discours les apparences de la plus solide piété que pour insinuer imperceptiblement leurs dogmes dangereux, et que pour introduire, sous les dehors de la sainteté, des sectes qui conduisent les hommes à leur perte; séduisant avec d'autant plus de facilité

ceux qui ne se défient pas de leurs pernicieuses entreprises, que comme des loups qui dépouilleroient leur peau pour se couvrir de la peau des brebis, ils s'enveloppent, pour ainsi parler, des maximes de la loi divine, des préceptes des Saintes-Écritures, dont ils interprètent malicieusement les expressions, et de celles même du Nouveau-Testament, qu'ils ont l'adresse de corrompre en diverses manières, pour perdre les âmes et pour se perdre euxmêmes. Vrais fils de l'ancien Père du mensonge, ils ont appris par son exemple et par ses enseignements qu'il n'est point de voie. plus sûre ni plus prompte pour tromper les âmes et pour leur insinuer le venin des erreurs les plus criminelles, que de couvrir ces erreurs de l'autorité de la Parole de Dieu.

>> Pénétrés de ces nouvelles instructions, aussitôt que nous cûmes appris, dans la profonde amertume de notre cœur, qu'un certain livre imprimé autrefois en langue françoise et divisé en plusieurs tomes, sous ce titre : Le Nouveau-Testament en françois, avec des Réflexions morales, etc., que ce livre, quoique nous l'eussions déjà condamné parce qu'en effet les vérités catholiques y sont confondues avec plusieurs dogmes faux et dangereux, passoit encore, dans l'opinion de beaucoup de personnes, pour un livre exempt de toutes sortes d'erreurs; qu'on le mettoit partout entre les mains des fidèles et qu'il se répandoit de tous côtés par les soins affectés de certains esprits remuants, qui font de continuelles tentations en faveur des nouveautés; qu'on l'avoit même traduit en latin, afin que la contagion de ses maximes passât, s'il étoit possible, de nation en nation et de royaume en royaume; nous fùmes saisis d'une très vive douleur de voir le troupeau du Seigneur, qui est commis à nos soins, entraîné dans la voie de perdition par des insinuations si séduisantes et si trompeuses. Ainsi donc, également excité par notre sollicitude pastorale, par les plaintes réitérées des personnes qui ont un vrai zèle pour la foi orthodoxe, surtout par les lettres et par les prières d'un grand nombre de nos vénérables frères les évêques, et principalement les évêques de France: Nous avons pris la résolution d'arrêter par quelque remède plus efficace le cours d'un mal qui croissoit toujours, et qui pourroit, avec le temps, produire les plus funestes

effets.

» Après avoir donné toute notre application à découvrir la cause d'un mal si pressant, et après avoir fait sur ce sujet de mères et sérieuses réflexions, nous avons enfin reconnu très distinctement

que le progrès dangereux qu'il a fait, et qui s'augmente tous les jours, vient principalement de ce que le venin de ce livre est très caché, semblable à un abcès dont la pourriture ne peut sortir qu'après qu'on y a fait des incisions. En effet, à la première ouverture du livre, le lecteur se sent agréablement attiré par de certaines apparences de piété. Le style de cet ouvrage est plus doux et plus coulant que l'huile; mais ses expressions sont comme des traits prêts à partir d'un arc qui n'est tendu que pour blesser imperceptiblement ceux qui ont le cœur droit.

>> Tant de motifs nous ont donné lieu de croire que nous ne pouvions rien faire de plus à propos ni de plus salutaire, après avoir jusqu'à présent marqué en général la doctrine artificieuse de ce livre, que d'en découvrir les erreurs en détail, et que de les mettre plus clairement et plus distinctement devant les yeux de tous les fidèles par un extrait de ces propositions contenues dans l'ouvrage, où nous leur ferions voir l'ivraie dangereuse séparée du bon grain qui la couvroit. Par ce moyen, nous dévoilerons et nous mettrons au grand jour non-seulement quelques-unes de ces erreurs, mais nous en exposerons un grand nombre des plus pernicieuses, soit qu'elles aient été déjà condamnées, soit qu'elles aient été inventées depuis peu. Nous espérons que le Ciel bénira nos soins, et que nous ferons si bien connoître et si bien sentir la vérité, que tout le monde sera forcé de suivre ses lumières.

>> Ce ne sont pas seulement les évêques ci-dessus mentionnés qui nous ont témoigné que, par ce moyen, nous ferions une chose très utile et très nécessaire pour le repos des consciences, et que nous mettrions fin aux diverses contestations qui se sont élevées principalement en France, et qui doivent leur origine à de certains esprits qui veulent se distinguer par une doctrine nouvelle, et qui tâchent de faire naître dans ce royaume florissant des divisions encore plus dangereuses; mais même notre très cher fils en JésusChrist, Louis, roi de France très chrétien, dont nous ne pouvons assez louer le zèle pour la défense et pour la conservation de la pureté de la foi catholique et pour l'extirpation des hérésies; ce prince, par ses instances réitérées et dignes d'un roi très chrétien, nous a fortement sollicité de remédier incessamment au besoin des âmes par l'autorité d'un jugement apostolique.

» Touché de ces raisons, animé par le Seigneur et mettant notre confiance en son divin secours, nous avons cru devoir faire une si sainte entreprise et nous nous y sommes attaché avec tout le soin

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